31 mai 2015

[Disputaniones Theologicae] Missionnaires de la Miséricorde ou de la profanation de la confession? Réflexions en marge d’une intervention du “papabile” Cardinal Tagle

SOURCE - Association de Clercs Saint Grégoire le Grand - Disputaniones Theologicae - 31 mai 2015

Quelles sont les manœuvres en vue du prochain Synode d’octobre et du post-Synode ? Concédera-t-on ouvertement la Communion aux pécheurs publics ou la subversion prendra-t-elle des formes moins apparentes, mais non moins efficaces ? Certaines récentes déclarations du Cardinal Tagle nous mettent sur la piste que le parti progressiste - en se souvenant du cuisant rejet de la “ligne Kasper” au Synode d’octobre 2014 - pourrait parcourir si le Synode de 2015 aussi devait mal se passer pour eux. Manœuvres dans lesquelles une certaine ruse jésuitique pourrait s’ajouter à la fuyante ambiguïté du modernisme.

Dans la réalité des faits déjà la prétention à la réception indigne de la Très Sainte Eucharistie - comme dit courageusement le Cardinal Burke - a reçu une croissance exponentielle, à cause des attentes engendrées par la scandaleuse Relation introductive au Consistoire de février 2014, confiée au Cardinal Kasper, et de la perception générale que cette lignée ait le soutien d’une plus haute autorité. Pour donner l’idée des tendances montantes, que l’on pense à la récente intervention d’un Evêque de Colombie, Mgr Cordoba, qui à l’occasion d’un forum, tout en disant que “l’Eglise ne reconnaîtra jamais comme famille l'union entre personnes de même sexe”, il a dit aussi : “personne n’a choisi d’être homosexuel ou hétérosexuel. Simplement on ressent, on s’aime, on expérimente, on s’attire. Et aucune attraction est en soi mauvaise (....) le péché est une autre chose. C’est simplement ne pas respecter la dignité des autres (...). Frères homosexuels, dans le cas où vous vous marieriez, ayez de belles familles, basées sur la fidélité, et éduquez avec amour les enfants” (Cf. Semana, 14 mai 2015). On n’a pas connaissance que cet Evêque ait été mis sous commissaire ou destitué, comme cela a été fait fort peu miséricordieusement avec d’autres de la ligne opposée...

Cependant les déclarations du Cardinal Tagle émergent plus particulièrement. Un prélat dont le nom circule avec insistance comme “papabile” (peut-être aussi en raison de certains problèmes de santé du Pape Bergoglio, connus des Cardinaux électeurs seulement après l’élection). Nous essayerons ici d’analyser de telles affirmations, surtout pour qu’on ne se réduise pas uniquement à attendre l’ennemi à un passage qu’il pourrait ne pas emprunter et pour qu’on ne se laisse pas obstinément illusionner.
La logique du cardinal Tagle, révélatrice des prochains risques
Visage jeune et souriant, de grandes capacités médiatiques, Luis Antonio Tagle vient du Tiers Monde, mais il a bien appris en étudiant aux Etats-Unis, ce qui lui a donné une certaine familiarité avec certains lobbies - ecclésiastiques et non ecclésiastiques - occidentaux. Ses origines géographiques, unies à l’appartenance au courant progressiste et éventuellement au soutien du parti “diplomatico-curial” (en confirmant à ce dernier la Secrétairerie d’Etat par exemple), risque de permettre qu’au prochain Conclave se répète le scénario de l’ “opération Bergoglio”. L’actuel Evêque de Manille est aussi jeune et - avec un pontificat potentiellement long - pourrait ainsi se réaliser le projet qui était lié à l’élection “espérée” du Cardinal Martini : c’est à dire la capitulation aux pouvoirs mondialistico-maçonniques, même là où les pontificats précédents n’ont pas cédé (morale et famille).

Lisons donc la conversation que le Cardinal a eu avec le quotidien Daily Telegraph. L’Evêque de Manille a débuté : “je pense que le langage aussi a déjà changé, que les dures paroles qui étaient utilisées dans le passé concernant les "gays", les divorcés et les personnes séparées” étaient “très graves”[1]. Nous verrons d’ici peu ce qui se cache derrière le vieil artifice du “langage”, nous remarquons pour l’instant l’éloquente harmonie avec l'harcelante campagne des médias et des promoteurs de la “dictature du relativisme” qui sont derrière....

En répondant aux questions du journaliste, il a favorablement confirmé le projet de changer la “praxis pastorale” de l’Eglise pour permettre aux personnes qui vivent des unions irrégulières de recevoir la communion. Il a confirmé la proposition du Cardinal Kasper, en affirmant que cela devrait être matière à discussion pour les “cas individuels”.

Il est intéressant de remarquer que dans cet interview semble vraiment apparaitre ce qui sera la ligne des promoteurs de Vatican III pour le futur proche : “l'Eglise doit prendre en compte les récentes tendances sociales et la plus grande compréhension de la psychologie”. Il a déclaré : “Nous devons admettre que toute cette spiritualité, cette progression dans la miséricorde et l'actuation de la vertu de miséricorde est une chose que nous devons apprendre toujours plus. En partie ce sont aussi les changements de sensibilité culturelle et sociale qui font que ce qui était dans le passé une façon acceptable de montrer miséricorde… ne peut plus, de nos jours, vu notre mentalité contemporaine, être considéré de la même façon”.

“Beaucoup de personnes qui appartenaient à ces catégories ont été marquées, ce qui a conduit à leur isolement de la société en général. Je ne sais pas si cela est vrai, mais j'ai entendu dire que dans certains milieux, milieux chrétiens, la souffrance subie par ces personnes a été considérée comme une conséquence légitime de leurs erreurs, et ainsi spiritualisé en ce sens”[2].

Voici posée la prémisse des affirmations alarmantes qui suivront et qui, comme nous le verrons, en sont la conséquence logique : tout le discours se fonde sur le relativisme subjectiviste plutôt que sur le droit naturel et la Révélation. L’accent est posé sur les facteurs subjectifs et sociologiques du moment plutôt que sur la fidélité à la vérité et sur le bien objectif de l’âme. Nous sommes en face du plus typique substrat de l’hérésie moderniste, dans laquelle ce qui compte - plus que l’évaluation de l’objet - est la perception personnelle du sujet singulier, en relisant toute chose sous l'aspect immanentiste et à la lumière de la “vie vécue” de chacun. La Nouvelle Morale de l’ “église en sortie” - donc - “sort” des paramètres catholiques et des évaluations objectives, pour se modeler sur l’ “individualité” ou mieux sur la “perception individuelle” et sur les phénomènes sociaux du moment. L’idée de péché (terme qui a presque disparu même dans certains milieux officiellement catholiques) est calquée sur le sujet, ou plutôt sur l’omniprésente “pensée unique” du politiquement correct, et ainsi - en pratique - une telle notion est dissoute. C’est l’homme qui “se donne” la loi à suivre, c’est l’homme qui - presque “en se créant lui même” - s’autodétermine et s’autorégle de manière indépendante. Ce n’est plus Dieu, Créateur et Législateur, qui ordonne le monde et la finalité des créatures, mais - en deux mots - c’est l’homme qui se fait Dieu.

Voilà le processus qui est derrière ces phénomènes et qui est une réalité d’une portée bien plus large que les points spécifiques des “divorcés remariés” et des homosexuels. Nous sommes devant l'assaut final de la pensée gnostico-maçonnique contre l’Eglise du Christ, et que l’on remarque le renversement diabolique qui est sous-jacent à ce discours : on ne regarde plus l’actualité à la lumière de la foi, mais on regarde la foi au brouillard de l’actualité (actualité, entre autre, médiatiquement manipulable).

Mais lisons les mots suivants du Cardinal : “Toute situation de ceux qui sont divorcés remariés est assez unique. Avoir une règle générale pourrait être contre-productif au final. Ma position en ce moment est de demander, ‘Pouvons-nous prendre au sérieux tous les cas et existent-t-ils là, dans la tradition de l'église, des parcours pour les résoudre individuellement, au cas par cas ?’ Ceci est une question à laquelle j’espère les gens apprécieront qu’il n’est pas facile de répondre ‘non’ ou ‘oui’. Nous ne pouvons pas donner une formule pour tous” [3].

S’avance donc la cohérente concrétisation “pastorale” de toutes ces prémisses et nous attirons ici encore plus l’attention du lecteur sur les lignes qui vont suivre, parce que nous sommes peut-être devant le danger de faire entrer par la fenêtre ce que l’on n’a pas pu faire entrer par la porte : “Ici, au moins pour l'Eglise Catholique, il existe une approche pastorale qui se passe dans le conseil, dans le sacrement de la réconciliation où des personnes singulières et des cas particuliers sont pris en compte singulièrement ou individuellement de sorte qu'une aide, une réponse pastorale, puisse être donnée de façon adéquate à la personne” [4].

“A bon entendeur salut”. Le Cardinal Tagle ne serait-il pas en train de révéler, entre autre, le futur rôle non précisé des dits “Missionnaires de la Miséricorde” ? Pour admettre les divorcés dits “remariés” à la communion ou pour dédouaner les “couples” homosexuels, ne passera-t-on pas par le confessionnal, “cas par cas”, en trouvant ainsi une voie de sortie moins “bruyante” au problème ? En s’inspirant d’une manière cohérente d’un tel subjectivisme, ne finira-t-on pas par donner à certains “Missionnaires de la Miséricorde” l’ordre officieux-miséricordieux de donner aux pénitents la permission d’accéder à la Communion, même si ces derniers se trouvent objectivement en état de péché mortel et ont l’intention d’y rester ? Cela ne serait-il pas cohérent avec tout l’enchaînement des affirmations du Cardinal Tagle ?

