28 février 2014

[DICI] Roberto de Mattei écarté de Radio Maria

SOURCE - DICI - 28 février 2014

Le 13 février 2014, le professeur Roberto de Mattei (sur la photo) a fait paraître sur son site Correspondance européenne un article intitulé : « 2013-2014 : Motus in fine velocior » (le mouvement s’accélère quand la fin approche), – dont on peut lire la traduction française dans nos Documents. Cet article lui a valu d’être exclu de Radio Maria à laquelle il collaborait depuis plusieurs années en dirigeant l’émission hebdomadaire, Radici cristiane (Racines chrétiennes).

Ainsi donc, Roberto de Mattei connaît à son tour le sort qui fut celui de deux autres intellectuels catholiques, Alessandro Gnocchi et Mario Palmaro, évincés par la direction de Radio Maria, le 11 octobre 2013, deux jours après la publication d’un article qu’ils avaient cosigné dans Il Foglio. (voir DICI n°284 du 08/11/13).

Au Père Livio Fanzaga, responsable de Radio Maria qui lui a reproché cet article et une position de plus en plus critique à l’égard du souverain pontife, le professeur de Mattei a rappelé la doctrine catholique qui enseigne que l’infaillibilité pontificale ne s’exerce que dans des cas déterminés ce qui n’exclut pas, en dehors de ces cas, des erreurs dans le domaine de la politique ecclésiastique, les choix stratégiques, l’action pastorale ou le magistère ordinaire. L’universitaire italien a affirmé que ce n’est pas un péché, mais un devoir de conscience catholique que de faire remarquer ces erreurs, avec tout le respect et l’amour qui sont dus au souverain pontife. Ainsi firent les saints. Ne pèche pas celui qui, en toute révérence, souligne les manquements de la hiérarchie. Pèche au contraire celui qui se tait. 

Pour ce qui le regarde, Roberto de Mattei a déclaré vouloir continuer à exercer sa liberté de chrétien pour la défense de la foi qu’il a reçue de son baptême et qui constitue son bien le plus cher ; il ne cessera jamais de dire la vérité, avec l’aide de l’Esprit-Saint, et ce toujours plus fort, tant est grand le silence de celui qui devrait en être la voix.

Roberto de Mattei est professeur d’Histoire moderne et d’Histoire du christianisme à l’Université européenne de Rome, où il dirige le département des Sciences historiques.

 Il préside également la Fondation Lépante qui se propose de défendre les principes et les institutions de la civilisation chrétienne, au travers de nombreux ouvrages, publications et actions publiques. De 2003 à 2011, il a été vice-Président du Conseil National de Recherches et Membre du Board of Guarantees de l’Italian Academy à la Columbia University de New York. De 2002 à 2006, il fut conseiller de l’Etat italien aux Affaires Etrangères.

Il donnera à Paris, le 11 mars 2014, à 20 h, une conférence sur le thème « L’influence de Vatican II sur le pontificat actuel ; la pastorale de Jean XXIII à François », à la crypte de la Chapelle Notre-Dame de Consolation – 23 rue Jean-Goujon – 75008 Paris. A l’issue de la conférence, il dédicacera son livre Vatican II, une histoire à écrire, Muller éd., 499 pages (25 €). Dans cet ouvrage très solidement documenté, le Pr de Mattei a choisi un point de vue original sur les travaux conciliaires : celui de la minorité conservatrice, ce qui fait que son étude constitue une véritable révolution dans l’historiographie contemporaine. – Libre participation aux frais. Renseignements : 06 28 73 77 79.

(Source : Correspondance européenne – DICI n°291 du 28/02/14)

[Abbé Bouchacourt, fsspx - District d'Amérique du Sud] En avant pour la croisade

SOURCE - Abbé Christian Bouchacourt, fsspx - Supérieur du District d'Amérique du Sud - février 2014

«La très Sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire. De telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien des peuples et des nations. Il n’y a aucun problème, dis-je, si difficile doit-il, que nous puissions résoudre par la prière du Saint Rosaire. Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes. Enfin, (l’autre moyen qui sauvera le monde est) la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, notre très Sainte Mère, sauvera le monde en la considérant comme le siège de la clémence, de la bonté et du pardon, et comme la porte la plus sûre pour entrer au Ciel».(1)

Ces paroles de Sœur Lucie, voyante de Fatima, nous appellent à répondre généreusement à la nouvelle croisade lancée par Mgr Fellay, Supérieur Général de la Fraternité saint Pie X. En effet, malheureusement, la hiérarchie de l’Eglise parait comme anesthésiée, envoutée, aveuglée, paralysée et complice de l’apostasie qui s’étend de par le monde. Sœur Lucie le constatait elle-même : « N'attendons pas que vienne de Rome un appel à la pénitence de la part du Saint-Père pour le monde entier ; n'attendons pas non plus qu'il vienne de nos évêques dans leur diocèse, et non plus les congrégations religieuses. Non. Notre Seigneur a déjà utilisé bien souvent ses moyens et le monde en a pas fait qu'à. C'est pourquoi il faut que chacun de nous commence lui-même sa propre réforme spirituelle. Chacun doit sauver non seulement son âme, mais aussi toutes les âmes que Dieu a placées sur son chemin ».(2)

La Fraternité saint Pie X à la demande son Supérieur Général, veut répondre à l’appel pressant du Cœur Immaculé de Marie ultime recours en ces temps si troublés. Comme David face à Goliath, animés d’un profond amour des âmes et de l’Eglise, avec toutes les hommes et les femmes de bonnes volontés, elle veut supplier par le moyen de cette Croisade, le Cœur Immaculé de venir à notre secours.

Nous voulons que le pape restaure la sainte Tradition dans l’Eglise : récitons le chapelet !

Nous voulons de saint Evêques, de saints prêtres, de saintes vocations religieuses et sacerdotales : récitons le chapelet !

Nous voulons que Dieu bénisse les œuvres de la Tradition, nos familles, nos communautés, nos chapelles et les gardent dans l’unité de la vérité : récitons le chapelet !

Nous voulons sauver nos âmes, celles qui nous sont chères et la conversion des pêcheurs : récitons le chapelet !

Nous voulons le triomphe du Cœur Immaculé de Marie par la consécration de la Russie : récitons le chapelet !

Ces intentions qui sont chères aux catholiques que nous sommes sont incluses dans celles données pour cette nouvelle croisade du rosaires.

Comme l’affirme Sœur Lucie, ayons confiance dans l’efficacité de la récitation quotidienne du chapelet que Notre Dame a demandée lors de chacune de ses apparitions à Fatima.

A ce chapelet, comme nous y invite Mgr Fellay, joignons la pénitence, surtout celle de l’accomplissement du devoir d’état « en union au saint sacrifice de la messe », qui nous rendra agréables à Dieu et attirera son regard miséricordieux sur notre détresse. A vue humaine, l’avenir de l’Eglise et du monde paraît bien sombre, mais avec l’aide de Dieu et du Cœur Immaculé de Marie, la sainte Espérance ne peut nous abandonner. Cette croisade raffermira aussi notre Foi et notre charité. A la portée de tous, elle nous concerne tous ! N’écoutons pas les grincheux et les désespérés qui font le jeu des ennemis de l’Eglise et de la Tradition par leur zèle amer.

Avec courage, petits et grands, répondons tous avec générosité à cette croisade, du 1er janvier jusqu’au jour de la Pentecôte, pour l’honneur de Dieu, celui de sa Sainte Mère et pour le bien de la sainte Eglise et des âmes. Que Dieu vous bénisse !

Abbé Christian Bouchacourt
Supérieur du District d'Amérique du Sud
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NOTES:
(1) Entretien de Sœur Lucie avec le Père Fuentes, 26 décembre 1957.
(2) Ibid.

[DICI] Etats-Unis : Nouvelles de la Croisade du Rosaire

SOURCE - DIC - 28 février 2014

Le 21 février 2014, le district des Etats-Unis de la Fraternité Saint-Pie X annonce sur son site Internet que les fidèles américains répondent avec générosité à la nouvelle Croisade du Rosaire qui, commencée le 1er janvier, doit s’achever le 8 juin, en la fête de la Pentecôte. Les premiers résultats enregistrés dans ce pays sont impressionnants : près de 200.000 chapelets ont été comptabilisés pour le seul mois de janvier. Comme le souligne le district des Etats-Unis : « Il est encourageant de voir à quel niveau se situe aujourd’hui déjà la réponse à l’appel à la Croisade du Rosaire ; nous espérons qu’il continuera à monter encore. » Et d’inviter les fidèles attachés à la Tradition : « Soyez les apôtres de Notre Dame et encouragez votre famille et vos amis à rejoindre cette Croisade du Rosaire offerte pour toute l’Eglise catholique et non pour la Fraternité Saint-Pie X seulement. » – Déjà en 2010, lors de la précédente croisade, le district des Etats-Unis avait prouvé sa ferveur en se plaçant en tête des résultats avec près de 5,5 millions de chapelets.

