SOURCE - Abbé Grossin - La Tour de David - 10 janvier 2006
Les revues Pacte et Certitudes ont définitivement disparu pour renaître, comme la mauvaise herbe, dans la revue Objections, entièrement, exclusivement dirigée par l'abbé Guillaume de Tanoüarn. Elle représente la pensée développée par le Centre Saint Paul à Paris, où sévissent les abbés de Tanoüarn, Barthe, Aulagnier, Guelfucci, Héry Christophe (à ne pas confondre avec son frère Lionel), Laguérie Philippe (à ne pas confondre avec son frère Jacques). Les deux locomotives de ce courant de pensée sont les abbés Barthe et Tanoüarn, des professionnels de la subversion, que Rome vient de récompenser pour bons et loyaux services en leur enlevant l'excommunication de la secte conciliaire et en les réintégrant officiellement dans la dite secte. Au moins les choses sont claires pour ceux qui ont encore des yeux pour voir… L'abbé Barthe dirige, quant à lui, la revue Catholica, très favorable à un rassemblement de toutes les tendances "tradis" au sein de la secte conciliaire, admirateur, flatteur et adulateur de l'abbé Ratzinger.
Les prêtres tendent à faire accepter aux fidèles cette énormité : " Benoît XVI, le pape qui corrige Vatican II" (titre de la revue Objections n°1, décembre 2005). Je renvoie mes lecteurs à ma brochure intitulée : "Le vrai visage de Ratzinger" pour savoir quoi penser de cette ânerie. Pour ces prêtres du Centre Saint Paul, il faut à tout prix que les récalcitrants traditionnalistes rentrent dans le grand projet Ratzingerien : la réforme de la réforme. De quoi s'agit-il ? Rome veut redonner des formes et du brillant à la "liturgie" cadavérique de Buignini \On peut affirmer qu'il s'agit d'une restauration "baroque" de "Vatican d'eux" qui va rejoindre l'esprit baroque des "tradis" du Centre Saint Paul ! L'homme réalisant la jonction entre les deux est l'abbé Claude Barthe. Je renvoie mes lecteurs aux messages de CSI Diffusion à propos de ce prêtre.
L'abbé de Tanoüarn, dans son éditorial intitulé Ce que nous voulons faire, prétend défendre un style baroque.
« Depuis plus de dix ans maintenant, écrit-il, nous avons cherché à trouver un style. Ce style, nous avons souhaité le mettre sous le signe du Baroque. Il est vrai qu'en France, le Baroque a mauvaise réputation…. Et pourtant l'âge baroque, comme dit Marc Fumaroli (1), est le dernier moment historique où l'on a pu observer une symbiose entre la foi et la culture, entre la foi et la société, entre la foi et l'histoire. Les splendeurs du Baroque disent la beauté de la foi, avec cette spontanéité, cet élan, ce naturel, qui renvoie chacun, mine de rien, à une quatrième dimension oubliée : la profondeur…» Objections n°1, p. 3.
Revenons à la définition du baroque. Dans le sens premier, baroque vient du portugais "barroco" qui veut dire : "perle de forme irrégulière". Par extension, le mot baroque désigne ce qui est bizarre, inattendu, choquant, excentrique. Pour ceux qui connaissent le "cher ami d'Alain de Benoist", on peut effectivement dire que l'abbé de Tanoüarn est un prêtre baroque. Dans un deuxième sens, baroque désigne un style artistique du XVIIe et XVIIIe siècle. Bien sûr, ce deuxième sens est indissociable du premier !
Cette référence au baroque s'appuie sur une citation significative de Blaise Pascal, mise en exergue en page 2 de la revue. Cette citation est en fait un cri de révolte de l'écrivain janséniste contre le magistère ordinaire infaillible du pape : « Or, après que Rome a parlé et qu'on pense qu'il (sic !) a condamné la vérité, et qu'ils l'ont écrit, et que les livres qui ont dit le contraire ont été censurés, il faut crier d'autant plus haut qu'on est censuré plus injustement, et qu'on veut étouffer la parole plus violemment, jusqu'à ce qu'il vienne un pape qui écoute les deux parties, et qui consulte l'antiquité pour faire justice. Ainsi les bons papes trouveront encore l'Église en clameurs.» Ce sont les clameurs de la Révolution qui ont retenti durant le conciliabule de Vatican d'eux, dont Pascal ne représentait que les prémices dans son jansénisme hérétique. Les jansénistes d'Utrecht s'allieront, au XIXe siècle, avec ceux qui refuseront le Concile du Vatican à cause du dogme de l'infaillibilité pontificale, pour donner naissance à une nouvelle secte : les Vieux-Catholiques. Tous ces esprits forts refuseront l'adage antique : " Rome a parlé, la cause est finie".
Blaise Pascal, le penseur janséniste, fleuron littéraire du XVIIe siècle baroque, est un maître à penser de la revue Objections. Il est l'auteur préféré de l'abbé Christophe HÉRY, grand ami de l'abbé de Tanoüarn et collaborateur à la dite revue. L'abbé de Tanoüarn, quant à lui, partage avec l'abbé LORANS la triste admiration pour Bossuet, le penseur gallican du XVIIe siècle, l'auteur des quatre articles de l'Église gallicane. Ces deux prêtres organisèrent ensemble, au temps où ils étaient membres de la même Fraternité, un colloque pour le célébrer. Nous cernons mieux ainsi le courant de pensée et les maîtres des rédacteurs de la revue Objections.
(1) Universitaire français né le 10 juin 1932, professeur de littérature à la Sorbonne et au Collège de France, spécialiste des XVIe et XVIIe siècles, membre de l'Académie Française depuis le 2 mars 1995. Note de l'abbé Grossin.