Si on ne peut pas ouvertement changer la doctrine, qu’on change la praxis; la doctrine ensuite s’effritera toute seule. Et que la révolution aille de l’avant.... Le Marxisme fait école.
Et la voie du “Confessionnal facile” - et en ce cas profané - serait une voie “très pratique” et “capillaire” pour “ouvrir les danses” non seulement dans les diocèses et les paroisses d’avant garde, mais aussi éventuellement en utilisant des “envoyés spéciaux” de la “Miséricorde”.
La gravité d’une telle occasion prochaine de profanation du confessionnal (can. 1387)
Tout le monde ne sait pas qu’une telle “proposition” non seulement est une instigation au sacrilège de la confession, non seulement cache de très graves conséquences doctrinales, mais elle est déjà condamnée de fait non seulement par la vraie Tradition de l’Eglise, mais aussi par le Code de Droit Canonique en vigueur (can. 1387), qui prévoit encore aujourd’hui des sanctions sévères pour les prêtres qui se rendraient coupables d’une telle faute jusqu’à la démission de l’état clérical.

En effet, le prêtre qui conforte le pénitent dans son état peccamineux, qui l’autorise de fait à y rester, en prolongeant la vie commune more uxorio avec le concubin (même homosexuel), avec tous les aspects que cela comporte d'ordinaire (ou du moins avec toutes les occasions prochaines que cela entraîne) et en aggravant son conseil même “en l’autorisant” au sacrilège de l'Eucharistie, ne peut-il pas tomber dans ce grave délit que les théologiens appellent “sollicitation à des choses honteuses” (sollicitatio ad turpia) ? Délit que le Code punit sévèrement même lorsqu’il n’y a pas complicité directe du prêtre dans la transgression [5]. Dans les faits, comment cela pourrait ne pas se résoudre dans une invitation plus ou moins directe à demeurer dans des péchés même particulièrement graves?

Un projet semblable - au cas où il serait obstinément confirmé - serait simplement satanique : il profane l’Eucharistie, profane la Confession, répand l’erreur en utilisant le Sacrement, protège les diffuseurs d’hérésies derrière la sainteté du sceau sacramentel. Un coup de maître de Satan.
Quelle Miséricorde?
Comme si tout cela ne suffisait pas un dommage supplémentaire est constitué par l’altération, et parfois par le discrédit, qu’on apporte ainsi à cette grande chose qu’est la Divine Miséricorde, en instrumentalisant entre autre les épouvantables maux contemporains pour accréditer les (aberrantes) “doctrines” du moment, et avec elles soi- même. Saint Augustin dit :

“Soyez tranquilles ! Dieu ne condamnera personne (...) et même dans la maison de votre Dieu, si vous en aviez envie, festoyez même ! (...) si nous vous faisions ce genre de discours, nous rassemblerions peut-être autour de nous des foules plus nombreuses; et, même s’il y en avait quelques-uns qui s'apercevaient combien dans notre discours nous disons des choses inexactes, nous nous rendrions ennemis à ce petit nombre de personnes, mais nous gagnerions la faveur de l'énorme majorité. Cependant, en nous comportant de cette manière, nous vous annoncerions non pas les paroles de Dieu ou du Christ mais nos paroles; et nous serions des pasteurs qui paissent eux mêmes, non pas les brebis” (Discours 46, Sur les Pasteurs).

Et lorsque le Cardinal Tagle affirme “vu notre mentalité contemporaine” ce qui était une manifestation de miséricorde hier “ne peut plus être considérée de la même façon” aujourd’hui, émerge alors la vraie question : quelle Miséricorde ? Qu’est ce que la Miséricorde ? Ici se fait visible le fait que la charité, dans ce cas la charité pastorale, ne peut pas faire abstraction de la question prioritaire de la vérité, et la pastorale ne peut pas s’affranchir de la doctrine de la foi.

Un autre Prélat, le Cardinal Sarah, a indiqué la vraie réponse aux maux pastoraux d’aujourd’hui : en effet, en plus du fait de se ranger fortement contre la “ligne Kasper”, il a relevé que “face à la vague de subjectivisme qui semble emporter le monde (...) l’Eglise doit retrouver une vision” [6]. Et dans cette perspective la ligne proposée par notre revue, c’est à dire une ample “critique constructive” à la voie qui a conduit à des issues aussi désastreuses, peut représenter une importante contribution au bien commun de l’Eglise.
Association de Clercs Saint Grégoire le Grand
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[1] John Bingham (ed.), «Cardinal: Church’s ‘severe’ stance towards gay or divorced Catholics left people ‘branded’», in Daily Telegraph du 9 mars 2015. Les mots en gras sont de notre Rédaction.

[2] Ibidem.

[3] Cf. aussi Rachel Obordo (ed.), Cardinal Tagle: There is no “formula for all” on Communion for the divorced and remarried, in Catholic Herald du 17 mars 2015.

[4] Cf. note 1.

[5] En commentant la constitution Sacramentum Paenitentiae de Benoit XIV, l’édition commentée du Code, éditée par Juan Ignazio Arrieta, écrit : “L’acte délictueux consiste dans le fait d’instiguer le pénitent à pécher contre le 6ème commandement tant avec l’instigateur lui même, tant avec d’autres”, J. I. Arrieta (ed.), Codice di Diritto Canonico e leggi complementari commentato, Roma 2007, p. 921, note au canon 1387. Unanime est l’avis des théologiens moralistes : S. Alphonsus Maria De Ligorio, Theologia Moralis, t. III, Graz, 1954, n. 691, p. 706; H. Noldin, Summa Theologiae Moralis, t. De Sacramentis, Oeniponte, 1912, n. 389, p. 450; B. H. Merkelbach, Summa Theologiae Moralis, t.III De Sacramentis, Brugis, 1932, n. 640, p. 606; H. Jone, Précis de Theologie Morale Catholique,Casterman-Tournai-Paris, 1958, n. 592, p. 408 ; D. M. Prummer, Manuale Theologiae Moralis, Friburgi Brisgoviae, 1960, t. III, n. 461, p.332.

[6] R. Sarah, Dieu ou rien. Entretien sur la foi, Paris 2015

[Le Salon Beige] L'institution l'Angélus essaime à Moulins

SOURCE - Le Salon Beige - 31 mai 2015
L'école Saint Jean Bosco, école de la Fraternité Enseignante des cœurs de Jésus et de Marie depuis peu, ouvrira ses portes à la rentrée 2015 (déménagement cet été de Bessay à en plein cœur de la ville de Moulins: 22, rue des champins Moulins).

Externat mixte, internat, de la Grande Section au Cours Moyen 2. Cette école primaire partage le même projet éducatif et pédagogique de l'Institution l'Angélus, Maison Mère de la Fraternité Enseignante sous tutelle de l'Abbaye de Randol et avec l'accord de l'Archevêque de Bourges, monseigneur Armand Maillard qui a missionné l'Abbé Spinoza, prêtre diocésain, pour ce projet.

Les écoles de la Fraternité Enseignante ( FECJM) suivent exclusivement la Forme extraordinaire (rituel de 1962) de rite catholique. Les inscriptions sont ouvertes. Vous pouvez appeler au 02.48.73.44.57 - le site internet est en "construction". Pour tout don pour aider cette école, chèques à mettre au nom de AFEB et à envoyer à : Président de l'AFEB, Les Noix 03240 CRESSANGES.

Une journée portes-ouvertes est organisée de 14h00 à à 18h00 le SAMEDI 13 JUIN 2015 14 Rue Charles Louis Philippe, 03340 Bessay-sur-Allier.

[Présent - via Le Salon Beige] Une armée des ombres pour préparer le pèlerinage de Chartres

SOURCE - Présent - via Le Salon Beige - 31 mai 2015

Grégoire Boucher, éditeur et fidèle pèlerin de Chartres, déclare à Présent :
"[...] J’ai participé pour la première fois au pèlerinage de Chartres en 1990. Je découvrais alors la Tradition. Et ce fut une révélation. On parlait encore à ce moment-là du « Charlier ». Le mythique « pélé Charlier » qui donnait des boutons à l’épiscopat français, mais qui portait une telle espérance pour tous ceux qui croyaient au Ciel, pour reprendre les vers d’Aragon ! Et ils n’étaient pas très nombreux à y croire, au Ciel. J’ai donc en effet quelques pélés dans les jambes… et dans le cœur. J’ai coutume de dire que ce pèlerinage de Pentecôte est un petit miracle sans cesse renouvelé. Après l’édition 2015 qui vient de s’achever aux pieds de Notre Dame, je l’affirme plus que jamais !

Après toutes ces années, n’est-on pas en quelque sorte blasé ? Ressentez-vous toujours la même émotion à la vue du déroulement des bannières dans la plaine beauceronne, ou quand vous distinguez les flèches de la cathédrale de Chartres au loin ?

Quelle drôle d’idée ! En quittant le parvis de Notre-Dame de Chartres, je me dis chaque année que ça va être bien long d’attendre 362 jours pour retrouver mon cher « pélé ». Et croyez-moi, je ne suis pas le seul ! Chaque année, le plus dur, c’est de se lever le samedi matin. Après, la partition mystique joue toute seule et vous porte pendant trois jours. On a trois jours pour faire le plein pour tenir un an. Alors, la Sainte Vierge nous offre une cure ultra vitaminée et ultra condensée.

