Sophie de Ravinel - Le Figaro - 14 janvier 2008
Prudence à la conférence des évêques de France, satisfaction chez les partisans de l’ancien rite.
« Le président de la conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt- Trois, par le biais de son entourage, ne souhaitait pas, hier, donner d’écho particulier à la messe célébrée vers l’Orient par Benoît XVI. Tout juste convenait- on que le choix de Benoît XVI manifeste « une certaine souplesse » vis- à- vis du rite latin. « C’est un non- événement, ajoutait- on. Il s’agit d’un simple geste pratique, lié à la configuration de la chapelle Sixtine dans laquelle l’autel a été construit pour cette ancienne messe. » L’attention épiscopale, hier, était plutôt centrée sur les propos tenus par le Pape, lors de son angélus, en faveur de l’accueil « sympathique » devant être réservé aux jeunes immigrés.
Même prudente réserve sur le dossier du motu proprio qui a « libéralisé » l’ancienne messe. Au siège de la Conférence, on fait état d’un depuis son « calme plat » entrée en vigueur en septembre. « Il y a eu quelques demandes » , dit- on simplement, sans être en mesure de donner des chiffres au niveau national, mais précisant toutefois que les évêques « feront un point sur cette question » d’ici à leur prochaine assemblée, début avril.
Les traditionalistes, eux, espèrent que l’épiscopat va prêter une oreille plus attentive à leurs demandes. Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, l’abbé Philippe Laguérie affirme haut et clair : « On ne peut pas parler de calme plat ! De nombreux évêques ont sur leur bureau des centaines, voire des milliers de signatures de fidèles qui sont en attente d’une réaction. » L’abbé, qui se félicite du geste liturgique du Pape, « d’une importance capitale », cite – comme gage de succès – le diocèse de Laval où, depuis la rentrée, « plus de 700 personnes » bénéficient de l’ancien rite. À Versailles, on évoque une vingtaine de demandes de groupes transmises à l’évêque, Mgr Aumonier. Le diocèse de Paris pourrait prochainement augmenter le nombre de paroisses – aujourd’hui quatre – autorisées à célébrer selon le « rite extraordinaire ». À Amiens, où la Fraternité lefebvriste Saint- Pie X invoque le motu proprio pour tenter d’obtenir un lieu de culte, la situation est plus compliquée. Le maire ne fera rien avant les élections. L’évêque, lui, attend l’éventuelle réconciliation avec Rome de ces catholiques séparés. »
Sophie de Ravinel
Prudence à la conférence des évêques de France, satisfaction chez les partisans de l’ancien rite.
« Le président de la conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt- Trois, par le biais de son entourage, ne souhaitait pas, hier, donner d’écho particulier à la messe célébrée vers l’Orient par Benoît XVI. Tout juste convenait- on que le choix de Benoît XVI manifeste « une certaine souplesse » vis- à- vis du rite latin. « C’est un non- événement, ajoutait- on. Il s’agit d’un simple geste pratique, lié à la configuration de la chapelle Sixtine dans laquelle l’autel a été construit pour cette ancienne messe. » L’attention épiscopale, hier, était plutôt centrée sur les propos tenus par le Pape, lors de son angélus, en faveur de l’accueil « sympathique » devant être réservé aux jeunes immigrés.
Même prudente réserve sur le dossier du motu proprio qui a « libéralisé » l’ancienne messe. Au siège de la Conférence, on fait état d’un depuis son « calme plat » entrée en vigueur en septembre. « Il y a eu quelques demandes » , dit- on simplement, sans être en mesure de donner des chiffres au niveau national, mais précisant toutefois que les évêques « feront un point sur cette question » d’ici à leur prochaine assemblée, début avril.
Les traditionalistes, eux, espèrent que l’épiscopat va prêter une oreille plus attentive à leurs demandes. Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, l’abbé Philippe Laguérie affirme haut et clair : « On ne peut pas parler de calme plat ! De nombreux évêques ont sur leur bureau des centaines, voire des milliers de signatures de fidèles qui sont en attente d’une réaction. » L’abbé, qui se félicite du geste liturgique du Pape, « d’une importance capitale », cite – comme gage de succès – le diocèse de Laval où, depuis la rentrée, « plus de 700 personnes » bénéficient de l’ancien rite. À Versailles, on évoque une vingtaine de demandes de groupes transmises à l’évêque, Mgr Aumonier. Le diocèse de Paris pourrait prochainement augmenter le nombre de paroisses – aujourd’hui quatre – autorisées à célébrer selon le « rite extraordinaire ». À Amiens, où la Fraternité lefebvriste Saint- Pie X invoque le motu proprio pour tenter d’obtenir un lieu de culte, la situation est plus compliquée. Le maire ne fera rien avant les élections. L’évêque, lui, attend l’éventuelle réconciliation avec Rome de ces catholiques séparés. »
Sophie de Ravinel