Les vocations en France |
30 août 2008 - Yves Chiron - Présent - yveschiron |
Les évêques des diocèses de France ordonnent, chaque année, une petite centaine de prêtres, à laquelle s’ajoute une trentaine de religieux ordonnés prêtres. Les chiffres sont stables, en fait ils stagnent. Considérée sur la longue durée, on peut dire que la crise des vocations sacerdotales n’a pas été enrayée : 595 ordinations sacerdotales en France en 1960, 161 ordinations en 1975 (pour le seul clergé diocésain). La baisse s’est donc poursuivie. Au moins la moitié des diocèses français n’a pas ordonné de prêtres cette année. Certaines n’ont pas et de cérémonies d’ordinations depuis plusieurs années. L’avenir n’est pas plus prometteur puisqu’il n’y a eu que 133 entrées dans les séminaires diocésains pour l’année 2007-2008. Pour s’en tenir à la situation de l’Eglise de France, on doit tenir compte aussi des séminaires et des ordinations qui ont lieu dans les fraternités, instituts et couvents traditionnels (qu’ils soient en communion complète ou non avec Rome est une autre question). Huit ordinations sacerdotales à Ecône pour la Fraternité Saint-Pie X en juin 2008 ; quatre ordinations sacerdotales à Wigratzbad pour la Fraternité Saint-Pierre (auxquelles se sont ajoutées quatre ordinations aux Etats-Unis) ; deux ordinations pour l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre. Les candidats au sacerdoce en France sont trop peu nombreux pour que chaque diocèse ait pu conserver, comme jadis, son propre séminaire. Il n’y a plus que vingt-deux séminaires diocésains en France (auxquels s’ajoute le Séminaire français de Rome). Face à cette crise diocésaine des vocations, les fraternités et instituts traditionnels apparaissent comme plus vivaces : six séminaires pour la FSSPX, deux séminaires pour la FSSP, un séminaire pour l’ICRSP, un séminaire pour l’IBP, sans parler du clergé régulier traditionnel. En 1976, l’année-même où, pour la première fois, Mgr Lefebvre ordonnait des prêtres à Ecône sans l’accord de Rome, l’historien Paul Vigneron publiait un ouvrage très important : Histoire des crises du clergé français contemporain (Téqui). Il y montrait que la crise des vocations avait commencé dès l’après-guerre, soit trente ans plus tôt. Il ne pouvait imaginer qu’elle allait perdurer plus de trente ans encore. Paul Vigneron voyait deux raisons à cette crise : « la remise en cause des méthodes apostoliques » et « la remise en cause de la spiritualité » (notamment la spiritualité sacerdotale). En conclusion, il s’inquiétait : « la longueur de la crise favorise l’hérésie », hérésies répandues dans le clergé comme chez les fidèles. Lors de la dernière cérémonie d’ordination à Notre-Dame de Paris, le 28 juin dernier, le cardinal Vingt-Trois a, dans son homélie, fait preuve d’un ardent volontarisme : « L’année scolaire prochaine, je demanderai à chaque communauté du diocèse de Paris de faire quelque chose, selon l’identité et le style de la communauté, pour réfléchir et prier pour les vocations de prêtres. Il n’y aura pas de prêtres si on n’en parle pas ; il n’y aura pas de prêtres si on n’en demande pas ; il n’y aura pas de prêtres si on n’en souhaite pas ! Pour les souhaiter, pour les demander, pour en parler, il faut que nous nous mobilisions tous, que tous nous soyons désireux de voir de nouveaux prêtres prendre la relève des générations précédentes, non pas pour répéter indéfiniment ce qui a toujours été fait, mais pour répondre aux exigences de la mission d’aujourd’hui. » Ce volontarisme est louable. Il faut certes « parler » et « se mobiliser » pour les vocations. Prier sera aussi indispensable (« Mon Dieu, donnez-nous des prêtes ; donnez-nous de saints prêtres ; donnez-nous beaucoup de saints prêtres »). Mais, dans l’histoire — du moins dans celle des derniers siècles —, le terreau premier des vocations ont été la famille et l’école. Des familles chrétiennes, pratiquantes, priantes et des écoles chrétiennes, dirigées ou, du moins, animées spirituellement par des prêtres. Nombre des prêtres ordonnés chaque année à Ecône sont d’anciens élèves des écoles de la Fraternité Saint-Pie X. Si la FSSPX compte aujourd’hui 486 prêtres et 6 séminaires c’est, en partie, parce qu’elle dirige 88 écoles. Si les évêques de France avaient le courage et la volonté d’imprimer vraiment une identité catholique aux collèges et lycées « privés » qui dépendent d’eux, ils auraient plus de séminaristes. Une identité qui passe par la catéchèse, la prière mais aussi par le contenu des cours et un esprit général. Yves Chiron |