Avez-vous toujours été « simple pèlerin », ou avez-vous rempli d’autres fonctions ?

Finalement et paradoxalement, je n’ai que très peu été « simple pèlerin », comme ce fut le cas cette année où j’ai pu marcher avec mes enfants. J’ai eu la chance de pouvoir participer à l’organisation du pèlerinage, dans plusieurs services comme les cuisines des chapitres enfants, le service d’ordre, la régulation routière, l’encadrement des chapitres « famille »… c’est un vrai bonheur et un réel privilège que de pouvoir apporter humblement sa petite pierre à cette véritable cathédrale de la foi militante qu’est le pélé. Vous savez, c’est une armée des ombres qui travaille toute l’année pour que la partition soit jouée sans fausses notes et que tout se déroule si admirablement bien. Mon plus grand bonheur a été de voir revenir, il y a une dizaine d’années, les familles au pèlerinage. Voir pèleriner deux si ce n’est trois générations d’une même famille, ensemble, avec des poussettes, des jeunes qui courent en chantant, des personnes plus âgées qui s’émerveillent, des handicapés qui nous comblent de leur sourire, des enfants qui voient leurs parents prier, souffrir, mais rendre grâce de pouvoir marcher dans un même élan sous le regard si aimant de Notre Dame. Le pélé est une grande famille. Je vais même vous avouer que je considère le pélé un peu comme ma famille. Et pour sa famille, on est prêt à tout ! Surtout à servir. [...]

Qu’est-ce qui vous a marqué durant le pèlerinage 2015, quelle est la « marque de fabrique » de ce cru 2015 ?

Ce que je garderai de ce millésime 2015, c’est le regard lumineux de tous ces enfants qui chantaient leur joie insouciante et leur foi contagieuse à la face du monde ; c’est la jeunesse éblouissante de ces centaines de séminaristes et de prêtres qui nous ont portés par leur fougue apostolique ; c’est le regard lumineux d’espérance de Dom Louis-Marie, père abbé de l’Abbaye du Barroux nous envoyant en mission du chœur de Notre-Dame de Paris ; c’est le regard lumineux de foi de Mgr Atanasius Schneider bénissant les familles, « premiers séminaires des vocations » ; c’est le regard lumineux de charité du RP Emmanuel-Marie de Saint-Jean, père abbé de l’abbaye de Lagrasse, qui nous a exhortés, dans la cathédrale de Chartres restaurée et resplendissante, à « témoigner que Jésus seul peut nous sauver et sauver ce monde triste de ne pas suivre le Christ ». Vivement 2016 et Viva Cristo Rey !"

30 mai 2015

[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] Journées Eliot

SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 30 mai 2015

Catholiques, si vous voulez mettre des limites à Notre Seigneur, attention !
Il a dit qu’il avait des brebis en-dehors de sa bergerie.

Le séminaire littéraire tenu ici à Broadstairs au début du mois de mai sur des poèmes et pièces du célèbre poète moderne, T.S.Eliot (1888–1965), a bien réussi. Eliot est un écrivain difficile à entendre, parce qu’il insistait pour comprendre le monde moderne incompréhensible, mais les six conférences (en 36 heures !) du Dr White ont inspiré dans son auditoire de plus de 25 Catholiques un vrai intérêt en Eliot. On a choisi celui-ci comme sujet du séminaire parce qu’il a écrit une partie de son poème le plus célèbre, La Terre Dévastée, à Margate, ville proche d’ici. D’intérêt particulier pour les participants au séminaire a été l’excursion pour visiter le pavillon même au bord de la mer où Eliot a écrit ces 45 vers, et où le Dr White a récité le poème tout entier devant une mer grise, sous un ciel gris – grisaille parfaite pour l’occasion !

De nombreux Catholiques s’opposent aux auteurs qui ne soient pas ouvertement catholiques, pour célèbres qu’ils soient. Mais vers 1925, peu de temps après avoir écrit La Terre Dévastée, Eliot a failli se faire Catholique, et à partir de ce moment-là jusqu’à sa mort la solution qu’il préconisait aux problèmes du monde actuel tournait tout autour de Notre Seigneur Jésus Christ. Cela ne saute pas aux yeux, ou bien parce qu’il écrivait pour des Chrétiens tièdes, ou bien parce qu’il ne cessait de lutter lui-même avec la modernité, mais dans un poème des Quatre Quatuors dont le Dr White a fait l’exégèse, Little Gidding section IV , transparaît la vraie croyance d’Eliot en Notre Seigneur :—

1. La colombe qui descend rompt l’air
2. Avec une flamme de terreur incandescente
3. Dont les langues déclarent
4. L’unique décharge du péché et de l’erreur.
5. L’espoir unique ou le désespoir
6. Gît dans le choix de tel ou tel bûcher,
7. Rachetant du feu par le feu.

8. Et qui a conçu le tourment ? L’amour.
9. L’amour est le nom peu connu
10. Derrière les mains qui ont tissé
11. La chemise à flammes intolérable,
12. Et inamovible de main humaine.
13. Nous ne vivons, nous ne respirons
14. Que pour être consumés par tel ou tel feu.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale Eliot habitait Londres où les nuits il patrouillait dans les rues pour aider à minimiser le danger et les dommages des bombardements allemands. La première strophe du poème est comme ces images doubles en plastique qui contiennent deux images dont on fait paraître l’une ou l’autre selon qu’on fait incliner le plastique. La deuxième strophe tire la grande leçon de cette image double.

Ainsi 1) la “colombe qui descend” représente et le Saint Esprit qui descend à la Pentecôte, et les bombardiers ennemis qui descendent sur Londres. 2) La “flamme de terreur” représente et le feu du Saint Esprit, et les bombes incendiaires de l’ennemi. 3) Les “langues” sont et celles du Saint Esprit sur la tête des Apôtres, et celles des bombes, tandis que 4) la “décharge” est et la Rédemption par Notre Seigneur, et les bombes lâchées par les politiciens. 5) La première en est notre unique espoir, l’autre est le désespoir de la guerre. 6) Sur lequel des deux bûchers choisissons-nous d’être brûlés ? 7) Le feu de la Rédemption est là pour nous sauver du feu de l’Enfer.

Seconde strophe : ainsi 8) c’est Dieu qui conçoit les guerres mondiales pour nous sauver du feu éternel. 9) Il n’est pas bien connu, mais c’est 10) son amour qui permet aux politiciens de causer 11) les tourments de la guerre 12) que seul le Christ peut racheter. 13) En conclusion, la vie humaine ne prend fin que 14) dans le feu, ou celui de l’amour divin ou celui de l’Enfer.

La Troisième Guerre mondiale s’approche. Quand elle arrivera, combien de prédicateurs catholiques y a-t-il qui auront le courage de prêcher que ce sera l’amour divin qui aura conçu ses souffrances atroces, rien de moins étant nécessaire pour nous remettre, selon le plan divin, sur le chemin du ciel ? Voilà Eliot, pas Catholique, qui le disait il y a 70 ans.

Kyrie eleison.

[Paix Liturgique] Paix Liturgique en Amérique

SOURCE - Paix Liturgique - Lettre n°493 - 30 mai 2015

« Je souhaite que cette conférence soit un hommage à la vision et aux réalisations liturgiques de notre bien-aimé évêque émérite de Rome, Benoît XVI : que Dieu le récompense pour tout ce qu’il nous a donné et lui accorde santé et longue vie ! » Mgr Rey, en ouverture du colloque Sacra Liturgia, Rome, 25 juin 2013.
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Ce lundi 1er juin s’ouvrira à New-York le colloque Sacra Liturgia 2015, en présence du cardinal Dolan, archevêque de New-York.

Il y a deux ans, un premier colloque Sacra Liturgia, organisé par Dom Alcuin Reid, moine du monastère Saint-Benoît de La Garde-Freinet, avec l’appui de Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, avait réuni près de 350 participants à Rome (voir notre lettre 394), du 25 au 28 juin 2013 à l’Université Pontificale de la Sainte-Croix (Opus Dei).

Parmi les conférences : « La Sainte Liturgie, culmen et fons vitæ et missionis Ecclesiæ », par le cardinal Ranjith ; « Le droit liturgique dans la Mission de l’Église », par le cardinal Burke ; une vibrante défense du latin liturgique de Mgr Aillet. La plus marquante des interventions avait été celle de Mgr Alexander Sample, « L’Évêque: gouverneur, promoteur et le gardien de la vie liturgique du diocèse », intervention qu’il acheva par une action de grâces pour l’immense bienfait qu’a représenté la remise en honneur de la messe traditionnelle.

Les actes de cet important et stimulant colloque – La sainte liturgie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Église – ont été publiés en anglais et en italien mais malheureusement pas en français, ce qui fait que son écho n’a pas eu chez nous l’écho mérité.

Lors de la présentation des actes de l’édition 2013, en novembre 2014 à Rome, Dom Alcuin Reid avait rappelé que, quoi qu’en pensent « ceux qui parlent des "modes" qui se succèderaient dans l’Église », la liturgie n’est pas moins « à la mode » sous François, qu’elle ne l’était sous Benoît XVI, en raison tout simplement, « de la nature même de l’Église catholique ». Le mouvement de « retour » liturgique – et de tout ce qu’entraîne avec elle la liturgie – que Benoît XVI a confirmé et encouragé par le Motu Proprio Summorum Pontificum, a désormais de plus en plus d'adeptes dans les jeunes couches du clergé et dans les « forces vives » des fidèles. L’équipe de Sacra Liturgia poursuit donc sereinement l’œuvre commencée il y a deux ans et qui, chaque été, est complétée par une session d’études dans le Var.