L’éditorial du numéro de Nouvelles de Chrétienté qui vient de paraître (n°145 – janvier-février 2014) rappelle l’esprit de cette croisade du rosaire « qui nous invite à développer ‘l’esprit de sacrifice en union au Saint-Sacrifice de la messe’, (et qui) s’appuie sur celle qu’avait demandée Mgr Marcel Lefebvre, en 1979, une croisade pour la messe de toujours. Par nos chapelets nous supplierons Notre Dame, debout au pied de la Croix, de nous obtenir, en ce temps de crise, l’intelligence surnaturelle qu’elle eut du mystère de la Rédemption, alors qu’aux yeux des hommes tout semblait perdu. Et que même les apôtres désertaient le calvaire.

« Le fondateur de la Fraternité Saint-Pie X avait présenté cette croisade pour la messe comme un testament. Dix ans plus tard, il se mit à rédiger son testament spirituel qu’il publia en 1990 sous le titreItinéraire spirituel. Il y montrait que tous les bienfaits de la civilisation chrétienne venaient du Sacrifice de la Croix renouvelé de façon non sanglante sur les autels. (…) Contre la déchristianisation, pour la civilisation, voilà ce pour quoi nous sommes aujourd’hui mobilisés. Avec Marie, pour Jésus, pour son règne sur les âmes, les familles et la société, tel est l’objectif des cinq millions de chapelets qui seront récités lors de cette croisade enthousiasmante, parce que missionnaire. »

A la veille du carême, il est utile de relire les conseils que donnait Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, en lançant cette croisade : « La prière est plus fructueuse quand elle est accompagnée d’actes de pénitence, de bonnes œuvres. Quand on voit ce qui efface le péché – l’Ecriture sainte nous dit que ce sont les aumônes –, donc la charité envers le prochain couvre beaucoup de péchés. C’est tout cet ensemble. On est dans une lutte contre le péché, lutte contre les forces du mal, le diable et ses suppôts. Et donc de la même manière que ce monde méchant essaie de polluer les âmes par des tentations et des péchés, il faut que le chrétien fasse la même chose mais dans le sens inverse. » (voir DICI n°287 du 20/12/13)

(Sources : FSSPX/MG et sspx.org – DICI n°291 du 28/02/14)

[Abbé Lorans, fsspx - DICI] Les nouveaux cahiers de doléances

SOURCE - Abbé Lorans, fsspx - DICI - 28 février 2014

Etrange questionnaire sur la famille auquel chacun peut répondre librement ce qu’il veut, ce qu’il sent, éventuellement ce qu’il croit… sur l’indissolubilité du mariage, la contraception, l’homosexualité… Les réponses à ce questionnaire sont censées aider les cardinaux à mieux comprendre « les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation », lors du Synode qui doit se tenir en octobre prochain.

Depuis quelques semaines, ces réponses sont diffusées dans la presse et sur Internet par certaines conférences épiscopales qui veulent montrer à tout le monde, mais surtout à Rome, le décalage qui existe entre la doctrine catholique et la pratique des catholiques. Déjà on suggère que pour réduire ce décalage, il suffirait de réduire les exigences morales…

Si l’on continue ainsi, les réponses à ce sondage mondial seront bientôt présentées comme les cahiers de doléances des laïcs remis à leurs représentants, les cardinaux, en vue du Synode conçu comme les Etats généraux de « la famille dans le contexte de l’évangélisation ». Alors on pourra redire, comme le cardinal Suenens à propos de Vatican II : « C’est 1789 dans l’Eglise ! ».

Abbé Alain Lorans

26 février 2014

[Abbé Benoît Storez, fsspx - Le Belvédère] Les canonisations de Jean XXIII et Jean-Paul II

SOURCE - Abbé Benoît Storez, fsspx - Le Belvédère - mars 2014

Canoniser Vatican II, telle est la mission que se sont assignés les promoteurs de la nouvelle évangélisation. Comme il s'agit d'un concile pastorale, n'en déplaisent à certains qui veulent le dogmatiser, les textes eux-mêmes sont un point d'appui qui manque de solidité. Le Concile n'a pas voulu faire de magistère dogmatique, on ne peut revenir là-dessus.

Alors pour renforcer son autorité, on va canoniser ses zélateurs : Jean XXIII, le pape qui l'a convoqué, et Jean-Paul II, le pape qui l'a le plus appliqué. Canoniser, c'est citer en exemple. En donnant les vies de Jean XXIII et Jean-Paul II comme modèles, c'est le Concile vécu que l'on donne en modèle. Voulez-vous parvenir au ciel? Vivez le concile Vatican II, comme Jean XXIII et Jean-Paul II l'ont vécu. Voilà ce que nous disent ces canonisations qui se préparent.

Une telle déclaration renforcerait l'autorité de Vatican II car les canonisations sont normalement revêtues du sceau de l'infaillibilité. Il serait téméraire de prétendre purement et simplement le contraire, du moins s'il s'agit de vraies canonisations, car ce point est enseigné de façon universelle par les théologiens depuis longtemps. La raison en est d'ailleurs simple : par la canonisation, le pape, en un acte solennel, définit de façon irréformable un moyen assuré pour parvenir au ciel. C'est donc une forme de définition sur un domaine qui touche à la foi et à la morale, ce qui entre dans le cadre du magistère solennel du pape. Ceci nous place face à une difficulté qui a suscité ces derniers temps de nombreuses questions : est-il possible que Jean XXIII et Jean-Paul II soient réellement saints ? A cette question, la réponse certaine est NON. Sans vouloir présumer de leur sort éternel, on peut affirmer qu’ils n’ont pas fait preuve d’un héroïsme suffisant, loin s’en faut, dans le pratique de certaines vertus. Or, c’est bien l’héroïsme dans l’exercice de toutes les vertus que l’Eglise a toujours exigé pour accorder la gloire des autels aux saints qu’elle canonise. Quoiqu’on puisse en dire aujourd’hui, la vraie sainteté ne saurait exister sans cet héroïsme.

Certains objecteront que la canonisation étant garantie par l'infaillibilité, il ne convient même pas de se demander s’ils sont vraiment saints car le Saint-Esprit lui-même par la voix de l'Eglise a déjà répondu. L'objection est sérieuse, certes, mais non pas insurmontable, ainsi que le montrent plusieurs articles de ce bulletin. Mais de toute façon, est-il envisageable pour un catholique d'imiter l'exemple de quelqu'un qui a baisé avec respect le coran ou qui saluait dans les juifs déicides nos frères aînés dans la foi ? Est-il possible que le chemin du ciel passe par les réunions oecuméniques d'Assise, les pratiques de dévotions devant le Mur des Lamentations ? Vouloir fermer les yeux sur tant d'actes scandaleux en s'appuyant sur l'infaillibilité des canonisations, c'est faire comme l'autruche qui met la tête dans le sable, et il n'est pas facile de voir clair dans une telle situation.

Abbé Benoît Storez

25 février 2014

[Paix Liturgique] Papeete découvre les bienfaits de Summorum Pontifucum

SOURCE - Lettre 428 de Paix Liturgique - 25 février 2014

Nos lecteurs réguliers savent que, grâce au dévouement de quelques familles et au zèle d’un jeune prêtre missionnaire, les habitants de Papeete ont pu bénéficier de la messe traditionnelle et de la pastorale qui va avec, durant le temps de Noël. Avec l’accord bienveillant de l’Administrateur apostolique, la chapelle de l’évêché a en effet servi d’écrin à la célébration quotidienne de la forme extraordinaire du rite romain, de mi-décembre à mi-janvier. L’expérience a été un succès. Preuve, s’il en était besoin, de l’universalité de la liturgie traditionnelle.
I – UN MOIS DE GRÂCES
En juillet 2013, quelques familles de Papeete (Tahiti, Polynésie française) évoquent avec un prêtre de la ville leur désir de bénéficier de l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum. Celui-ci les invite à formuler leur demande par écrit, ce qui est fait le 18 septembre 2013. Une dizaine de familles signent le courrier.

Courant octobre 2013, le prêtre destinataire de la demande informe les fidèles qu’à sa connaissance, il n’y a pas de prêtres compétents pour satisfaire cette demande dans la zone polynésienne. Il se déclare néanmoins être lui-même disposé à se former à la célébration de la liturgie traditionnelle, ce qui ne peut malheureusement advenir que lors de son prochain séjour en métropole, mi-2014. Cela fait en effet tellement longtemps que le Missel du bienheureux Jean XXIII n’est plus utilisé dans l’île qu’aucun autre prêtre n’est en mesure de l’aider à le prendre en main.

Quelques jours plus tard, les fidèles sont reçus par l’Administrateur apostolique, Mgr Chang Soi, pour lui faire part de leur projet de faire venir pour quelques semaines un prêtre célébrant la forme extraordinaire. Mgr Chang Soi se déclare prêt à accueillir avec bienveillance une telle initiative. Il ne reste alors plus aux fidèles qu’à trouver un prêtre.

Ces familles font donc connaître leur souhait en diffusant une annonce via internet : « Des familles résidant en Polynésie Française, à Tahiti, attachées à la liturgie tridentine, recherchent un prêtre pour célébrer la Messe selon la forme extraordinaire du rite romain et administrer les sacrements pour la période de Noël, et ultérieurement par courtes périodes. Il faut prévoir de rester quelque temps sur place, en raison de l’acclimatation (saison chaude et humide) et du décalage horaire (12 h avec la métropole). Idéal pour un prêtre cherchant le repos. Si les familles ne peuvent financer l’intégralité du billet d’avion, elles se proposent d’y participer autant que possible et recherchent des associations pouvant accueillir des dons pour financer les frais d’avion et de séjour que ces voyages occasionneront ».