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30 août 2008
Les catholiques et la liturgie |
30 août 2008 - Père Michel Gitton - radiovaticana.org |
Les catholiques et la liturgie Abordons une question sensible : celle de la liturgie. Il y a quelque mois, la publication du Motu proprio sur la messe de Saint Pie V, la messe en latin, avait ravivé des « passions françaises ». Plus récemment, un geste du Pape a soulevé un tollé en France. Pendant la messe de la Fête-Dieu, les fidèles qui ont communié de la main de Benoit XVI ont été invités à s’agenouiller. Les réactions d’étonnement, voire d’indignation, ont été nombreuses. Certains affirment que cela a suscité un certain embarras parmi les évêques français, à l’approche de la venue du Pape. Pour mieux comprendre pourquoi le rituel liturgique suscite tant de crispations en France, nous avons interrogé, un expert en la matière, le père Michel Gitton recteur de la collégiale Saint-Quiriace de Provins, dans le diocèse de Meaux. |
28 août 2008
Le summum de la langue de Buis ! - Archive 15 - Dialogue avec l'évêque de Nanterre, Mgr Gérard Daucourt le fondateur de " Paix Liturgique" (2004) |
28 août 2008 - lettre 140 de paixliturgique.com |
Le document que nous publions aujourd'hui est le dernier de la série de la publication de nos archives entreprise cet été. Comme les 14 autres documents qui les ont précédé, il est extrêmement instructif en ce qu'il démontre la permanence dans le temps, des méthodes mises en œuvre par l'épiscopat (dans le cas particulier par Monseigneur Gérard Daucourt) pour empêcher l'existence "normale" de la liturgie traditionnelle. Ce document publié en 2004 est un "dialogue virtuel" avec Monseigneur Gérard Daucourt qui bien qu'ayant toujours refusé le dialogue avec les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle, a cependant beaucoup parlé à leur sujet... De cet entretien, on pourra notamment retenir la langue de buis de l'épiscopat qui se gonfle de belles déclarations d'intentions et de bons sentiments mais qui n'est pas capable de les mettre en pratique avec son prochain le plus proche... Ce rappel - à travers la publication de ce document de 2004 - n'est pas vain à l'heure où des clercs particulièrement surprenants tentent de reporter leur responsabilité sur les fidèles traditionnels à qui ils reprochent de ne pas favoriser le dialogue et la collaboration. Vérité ou langue de Buis? Voici un document exceptionnel publié en 2004 TROISIEME LETTRE OUVERTE AUX CATHOLIQUE DE NANTERRE : DIALOGUE VIRTUEL AVEC NOTRE EVEQUE ( 2004) Mgr Daucourt refusant depuis deux ans tout dialogue, toute discussion avec les fidèles de son diocèse à propos de la liturgie traditionnelle, c’est dans ses écrits et déclarations que nous sommes allées chercher la réponse à nos interrogations… Celles-ci sont d’ailleurs souvent citées dans l’ouvrage d’Anne-Sophie Andreu et Robert Masson Gérard Daucourt. Une vie d’évêque (Parole et Silence juin 2003), ce qui nous indique bien le caractère d’actualité de ses propos. Un curieux écho aux demandes du Saint-Père… Monseigneur Daucourt, connaissez-vous la question des fidèles qui sont attachés à la liturgie traditionnelle ? « Je prétends être l’évêque français qui connaît le plus parfaitement le problème des « traditionalistes », je sais à leur sujet des choses très graves et très dangereuses. » (déclaration publique à Notre-Dame de Pentecôte le 20 novembre 2003). Notre réponse Certains nous avaient reproché de ne pas avoir laissé suffisamment de temps à notre évêque pour nous répondre. Les propos de monseigneur Daucourt nous rassurent : il connaît parfaitement ce sujet, il n’a donc pas été pris à froid par la demande de rencontre que nous lui avons fait parvenir il y a près de deux ans et à laquelle il n’a toujours pas répondu ! Mais surtout cette conviction de notre évêque d’être « celui qui est le mieux informé sur nous » évitera qu’il nous confonde avec les sectes sur lesquelles il a décrit dans ses diverses interviews ; il saura distinguer en nous les représentants des centaines de milliers de catholiques français, respectueux du Saint-Père et de la Sainte Eglise qui ne veulent qu’une chose : bénéficier des mesures d’apaisement proposées généreusement par le pape et son Motu proprio. Présentez-nous les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle et ceux qui les soutiennent ? « Ils appartiennent quasiment tous aux couches aisées et cultivées de la société. Ils ont donc pu trouver et trouvent encore aujourd’hui des savants, des intellectuels, des moyens de toute sorte, y compris financiers, pour faire entendre leur voix. Des cardinaux de curie, en général à la retraite, leur ont apporté et leur apportent un soutien appuyé. » (La Croix du 25 août 1995) Notre réponse Les catholiques français d’aujourd’hui attachés à la liturgie traditionnelle sont majoritairement jeunes, souvent convertis de fraîche date après avoir découvert les richesses spirituelles de la liturgie traditionnelle dans des mouvements de jeunes ou lors de pèlerinages. Il est fâcheux que ceux qui veulent parler d’eux les méconnaissent à ce point. Par ailleurs seraient-ils tous aisés que ce ne serait ni un péché ni une raison valable pour les rejeter. Contrairement à ce qui est dit, cette liturgie est autant appréciée par des catholiques de tous les milieux et de toutes les origines ; ce n’est pas une liturgie d’intellectuels, ne serait-ce que par la richesse de ses symboles et ses signes. Ceux qui les aident par conviction ou par charité se retrouvent dans toutes les familles de l’Eglise, du Père Marie-Dominique Philippe, fondateur des frères de Saint-Jean à Monseigneur Thomas, ancien évêque de Versailles… Enfin, n’oublions pas que c’est le Pape lui-même, repris ensuite par ses cardinaux (en fonction, voir les entretiens avec le cardinal Castrillon Hoyos publié dans les pages précédentes de cette Lettre) et de très nombreux évêques, qui a demandé qu’une attitude bienveillante et généreuses soit adoptée à l’égard des traditionalistes. Mais que veulent-ils ? « Aujourd’hui je défends le concile Vatican II parce que je suis catholique. Nous n’avons pas le droit de prétexter des maladresses voire des erreurs pour revenir en arrière. Les histoires de rites, de latin, c’est de la poudre aux yeux. Le fond du problème, c’est que certaines personnes refusent les grandes orientations du concile. » (L’Aube du 21 octobre 1996) « Fondamentalement ils refusent le concile Vatican II. » (Radio Notre-Dame, le 20 janvier 2004) Notre réponse La plupart des catholiques d’aujourd’hui attachés à la liturgie traditionnelles sont étonnés de voir les plus âgés les juger à l’aune d’événements anciens comme le concile ou très anciens, comme les querelles de l’avant-guerre. Leur foi s’est développée dans l’esprit de l’Eglise d’aujourd’hui, autour de Jean Paul II, à la lecture de son enseignement et du catéchisme de l’Eglise qu’il publia en 1992. Ils se retrouvent tous dans la communion de JMJ et l’enthousiasme de la nouvelle évangélisation. Ici comme ailleurs un vrai dialogue serait non seulement utile mais nécessaire pur que s’apaisent les conflits des générations du passé. Mais peut-on nous dire en quoi l’attachement «à ces formes liturgiques, acceptées avec bienveillance par les plus hautes autorités de l’Eglise – le cardinal Lustiger, Monseigneur Ricard, Président de la conférence épiscopale, Monseigneur Aumônier, évêque de Versailles… – sont-ils contre Vatican II ? Le pape serait contre le concile ? Les évêques qui le suivent dans ses recommandations de bienveillance seraient contre le concile ? Le concile a-t-il interdit les anciennes formes liturgiques ? Parle-t-on du même concile ? De nombreuses vocations s’orientent vers les communautés attachées à la liturgie traditionnelle ? « Je ne veux pas de prêtres à n’importe quel prix !... Il nous faut des prêtres qui suivent et défendent le concile. Je suis triste de voir ces jeunes s’engager dans cette impasse. » (L’Aube du 21 octobre 1996) Notre réponse Nous qui aimons les prêtres qui nous aident à progresser dans notre vie spirituelle, nous sommes heureux de