Cette année, c’est donc New-York, dans cette Amérique qui voit croître le nombre de ses séminaristes « identitaires » bien plus vite encore que sur le vieux continent, qui accueille un nouveau colloque. Les principaux intervenants seront le cardinal Burke, Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco et Dom Philip Anderson, Abbé de Clear Creek, abbaye bénédictine fille de Fontgombault. Les travaux, exclusivement en anglais, dureront de lundi à jeudi et se termineront par la procession de la Fête-Dieu dans les rues de Manhattan.

Étant donné l’importance de ce colloque, qui allie dans un esprit d’enrichissement liturgique la pratique, digne et solennelle, de l’une comme l’autre forme du rite romain, Paix liturgique a décidé d’envoyer, grâce au soutien fidèle de ses donateurs, l’un de ses rédacteurs à New-York. Ce sera l’occasion pour lui de prendre le pouls du renouveau liturgique outre-Atlantique et de rendre compte en direct des temps forts du colloque via notre compte twitter. Pour le dire comme à New-York : stay tuned !

29 mai 2015

[Sandro Magister - Chiesa (blog)] Synode. La bataille d’Allemagne

SOURCE - Sandro Magister - Chiesa (blog) - version française par Charles de Pechpeyrou - 29 mai 2015

Les évêques allemands luttent pour ouvrir la voie au divorce et à l’homosexualité. Mais six d’entre eux se sont désolidarisés de ce combat. Et un juriste critique à fond, dans un livre, les prises de position du cardinal Kasper. "Il s’agit d’une crise de la foi", commente le cardinal africain Sarah

ROME, le 29 mai 2015 – Les deux événements ont eu lieu de manière parfaitement concomitante. Au Vatican, il y a quatre jours, le conseil et le secrétariat général du synode des évêques préparaient avec le pape François la prochaine session de cette assemblée. Et, au cours de cette même journée, à l’Université Pontificale Grégorienne qui n’est guère éloignée du Vatican, les présidents des conférences épiscopales d’Allemagne, de France et de Suisse ainsi qu’une cinquantaine d’évêques, de théologiens et d’experts provenant de ces trois pays, au premier rang desquels les cardinaux Walter Kasper et Reinhard Marx, discutaient, à huis clos, de la manière de faire passer, au synode, leurs opinions réformistes en ce qui concerne deux points qui comptent parmi les plus controversés : le divorce et l’homosexualité.

L’Allemagne, la France et la Suisse sont toutes les trois baignées par les eaux du Rhin. Mais ceux qui ont participé à la réunion tenue à l’Université Grégorienne savent bien que c’est sur les rives du Tibre, à Rome, que se joue la partie. Leur ambition, c’est d’être, cette fois-ci encore - comme ce fut déjà le cas lors du concile Vatican II - le courant de pensée vainqueur, celui du renouvellement de l’Église universelle, le Rhin dont les eaux envahiraient le lit du Tibre.

Au terme de la réunion, les Allemands ont diffusé un communiqué dans lequel ils indiquent qu’ils ont "réfléchi en particulier à la sexualité comme langage de l’amour et comme don précieux de Dieu, dans le cadre d’un dialogue intense entre la théologie morale traditionnelle et les meilleures contributions de l’anthropologie contemporaine et des sciences humaines".

Toutefois il y a quelque chose de plus intéressant que le communiqué : c’est ce que les participants à la réunion se sont véritablement dit, d’après le compte-rendu autorisé qui en a été donné, le 26 mai, par "La Repubblica", le seul journal qui ait été admis à cette rencontre et également, par-dessus le marché, le seul journal que, de son propre aveu, lise le pape François :

"Un prêtre qui est également enseignant parle dès le début de 'caresses, de baisers, de coït au sens de venir ensemble, co-ire', ainsi que de 'ce qui accompagne les lumières et les ombres non conscientes des pulsions et du désir'. Un de ses collègues affirme pour sa part : 'L’importance de la stimulation sexuelle constitue la base d’une relation durable'. On cite Freud. On évoque Fromm. 'La privation de sexualité – ajoute-t-on – peut être comparée à la faim, à la soif. La question qui la caractérise est : Est-ce que tu as envie de faire l’amour ? Mais cela ne signifie pas désirer l’autre, si l’autre ne veut pas. La question devrait être : Est-ce que tu me désires ? Voilà alors comment le désir sexuel de l’autre peut s’associer à l’amour'".

L'épiscopat allemand représente la pointe la plus avancée et la plus combative de ce front réformiste.

La dernière en date de ses déclarations officielles – elle a été diffusée, en plusieurs langues, au commencement de ce mois de mai – a été sa réponse au questionnaire qui avait été distribué par Rome dans la perspective de la prochaine session du synode.

En lisant cette déclaration, on constate que l’Allemagne met déjà largement en pratique ce que le magistère de l’Église interdit et que le synode devrait encore discuter. C’est-à-dire l’accès des divorcés remariés à la communion, l'acceptation des remariages de divorcés, l'approbation des unions homosexuelles :


Quelques jours plus tard, le 9 mai, le Zentralkomitee der Deutschen Katholiken, l’association historique des laïcs catholiques allemands, a publié une déclaration encore plus avancée, dans laquelle il réclame la bénédiction liturgique pour les remariages de divorcés et pour les unions entre personnes du même sexe, en plus de l'abandon en bloc de l'enseignement de l’Église à propos de la contraception :


Mais attention. Tout cela ne signifie pas que la totalité de l’Église d’Allemagne soit d’accord avec ces opinions. La réalité est tout autre. Que ce soit parmi les évêques ou parmi les laïcs qui font le plus autorité, il ne manque pas de voix pour affirmer leur opposition. Et, ces jours derniers, ces personnes se sont exprimées vigoureusement.

L’évêque de Passau, Stefan Oster, salésien, qui a été nommé à ce poste par le pape François au mois d’avril 2014, a contesté la déclaration du Zentralkomitee der Deutschen Katholiken, point par point, dans une intervention tranchante qu’il a mise en ligne sur sa page Facebook :


Et il a rapidement reçu l'adhésion publique de cinq autres évêques : Rudolf Voderholzer de Ratisbonne, Konrad Zdarsa d’Augsbourg, Gregor M. Hanke d’Eichstätt, Wolfgang Ipolt de Görlitz, Friedhelm Hofmann de Wurtzbourg :


On notera avec intérêt que, parmi ces cinq évêques, figure celui de Wurtzbourg, la ville où le Zentralkomitee der Deutschen Katholiken s’est réuni et a émis sa déclaration dans le silence/avec l’accord du guide spirituel du comité, l’évêque Gebhard Fürst de Rottenburg-Stuttgart, diocèse qui a eu Kasper comme titulaire dans les années 90.

Et on notera avec encore plus d’intérêt que les évêques cités appartiennent tous, à l’exception de celui de Görlitz, à la région ecclésiastique de Bavière, ce qui a pour résultat de mettre en minorité (5 sur 8) le cardinal Marx, archevêque de Munich, précisément dans cette région qui est la sienne et précisément à propos des questions dans lesquelles il est le plus impliqué.

Mais il y a plus. Parmi les laïcs d’Allemagne aussi, il y a de fortes personnalités qui font entendre une mélodie discordante.

La sévérité avec laquelle Robert Spaemann - il est considéré comme l’un des plus grands philosophes catholiques vivants et c’est un ami de longue date de Joseph Ratzinger - a critiqué, au début du mois de mai, non seulement l'épiscopat allemand mais également la manière de gouverner du pape François qui, d’après lui, serait à la fois "autocratique" et "chaotique", a frappé les esprits.

Spaemann a formulé ses critiques dans le cadre d’un dialogue avec Hans Joas pour la revue "Herder Korrespondenz", qui appartient à la maison d’édition qui assure la publication des œuvres complètes de Benoît XVI :


Par ailleurs un livre écrit par un juriste et magistrat allemand a été publié simultanément, ces jours-ci, en Allemagne et en Italie. Il constitue une réfutation radicale, à la fois théorique et pratique, des prises de position du cardinal Kasper à propos de l’accès des divorcés remariés à la communion :


L'auteur de cet ouvrage, Rainer Beckmann, est âgé de 54 ans et il est juge à Wurtzbourg. Entre 2000 et 2005, il a été expert officiel auprès des commissions chargées du droit et de l’éthique de la médecine au sein du parlement fédéral allemand. Il a publié des essais scientifiques consacrés à l’avortement, aux techniques de la reproduction, à la mort cérébrale et à l’euthanasie. Il est vice-président d’une association de juristes pour le droit à la vie et il dirige la revue "Zeitschrift für Lebensrecht". Il donne des cours à l'université de Heidelberg.

Mais, comme l’indique le cardinal allemand Cordes dans la préface qu’il a donnée à ce livre, Beckmann, qui est père de quatre enfants, est également "un croyant ayant vécu personnellement la souffrance d’une relation qui a échoué et, en tout cas, il n’a pas commencé une nouvelle relation après avoir divorcé : il veut continuer à croire à sa promesse de fidélité… jusqu’à ce que la mort les sépare, lui et son épouse". Et c’est précisément pour cette raison que "son témoignage est désormais incontournable au point de vue pastoral, réaliste au point de vue factuel et soumis à la Sainte Écriture".