« Aide-toi et le Ciel t'aidera » : quinze jours plus tard, leur recherche aboutit. Les fidèles informent alors l’Administrateur apostolique qui accepte de mettre à leur disposition la chapelle de l’évêché.

Le 24 décembre, c’est donc un joli conte de Noël que nous offrons à nos lecteurs, puisque notre lettre 419 communique les horaires des messes quotidiennes célébrées à Papeete jusqu’au 15 janvier et, en particulier, celles de la nuit et du jour de Noël. Une messe de Minuit traditionnelle à Tahiti : voici le premier résultat, permis par le Motu Proprio de Benoît XVI, des efforts de nos valeureuses familles, conjugués au bon sens de l’Ordinaire du lieu et au zèle missionnaire d’un jeune prêtre métropolitain.

Mais ce n’est pas tout et nous sommes heureux de vous livrer le bilan de ce mois de découverte deSummorum Pontificum à Papeete, tel qu’il nous a été communiqué :

– au total, plus de 140 personnes différentes ont assisté à la messe de saint Pie V, dont près de la moitié de non-pratiquants voire de non-catholiques (protestants, adventistes), qu’il s’agisse de Français de métropole ou de Tahitiens. Si certains ont retrouvé la messe de leur enfance, beaucoup ont tout simplement découvert cette messe ;

– près de 25 personnes en moyenne ont assisté chaque jour à la sainte messe (qu’elle soit chantée ou basse) et on comptait plus de 60 fidèles le dernier dimanche ;

– cinq « compléments » (accomplissement des cérémonies omises) de baptême ont été donnés ;

– un adulte a demandé à être préparé au baptême, et un couple a demandé une préparation au mariage ainsi que la possibilité de célébrer ce mariage dans la liturgie traditionnelle ;

– une abjuration de protestant a été entendue ;

– une rencontre avec six prêtres du diocèse a été organisée pour leur faire découvrir la liturgie traditionnelle, leur en expliquer les raisons et leur en illustrer les bienfaits ;

– un de ces prêtres, après avoir assisté à l’une des messes dominicales, extrêmement touché par cette liturgie, a demandé à apprendre à célébrer la forme extraordinaire ;

– différents entretiens avec l’Administrateur apostolique ont eu lieu, dont un avec une délégation de fidèles apportant leurs témoignages, et un autre avec l’Évêque émérite, Mgr Hubert Coppenrath, 83 ans, toujours au service du diocèse comme exorciste ;

– après avoir pris conscience de l’importance de cette messe pour certaines de ses ouailles, l’Administrateur apostolique a exprimé le vœu de l’installation durable de cette forme liturgique en Polynésie ;

– 900 documents ont été imprimés et distribués auprès des fidèles, permettant ainsi une action pastorale de divulgation de petits catéchismes, de livrets de prières et de l’ordinaire de la Messe en latin-français ;

– un catéchisme pour enfants a été tenu, avec la participation régulière d’enfants de familles ayant « tout lâché », qui sont revenus la fois suivante ;

– les familles ont pu faire bénir leur maison, se faire imposer le scapulaire du Mont-Carmel et participer à un dimanche de récollection sur le thème de la famille et de l’éducation ;

– une conférence sur la place du catholique dans la Cité a été donnée ;

– et… une crêperie a été bénie en public.

Sans compter l’impact d’un prêtre immédiatement reconnaissable dans les rues de la ville par sa soutane, source d’innombrables échanges entre habitants. Un beau résultat pastoral.
II – LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE
1) À un an de la fin du pontificat de Benoît XVI, les fruits de Summorum Pontificum continuent d’éclore. Ce qui vient de se passer à Papeete démontre combien le précédent Pape a été visionnaire lorsqu’il a invité les évêques du monde entier, dans sa lettre du 7 juillet 2007, à « donner leur juste place » aux « richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Église ». En répondant favorablement au projet des fidèles de Papeete, c’est en fait à cette invitation de Benoît XVI que l’Administrateur apostolique a répondu. Et il se trouve, à en croire nos correspondants, qu’il n’a pas eu à regretter sa décision.

2) Ce mois extraordinaire à Tahiti illustre parfaitement toute la puissance missionnaire de la messe traditionnelle. C’est pour cela que beaucoup de ceux qui l’encouragent, la voient comme un instrument valable au service de la nouvelle évangélisation. Pour cela, il convient toutefois de ne pas se contenter de la messe et d’offrir également « tout ce qui va avec ». Si, parfois, certaines applications du Motu Proprio ne décollent pas, c’est en général parce qu’il n’y a pas d’apostolat autour. Bien sûr, quand les prêtres ne sont pas résidents, ce n’est pas toujours possible, et ça l’est encore moins quand certains opposants à la réforme de Benoît XVI interdisent au célébrant et aux fidèles toute publicité autour de leurs activités. Néanmoins, il est important que les demandeurs aient à l’esprit cette nécessaire dimension pastorale, et n’hésitent pas à manifester à l’Ordinaire du lieu qu’il n’est pas juste ni charitable de poser des conditions et des limites à l’application du Motu Proprio.

3) Certains pensent pensent que les demandes pour la messe extraordinaire se sont taries. C’est faux : en ce début 2014, les informations qui nous parviennent (de nombreuses villes de France comme du monde entier) attestent que ces demandes retrouvent même de la vigueur à mesure que de plus en plus de curés et d'évêques diocésains leur donnent une réponse charitable. Plus généralement, sur le terrain, l’avènement du Pape François n’a pas freiné l’effet « restaurateur » né sous le pontificat précédent : les prêtres classiques infléchissent la pastorale conciliaire dans un sens traditionnel comme auparavant ; les assemblées de fidèles des messes traditionnelles sont de plus en plus nombreuses ; les écoles, œuvres et mouvements liés à la messe dans la forme extraordinaire sont toujours aussi florissants. Inversement, il est vrai, les effets de « l’esprit du Concile » sont toujours ravageurs : les diocèses annoncent que les chiffres des séminaires vont encore baisser cette année ; la pratique, spécialement celle des jeunes, continue de s’effriter dans les paroisses ordinaires. Deux logiques diamétralement opposées continuent donc d'avoir libre cours dans l'Église : laïcisation de la liturgie et centralité de la communauté, d'un côté ; centralité du prêtre et sacralisation de la liturgie de l'autre. Jusqu'où ?

[Patrick Archbold - Creative Minority Report] Le pape François et la FSSPX: une opportunité

SOURCE - Patrick Archbold - Creative Minority Report - version française par Notions Romaines - 25 février 2014

À cette heure-ci, probablement que plusieurs d’entre vous avez vu la vidéo de Tony Palmer la semaine dernière qui était si excitante pour plusieurs.

Lors d’une conférence protestante, Tony Palmer, un prêtre anglican, a présenté de son iPhone une vidéo de salutations du Pape François. Le sujet de la présentation et de l’enregistrement du Pape François était l’unité des chrétiens. 

Dans ses remarques, le Pape François fit la déclaration suivante à nos frères séparés concernant la séparation: «Séparés parce que, c’est le péché qui nous a séparé, tous nos péchés. Les malentendus à travers l’Histoire. C’est une longue route jonchées de péchés que nous partageons tous. Qui est à blâmer? Nous partageons tous le blâme. Nous avons tous péchés. Il n’y a qu’un seul qui est sans blâme, le Seigneur.»

Cela est certainement vrai. Indépendamment de la vérité de la doctrine catholique, l’Église a accepté sa part du blâme pour l’incompréhension dont on permit l’intensification et l’endurcissement menant à des siècles de séparation.

Quand j’entendis cela, une pièce écrite par le prédécesseur du Pape François me vint à l’esprit. En 2007, en parallèle à la promulgation du Motu proprio Summorum Pontificum, le Pape Benoît XVI publia une lettre expliquant son raisonnement. Dans cette lettre, il fit la déclaration suivante:
«En regardant le passé, les divisions qui ont lacéré le corps du Christ au cours des siècles, on a continuellement l’impression qu’aux moments critiques où la division commençait à naître, les responsables de l’Eglise n’ont pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir la réconciliation et l’unité; on a l’impression que les omissions dans l’Eglise ont eu leur part de culpabilité dans le fait que ces divisions aient réussi à se consolider. Ce regard vers le passé nous impose aujourd’hui une obligation: faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la retrouver à nouveau. Il me vient à l’esprit une phrase de la seconde épître aux Corinthiens, où Saint Paul écrit: « Nous vous avons parlé en toute liberté, Corinthiens; notre cœur s’est grand ouvert. Vous n’êtes pas à l’étroit chez nous; c’est dans vos cœurs que vous êtes à l’étroit. Payez-nous donc de retour; … ouvrez tout grand votre cœur, vous aussi ! » (2 Co 6,11-13). Paul le dit évidemment dans un autre contexte, mais son invitation peut et doit aussi nous toucher, précisément sur ce thème. Ouvrons généreusement notre cœur et laissons entrer tout ce à quoi la foi elle-même fait place.»
Je suis frappé par le fait que ce moment auquel réfère Sa Sainteté pourrait bien être un de ces moments critiques dans l’Histoire.