les voir croître et multiplier : aussi, Monseigneur, nous vous en conjurons : ne soyez pas triste mais heureux ! Ces prêtres ne se forment pas à n’importe quel prix mais selon les méthodes qui ont fait leurs preuves depuis plusieurs siècles et qui ont formé la plupart des évêques actuels… Si ces prêtres n’avaient pas leur place dans votre petit diocèse de Troyes, ils ont sûrement la leur dans le grand diocèse que vous dirigez aujourd’hui. Nous sommes certains que, si vous les appelez, ils viendront avec joie, ils vous l’ont déjà affirmé. Seraient-ils moins catholiques que les autres prêtres ? Comment est-il possible d’exclure ainsi des jeunes qui ont donné leur vie pour Jésus-Christ sous le regard de l’Eglise et avec son approbation ? En fin pourquoi qualifier « d’impasse » le choix de tous ces jeunes qui décident de vivre leur foi dans des communautés traditionnelles totalement reconnues et soutenues par le Saint Siège Cette opinion qui vous est très personnelle est elle conforme aux messages et actes du Saint-Père ? … Les catholiques attachés à la messe traditionnelle peuvent-ils être utiles dans l’Eglise ? « les attitudes des catholiques dits traditionalistes pourraient pourtant aider d’autres catholiques dans certaines formes très valables de prière ou de vie spirituelle. Mais je note plutôt des tensions ici ou là qui me semblent nuire à l’unité de l’Eglise et don à l’annonce de l’Evangile. » (L’Aube du 21 octobre 1996) Notre réponse Nous croyons que les tensions proviennent du rejet dont nous faisons l’objet ; en effet notre exclusion de la part de certaines autorités diocésaines nous empêche de concourir autant que nous le désirons au dynamisme de notre diocèse, de participer activement à la nécessaire nouvelle évangélisation, au développement des écoles, de l’enseignement du catéchisme de l’Eglise catholique, au renouveau du scoutisme… Tout cela est largement démonté dans les diocèses ou de telles communautés existent. L’Eglise a-t-elle agi en faveur des « traditionalistes » ? « Pour garder dans la communion de l’Eglise ceux qui étaient tentés de la quitter, le pape a créé une commission pontificale. De nombreuses concessions ont été faites à ceux qui ont choisi de rester. D’innombrables articles et livres ont été publiés pour les soutenir et aider à comprendre ce qu’il est convenu d’appeler « les traditionalistes ». (La Croix du 25 août 1995) Notre réponse Il faut le rappeler, les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle n’ont jamais envisagé de quitter l’Eglise unique du Christ ! Même si certains auraient été bien contents qu’ils le fassent, comme nous le prouvent encore tristement quelques prêtres ou fidèles âgés qui nous disent « retournez chez Mgr Lefebvre » lors de nos venues dans les paroisses. C’est pourquoi notre Saint-Père a toujours agi avec bienveillance pour éviter que des plaies trop vives ne rompent de par nos propres responsabilités la tunique du Christ. C’est ainsi que dès 1984 et surtout en 1988 le Pape, par la promulgation du Motu proprio, a permis aux fidèles attachés aux formes anciennes de la liturgie de vivre leur foi à ce rythme, en paix, dans l’Eglise… Malheureusement on ne peut pas dire que les grands médias catholiques officiels ont beaucoup soutenu ces gestes du Saint-Père… Et c’est d’ailleurs avec surprise que réagissent certaines paroissiens des Hauts-de-Seine quand nous leur apprenons que nous demandons quelque chose de parfaitement autorisé par l’Eglise : « on ne nous l’avait pas dit ! » Comment peut-on qualifier de « concession » l’accueil de milliers de familles qui ne demandent qu’à prier dans une liturgie reconnue par l’Eglise en communion avec leur évêque ? Et quels sont les résultats de la politique bienveillante du pape en faveur des fidèles attachés à la messe traditionnelle ? « Les résultats aujourd’hui ne sont pas probants et dans leur ensemble, les traditionalistes eux-mêmes ne sont pas encore contents de leur situation dans l’Eglise. » (la Croix du 25 août 1995) Notre réponse C’est bien exact, Monseigneur, les traditionalistes ne sont pas encore contents ! Et pourquoi le seraient-ils alors que le Saint-Père a souhaité une application « large et généreuse » des privilèges apaisant