À la fin de son ouvrage, Beckmann souligne que le pape François, "dans les déclarations dont nous avons connaissance", ne s’est pas une seule fois dissocié de la doctrine traditionnelle de l’Église. Tandis que, au contraire, "la solution proposée par le cardinal Kasper mine à leur base non seulement le sacrement de mariage, mais également ceux de la pénitence et de l’eucharistie".

Et de conclure :

"Si nous souhaitons transmettre la foi, il est nécessaire que nos actes correspondent à nos paroles. Celui qui ne vit pas ce qu’il enseigne n’est pas crédible. De même que celui qui ne tient pas ses promesses n’est pas crédible. Lorsque quelqu’un promet d’aimer jusqu’à la mort, il doit demeurer fidèle jusqu’à la mort. C’est le chemin sur lequel Jésus nous a précédés".

Ce sont là des opinions d’une radicalité qui n’est pas différente de celle qui a été exprimée au même moment par un représentant, qui jouit d’une grande autorité, de la jeune Église d’Afrique : le cardinal guinéen Robert Sarah, qui a été nommé préfet de la congrégation pour le culte divin par le pape François en 2014.

Lorsque Sarah a présenté, le 22 mai, une collection de livres qui constituaient une préparation au synode, réalisés sous la direction de l'Institut pontifical Jean Paul II pour les études sur le mariage et la famille et publiés en Italie aux éditions Cantagalli, il a insisté, lui aussi, sur la crédibilité du témoignage :

"C’est seulement dans la clarté que nous pouvons véritablement être des témoins, dans un monde qui ne supporte plus l’Évangile. La foi estvraiment le noyau des difficultés de l’Église".

Et aussi :

"Si l’eucharistie est seulement un repas, on peut aussi donner la communion aux divorcés, qui sont en contradiction avec l’alliance. Mais si un évêque, un cardinal, ne voit pas ce qu’est l’eucharistie, c’est-à-dire le corps du Christ, et s’il envisage cette eucharistie comme un repas dont personne ne doit être exclu, alors nous perdons vraiment le cœur du mystère".

Un compte-rendu plus développé des propos tenus par Sarah le 22 mai :


Et un portrait du personnage, avec des citations de son livre "Dieu ou rien" qui sera également publié, dans peu de temps, en italien, en anglais et en espagnol.

26 mai 2015

[Paix Liturgique] Cas d'école: la diabolisation des demandeurs

SOURCE - Paix Liturgique - Lettre n°492 - 26 mai 2015

Cette semaine, nous nous arrêterons sur une situation hélas encore observable de temps à autre dans toutes les parties du monde catholique. C’est celle de la diabolisation des demandeurs de la forme extraordinaire du rite romain. Nous ne citerons aucun diocèse en particulier mais puiserons nos exemples dans l’actualité récente, de l’Océan indien aux États-Unis, en passant par la Croatie, la France, l'Asie et les Caraïbes.

Les acteurs en présence : des familles désireuses de bénéficier des richesses de la liturgie traditionnelle à travers l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI ; des autorités ecclésiastiques malentandantes, si ce n’est hostiles, à la demande ; et aussi la Fraternité Saint Pie X, son flair pastoral et son esprit missionnaire.


I – UN SCÉNARIO BIEN CONNU



1er temps : une demande ignorée


La première phase est toujours la même. Le curé auquel est adressée la demande des fidèles souhaitant vivre leur foi au rythme de la forme extraordinaire les renvoie sur l’évêché, ignorant la lettre et l’esprit de la loi. Qu’une rencontre entre l’évêque ou le vicaire général ait été organisée ou pas, le diocèse répond qu’il va étudier la question. Faute de réponse, les fidèles finissent par se manifester de nouveau. Le diocèse répond alors que ce n’est pas simple car… (choix non exhaustif et réponses multiples possibles) :
> a) l’unité diocésaine serait menacée (alors qu’il y a déjà des messes en trois langues différentes dans la même paroisse) ;
> b) il n’y a pas de prêtre idoine disponible (alors que les fidèles ont donné le nom de deux célébrants possibles qui ont aussitôt été envoyés à l’autre bout du diocèse) ;
> c) cela suppose une formation préalable au latin (alors que même le séminaire diocésain ne propose plus de cours de latin) ;
> d) « l’impatience » des fidèles (alors que quatre mois ont passé depuis la rencontre avec le vicaire général) tend à donner raison à ceux qui doutent qu'ils soient bien en communion avec Rome : sur son blog, l'un des demandeurs n’a-t-il pas publié une photo de Mgr Lefebvre en Afrique ?
> e) il existe déjà une messe célébrée une fois par mois à moins d’une heure et demie de route du lieu de la demande (certes, c’est dans un autre diocèse, mais ils ne vont pas faire les difficiles quand même, non ?).


2ème temps : les fidèles vont de l’avant


> a) L’une des familles de demandeurs ayant un parent ou un ami prêtre dans un institut Ecclesia Dei, ses vacances dans le diocèse servent de prétexte à la célébration ponctuelle de la messe traditionnelle (ne pouvant rien faire contre, à part reléguer la messe dans un endroit isolé, l’évêque ferme les yeux).
> b) Les familles décident de profiter du livre d’un prêtre ou prélat connu pour célébrer volontiers la forme extraordinaire du rite romain pour organiser une conférence de présentation de ce livre et tenter d’organiser une messe à cette occasion. Là, la politique diocésaine et les ambitions épiscopales entrent en jeu et tout peut arriver : la paix, l’hostilité sourde mais aussi la guerre déclarée pour une pareille « provocation ».
> c) Les demandeurs écrivent à Rome, conformément à ce que demande le Motu Proprio en cas de situation bloquée. Hélas, à moins d’avoir de leur côté un célébrant prêt à s’exposer, cela ne sert à rien... si ce n’est à mécontenter un peu plus l’évêque et à lui permettre de dire que les demandeurs sont des agitateurs et même des provocateurs qui ne souhaitent pas le bien de l'Église !
> d) Les demandeurs décident de mettre l’affaire sur la place publique, via Internet voire, s’ils y trouvent une oreille favorable, via la presse locale. Dans ce cas, le courroux épiscopal est immédiat. Cependant, si l’évêque comprend qu’il ne pourra étouffer l’affaire, il peut vite être tenté de reprendre les discussions voire se montrer sincèrement désireux de trouver un terrain d’entente avec les fidèles… Mais fallait-il en arriver à ce point ?


3ème temps : la FSSPX entre en scène


Si, faute de générosité épiscopale, la situation s’enlise, la Fraternité sacerdotale Saint Pie X finit souvent par entrer en jeu. Ayant conservé l’esprit missionnaire que son fondateur, Mgr Lefebvre, lui a insufflé, la FSSPX est en effet toujours prompte à répondre aux besoins des fidèles quand ceux-ci ne sont pas satisfaits localement : « l’état de nécessité » n’est-il pas, comme elle l’affirme, la raison de l’indépendance qu’elle conserve ? Au minimum, elle se contente d’envoyer un prêtre en mission pour une conférence spirituelle et une messe – célébrée, si besoin est, dans la salle de réunion d’un hôtel – mais elle peut aussi, si elle sait compter sur un terrain favorable, décider d’ouvrir un lieu de culte permanent dans le diocèse. Que les demandeurs soient concernés ou non, la venue de la FSSPX provoque irrémédiablement la réaction de l’évêque qui (là aussi, choix non exhaustif et réponses multiples possibles) :
> a) rappelle qu’elle n’est pas en communion avec Rome ;
> b) la dénonce comme une secte ;
> c) l’accuse d’abuser des fidèles qu’il a lui-même rejetés aux marges de l’Église locale en les accusant souvent de n'être « que des lefebvristes » ;
> d) s’étonne de sa puissance financière (1), surtout si elle rend au culte une église historique du diocèse.


II – DES BREBIS INDIGNES DE MISÉRICORDE ?


Le scénario que nous venons de dérouler, quelles que soient ses variations locales dont certaines de nos prochaines lettres ne manqueront pas de rendre compte, a pour conséquence première et ultime de fragiliser l’unité de l'Église locale. Car, même si l’intervention de la FSSPX a souvent pour effet second de contraindre l’évêque à concéder la célébration de la Sainte Messe selon la forme extraordinaire du rite romain aux demandeurs qui ne se sont pas découragés dans l’intervalle, les blessures provoquées par le manque de charité et d’écoute épiscopal mettent toujours beaucoup de temps à se soigner.

De nombreux médias, dont La Croix, ont récemment relayé l’information selon laquelle, en Argentine, le successeur du cardinal Bergoglio à Buenos Aires, le cardinal Maria Aurelio Poli, était intervenu auprès des autorités civiles pour confirmer l’appartenance de la FSSPX à la religion catholique (2). Et dans le même temps, à Rome, les relations cordiales entre Rome et Menzingen, la maison généralice de la FSSPX se poursuivent : comme nous l’avons souligné dans notre lettre 477, les basiliques romaines ont fait le nécessaire pour accueillir au mieux le pèlerinage à Rome des dominicaines de Fanjeaux.

Que des évêques, qui se croient souvent, il est vrai, « papes en leur diocèse », continuent de rejeter hors du troupeau leurs brebis suspectes de lefebvrisme a toutefois de quoi surprendre aujourd’hui.Surtout quand le « lefebvrisme » commence à la simple demande, pacifique et paroissiale, d’application du Motu Proprio Summorum Pontificum.