Avec la rupture des discussions entre le Saint-Siège et la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) à la fin du pontificat précédent, l’humeur du public durant la première année du pontificat actuel et d’autres événements internes, les catholiques traditionnels, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église, se sont sentis de plus en plus marginalisés. Que cela soit juste ou vrai, je dis et ce sans crainte de contradiction, que c’est le sentiment prédominant.

La perception de marginalisation s’est manifestée à travers une rhétorique stridente et franchement irrespectueuse de la part de certains traditionalistes et de leurs leaders.

Je crains que, sans toute la générosité à laquelle la foi fait place de la part des leaders de l’Église, cette séparation, cette blessure au sein de l’Église, deviendra permanente. En fait, sans une telle générosité, c’est avec certitude que je m’y attends. Une telle séparation permanente et marginalisation sépareront sûrement beaucoup plus d’âmes que celles qui sont déjà associées avec la FSSPX.

J’en suis aussi venu à la conviction que le Pape François est le bon pape pour régler la question. Dans son discours aux évangéliques, il a mis au clair son souci pour l’unité.

Alors voici ce que je demande. Je demande au Pape d’appliquer cette large générosité à la FSSPX et de normaliser les relations et leur statut canonique au sein de l’Église. Je demande au Pape de faire cela même sans un accord complet sur la question du concile de Vatican II. Peu importe leurs désaccords, nous pouvons sûrement arriver, au fil du temps, à une entente avec la FSSPX en ayant celle-ci fermement implantée dans le sein de l’Église. Je pense que l’Église a besoin d’être plus généreuse envers l’unité plutôt qu’insister sur une adhérence dogmatique à l’interprétation d’un concile non-dogmatique. Les problèmes sont réels, mais ils doivent être réglés à la maison et non pas avec la porte barrée à clé.

De plus, l’engagement du Pape François envers les objectifs du concile de Vatican II est hors de tout doute. S’il était aussi généreux envers la FSSPX, personne ne pourrait interpréter cela comme un rejet du Concile. Comment le pourrait-on? Cette perception n’aurait peut-être pas été le cas lors du dernier pontificat. Le Pape François est particulièrement bien qualifié pour ce moment de magnanimité.

Je crois que cette générosité est justifiée et est une pratique normale de l’Église. Nous n’insistons pas pour que des ordres religieux qui se sont écartés encore plus loin dans l’autre direction de signer une copie de Pascendi Dominici Gregis avant qu’ils ne soient de nouveau appelés catholiques. Alors, s’il vous plait, n’insistons pas pour le corollaire pour la FSSPX. Devons-nous insister sur plus encore pour un groupe dont la doctrine n’aurait soulevé aucun problème il y a encore de cela cinquante ans? Ma prière est que non.

Donnez-leur un statut canonique et une structure organisationnelle qui les protégera. Ramenez-les à la maison, par égard à eux et à d’innombrable âmes. J’ai la ferme conviction qu’une telle générosité sera repayée au septuple. Le Pape Benoît XVI a déjà accompli tant de dur labeur, tout ce qui requis est juste un petit effort de plus.

Je vous en prie, Saint-Père, ne laissez pas ce moment passer et cette division devenir un gouffre. Faîtes cette généreuse offre et prévenez davantage de division au sein de l’Église. Faîtes ceci pour qu’aucun de vos successeurs ne puissent dire: «si seulement nous avions fait plus.»

24 février 2014

[Credidimus Caritati] Mgr Lefebvre : toujours dénoncer l’erreur ?

SOURCE - Credidimus Caritati - 24 février 2014
Faut-il en toute occasion et en tout temps dénoncer les erreurs de ceux qui nous entourent ? L’état assez dramatique de l’Église, les craintes légitimes qui nous habitent pourraient nous y inviter. Telle n’est pas la réponse du fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. En 1975, dans une conférence aux séminaristes d’Écône, Mgr Marcel Lefebvre rappelle assez justement que la mission principale de l’Église réside dans l’enseignement de la foi et des vérités révélées par Dieu. Se sanctifier, méditer, réfléchir, exercer la charité doit être l’essentiel. Cela ne dispense pas, bien au contraire, de dénoncer ensuite les écueils des erreurs qui nous environnent. Cela doit même découler de la prédication de la vérité évangélique. Mais sous prétexte que les papes depuis Jean XXIII ont supprimé les condamnations, et de fait le système immunitaire de l’Église, faudrait-il passer son temps à condamner et à dénoncer, quitte à se substituer au Saint-Office ? Le défaut ne justifie pas l’excès :
«Si personnellement j'ai cru nécessaire dans les conférences que j'ai déjà pu faire l'année dernière, en particulier sur le libéralisme, vous mettre en garde contre cette erreur et demander qu'on multiplie les livres sur le libéralisme des catholiques, je pense que ces choses sont nécessaires. Non pas que nous devions avoir comme premier but de lutter contre les erreurs, notre premier but c'est de connaître la vérité, évidemment. Et je pense qu'il est important d'insister un peu sur cet aspect. Vous êtes ici au séminaire précisément pour connaître la vérité, pour connaître, dans vos études, la révélation, ce que le magistère de l'Eglise vous enseigne et également ce que l'Eglise enseigne comme principes philosophiques, non seulement comme principes théologiques mais aussi comme principes philosophiques. Et c'est cela qui est essentiel. C'est donc ce qui doit faire l'objet de vos préoccupations, l'objet de vos études d'une manière essentielle : l'étude, la prière, tout ce qui peut contribuer à votre sanctification, la méditation, le silence, la réflexion et l'exercice de la charité entre vous. 
«Alors ne faites pas de ce qui est secondaire, qui est un aspect négatif de votre formation, n'en faites pas l'aspect principal. Par conséquent dans vos conversations aussi, dans les discussions qui peuvent s'élever entre vous ne dramatisez pas les choses. D'autre part, il faut également que vous soyez au courant des erreurs de votre temps, des erreurs modernes pour que vous puissiez plus facilement les combattre plus tard lorsque vous aurez à prêcher l'Evangile. Car prêcher l'Evangile, prêcher la sainteté, prêcher les vertus chrétiennes, c'est aussi prêcher l'éloignement du péché, on ne peut pas faire l'un sans l'autre, l'éloignement du vice. Quand vous prêcherez la vérité vous serez bien obligés aussi de prêcher le danger des erreurs, pour protéger la vérité. Car Dieu sait si le démon se charge de toute manière de nous attirer au vice et de nous attirer à l'erreur. Alors n'ayez pas d'une part cette obsession de l'erreur au point que vous en oubliez presque d'affirmer la vérité, de la rechercher, de la connaître d'une façon parfaite. Et d'autre part non plus cette espèce de répulsion à entendre parler des erreurs. Qu'on ne vous parle pas toujours de cela, qu'on ne vous mette pas toujours ce libéralisme devant l'esprit et devant la pensée.»

[Riposte Catholique / SPO] L’association de Clercs Saint Grégoire le Grand

SOURCE - Riposte Catholique / SPO - 24 février 2014

Un groupe de prêtres de l’Institut du Bon Pasteur fonde l’association de Clercs Saint Grégoire le Grand. Un des fondateurs de cette association, l’abbé Stefano Carusi, conteste depuis plusieurs mois certaines décisions de la direction de l’Institut : l’annulation des résultats du chapitre général de 2012, la nomination d’un commissaire apostolique par le Saint-Siège mais aussi les résultats du dernier chapitre. Il a d’ailleurs formé un recours à Rome contre la réélection de l’abbé Laguérie. Le groupe de prêtres reproche notamment aux supérieurs de l’IBP leur manque de clarté sur « le rite exclusif » – « rite propre » de l’Institut.

A la lecture de cet article, il semble que les prêtres fondateurs de cette association restent incardinés à l’Institut du Bon Pasteur. A ce jour, les supérieurs de l’IBP n’ont pas communiqué sur le sujet à ce jour. 

Sur le blog Disputationes theologicae, les fondateurs exposent les raisons de leur fondation :
Ayant vérifié les éventuelles possibilités, ayant posément réfléchi et ayant choisi un par un, et après être restés chacun à sa place, nous avons donc pris acte que l’heure de partir était venue. Mais partir sans se désagréger et se dissoudre ailleurs (comme sont en train de faire d’autres, qui n’ont d’ailleurs pas voulu faire la bataille de l’intérieur jusqu’au bout), mais en restant unis, sur la même ligne.
Nous sommes donc partis dans l’évidence sereine qu’il ne s’agit pas de questions d’ordre personnel, mais du choix de la ligne directrice: nous nous refusons de prendre la voie des prisonniers du “complexe du rallié” et de l’imprudente velléité d’être à tout prix “intégrés” (de même que nous refusons la prison mentale que constitue la spirale idéologique et extrémiste, dont Monseigneur Lefebvre mettait en garde en 1979). Aux apparentes suretés mondaines, nous préférons garder la juste liberté pour la bonne bataille.
Prêts à tout, et persuadés que c’est justement la présence d’une réaction, qui souvent freine les mauvaises tendances, nous avons constitué un nouveau sujet, fidèlement identitaire et flexible sur les modalités organisatrices: “l’Association de Clercs Saint Grégoire le Grand”.
Ainsi, en restant unis et en proposant une référence, nous entendons donner notre contribution au bien commun, représentée par un tel témoignage (tantôt «en positif», tantôt «en négatif») en faveur de la Tradition catholique. Dans le cadre de cette démarche nous demandons donc à ceux qui partagent notre idéal de nous soutenir.