du Motu proprio et qu’ils constatent que, dans plus de quarante diocèses de France, et dans le vôtre en particulier, ils sont traités comme des parias que l’on ne veut même pas recevoir ? A qui l’on ne veut rien accorder, soit disant pur notre bien, mais sans même nous connaître, nous rencontrer ? Nous ne passons pas notre vie chrétienne à nous plaindre mais l’injustice pour nos familles et nos enfants est trop grande pour nous taire après toutes ces années. Mais seriez-vous d’accord pour leur appliquer les privilèges proposés par le pape en leur faveur ? « A chaque évêque de voir ce qu’il faut faire. Je ne peux pas le permettre dans mon diocèse. » (Radio Notre-Dame le 20 janvier 2004) Notre réponse Bien sûr, l’évêque est le patron dans son diocèse et il n’est pas obligé de suivre les recommandations du Saint-Père… Mais est-ce bien raisonnable ? Pour la paix ? Pour la justice ? Pour la réconciliation qui irréversiblement se mettra en œuvre demain, dans un an ou dans vingt ans ? Mais vous ne pouvez-vous rien faire ? « Qu’on me comprenne bien : il n’y aurait qu’un seul catholique à être tenté de quitter notre Eglise, nous devrions faire pour lui tout ce que la vérité de la Foi et de la communion ecclésiale permet de faire ». (La Croix du 25 août 1995) Notre réponse Et bien, Monseigneur, du courage ! Car même si il n’y a pas un seul catholique qui soit tenté de quitter l’Eglise – ils veulent tout au contraire y retrouver leur place légitime – beaucoup apprécieraient d’être traités comme des chrétiens à part entière et non comme des exclus ! Comment pourrions-nous comprendre les efforts légitimes déployés par l’Eglise en faveur de l’unité et le désintérêt patient qu’elle semble avoir concrètement à notre endroit : Il ne faudrait pas, nous l’espérons, devoir quitter l’Eglise pendant quelques siècles pour pouvoir un jour bénéficier des largesses de l’œcuménisme ? Ne comptez pas sur nous pour ce scénario : nous ne sommes catholique, unis et amis du Pape et nous le resterons. Pourriez-vous nous donner un exemple du dialogue chrétien tel que vous le concevez à partir de vos expériences avec les autorités orthodoxes roumaines ? « ce temps pris pour parler avec quelqu’un est important pour nos frères d’Orient ou du Sud. On prend l’avion, on rencontre un patriarche et on a parfois l’impression d’avoir simplement bu un verre de thé ensemble ! Mais ces contacts fraternels sont indispensables et ont été beaucoup trop négligés dans le passé. Je me réjouis vivement que ce soit donnée cette occasion, qui prouve que nous pouvons nous faire confiance. C’est ce que les catholiques ont à faire partout, non seulement en Roumanie mais chez nous en France. Entre confessions chrétiennes et entre diverses sensibilités catholiques… C’est le « dialogue de la charité » de Paul VI. Il doit précéder le dialogue théologique qui, sans ce préalable apprivoisement mutuel, ne peut débuter. » (Famille Chrétienne du 6 mai 1999) Notre réponse O combien, Monseigneur, nous sommes près de vous lorsque vous prononcez de telles paroles… Mais de grâce mettez-les en pratique vis-à-vis des fidèles de votre diocèse attachés à la liturgie de 1962, apprenez à les connaître, à les apprécier, à les aimer avant de prendre une position à leur endroit…. Les connaître, vous le savez, c’est votre devoir ; vous devez les rencontrer eux-mêmes et non discuter avec ceux de leurs relations chez qui vous pensez trouver des interlocuteurs plus en phase avec ce que vous désirez entendre et croire… REFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE 1/ C'est bien le refus catégorique de Monseigneur Gérard Daucourt de rencontrer les fidèles de son diocèse attachés à la liturgie traditionnelle de l'Eglise qui a rendu nécessaire l'action de Paix Liturgique. C'en est même la seule raison. Tout le reste n'est que littérature. En effet, comment comprendre et accepter qu'un père ne veuille pas parler à ses enfants et s'enferme dans une indifférence méprisante ? Comment comprendre et accepter qu'un pasteur refuse le dialogue ? Comment rester les bras croisés devant un tel scandale? D'autant plus que Monseigneur Daucourt aime se décrire comme un homme ouvert et respectueux des différences. Face à l'incompréhensible et à l'inacceptable, nous n'avons eu d'autre possibilité que d'en appeler à nos frères chrétiens du diocèse. En ce sens, c'est bien Monseigneur Daucourt qui est le vrai fondateur de Paix Liturgique. 