Prions pour que l’Année de la Miséricorde voulue par le pape François soit aussi, pour ces pasteurs qui veulent encore interdire la messe traditionnelle, l’occasion de sortir de leurs palais épiscopaux pour sentir l’odeur de ces brebis dont ils n’ont cure. Peut-être découvriront-ils alors qu’il s’exhale d’elles comme une odeur agréable à Dieu ?

Incénsum istud dignétur Dóminus benedícere, et in odórem suavitátis accípere.
« Que le Seigneur daigne bénir cet encens, et le recevoir en odeur de suavité. »
(Offertoire de la Messe selon le Missel de saint Jean XXIII)
***
(1) Et oui, les fidèles savent se montrer (très) généreux pour qui vient en aide à leurs familles et à leurs enfants!

(2) Par décision du 13 mars 2015 du Secrétaire du culte de l’Argentine, la Fraternité Saint-Pie X a été reconnue comme personne juridique de droit civil, grâce au cardinal de Buenos Aires qui attestait qu’elle était «à l’intérieur de l’Église catholique» et qui demandait qu’elle «soit considérée comme» une association de droit diocésain.

[Riposte Catholique] Un très bon cru pour le 33ème Pèlerinage de Pentecôte Paris-Chartres

SOURCE - Riposte Catholique - 26 mai 2015
L’année 2015 semble avoir été un bon cru pour le pèlerinage organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté. On parle même, dans la presse, de 10 000 personnes présentes à la messe célébrée à Chartres, le lundi de Pentecôte. Outre de nombreux pèlerins – accomplissant ou non l’intégralité des trois jours -, les homélies prononcées par Mgr Beau, par Mgr Schneider et par le Révérend Père Emmanuel-Marie, supérieur des chanoines réguliers de la Mère de Dieu de l’abbaye de Lagrasse, on pouvait noter une forte présence de séminaristes et de prêtres, issues de communautés traditionnelles ou même des différents diocèses. Autre aspect important de cette trente-troisième édition : le bon accueil de l’«extérieur». On pouvait ainsi remarquer les salutations adressées par les passants et même leur défense des pèlerins face aux (très rares) humeurs d’automobilistes énervés. Des marques de sympathie ont pu donc être remarquées tout au long du parcours allant de Paris à Chartres. On notera également la présence des franciscains de l’Immaculée qui ont reçu le bon accueil des pèlerins. La presse locale s’est faite l’écho du pèlerinage, comme on peut le voir à travers ce témoignage. Par ailleurs, on peut retrouver des photos ici, mais surtout sur le site de Notre-Dame de Chrétienté. Le Pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté devient ainsi un événement incontournable, dont l’impact va au-delà même du monde catholique dit traditionnel.

[Jean-Pierre Dickès - Medias Presse Info] De Chartres à Paris : la médecine au service des pèlerins

SOURCE - Jean-Pierre Dickès - Medias Presse Info - 26 mai 2015

Une « arme à part » parce que par-delà la marche, les chants et l’ambiance, il est bien difficile de pénétrer aussi profondément que les participants des différents chapitres vers la recherche de Dieu. Aux différents postes sont improvisés des récitations du chapelet ; nous avons bénéficié aussi de quelques brèves instructions d’un prêtre.

L’organisation du service médical incombe à une infirmière, fille de militaire haut-gradé. Inutile de dire que tout est carré et merveilleusement organisé. Ma position est celle du bivouac ; ce qui est absolument passionnant car elle permet de regarder « les coulisses » du pélé. Impressionnant ! C’est une ville entière qui se monte sous nos yeux. L’impression est celle d’être à côté d’une ruche où d’assister à un étrange ballet apparemment désarticulé alors que paradoxalement, chaque mouvement a un sens très précis.

Nous disposons de deux grandes tentes avec une cloison de séparation. L’une d’entre elle est réservée aux petits soins essentiellement des ampoules et massages. L’autre étant dévolue aux cas les plus graves. Au bivouac arrivent les premiers éclopés et le soir bien sûr c’est l’afflux. Nous sommes dix médecins ; il faut ajouter les infirmières, des paramédicaux, des religieuses du Rafflay et de la Fraternité. Nous sommes au moins une quarantaine ; il est difficile de donner un chiffre car nous avons les « intermittents » (marcheurs ou pas) qui viennent donner un coup de main le soir lors du grand rush.
Samedi matin les caisses de médicaments et de matériel sont réparties aux différentes équipes à Oisème à côté de Chartres. Comme chaque année, il m’incombe de donner un petite note spirituelle et une demande pressante à s’engager dans le combat nécessaire contre la destruction du christianisme par les pouvoirs de tutelle de plus en plus totalitaires. Premier patient. Une jeune fille a raté une marche en descendant du train. Manifestement elle a une fracture de la tête radiale. Transfert à l’hôpital de Chartres pour soins. Aussi incroyable qu’il en puisse apparaître, ce sera la seule évacuation. A cela il y a beaucoup d’explications. D’abord le temps qui était idéal. Tant la chaleur que la pluie et le froid induisent des syncopes (et des « cloques »). La température était clémente. Ensuite le rajeunissement impressionnant des marcheurs. Le plus étonnants étaient les enfants de moins de 12 ans. Pour donner un point de comparaison les cuisinières – levées à 4 heures du matin pour couper le pain- avaient prévu 1500 saucisses pour un de leur repas. Il en faudra 3500. « Il ne nous est pas resté une seule lentille ! » Ce rajeunissement des marcheurs est spectaculaire et s’accroît d’année en année. Un signe qui ne trompe pas : il n’y a pas eu lieu de prescrire un seul psychotrope (somnifère ou anxiolytique). Ensuite, l’équipe médicale bien entraîné prend de plus en plus en charge sur place les malades, aidée par le matériel de la Croix-Rouge : arythmies cardiaques, syncopes hypoglycémiques ou causées par la fatigue.

Après une journée de marche de 40 Km, se déverse un véritable torrent de jeunes chantant à tue-tête leur joie de vivre dans la foi ; traitant avec un souverain mépris les conséquences d’une marche à rythme forcée. Une merveille ! Je n’ai pu m’empêcher de penser à cette poésie de Maurras se terminant par ces deux vers : « Demain sur nos tombeaux, les blés seront plus beaux ».

En attendant, nous invitons tous nos amis du monde médical à venir nous rejoindre l’an prochain. Plus nous serons nombreux, mieux cela vaut. Ce sera une source immense de grâce pour chacun et pour tous.

[Le Salon Beige] De Chartres à Paris, la FSSPX a marché sur le thème des « anges gardiens »

SOURCE - Le Salon Beige - 26 mai 2015

Plus de 5000 personnes ont assisté à la messe de clôture du pèlerinage de la Fraternité Saint-Pie X place Vauban à Paris ce lundi 25 mai. Au départ dans les jardins de l’évêché de Chartres, les organisateurs ont compté 500 inscriptions de plus que l’année passée. C’est Mgr Bernard Fellay qui a célébré la messe du dimanche de la Pentecôte à Villepreux. Alors que dans l’Église certaines voix s’élèvent pour permettre de bénir le péché, le supérieur général de la FSSPX a appelé chaque catholique à ne pas délaisser ces grands oubliés que sont nos fidèles anges gardiens qui veillent sur nos existences, nos familles, nos pays et qui demain, parce que leur médiation sera sollicitée, permettront de grandes victoires dans l’Église et la société.

Nouveau supérieur du district de France depuis quelques mois, l’abbé Christian Bouchacourt a insisté sur la grâce de Dieu et l’intercession des anges – en particulier saint Michel, protecteur de la France – dans son sermon prononcé devant le dôme des Invalides. Alors que notre pays s’engage chaque jour davantage dans l’oubli de Dieu, il a engagé les pèlerins à fonder une reconquête de la société en s’appuyant sur une vie spirituelle fondée sur la messe traditionnelle, de laquelle découlent des grâces qui sont si puissantes qu’elles permettront, sans que nous puissions en douter, de reconstruire la Chrétienté. Avant d’entendre cet acte de foi dans la grandeur de la messe, les marcheurs ont parcouru trois jours de marche, entourés par les prêtres de la FSSPX et des séminaristes venus d’Écône.

25 mai 2015

[gloria.tv] Pèlerinage du Saint-Nom-de-Jésus-de Fanjeaux

SOURCE - gloria.tv - 25 mai 2015

La congrégation des dominicaines du Saint Nom de Jésus de Fanjeaux a organisé du 9 au 14 février 2015 un pèlerinage d'action de grâces, à Rome.

[Notre Dame de Chrétienté] Chartres 2015 : Homélie du R.P. Emmanuel-Marie

SOURCE - Notre Dame de Chartres - 25 mai 2015

Le Très Révérend Père Emmanuel-Marie est Père Abbé de l’Abbaye de Lagrasse


Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, ainsi soit-il. 

Chers Monseigneurs,
Chers frères et sœurs, 

Le Seigneur nous a commandé de prêcher aux peuples et de témoigner que c'est Jésus qui a été établi par Dieu « juge des vivants et des morts », s'est exclamé saint Pierre dans l’épître. Le Seigneur, à vous aussi pèlerins de Chartres, vous a commandé de prêcher au monde et de témoigner que : « Jésus seul nous sauve. » Nous avons la responsabilité d'annoncer haut et fort qu'il n'y a pas d’autre Sauveur que Jésus et Jésus crucifié. Notre responsabilité est grande, est immense, car le monde meurt sous le poids du péché qui engendre la tristesse et la solitude. 