23 février 2014

[Abbé Simoulin, fsspx - Le Seignadou] La FSSPX n’est pas née dans un but de contestation ou d’opposition

Abbé Simoulin, fsspx - Le Seignadou – Mars 2014

Je suis ainsi fait que plus on attaque et critique ce que j’aime, plus je l’aime. Plus on critique ma Fraternité Saint-Pie X (et son Supérieur Général), plus je l’aime, plus je m’en rapproche pour préserver la grâce que j’en ai reçue et l’esprit que je lui dois. C’est peut-être cela que l’on appelle « l’esprit de corps ». Je n’ignore pas que nul être humain et nulle institution n’est parfaite. L’Église elle-même est composée de saints et de pécheurs. Je ne suis donc pas aveugle sur les défauts que je peux observer dans ma famille sacerdotale et dans ses membres, quels qu’ils soient, mais je crois en la Fraternité des Apôtres de Jésus et de Marie, ou (selon le titre public), la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Et j’observe que, chaque fois qu’elle est attaquée, elle se recentre sur ses « fondamentaux », et en sort revigorée ! Et c’est pourquoi, je crois de plus en plus en sa grâce particulière, dont les conditions ont été gravées par l’Église dans ses statuts, entre autres : « le but de la Fraternité est le sacerdoce et tout ce qui s’y rapporte et rien que ce qui le concerne, c’est-à-dire tel que Notre Seigneur Jésus Christ l’a voulu lorsqu’il a dit : faites ceci en mémoire de moi. »

C’est bien cela que Mgr Lefebvre a perçu dans son rêve de Dakar. C’est ce dessein qu’il a recherché et poursuivi depuis l’Afrique, en passant par l’essai échoué de restauration des séminaires chez les Pères du Saint-Esprit. Ajoutez à cela les œuvres de la Fraternité, et vous aurez fait le tour de son âme : « Toutes les œuvres de formation sacerdotale [à savoir] la sanctification des prêtres, les vocations d'auxiliaires, les écoles, le ministère paroissial, l’aide aux prêtres âgés, infirmes et même aux infidèles. » Ceci n’a pas changé et ne peut changer au gré des circonstances. C’est l’âme de la Fraternité, et c’est cela qui assure l’unité entre tous ses membres. Certains peuvent l’abandonner et la combattre après l’avoir abandonnée, mais elle ne changera pas et ne peut pas changer. Cela n’exclut nullement et impose même de combattre les erreurs conciliaires, mais ce n’est pas sa première finalité, et notre « cor unum et anima una » demeure le combat pour la messe et le sacerdoce. La force de notre Fraternité réside dans la fidélité de tous ses membres à notre grâce au service de l’Église.

« [La Fraternité Saint-Pie X] n’est pas née dans un but de contestation ou d’opposition, pas du tout. Elle est née comme peuvent naitre les œuvres d’Eglise, c’est-à- dire d’une nécessité qui s’est présentée de veiller à la bonne formation du sacerdoce. » (Mgr Lefebvre, conférence spirituelle à Ecône, 10-11 octobre 1977)

Quoi qu’on en dise, Mgr Lefebvre n’a jamais varié sur ce point. Son discours a pu avoir des tonalités différentes selon les circonstances, mais son objectif est toujours demeuré le même : le sacerdoce et la messe. Mgr Tissier de Mallerais, qui est peut-être l’un de ceux qui ont le mieux connu Mgr Lefebvre, fait à ce sujet une remarque importante : « Si Mgr Lefebvre fut avant tout un homme de foi et de sagesse, il a possédé une bonne dose de pragmatisme, comme l'a bien discerné l'abbé Aulagnier dans sa Tradition sans peur. Par sagacité naturelle et disposition surnaturelle à suivre les voies de la Providence, Mgr Lefebvre a toujours cherché à profiter des occasions favorables pour renouer avec Rome et obtenir le retour à notre approbation canonique. L'abbé […] n'a pas cerné le pragmatisme de notre fondateur. Ce qu'il aurait pu dire, c'est que ce pragmatisme a toujours échoué face à la Rome conciliaire. » (Lettre du 6 janvier 2014). Il me paraît difficile d’ignorer ou négliger ce témoignage. Mgr Lefebvre n’était pas volontariste, soumis à un impératif catégorique de type kantien, tel que :  « Vite, un accord à tout prix ! » ou encore : « Garde-à-vous ! Pas d’accord pratique sans accord doctrinal ! Fermez le ban ! », mais bel et bien l’homme d’un principe vertueux plus délicat qui est celui de toute autorité : la vertu de prudence, art vital de l’application des vertus théologales aux circonstances et situations concrètes toujours variables.

Il est bien vrai que, face à des actes ou des situations nouvelles et parfois scandaleuses, Mgr Lefebvre a usé de formules très fortes, voire violentes. C’était son cœur d’évêque catholique qui faisait entendre les clameurs de la sainte Église blessée, humiliée, offensée. Souvenons-nous de son sermon de Lille en 1976, ou de ses « petits dessins » d’Assise, ou encore de ses déclarations après les sacres de 1988. L’époque exigeait de marquer les esprits mais le fond de sa pensée est demeuré intact, et nous ne pouvons pas limiter Mgr Lefebvre à ses déclarations les plus fracassantes ou à ses « saintes colères ». Qui oserait réduire le portrait et la pensée de Notre Seigneur à ses condamnations et à ses invectives contre les pharisiens ? Sans les exclure, Son âme ne se révèle-t-elle pas plutôt dans les Béatitudes ?

Dans une conférence spirituelle aux séminaristes le 1er avril 1982, Mgr Lefebvre rendait compte ainsi de ses récents entretiens avec le Cardinal Ratzinger : « Le Cardinal Ratzinger m'a dit : Il faut que vous reconnaissiez que cette réforme [de Paul VI] est conforme à l'esprit de l'Eglise. Je lui ai répondu, bien sûr, que c'était impossible : si elle était bonne, je l'aurais acceptée. Mais pourquoi en parler, ajoutai-je, laissons de côté ce problème de la réforme liturgique, autrement il n'y aura pas d'accord possible entre nous. Le Cardinal : Il faut que nous trouvions une formule ! Je lui ai répondu : la seule solution est de ne pas en parler, mais que vous nous accordiez ce que nous demandons, la liberté des rites anciens. »

« Sur la question canonique, j'ai dit au Cardinal: Si vous nous accordez ce que nous demandons, il n'y a plus de difficulté. Si tous les rites sûrs sont autorisés, il n'y aura plus de problème pour une régularisation canonique. Si le rite précédent est libre, les fidèles pourront choisir le rite traditionnel pour les confirmations et je n'aurai plus de raison de les donner. Les fidèles veulent seulement recevoir des sacrements valides. Or les traductions actuelles sont douteuses et la matière rend aussi la validité douteuse, puisque l'huile d'olive n'est plus exigée ou n'est plus consacrée. J'ai dit au Cardinal : si vous accordez cela, nous sommes prêts à dépendre de la Congrégation des religieux. Vous êtes très exigeant, m'a répondu le Cardinal ! » (Extrait de notes manuscrites prises par un prêtre présent)

En 1988, Mgr Lefebvre n’ajoutera à cela qu’une seule exigence, en raison de son âge : la consécration d’un évêque pour lui succéder. C’est ce qui lui sera refusé, malgré la promesse faite. Ses dernières réflexions sur ce sujet, il nous les a livrées six mois avant sa mort. Je l’entends encore nous dire dans la conférence aux prêtres à l’issue de la retraite sacerdotale au mois de septembre 1990 à Ecône, après avoir rappelé le conflit qui déchire l’Église entre les pro et les anti Syllabus, et réaffirmé fortement ses refus et ses exigences : « Humainement parlant, je ne vois pas de possibilité d’accord actuellement. [Mgr Lefebvre n’était donc pas opposé par principe à la possibilité d’un accord dans un avenir plus favorable]. On me disait hier : Si Rome acceptait vos évêques et que vous soyez complètement exempt de la juridiction des évêques… D’abord ils sont bien loin d’accepter une chose comme celle-là, ensuite il faudrait qu’ils nous en fassent l’offre, et je ne pense pas qu’ils y soient prêts, car le fond de la difficulté, c’est précisément de nous donner un évêque traditionaliste. Eux ils ne voulaient qu’un évêque ayant le profil du Saint-Siège. Le « profil », vous comprenez ce que cela veut dire ! Ils savaient très bien qu’en nous donnant un évêque traditionnel ils constitueraient une citadelle traditionaliste. Ils ne le voulaient pas, et ne l’ont pas plus donné aux autres. Quand les autres disent qu’ils ont signé le même protocole que nous, ce n’est pas vrai. Notre protocole prévoyait un évêque et deux membres à la Commission romaine. Or eux ils n’ont ni l’évêque, ni les membres dans la Commission romaine. Rome a enlevé cela du protocole, car elle n’en voulait à aucun prix. »

[En 2000, Rome à fait à la Fraternité Saint-Pie X de nouvelles offres, renouvelées par Benoit XVI, jusqu’en 2013. Face à ces offres, Mgr Fellay a voulu croire que la main tendue était une main favorable, mais il a dû reconnaître que l’acceptation de ces offres nous aurait conduits à une dissolution dans le magma conciliaire. Depuis, nous demeurons en position d’attente, réfugiés dans la grâce de la bénédiction fondatrice, à la place que l’Église nous a alors assignée.]