2/ Quatre ans après cette lettre, nous redisons que nous voulons voir notre évêque, partager le pain avec lui, simplement parler. Notre demande est claire, simple et légitime. Nous voulons parler directement avec notre évêque sans avoir à supporter les limites, la mauvaise foi, la langue de buis ou les provocations de ceux qui ont tenté jusque là de régler la situation à la place de l'évêque et qui ont lamentablement échoué. 3/ Souhaitons que de la prochaine venue du Pape en France puisse ressortir la fin de la langue de buis et de l'apartheid liturgique en France et particulièrement dans le diocèse de Nanterre tristement célèbre pour sa grande tradition d'exclusion. Souhaitons que de la prochaine venue du Pape en France puisse enfin s'installer la vraie paix dans nos paroisses. 4/ Nous nous adressons une nouvelle fois à Monseigneur Gérard Daucourt pour l'inviter à nous aimer comme nous sommes et non pas comme il souhaiterait que nous soyons. Nous nous adressons une nouvelle fois à Monseigneur Daucourt pour l'inviter à se comporter comme un père. Rien ne se fait dans l'Eglise en dehors de l'évêque, c'est pourquoi, quoi qu'il en coûte et aussi long soit le chemin restant à parcourir, nous ne nous lasserons jamais de demander à notre évêque, à temps et à contre temps, de le rencontrer et de dialoguer avec lui. |
27 août 2008
Pour Luc Perrin. Accords, levée de condamnations et fin de crise |
27 août 2008 - par Ennemond - leforumcatholique.org |
Cher Luc Perrin, Vous suscitates ma sagacité dans ce message. A mon sens, je ne crois pas me tromper en vous confirmant que la thèse oubliée par Mgr de Galarreta est la bonne. Une réitération des condamnations n'a absolument aucun sens au sein du pontificat de Benoît XVI. Les condamnations de 1988 ne touchent pas que quatre évêques, ni même (symboliquement) tous les prêtres ou tous les fidèles de la FSSPX. Elle touche aussi tout ce qui est traditionaliste ou - plus largement - conservateur dans l'Eglise. Lever cette condamnation, c'est lever le tabou qui pèse comme une chappe de plomb sur tout ce qui est plus ou moins "classique" et "traditionnel" dans le Monde catholique. Nos amis les évêques de France ne le savent que trop ! Un arrêt des relations avec la Fraternité Saint-Pie X ne me semble pas non plus convenir. Qui suit bien tout ce que le cardinal Ratzinger a déclaré sur la FSSPX à l'époque où il était président de la CPDF verrait dans une telle pause un bouleversement. Le pape est attaché à cette question. Qu'il prenne le temps et la réflexion est une chose, mais les horizons romains de la prochaine rentrée ne semblent annoncer ni une "pause" ni un "game over". Comment Rome doit-elle procéder ? Ce n'est certes pas à la Fraternité ni - pire encore - à quelque liseur de donner son avis. Il me semble que les prélats curiaux sont assez imaginatifs pour trouver "la" solution. Pour une levée des condamnations ultra-rapide au début-1939, ils ont bien trouvé "le" texte qui convenait à toutes les parties. Il me semble que la Fraternité n'attend pas non plus que le cas de nécessité invoqué par Mgr Lefebvre puisse constituer une porte ouverte à tous les rebelles. Une partie de la solution se trouve sans doute dans ce que vous évoquez. Une levée des condamnations apparaît comme une suite logique du Motu Proprio. Si les condamnations ont été prononcées en 1975, 1976 et 1988 à l'encontre de Mgr Lefebvre et de son oeuvre, c'est sur les bases de l'interdiction de la messe tridentine et de l'interdiction de former des prêtres à cette fin. On peut pousser plus loin en parlant d'interdiction de former des prêtres qui enseigneraient la doctrine qui allait avec cette messe. Une mesure simple consisterait à partir du principe que ces condamnations ayant été faites - au moins - avec un principe faussé, elles devraient - au moins - être suspendues. Si le Saint Siège cherche un texte pour faire reposer ce que beaucoup considèreraient peut-être étrangement comme une mesure de clémence, il suffirait sans doute d'ouvrir le site