Mes frères, vous avez marché durant trois jours, vous avez fait l'expérience de la souffrance, de la lassitude, du froid la nuit et de la chaleur le jour. Vous avez fait l'expérience de la soif. J'ai vu cette fatigue, cet épuisement, c'est pourquoi ma parole sera brève. Vous avez fait en un mot l'expérience de l'homme laissé à ses seules forces. Mais vos âmes, elles, ont été réconfortées par la présence de Jésus Sauveur Lui-même. Oui, Jésus s'est rendu présent au milieu de vos fatigues par le Saint Sacrifice de la messe. Il a actualisé cette présence de Son Sacrifice, de la Croix. Il était venu mourir pour vous nourrir, pour que vous viviez. Jésus s'est rendu présent par sa miséricorde dans le sacrement de la pénitence. Il est venu par ses prêtres désaltérer vos âmes, les laver, les décharger du poids du péché. Jésus s'est rendu présent chaque fois que vous l'avez prié en égrenant les Ave du chapelet, en chantant ou en suppliant dans le silence. Jésus est venu marcher avec vous. Il s'est fait pèlerin avec vous comme jadis avec les pèlerins d'Emmaüs. Jésus ne vous a pas laissés seuls. Quand vous pleuriez il était là, quand vous riiez Il était là aussi, et aujourd'hui Il nous rassemble en son Eglise par la présence de Monseigneur Pansard, évêque de Chartres, qui nous accueille, de Monseigneur Schneider, de nombreux prêtres, de la présence du peuple chrétien autour de cette cathédrale. 

Mes amis, le monde pourrait vous prendre pour des fous parce que vous marchez, vous vous fatiguez et vous êtes heureux. Parce que le monde ne connaît pas votre secret, le secret de notre joie qui est cette présence agissante de Jésus notre Dieu, notre Sauveur à vos côtés. Sa présence ne supprime par les souffrances ou les soucis : épreuves de famille, de santé, professionnelles ou spirituelles qui ont pesé parfois plus lourd que vos sacs à dos. Mais cet après-midi, votre cœur est heureux parce que Jésus, non pas qu'Il est résolu vos soucis, vos crises, mais Jésus est venu les porter avec vous. Le monde est triste parce que lui, le monde, dans l'épreuve, dans la crise, est seul, seul dans le froid du doute. Il ne connaît pas la miséricorde du Christ qui est là pour le désaltérer. Le monde est triste alors vous, vous devez, mes frères, nous devons porter la bonne nouvelle de la joie, que Jésus nous sauve ! Il suffit de dire oui et d'avoir confiance en Lui. Il est temps de l'annoncer : Dieu n'a pas envoyé Son Fils, entendons-nous dans l'Évangile, pour condamner le monde mais afin que le monde soit sauvé par Lui. 

Mes frères, l'Évangile est clair. N'ayons pas peur de le proclamer à tous, aux individus comme aux sociétés. Ayons le courage de rendre raison à la joie et à l'espérance qui sont en nous. Mais le monde ne nous entendra pas si nous ne témoignons pas. Le témoignage rend crédible la prédication. En marchant, vous avez témoigné. Vous avez donné votre temps, votre effort. Votre corps a participé à cette annonce même. Et votre sourire et votre fatigue ce soir l'authentifie. Et demain, demain matin mes frères, comment témoignerez-vous ? Comment donnerez-vous votre vie ? Je voudrais vous dire que sans votre joie votre témoignage ne sera pas reçu. La joie, disait mère Teresa, la joie est le meilleur moyen de prêcher. Ne soyez pas des chrétiens tristes ou aigris. Ne vous plaignez pas sans cesse, ne soyez pas de ceux qui comptent les défaites. La victoire sur le monde, c'est notre foi. La victoire du Christ, c’est Sa résurrection. Et cette résurrection elle est acquise. Notre joie de nous savoir sauvés doit rayonner, attirer nos contemporains. Mais notre joie doit être réaliste, concrète, s'incarner en chaque instant. Comme un pèlerinage qui se fait pas à pas, la vie chrétienne se donne instant après instant dans le devoir d'état quotidien. Oui, demain Jésus sera avec vous dans votre quotidien d'étudiants, de célibataires, de pères ou de mères de famille. Jésus marchera avec vous dans vos difficultés et dans vos épreuves. Il sera avec vous pour vaincre la lassitude. Il sera avec vous quand vous vous battrez pour résister aux modes, aux pressions mondaines qui nous poussent à la facilité dont parle souvent le pape François. Il sera avec vous quand vous vous engagerez pour fonder une famille solide. Il sera avec vous quand il faudra durer dans la fidélité qui est un autre nom de l'amour. Il sera avec vous quand vous vous engagerez publiquement pour une société plus chrétienne et donc plus humaine. Il sera avec vous si vous répondez à un appel à une vie consacrée de prêtres, de religieux, de religieuses. Vous qui, aujourd'hui, vous posez la question, n'ayez pas peur. Jésus demande tout mais Il n'enlève rien. N'ayez pas peur de témoigner qu'une vie donnée au Christ suffit à remplir cette vie, votre vie. Notre monde a besoin de tels témoins. Mes amis, serez-vous ces témoins qui disent avec le sang de leurs veines que Jésus seul peut nous sauver ? Mes amis, le monde a besoin de vous, de votre témoignage. Jésus veut avoir besoin de vous pour apporter au nom de la joie qui le sauvera. Ne laissons pas ce monde sans réponse, il nous attend. 

Au nom du Père du Fils et du Saint Esprit. 
Ainsi soit-il

24 mai 2015

[France Fidèle - Youtube] Sermon de Mgr Faure dimanche de Pentecôte 2015

SOURCE - France Fidèle - Youtube - 24 mai 2015


[Mgr Fellay, fsspx - DICI] Lettre aux Amis et Bienfaiteurs n°84

SOURCE - Mgr Fellay, fsspx - DICI - 24 mai 2015

Résumé : Dans une conférence du 20 janvier 2015, le cardinal Maradiaga considère que la miséricorde doit insuffler un nouvel esprit aux réformes introduites par le concile Vatican II, pour ouvrir l’Eglise au monde d’aujourd’hui. Ainsi instrumentalisée, la miséricorde est coupée du repentir des fautes ; elle ne semble plus qu’un regard complaisant sur le pécheur et son péché. 
En vue de la prochaine Année sainte, il faut opérer un discernement sérieux entre cette miséricorde tronquée et la miséricorde entière qui invite pleinement à la conversion, au rejet du péché. Nos prières et nos pénitences, au cours de cette année, doivent être une réponse à la demande du Cœur douloureux et immaculé de Marie à Fatima, dont nous célébrerons le centenaire des apparitions en 2017.
Chers Amis et Bienfaiteurs,

Il n’est pas nécessaire de s’étendre beaucoup pour constater l’état de crise dans lequel se trouve notre Mère la sainte Eglise. Cependant, ces derniers temps, un certain nombre d’indices inquiétants nous poussent à penser que nous entrons dans une phase encore plus intense de troubles et de confusion. La perte d’unité dans l’Eglise se fait toujours plus visible, tant du côté de la foi et des mœurs, que de la liturgie et du gouvernement, et il n’est pas hasardeux de présager une période très difficile devant nous. A moins d’un miracle, il est à craindre un temps où les âmes seront davantage encore livrées à elles-mêmes, ne trouvant plus un soutien – pourtant si nécessaire – de la part de la hiérarchie dans son ensemble.
Une nouvelle miséricorde au secours des réformes conciliaires
Entre autres exemples, pour illustrer notre propos, une conférence a été donnée par le cardinal Oscar Andres Rodriguez Maradiaga, coordinateur du groupe des cardinaux auquel le pape François a confié la réflexion sur la réforme de la Curie romaine. Cette conférence, donnée le 20 janvier 2015 à l’université Santa Clara, en Californie, a le mérite d’offrir un aperçu de la vision qui guide les plus proches conseillers du pape. Une première idée est que ce dernier entend réaliser ses réformes – et il faut comprendre par là l’ensemble des réformes entreprises depuis le concile Vatican II – d’une manière telle qu’elles deviennent irréversibles. Cette volonté de ne plus jamais revenir en arrière se trouve d’ailleurs exprimée en d’autres passages de la même conférence.

Cependant les réformes déjà réalisées sont en danger, reconnaît le cardinal hondurien, du fait qu’elles ont causé une crise grave dans l’Eglise. La raison en est que toute réforme doit être animée d’un esprit, qui en est l’âme. Or les réformes conciliaires n’ont pas respecté ce principe. Au contraire, elles se sont réalisées, nous dit-il, en laissant intact le vieil esprit, l’esprit traditionnel, ce qui a eu pour résultat que ces réformes en partie n’ont pas été comprises, et qu’elles n’ont guère été suivies des effets escomptés, jusqu’à provoquer une sorte de schizophrénie dans l’Eglise.