« Le premier novembre prochain, achevait Monseigneur, nous fêterons les vingt ans de la Fraternité, et je suis intimement convaincu que c’est elle qui représente ce que le Bon Dieu veut pour garder et maintenir la foi, la vérité de l’Eglise, et ce qui peut encore être sauvé dans l’Eglise. Cela se fera grâce aussi aux évêques qui entourent le Supérieur Général, et remplissent leur rôle indispensable de mainteneurs de la foi, en prêchant, et en donnant les grâces du sacerdoce et de la confirmation. Ce sont des choses irremplaçables, dont on a absolument besoin.

Tout cela est vraiment très consolant, et je pense que nous pouvons remercier le Bon Dieu, et œuvrer dans la persévérance, afin qu’un jour on reconnaisse ce que nous faisons. Bien que la visite du cardinal Gagnon n’ait pas donné beaucoup de résultats, elle a quand même montré que nous étions présents, et que du bien se faisait par la Fraternité. Bien qu’ils n’aient pas voulu le dire explicitement, ils sont bien obligés de reconnaître que la Fraternité représente une force spirituelle irremplaçable pour la foi, dont ils auront, j’espère, la joie et la satisfaction de se servir lorsqu’ils auront retrouvé la foi traditionnelle.

Prions la Sainte Vierge, demandons à Notre-Dame de Fatima, à tous nos pèlerinages respectifs dans tous les pays, de venir en aide à la Fraternité pour qu’elle ait beaucoup de vocations. Nous devrions avoir un peu plus de vocations, nos séminaires ne sont pas remplis. Mais je pense qu’avec la grâce de Dieu, cela viendra. Merci de m’avoir écouté. Je vous demande de prier pour que je fasse une bonne et sainte mort, parce que maintenant je n’ai plus que cela à faire.»

22 février 2014

[Dom Pateau, Père abbé de Fontgombault]

SOURCE - Dom Pateau, Père abbé de Fontgombault - via le Salon Beige - 22 février 2014

Cher habitant de Fontgombault, cher ami, chère amie,

Depuis quelques semaines, notre village a perdu quelque peu de son calme habituel. Vous-même avez peut-être été contacté par quelques « indignés » afin de signer une pétition ou encore avez-vous rencontré des journalistes de la presse écrite ou de la télévision ?

Les moines en quête de la paix avec Dieu ne sont pas indifférents à la paix entre les hommes. Jusqu’à maintenant ils n’ont pratiquement pas réagi publiquement.

Récemment cependant, dix moines de l’abbaye envoyés à l’abbaye Saint-Paul de Wisques dans le Pas-de-Calais ont été radiés des listes électorales à la demande de neuf indignés et par décision du tribunal de Châteauroux.

A ce sujet, je crois devoir vous fournir quelques précisions.

La décision d’aider le monastère de Wisques a été prise au cours d’un vote à bulletins secrets du chapitre de l’abbaye au cours de l’année 2013. La majorité des 2/3 des voix ayant été largement obtenue, le projet de reprendre Wisques a été adopté sans pour autant que le nom des moines envoyés et leur nombre aient été arrêtés. Ces éléments peuvent donc évoluer tant que la situation de chacun des moines envoyés n’est pas solidement établie.

Ces moines ont généreusement accepté de quitter Fontgombault à ma demande.

L’envoi d’un moine dépend en effet de la décision du supérieur monastique, qui peut d’ailleurs tout autant le rappeler à son monastère d’origine comme dans le cas d’un moine qui ne pourrait s’adapter à sa nouvelle résidence, ou si une nécessité quelconque survenait dans le monastère d’origine.

En revanche la décision définitive de se stabiliser dans un nouveau lieu monastique dépend uniquement du moine. Une fois décidé, le moine fait une demande à la nouvelle communauté qui dans un vote secret, accepte ou refuse. Cette demande ne peut avoir lieu qu’au bout d’une période d’un an.

Aucun des moines radiés actuellement partis pour Wisques n’a fait de demande en vue de se stabiliser à Wisques. Tous demeurent donc moines de Fontgombault et jouissent des droits qui sont attachés à cette appartenance.

Soulignons ici le fait que parmi ces moines, deux habitent à Fontgombault depuis 42 ans, un depuis 39 ans, deux depuis environ 33 ans, deux depuis environ 22 ans, deux depuis 16 ans et enfin un depuis 10 ans.

Est-il donc légitime et prudent après seulement deux mois et demi d’absence de leur monastère de chasser des listes électorales de la commune ceux qui y résidaient effectivement depuis au minimum plus de dix ans, sous prétexte de se battre contre des « citoyens qui n'ont pas à voter dans une commune qu'ils n'habitent pas. » ? C’est ce que les « indignés » et le tribunal ont décidé en leur nom et sans même les consulter au préalable ! L’Église est plus prudente, continuant à leur garder une place tant qu’ils n’ont pas fait un choix libre et définitif sur leur lieu de résidence.

Je ne suis d’ailleurs pas certain que tous les indignés votant à Fontgombault habitent effectivement notre commune ou encore peuvent prétendre à 42 ans de présence en ce lieu comme les plus anciens du groupe des moines radiés. La véritable raison de la radiation serait peut-être à chercher ailleurs...

Les moines radiés ne sont pas indifférents à cette décision et s’indignant à leur tour d’avoir été traités de la sorte ont déjà fait perdre aux «indignés» de Fontgombault le monopole de l’indignation !

Michel Navion, avocat des « indignés », résumant le jugement du tribunal disait : « cette affaire interroge sur le point de savoir, s'agissant de communautés religieuses, sectes et groupements divers, quel crédit accorder aux certificats de présence délivrés [...] par un supérieur, gourou ou autre autorité en vue d'inscrire sur les listes électorales les membres de sa communauté.»

A ceci, nous devons répondre que, s’inscrire dans telle ou telle commune ne dépend pas du supérieur de la communauté mais du moine. L’Église en l’occurrence respecte davantage la liberté individuelle de chacun ainsi que la réalité de sa situation. Les gourous ne sont pas nécessairement où l’on croit...

Deux moines actuellement à Wisques ont été inscrits sur les listes électorales de cette commune. L’un d’entre eux est le supérieur de la communauté de Wisques et fait juridiquement partie de la communauté de Wisques en raison de sa charge. Il semblait cohérent qu’il prenne également place de suite au sein de la commune. Le second, ayant fait des séjours prolongés à Wisques depuis plus d’un an, a été sollicité par le maire sortant afin de devenir membre du futur conseil municipal, s’il est élu.

Nous avons été sensibles en lisant la presse à l’affirmation de certains indignés qui se défendent d’avoir voulu se battre contre l’abbaye : « On ne s'est pas battus contre l'abbaye ou l'Église » Pourtant, les faits sont là : acharnement de la presse autour du monastère, accusation devant la justice, amalgame avec les sectes, les gourous, pour reprendre les termes de leur avocat... La laÏcité a le dos large.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les moines ne sont pas opposés à une saine laïcité. Une saine laïcité contribue à la paix de la société. Elle évite de déchaîner les passions qui entraînent haine, vengeance, délation... Peut-on croire qu’un pays pourrait vivre dans la paix avec de tels excès ?

En souhaitant, comme la plupart d’entre vous que le calme et cette paix reviennent dans notre commune, je vous assure de ma considération.

Soyez certain qu’en tant que nos plus proches voisins, vous demeurez chaque jour dans la prière des moines ainsi que votre famille.

[Mgr Williamson] Humanisation fatale

SOURCE - Mgr Williamson - 22 février 2014
Quelques catholiques qui soutiennent que le Siège Apostolique est vacant, protestent fermement contre les récents numéros de ce « Commentaire », car ils paraissent mettre au même niveau l’hérésie universelle du libéralisme et l’opinion particulière du sédévacantisme. Mais alors que ce « Commentaire » ne cesse d’attaquer la plaie du libéralisme, a-t-il fait récemment plus que d’apporter des arguments selon lesquels personne n’est obligé d’être sédévacantiste ? Et si l’on considère quel piège stérilisant s’avère être le sédévacantisme dans certains cas, n’est-ce pas là une prise de position bien modérée ?

Ce que maintient ce « Commentaire», c’est que le sédévacantisme, bien qu’admirable en tant qu’effort pour combattre le libéralisme dans l’Église, est au mieux un moyen inadéquat de ce faire, car il partage avec les libéraux d’aujourd’hui l’une de leurs erreurs fondamentales, à savoir l’exagération de l’infaillibilité papale. Dans toute sa profondeur cette erreur nous ramène au cœur de l’actuelle crise sans précédent de l’Eglise, et voilà pourquoi ce « Commentaire » va insister, tout en demandant pardon aux lecteurs indûment ennuyés ou offensés. Car c’est toute l’Eglise qui est en jeu et pas seulement les sensibilités de tels ou tels de ses membres.

Cette erreur en toute sa profondeur s’étale sur les 700 dernières années. C’est l’humanité tournant le dos lentement mais sûrement à Dieu, à Son Fils et à Son Eglise. Au sommet du Moyen Âge, les Catholiques avaient une Foi claire et forte, saisissant l’unicité et l’exclusivité du Dieu objectif et de sa Vérité sans contradiction. Par exemple Dante n’eut aucune difficulté à mettre plusieurs Papes dans son Inferno. Mais au fur et à mesure que l’homme se plaça lui-même toujours plus au centre de toutes choses, Dieu perdit sa transcendance absolue au dessus des créatures, et la Vérité devint de plus en plus relative, non plus à l’autorité de Dieu, mais à celle de l’homme.