officiel de la FSSPX et de relever la lettre aux Amis et Bienfaiteurs (vous noterez que c'est toujours l'avant-dernière qui fait la "une") pour appuyer cette mesure. A lire les interventions, je trouve que beaucoup trop d'observateurs confondent trois temps : 1. celui de la levée des condamnations 2. celui d'un accord pratique 3. celui de la fin de la crise de l'Eglise Les trois peuvent être séparés d'une seule journée, comme ils peuvent être espacés de plusieurs années. L'objection du vide canonique ne tient pas lorsqu'on considère des situations similaires. Le premier temps est entre les mains du Saint-Siège uniquement. Le second relève du Saint-Siège et de la FSSPX conjointement. Le troisième dépend sans doute beaucoup plus de nos prières et de notre sanctification à chacun. Si nous hâtions la venue du troisième, sans doute les deux premiers se profileraient-ils rapidement, eu égard aux avis contrastés qui pleuvent depuis le mois de juin. Pour l'heure, les cinq points du début de l'été n'étaient pas une simple préparation au premier temps. Si tel était le cas, éventuellement, dans la tête d'un prélat ou deux qui s'est par la suite confié, cela veut dire que le premier problème de l'Eglise est un problème de communication, ce que je ne crois pas. Mais on se tromperait en imaginant que la CED est un bloc uni et soudé pour défendre le mouvement traditionaliste. |
[Alethéia n°130] "Frère Roger est formellement catholique" - Le cardinal Kasper ne le dit plus
Le jour des obsèques de Jean-Paul II, le cardinal Ratzinger avait donné la communion catholique à Frère Roger, déjà très affaibli. L’image avait stupéfait les journalistes présents – j’en ai eu des témoignages directs – parce que tout le monde croyait le fondateur de Taizé encore protestant.
Plusieurs des cardinaux présents avaient été étonnés d’une telle communion catholique. Interrogé après la cérémonie par le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, le cardinal Kasper, en charge de l’œcuménisme à Rome, avait répondu : « Frère Roger est formellement catholique ». L’expression m’avait été rapportée par Mgr Séguy, ancien évêque d’Autun. Elle m’a été confirmée par un des intéressés, le cardinal Barbarin, dans une lettre.
La communion catholique de Frère Roger n’avait pas étonné Mgr Séguy puisque c’est son prédécesseur, Mgr Le Bourgeois, qui avait donné, pour la première fois, la communion catholique à Frère Roger en 1972. Cette communion, le fondateur de Taizé l’a reçue ensuite de manière continue, jusqu’à sa mort, et n’a plus communié à la cène protestante qui continuait à être célébrée à Taizé en parallèle à la messe catholique.
Mais cette communion catholique de Frère Roger restait inconnue de nombre de catholiques, de nombre de cardinaux, de nombre d’évêques. La preuve : la demande étonnée du cardinal Barbarin en 2005.
Quand, il y a deux ans, j’ai évoqué la « conversion » de Frère Roger dans Aletheia – article relayé par le Monde –, la tempête médiatique a été considérable (des centaines d’articles en France et à l’étranger). Taizé a opposé un démenti, un évêque a cru nécessaire de faire une déclaration (plutôt méprisante à mon encontre).
La biographie de Frère Roger que j’ai publiée, il y a quelques mois[1], a approfondi la question en apportant des éléments dont certains étaient inédits : son grand-père séminariste catholique avant de passer à l’Eglise vieille-catholique puis à l’Eglise réformée ; sa confession habituelle à un prêtre catholique depuis la fin des années 50 ; son approfondissement continu du mystère de l’Eucharistie catholique ; sa communion exclusivement catholique à partir de 1972 ; sa reconnaissance, à partir de la même époque, de la nécessité du « ministère d’unité » du Pape.
Taizé a ignoré ce livre. La Croix l’a censuré. En revanche de nombreux bulletins diocésains, de nombreux sites internet diocésains, les réseaux de librairies catholiques, plusieurs titres de la presse protestante, une partie de la presse catholique l’ont accueilli favorablement.
L’Osservatore romano, dirigé désormais par l’historien italien Giovanni Maria Vian, publie un long entretien avec le cardinal Kasper sous le titre : « Roger Schutz, le moine symbole de l’œcuménisme spirituel »[2].