Les revues Pacte et Certitudes ont définitivement disparu pour renaître, comme la mauvaise herbe, dans la revue Objections, entièrement, exclusivement dirigée par l'abbé Guillaume de Tanoüarn. Elle représente la pensée développée par le Centre Saint Paul à Paris, où sévissent les abbés de Tanoüarn, Barthe, Aulagnier, Guelfucci, Héry Christophe (à ne pas confondre avec son frère Lionel), Laguérie Philippe (à ne pas confondre avec son frère Jacques). Les deux locomotives de ce courant de pensée sont les abbés Barthe et Tanoüarn, des professionnels de la subversion, que Rome vient de récompenser pour bons et loyaux services en leur enlevant l'excommunication de la secte conciliaire et en les réintégrant officiellement dans la dite secte. Au moins les choses sont claires pour ceux qui ont encore des yeux pour voir… L'abbé Barthe dirige, quant à lui, la revue Catholica, très favorable à un rassemblement de toutes les tendances "tradis" au sein de la secte conciliaire, admirateur, flatteur et adulateur de l'abbé Ratzinger.
Les prêtres tendent à faire accepter aux fidèles cette énormité : " Benoît XVI, le pape qui corrige Vatican II" (titre de la revue Objections n°1, décembre 2005). Je renvoie mes lecteurs à ma brochure intitulée : "Le vrai visage de Ratzinger" pour savoir quoi penser de cette ânerie. Pour ces prêtres du Centre Saint Paul, il faut à tout prix que les récalcitrants traditionnalistes rentrent dans le grand projet Ratzingerien : la réforme de la réforme. De quoi s'agit-il ? Rome veut redonner des formes et du brillant à la "liturgie" cadavérique de Buignini \On peut affirmer qu'il s'agit d'une restauration "baroque" de "Vatican d'eux" qui va rejoindre l'esprit baroque des "tradis" du Centre Saint Paul ! L'homme réalisant la jonction entre les deux est l'abbé Claude Barthe. Je renvoie mes lecteurs aux messages de CSI Diffusion à propos de ce prêtre.
L'abbé de Tanoüarn, dans son éditorial intitulé Ce que nous voulons faire, prétend défendre un style baroque.
« Depuis plus de dix ans maintenant, écrit-il, nous avons cherché à trouver un style. Ce style, nous avons souhaité le mettre sous le signe du Baroque. Il est vrai qu'en France, le Baroque a mauvaise réputation…. Et pourtant l'âge baroque, comme dit Marc Fumaroli (1), est le dernier moment historique où l'on a pu observer une symbiose entre la foi et la culture, entre la foi et la société, entre la foi et l'histoire. Les splendeurs du Baroque disent la beauté de la foi, avec cette spontanéité, cet élan, ce naturel, qui renvoie chacun, mine de rien, à une quatrième dimension oubliée : la profondeur…» Objections n°1, p. 3.
Revenons à la définition du baroque. Dans le sens premier, baroque vient du portugais "barroco" qui veut dire : "perle de forme irrégulière". Par extension, le mot baroque désigne ce qui est bizarre, inattendu, choquant, excentrique. Pour ceux qui connaissent le "cher ami d'Alain de Benoist", on peut effectivement dire que l'abbé de Tanoüarn est un prêtre baroque. Dans un deuxième sens, baroque désigne un style artistique du XVIIe et XVIIIe siècle. Bien sûr, ce deuxième sens est indissociable du premier !
Cette référence au baroque s'appuie sur une citation significative de Blaise Pascal, mise en exergue en page 2 de la revue. Cette citation est en fait un cri de révolte de l'écrivain janséniste contre le magistère ordinaire infaillible du pape : « Or, après que Rome a parlé et qu'on pense qu'il (sic !) a condamné la vérité, et qu'ils l'ont écrit, et que les livres qui ont dit le contraire ont été censurés, il faut crier d'autant plus haut qu'on est censuré plus injustement, et qu'on veut étouffer la parole plus violemment, jusqu'à ce qu'il vienne un pape qui écoute les deux parties, et qui consulte l'antiquité pour faire justice. Ainsi les bons papes trouveront encore l'Église en clameurs.» Ce sont les clameurs de la Révolution qui ont retenti durant le conciliabule de Vatican d'eux, dont Pascal ne représentait que les prémices dans son jansénisme hérétique. Les jansénistes d'Utrecht s'allieront, au XIXe siècle, avec ceux qui refuseront le Concile du Vatican à cause du dogme de l'infaillibilité pontificale, pour donner naissance à une nouvelle secte : les Vieux-Catholiques. Tous ces esprits forts refuseront l'adage antique : " Rome a parlé, la cause est finie".
Blaise Pascal, le penseur janséniste, fleuron littéraire du XVIIe siècle baroque, est un maître à penser de la revue Objections. Il est l'auteur préféré de l'abbé Christophe HÉRY, grand ami de l'abbé de Tanoüarn et collaborateur à la dite revue. L'abbé de Tanoüarn, quant à lui, partage avec l'abbé LORANS la triste admiration pour Bossuet, le penseur gallican du XVIIe siècle, l'auteur des quatre articles de l'Église gallicane. Ces deux prêtres organisèrent ensemble, au temps où ils étaient membres de la même Fraternité, un colloque pour le célébrer. Nous cernons mieux ainsi le courant de pensée et les maîtres des rédacteurs de la revue Objections.
(1) Universitaire français né le 10 juin 1932, professeur de littérature à la Sorbonne et au Collège de France, spécialiste des XVIe et XVIIe siècles, membre de l'Académie Française depuis le 2 mars 1995. Note de l'abbé Grossin.