Dans le cas de l’Eglise, prenez par exemple la 13ème des 17 « Règles pour sentir avec l’Eglise » du célèbre livre des Exercices Spirituels de Saint Ignace, loué par d’innombrables Papes depuis lors et sans aucun doute responsable d’avoir contribué puissamment au salut de millions d’âmes. Saint Ignace écrit : « Pour ne nous écarter en rien de la vérité, nous devons maintenir le principe de croire que le blanc que je vois est noir, si l’Eglise hiérarchique le décide ainsi ». Une telle position pourrait renforcer l’autorité des hommes d’Eglise à court terme, mais ne court-elle pas le risque grave de séparer l’autorité de la vérité à long terme ? « Nous n’avons aucune autorité contre la vérité, m ais pour la vérité » (II Cor, XIII, 8).

De fait, vers la fin du 19ème siècle le libéralisme était devenu si puissant que l’Eglise se vit obligée à renforcer sa propre autorité par la Définition en 1870 de son Magistère opérant au maximum de son pouvoir, à savoir chaque fois que 1) un Pape 2) définit 3) un point de Foi ou de morale 4) de manière à obliger en conscience toute l’Eglise. Mais mus depuis lors par une pensée trop humaine, trop de Catholiques, au lieu de rapporter ce Magistère Extraordinaire à Dieu et à l’immuable Vérité du Magistère Ordinaire de l’Eglise, ont eu tendance à prêter à la personne humaine du Pape une infaillibilité qui provient de Dieu et qui n’appartient qu’à Dieu seul. Ce processus d’humanisation a engendré une infaillibilité envahissante qui devait d'une façon presque inévitable aboutir dans la prétention grotesque de Paul VI de refondre la Tradition de l’Eglise au nom d’un « Solennel Magistère Ordinaire ». La grande majorité des Catholiques l’ont suivi docilement, et jusqu’à ce jour la plupart d’entre eux deviennent jour après jour libéraux en suivant les Papes Conciliaires, tandis qu’une petite minorité de catholiques se voit acculée à nier que les responsables de la folie conciliaire puissent être Papes tout simplement.

Personnellement je respecte bon nombre de sédévacantistes, dans la mesure où ils croient en l’Eglise et où ils désespèrent de trouver une autre solution à un problème infiniment grave de l’Eglise. Mais à mon avis ils feraient bien de regarder plutôt vers l’infinie hauteur et profondeur de Dieu Lui-même.

Kyrie Eleison.

Le problème du sédévacantisme est celui du monde et de l’Église modernes : prendre trop en considération l’homme, et trop peu Dieu.

[Abbé Philippe Brunet, fsspx - La Croix de St Gilles] Pourquoi?

SOURCE - Abbé Philippe Brunet, fsspx - La Croix de St Gilles - février 2014

« Vous pleurerez, le monde, lui, se réjouira » Jean 16,20. Alors que la foule se réjouit de l’annonce de la béatification des papes Jean XXIII et Jean-Paul II, sans doute certains s’étonnent d’apprendre que les fidèles de la Tradition prient, en particulier tous les premiers vendredis du mois, pour empêcher un tel scandale. Pourtant il faut bien reconnaître qu’un tel acte de la part des autorités dans l’Église met en péril la Foi des fidèles. 

Pour le comprendre il faut donner deux principes (1). L’un concerne les canonisations : la canonisation est l’acte par lequel le pape déclare la sainteté et la gloire céleste d’un fidèle défunt, donnant ainsi un exemple à suivre. L’autre principe se rapporte au rôle du Souverain Pontife que le Concile Vatican I résume en affirmant : « Le Saint-Esprit n’a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu’il fasse connaître sous sa révélation une nouvelle doctrine, mais pour qu’avec son assistance ils gardent saintement et exposent fidèlement la révélation transmise par les Apôtres ». Nous comprenons alors que pour canoniser les deux papes conciliaires, il faut deux choses. D’abord qu’ils aient été de saints papes et ensuite qu’ils l’aient été en remplissant adéquatement leur charge pontificale. Et ce dernier aspect ils ne pouvaient le remplir qu’en exerçant héroïquement les vertus correspondantes à leur devoir d’état de pape.

Par rapport au premier principe, ce qui nous intéresse dans la canonisation d’un pape, c’est le caractère public de la fonction papale. Sur la sainteté de vie personnelle, nous ne nous prononçons pas, c’est à Dieu de juger. Quand l’Église déclare « saint » un pape, elle ne le déclare pas à titre d’ « homme pieux privé ». Lorsqu’on canonise un pape, c’est une « sainteté exclusivement papale » qu’on donne en exemple, le fait que tel pape a été saintement pape (2).

Mais on juge de la « sainteté papale » par rapport au second principe énoncé précédemment. « Parmi les missions pontificales, l’Évangile met en avant que Pierre doit fortifier ses frères dans la foi. C’est donc l’ardeur dogmatique pour défendre la vérité, pour stigmatiser l’erreur, pour fortifier la graine de la foi dans l’âme fidèle qui sert de référence à une enquête de canonisation ‘papale’ » (2)

Or, pour reprendre les conclusions de l’étude faite par M. l’abbé de La Rocque (3), la droite raison éclairée par la foi, peut aisément constater l’absence chez ces papes des vertus héroïques caractéristiques de leur état (1).

La Foi a été mis à mal sous ces pontificats. Le Concile Vatican II a introduit officiellement dans l’Église des erreurs et des hérésies. Ces principes nouveaux ont été appliqués en pratique au cours des réunions œcuméniques d’Assise, le dialogue interreligieux et dans la nouvelle liturgie. En nombre de points et à plusieurs reprises, en matière de Foi ces papes se sont révélés ambigus, voire équivoques. En outre ils ont réinterprété le langage de la Foi en plusieurs domaines, pour donner un sens nouveau à des mots anciens. À travers leurs paroles ou leurs actes, de graves erreurs sont véhiculées conduisant les âmes hors de la voie de salut. La même constatation se retrouve vis-à-vis de la vertu d’Espérance qui n’est plus fondée sur la Foi mais sur l’homme et l’unité de la famille humaine. Quant à la vertu de Charité, le dialogue œcuménique et interreligieux s’avère être une attitude fort différente du comportement que Notre-Seigneur Jésus-Christ a montré pendant sa vie et de la charité appliquée aux œuvres de miséricorde spirituelle qui consiste à éclairer les âmes égarées (4).

Je vous invite à lire ou à relire les documents cités en bas de page. Ils vous aideront à comprendre plus facilement ce que rappelle la Fraternité par ces paroles du Supérieur aux prêtres du District au sujet de ces « canonisations » : « (…) Si l’enseignement de l’erreur par le vicaire de Jésus-Christ est un mal inouï, c’en est un plus grand encore de canoniser ces mêmes papes qui ont été les propagateurs de ces erreurs ».

Abbé Philippe Brunet
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1 Si Si No No n° 372, janvier 2014
2 Le Chardonnet, juin 2011, un pape saint ? M. l’abbé J.P. Boubée
3 Jean-Paul II. Doutes sur une canonisation, éditions Clovis
4 DICI n° 234, mai 2011

[Abbé Dubroeucq, fsspx - Aux Sources du Carmel] Les effets de la grâce sanctifiante

SOURCE - Abbé Dubroeucq, fsspx - Aux Sources du Carmel (Bulletin du Tiers-Ordre séculier pour les pays de langue française) - février 2014
Un des effets les plus merveilleux de la grâce sanctifiante est de faire de notre âme un sanctuaire vivant, selon ces paroles de l’Apôtre : « Ne savez-vous pas que vous êtes les temples de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » [1 Cor. 3, 17]. C’est une des vérités les plus touchantes du christianisme, les plus génératrices de piété, les plus riches en semences de sainteté.

Elle était très familière aux premiers chrétiens. Saint Paul y fait appel pour mettre en garde les Corinthiens contre ceux qui travaillent à détruire son œuvre : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit-Saint habite en vous? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira, car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes.» [1 Cor., 3, 16]. Contre l’impureté : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous n’êtes plus à vous-mêmes ? Glorifiez donc et portez Dieu dans votre corps. » [1 Cor., 6, 19]. Comme une église consacrée appartient à Dieu et ne peut plus servir aux usages profanes, ainsi en est-il du baptisé. Pour saint Jean, ceux qui ont le privilège d’avoir la foi au Christ et la charité, demeurent en Dieu et Lui en eux. Cette présence est alors permanente : « Nous ferons en lui notre demeure. »

Les Pères de l’Église n’ont pas manqué de transmettre avec fidélité une si magnifique et si féconde doctrine. Ainsi saint Ignace d’Antioche (†107), dans son Épître aux Éphésiens « Faisons donc toutes nos actions avec la pensée qu’Il habite en nous, nous serons ainsi ses temples, et lui-même sera notre Dieu résidant en nous. C’est bien ce qu’Il est en réalité et ce qu’Il apparaîtra clairement à nos yeux par le juste amour que nous lui porterons. » [Rouët de Journel, Textes ascétiques des Pères de l’Église, Herder, Fribourg, 1947, n°14, p.5]. Saint Augustin, parlant de l’effusion du Saint-Esprit qui eut lieu le jour de la Pentecôte, s’exprime de la sorte: « L’Esprit-Saint vint donc en ce jour à ses fidèles, non plus par une simple opération ou une grâce de visite, mais par la présence même de sa majesté. » [St Aug., sermo 185, de Temp.].