Le cardinal Rodriguez Maradiaga affirme qu’il ne faut cependant pas revenir en arrière. Mais il reste, selon lui, à insuffler un esprit correspondant aux réformes, afin de les motiver, de les dynamiser. Cet esprit, c’est la miséricorde. Et justement, le pape vient d’annoncer une Année sainte de la Miséricorde…
La vraie miséricorde selon le Sacré-Cœur
De quoi s’agit-il exactement ? En soi, la miséricorde est un mot qui est cher au cœur de tout catholique, car il exprime la manifestation la plus touchante de l’amour de Dieu envers nous. Dans les siècles passés, les apparitions du Sacré-Cœur ne sont pas autre chose qu’une révélation plus intense de cette miséricorde de Dieu envers les hommes. Il faut en dire tout autant de la dévotion au Cœur douloureux et immaculé de Marie. Cependant la vraie miséricorde, qui implique ce premier mouvement extrêmement touchant de Dieu envers le pécheur et sa misère, se continue dans un mouvement de conversion de la créature vers Dieu : « Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive » (Ez. 33, 11). D’où l’insistance des Evangiles sur le devoir de conversion, de renoncement et de pénitence. Notre Seigneur est allé jusqu’à dire : « si vous ne faites pas pénitence, vous mourrez tous » (Lc 13, 5). Cet appel à la conversion, c’est le fond de l’Evangile, que l’on trouve aussi bien chez saint Jean-Baptiste que chez saint Pierre. Lorsque les pécheurs, touchés par la prédication, demandent ce qu’ils doivent faire, ils n’entendent que cette voix : « convertissez-vous, et faites pénitence ». La sainte Vierge dans les apparitions de ces derniers siècles, à La Salette comme à Lourdes ou Fatima, ne dit pas autre chose : « prière et pénitence ».

Or les nouveaux prédicateurs d’une nouvelle miséricorde insistent tellement sur le premier pas fait par Dieu vers les hommes perdus par le péché, l’ignorance, la misère, qu’ils omettent trop souvent ce deuxième mouvement qui doit venir de la créature : le repentir, la conversion, le rejet du péché. Finalement la nouvelle miséricorde n’est rien d’autre qu’un regard complaisant sur le péché. Dieu vous aime… dans tous les cas.
La nouvelle miséricorde coupée du repentir
Les exemples de miséricorde donnés par le cardinal Maradiaga ne laissent malheureusement guère place au doute. Il affirme ainsi la place totale et entière dans la vie de l’Eglise des chrétiens qui ont brisé leur mariage et ont fondé une famille « recomposée ». Sans plus… et même il annonce un ciel égal à celui des saints pour ceux qui ont quitté l’Eglise lorsqu’ils se trouvaient dans des situations de péché. Manifestement il reproche aux ministres d’avoir exprimé leur réprobation à ces pauvres pécheurs… Voilà la nouvelle miséricorde, la nouvelle spiritualité qui doit fixer pour toujours les réformes des institutions et des mœurs de l’Eglise, tant celles déjà réalisées depuis le Concile, que les nouvelles envisagées maintenant ! Cela est gravissime. Mais cela peut aussi nous aider à comprendre pourquoi nous sommes tant opposés à ce que l’on nomme « l’esprit du Concile ». En effet, c’est au nom de ce nouvel esprit que les réformes ont été introduites, un esprit qui n’est certainement pas traditionnel. Nous disons que cet esprit a tout gâté dans le Concile, même les parties que l’on peut comprendre de manière catholique… Cet esprit est une adaptation au monde, c’est un regard de complaisance pour ses chutes, ses tentations, au nom de la bonté, de la miséricorde, de l’amour. Ainsi, par exemple, on ne dit plus que les autres religions sont fausses, affirmation qui pourtant est celle du magistère de tous les temps. On n’enseigne plus les dangers du monde, et même le diable a presque totalement disparu du vocabulaire ecclésiastique depuis cinquante ans. Cet esprit explique les souffrances actuelles de notre Mère la sainte Eglise dont l’autorité s’amoindrit malgré ses ouvertures en direction du monde, perdant chaque jour davantage de membres, de prêtres, et voyant diminuer son influence sur la société contemporaine. L’Irlande naguère si catholique, où le « mariage » entre personnes de même sexe vient d’être légalisé, en est un exemple affligeant.

Peut-on tronquer la miséricorde, la couper d’une nécessaire pénitence, comme le fait le cardinal Maradiaga, dans le but avoué de redonner un esprit nouveau aux réformes conciliaires, en rupture avec l’esprit traditionnel ? Certes non ! Est-il l’interprète de la pensée du pape François dans cette conférence prononcée trois mois avant la bulle d’indiction de l’Année sainte ? Il est bien difficile de le savoir tant les messages qui parviennent de Rome, depuis deux ans, sont contradictoires, comme le reconnaissent certains cardinaux en privé et plusieurs vaticanistes ouvertement.
Savoir discerner entre une miséricorde tronquée et la miséricorde pleine
Faudra-t-il en conséquence se priver des grâces d’une Année sainte ? Bien au contraire. Lorsque les écluses de la grâce sont grandes ouvertes, il faut la recevoir en abondance ! Une Année sainte est une grande grâce pour tous les membres de l’Eglise. Vivons donc de la vraie miséricorde, comme nous l’enseignent toutes les pages de l’Evangile et de la liturgie traditionnelle. Conformément au « discernement préalable »[1] sur lequel Mgr Lefebvre a fondé la conduite de la Fraternité Saint-Pie X, en ces temps de confusion, rejetons une miséricorde tronquée et vivons pleinement de la miséricorde entière.

Un mot que nous rencontrons si souvent et qui manifestement doit se trouver dans notre bouche est miserere. Ce mot indique, de notre part, la reconnaissance de notre misère, puis l’appel à la miséricorde de Dieu. La conscience de notre misère nous fait demander pardon, nous remplit de contrition, et s’accompagne de la volonté de ne plus pécher. Le vrai amour qui inspire ce mouvement nous fait comprendre la nécessité de réparer pour nos péchés. D’où le sacrifice expiatoire et satisfactoire. Ces différents mouvements sont nécessaires à la conversion qui obtient le pardon du Dieu de miséricorde, qui – en vérité – ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. La prétention au bonheur éternel est complètement illusoire chez celui qui ne veut pas rompre avec ses habitudes de pécher, qui ne veut pas sérieusement fuir les occasions de tomber, ni prendre la résolution de ne plus recommencer.

Prêcher une miséricorde sans la nécessaire conversion des pauvres pécheurs serait un message vide de sens pour le ciel, un piège diabolique qui tranquilliserait le monde dans sa folie et sa rébellion de plus en plus ouverte contre Dieu. Alors que le ciel est formel : « de Dieu, on ne se moque pas » (Gal. 6, 7). La vie des hommes dans le monde d’aujourd’hui appelle la colère de Dieu de tous côtés. Le massacre des innocents dans le sein de leur mère, par millions, la légalisation d’unions contre nature, l’euthanasie sont autant de crimes qui crient contre le ciel, sans parler de toutes les sortes d’injustices…
La miséricorde selon le Cœur douloureux et immaculé de Marie
Prenons au sérieux cet appel à la miséricorde, mais comme les habitants de Ninive ! Allons à la recherche des brebis perdues, prions pour la conversion des âmes, pratiquons autant que nous le pouvons toutes les œuvres de miséricorde, matérielles mais surtout spirituelles, car ce sont elles qui font le plus défaut.

Si Notre Dame a pu dire, il y a plus d’un siècle, qu’elle avait toutes les peines à retenir le bras vengeur de son Fils… que dirait-elle aujourd’hui ?

Pour nous, chers fidèles, nous devons profiter de cette Année sainte pour demander au Dieu de miséricorde une conversion toujours plus profonde à la sainteté, implorer les grâces et les pardons de sa miséricorde infinie. Nous allons préparer le centenaire des apparitions de Notre Dame à Fatima en pratiquant et en propageant de toutes nos forces la dévotion à son Cœur douloureux et immaculé, comme elle l’a réclamée. Nous supplierons encore et toujours que ses demandes, en particulier la consécration de la Russie, soient enfin écoutées comme il se doit. Il n’y a aucune opposition entre ces pensées tournées vers Marie et l’Année de la Miséricorde, bien au contraire ! Ne séparons pas ceux que Dieu veut voir unis : les deux Cœurs de Jésus et de Marie, comme l’a expliqué Notre Seigneur à Sœur Lucie de Fatima. Chaque district de la Fraternité vous communiquera les œuvres particulières à pratiquer afin de bénéficier de toutes les grâces que la Miséricorde divine nous accordera pendant cette Année sainte.

Et ainsi nous apporterons de la meilleure manière possible notre collaboration à la volonté miséricordieuse de Dieu de sauver tous les hommes de bonne volonté.

Daigne Notre Seigneur vous bénir pour votre générosité et, en ce jour de la Pentecôte, vous accorder ses grâces abondantes de foi et de charité.

+Bernard Fellay

Dimanche de la Pentecôte, 24 mai 2015
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[1] « Pratiquement notre attitude doit se fonder sur un discernement préalable, rendu nécessaire par ces circonstances extraordinaires d’un pape gagné au libéralisme. Ce discernement, le voici : lorsque le pape dit quelque chose qui est conforme à la tradition, nous le suivons ; quand il dit quelque chose qui va à l’encontre de notre foi, ou qu’il encourage, ou laisse faire quelque chose qui nuit à notre foi, alors nous ne pouvons pas le suivre ! Ceci pour la raison fondamentale que l’Eglise, le pape, la hiérarchie sont au service de la foi. Ce ne sont pas eux qui font la foi, ils doivent la servir. La foi ne se fait pas, elle est immuable, elle se transmet. » Mgr Lefebvre, Ils L’ont découronné, Clovis, 2009, p. 259.
(Source : FSSPX/MG – DICI n°316 du 05/06/15)