Hervé Yannou - Le Figaro - 30 août 2005
La rencontre d'une demi-heure s'est déroulée à la demande des intégristes et aurait dû rester secrète. Mais l'un des évêques de la Fraternité, le Britannique Richard Williamson, opposé à tout compromis avec le Vatican, avait vendu la mèche en début de semaine dernière. Pour autant, le Vatican est resté très discret. Sur l'agenda officiel du Pape n'apparaissaient hier que les audiences du nouvel ambassadeur d'Equateur et d'un évêque mexicain. Mgr Fellay est entré par la petite porte au palais de Castel Gandolfo.
Le rendez-vous, auquel participait également le cardinal Dario Castrillon Hoyos, chargé par Jean-Paul II de travailler à la réconciliation, s'est déroulé «dans un climat d'amour pour l'Eglise et de désir d'arriver à la pleine communion». Pour y parvenir, la Fraternité Saint-Pie X invoque la «liberté» de la messe selon le rite abandonné depuis le concile Vatican II. Aujourd'hui, Benoît XVI pourrait assouplir les possibilités pour célébrer la messe selon le rite tridentin.
Mais pour les intégristes, il y a une condition préalable à l'avancée du dialogue : la levée de l'excommunication relative à l'ordination de quatre évêques, dont Mgr Fellay, par Mgr Marcel Lefebvre en 1988. Au Vatican, la question est délicate. Si les évêques ordonnés sans l'autorisation de Rome rentraient dans le giron de l'Eglise, ils devraient normalement y retrouver leur ancienne place de prêtre.
Benoît XVI est bien placé pour conduire les discussions avec la fraternité schismatique. Cardinal, il ne jugeait pas illégitimes les mouvements traditionalistes dans lesquels il jouit d'une bonne image. Il y a trois ans, il a correspondu avec Mgr Fellay pour une reprise du dialogue sur des questions théologiques. Le Pape sait que le mouvement est loin d'être marginal. La fraternité Saint-Pie X compte officiellement près de 450 prêtres dans 59 pays, 200 religieuses, 6 séminaires, 180 maisons, 260 chapelles et 200 autres lieux de culte et deux instituts universitaires. La messe préconciliaire est célébrée régulièrement dans environ 650 églises.
Aucun calendrier et aucune modalité n'ont encore été avancés pour ces négociations. Au Vatican, on espère parvenir à ce que de nombreux membres de la Fraternité Saint-Pie X retrouvent le chemin de Rome. Mais on doute aussi, en raison de leurs divisions internes, que tous puissent un jour être réunis autour du Pape.
Mgr Fellay a été reçu pendant une demi-heure par le Pape à Castel GandolfoBenoît XVI a ouvert la porte aux négociations avec les catholiques intégristes. Un pas en avant après les atermoiements du pontificat de Jean-Paul II. Le Pape et leur chef de file, Mgr Bernard Fellay, se sont rencontrés hier. «Conscients des difficultés», ils ont manifesté «leur volonté de procéder par étapes et dans des délais raisonnables» pour parvenir à la réintégration dans l'Eglise de la Fraternité schismatique Saint-Pie X, a indiqué le porte-parole du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Valls. «Nous sommes arrivés à un consensus» pour résoudre les problèmes, a déclaré au diapason Mgr Fellay. Et d'espérer que Benoît XVI «trouve la force de mettre fin à la crise dans l'Eglise».
La rencontre d'une demi-heure s'est déroulée à la demande des intégristes et aurait dû rester secrète. Mais l'un des évêques de la Fraternité, le Britannique Richard Williamson, opposé à tout compromis avec le Vatican, avait vendu la mèche en début de semaine dernière. Pour autant, le Vatican est resté très discret. Sur l'agenda officiel du Pape n'apparaissaient hier que les audiences du nouvel ambassadeur d'Equateur et d'un évêque mexicain. Mgr Fellay est entré par la petite porte au palais de Castel Gandolfo.
Le rendez-vous, auquel participait également le cardinal Dario Castrillon Hoyos, chargé par Jean-Paul II de travailler à la réconciliation, s'est déroulé «dans un climat d'amour pour l'Eglise et de désir d'arriver à la pleine communion». Pour y parvenir, la Fraternité Saint-Pie X invoque la «liberté» de la messe selon le rite abandonné depuis le concile Vatican II. Aujourd'hui, Benoît XVI pourrait assouplir les possibilités pour célébrer la messe selon le rite tridentin.
Mais pour les intégristes, il y a une condition préalable à l'avancée du dialogue : la levée de l'excommunication relative à l'ordination de quatre évêques, dont Mgr Fellay, par Mgr Marcel Lefebvre en 1988. Au Vatican, la question est délicate. Si les évêques ordonnés sans l'autorisation de Rome rentraient dans le giron de l'Eglise, ils devraient normalement y retrouver leur ancienne place de prêtre.
Benoît XVI est bien placé pour conduire les discussions avec la fraternité schismatique. Cardinal, il ne jugeait pas illégitimes les mouvements traditionalistes dans lesquels il jouit d'une bonne image. Il y a trois ans, il a correspondu avec Mgr Fellay pour une reprise du dialogue sur des questions théologiques. Le Pape sait que le mouvement est loin d'être marginal. La fraternité Saint-Pie X compte officiellement près de 450 prêtres dans 59 pays, 200 religieuses, 6 séminaires, 180 maisons, 260 chapelles et 200 autres lieux de culte et deux instituts universitaires. La messe préconciliaire est célébrée régulièrement dans environ 650 églises.
Aucun calendrier et aucune modalité n'ont encore été avancés pour ces négociations. Au Vatican, on espère parvenir à ce que de nombreux membres de la Fraternité Saint-Pie X retrouvent le chemin de Rome. Mais on doute aussi, en raison de leurs divisions internes, que tous puissent un jour être réunis autour du Pape.