La liturgie fait de nombreuses allusions à l’habitation du Saint-Esprit en nous, dans les offices de la Pentecôte ; dans la collecte du mercredi de l’octave, elle « demande que l’Esprit-Saint, arrivant en nous, fasse de nous, en y demeurant, le temple de sa gloire. » Cette vérité est également exprimée dans le premier exorcisme du baptême : « Je t’exorcise, esprit immonde…, afin que tu t’éloignes de cette créature que Notre-Seigneur daigne appeler dans son saint temple pour en faire le temple du Dieu vivant où puisse habiter le Saint-Esprit. »

Enfin l’enseignement officiel de l’Église nous est donné par le pape Léon XIII dans son encyclique Divinum illud du 9 mai 1897 : « Dieu, par sa grâce, réside dans l’âme du juste ainsi qu’en un temple, d’une façon très intime et spéciale. De là ce lien d’amour qui unit l’âme à Dieu plus étroitement qu’un ami ne peut l’être à l’égard de son meilleur ami, et cette jouissance pleine et suave qu’elle goûte en sa présence. Cette union admirable, appelée inhabitation, qui ne diffère de celle des bienheureux habitants du ciel que  par la condition ou l’état, est produite très réellement par la présence de toute la Trinité : “ Nous viendrons en lui et nous ferons en lui notre demeure (Jn, 24, 23) ”. » [P. Cattin, Sources de la vie spirituelle, Édit. St Paul, Fribourg, 1958, t. 1, p. 14-15].

« Dieu veut toujours parfaire ce qu’il a commencé. Se donner, se rendre présent, s’unir, n’est pas de sa part un vain geste, sans effet. S’il se donne, s’il se rend présent, s’il s’unit à l’âme, il tend à lui révéler de quelque façon sa présence, à lui faire sentir son amour, à la faire jouir de lui, à entrer avec elle dans une vie de tendresse à deux, dans une plus affectueuse et plus intense familiarité, à lui fournir comme un avant-goût de l’intimité céleste. Il tend à se manifester à elle, selon la promesse de Notre-Seigneur rapportée par saint Jean (Jn, 14, 21) : “ Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera, et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. ” » [Mgr Cuttaz, Le juste, chez l’auteur, Annecy, 1955, p. 154-155].

C’est là une vérité chère à la doctrine mystique du Carmel, cette certitude que Dieu est présent au plus intime de notre âme comme objet de connaissance et d’amour ; pour le trouver, il faut se recueillir, rentrer « au-dedans », dans le royaume intérieur. C’est « au plus intime de notre âme » qu’il faut le chercher et l’y découvrir. « Pour aller à sa recherche, nous dit sainte Thérèse de Jésus, elle n’a qu’à entrer en solitude, regarder au-dedans d’elle-même, et ne pas s’éloigner d’un hôte si excellent. » [Chemin de la perfection, ch. 28, in Thérèse d’Avila. Œuvres complètes,  Paris, Cerf, 2010, p.802]. Mais aussi, « l’âme à laquelle Dieu se communique davantage est celle qui est la plus riche d’amour, en d’autres termes, celle dont la volonté est plus conforme à La volonté de Dieu. Et celle dont la volonté est entièrement conforme, entièrement semblable à la volonté de Dieu, est totalement unie à Dieu et surnaturellement transformée en lui. » [Saint Jean de la Croix, Montée du Carmel, Livre 2, ch. 5, 4, in Jean de la Croix. Œuvres complètes, Paris, Cerf, 1997, p.646]. Je citerai encore la bienheureuse Élisabeth de la Trinité  tout imprégnée de cette dévotion dont elle cherchait à faire participer sa sœur Guite, mère de famille : « Notre vie est dans les Cieux…Oh ! ma Guite, ce Ciel, cette maison de notre Père, il est au « centre de notre âme ! Comme tu le verras dans saint Jean de la Croix, lorsque nous sommes en notre centre le plus profond nous sommes en Dieu. N’est-ce pas que c’est simple, que c’est consolant ? A travers tout, parmi les sollicitudes maternelles,…tu peux te retirer en cette solitude pour te livrer à l’Esprit Saint afin qu’Il te transforme en Dieu..» [Élisabeth de la Trinité. Œuvres complètes, Paris, Cerf, 1996, L. 239, p. 613].

Quelles conséquences pratiques découlent de cette doctrine ? Cette présence divine par la grâce impose tous les devoirs qu’exige la présence eucharistique, essentiellement deux : le respect et l’intimité. C’est en les rendant à Dieu qu’on Le glorifie. Puisque Dieu habite en notre âme, il faut en sortir toutes les idoles, tout ce qu’on préfère à Dieu : c’est le travail de purification qu’il nous est demandé d’accomplir constamment, par la vertu de pénitence. A cet effort de purification doit s’ajouter un effort d’intimité : si Dieu vit avec nous, ne faut-il pas vivre avec lui ? S’il demeure en nous, ne faut-il pas demeurer en Lui?

La fête de la Nativité de Notre-Seigneur vient de nous rappeler cette naissance de Dieu en notre âme par la grâce. A la suite de nos saints du Carmel et avec la Vierge immaculée, vivons nous aussi dans le recueillement auquel nous invite la présence de l’Hôte divin.

Je vous bénis
Abbé L.-P. Dubrœucq +

[Père Louis Bochkoltz, fsspx - Le Flamboyant] «C’est comme cela que vous parlez à votre Dieu, comme c’est beau!»

SOURCE - Père Louis Bochkoltz, fsspx - Le Flamboyant - février 2014

Bien chers fidèles,

En 1837, Mgr Pompallier laissait Saint Pierre Chanel sur l’île de Futuna avec le seul Frère Marie Nizier. Au cours des mois qu’il passa à évangéliser les habitants de l’île, le futur martyr eut seulement la grâce de baptiser quelques habitants en danger de mort, principalement des enfants. 

Toutefois, son zèle pour les âmes et son amour de tous étaient appréciés unanimement. Il célébra sa première messe le 8 décembre 1837 et il choisit la messe de minuit du 25 décembre de la même année pour célébrer le Saint Sacrifice pour la première fois devant les natifs de l’île. La messe de toujours, la messe de Saint Pie V, la messe traditionnelle, la messe « en latin ». Et les habitants, tout à fait ignorants, étaient ravis. « C’est comme cela que vous parlez à votre Dieu, comme c’est beau ! ». 

Oui, comme la messe est belle, héritage de siècles de foi depuis Notre-Seigneur Jésus-Christ. La messe-sacrifice, la messe ayant une valeur propitiatoire, qui sauve, qui rachète. Quelle joie de pouvoir y assister, quelle joie aussi de pouvoir la célébrer. Et pourtant, cette messe, on nous l’a changée en un repas et comme le dit le Nouveau Missel de 1969, « la Cène dominicale est la synaxe sacrée ou le rassemblement du peuple de Dieu se réunissant sous la présidence du prêtre pour célébrer le mémorial du Seigneur ». Il fallait changer. Pourquoi ? 

Ne nous laissons intimider par cette idée, entièrement fausse, qu’il y avait lieu de tout changer, et que tout changement est bon comme tel. De tous les changements auxquels nous avons assisté, ou que nous avons subis, neuf sur dix ont très mal tourné. 

N’ont de chance d’avoir des suites heureuses que les changements tels que nous les recevons de la nature : indélibérés, graduels, insensibles, et qui ne se ressentent qu’une fois acceptés. Seuls ces changements-là pourront être appelés « réforme ». Une réforme est un changement en bien. Les changements en mal, indûment appelés réformes, se reconnaissent à ceci que les réformateurs, quand ils en voient les conséquences, s’obstinent à y remédier non par retour au bien, mais par de nouvelles prétendues réformes de plus en plus urgentes et de plus en plus violentes, autrement dit par une aggravation accélérée et fatale du mal où ont abouti les premières. Tristes réformes que celles qu’il faut indéfiniment réformer, jusqu’à exténuation totale de la manière réformable. 

La fonction du divin est précisément de se maintenir immuable au milieu de ce qui change. L’appareil du divin ne souffre aucun changement fait de main d’homme. Le seul service que l’Église ait à rendre au monde qui change est de lui attester ce qui dure éternellement. 

Les sirènes dévorent ceux qu’elles ont séduits par leurs chants. Et que chantent-elles ? Qu’il faut changer. Ceux qui conseillent de tout changer ne se proposent que de tout détruire. 


Mais nous gardons espoir. Qui aurait pensé en 1966 que l’on reviendrait, en 2013 sur la traduction du Notre Père ? Et pourtant, le « ne nous soumets pas à la tentation » va disparaître. 

Notre-Seigneur est la lumière qui luit dans les ténèbres et lui seul sait quand et comment les âmes retrouveront la clarté. Dieu ne nous soumet pas à la tentation, au contraire, Il veut nous en préserver, mais pour cela il nous faut prier, veiller et prier!