Le cardinal Kasper rappelle ses liens étroits avec Frère Roger. Il rappelle qu’il a « présidé la liturgie de ses obsèques dans la grande église de la réconciliation à Taizé ». Le journaliste interroge le cardinal : « Que penser de l’expression selon laquelle Frère Roger serait devenu “formellement“ catholique ? ».
Le journaliste, qui connaît bien son sujet, fait clairement référence à la réponse donnée le jour des obsèques de Jean-Paul II. Cette fois, le cardinal Kasper répond plus longuement. Pour ne pas trahir la pensée du président du Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des Chrétiens, voici le passage en son entier :
Au fil des années, la foi du prieur de Taizé s’est progressivement enrichie du patrimoine de foi de l’Eglise catholique. Selon son propre témoignage, c’est bien en référence au mystère de la foi catholique qu’il comprenait certaines données de la foi, comme le rôle de la Vierge Marie dans l’histoire du salut, la présence réelle du Christ dans les dons eucharistiques et le ministère apostolique dans l’Eglise, y compris le ministère d’unité exercé par l’Evêque de Rome. En réponse, l’Eglise catholique avait accepté qu’il communie à l’eucharistie, comme il le faisait chaque matin dans la grande église de Taizé. Frère Roger a reçu également la communion à plusieurs reprises des mains du Pape Jean-Paul II, qui s’était lié d’amitié avec lui depuis le temps du Concile Vatican II et qui connaissait bien son cheminement dans la foi catholique. En ce sens, il n’y avait rien de secret ou de caché dans l’attitude de l’Eglise catholique, ni à Taizé ni à Rome. Au moment des funérailles du Pape Jean-Paul II, le Cardinal Ratzinger n’a fait que répéter ce qui se faisait déjà avant lui dans la Basilique Saint-Pierre, du temps du défunt Pape. Il n’y avait rien de nouveau ou de prémédité dans le geste du Cardinal.Dans une allocution au Pape Jean-Paul II, dans la Basilique Saint-Pierre, lors de la rencontre européenne de jeunes à Rome en 1980, le prieur de Taizé décrivit son propre cheminement et son identité de chrétien par ces mots : « J’ai trouvé ma propre identité de chrétien en réconciliant en moi-même la foi de mes origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconque ». En effet, frère Roger n’avait jamais voulu rompre « avec quiconque », pour des motifs qui étaient essentiellement liés à son propre désir d’union et à la vocation œcuménique de la communauté de Taizé. Pour cette raison, il préférait ne pas employer certains termes comme « conversion » ou adhésion « formelle » pour qualifier sa communion avec l’Eglise catholique. Dans sa conscience, il était entré dans le mystère de la foi catholique comme quelqu’un qui grandit, sans devoir « abandonner» ou « rompre » avec ce qu’il avait reçu et vécu avant. On pourrait discuter longuement du sens de certains termes théologiques ou canoniques. Par respect du cheminement dans la foi de frère Roger, toutefois, il serait préférable de ne pas appliquer à son sujet des catégories qu’il jugeait lui-même inappropriées à son expérience et que d’ailleurs l’Eglise catholique n’a jamais voulu lui imposer. Là encore, les paroles de frère Roger lui-même devraient nous suffire.
On ajoutera, justement, une parole de Frère Roger. Lors d’une commémoration à Cluny (proche de Taizé), le Père Abbé d’une abbaye bénédictine bien connue avait interrogé frère Roger : « Combien y a-t-il de frères catholiques dans votre communauté ? ». Le fondateur de Taizé avait répondu : « Nous sommes tous catholiques, à part un ou deux vieux frères protestants ».
C’est le Père Abbé qui m’a rapporté cette réponse. Taizé refuse le mot de « conversion », le cardinal Kasper aussi. Mais le qualificatif « catholique » doit-il être refusé aussi et fait-il partie de ces « catégories inappropriées » dont parle le cardinal Kasper?
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[1] Frère Roger. Le fondateur de Taizé, Perrin, 416 pages. En librairie ou 20 euros franco auprès d’Aletheia.
[2] On trouve aussi le texte intégral de l’entretien sur l’excellent site de Sandro Magister www.chiesa.
[2] On trouve aussi le texte intégral de l’entretien sur l’excellent site de Sandro Magister www.chiesa.
26 août 2008
A 17 jours de la venue de Benoit XVI à Paris- Archive 14 - Réponse à la lettre " extraordinaire" du 20 novembre 2003 de Mgr Daucourt , le pasteur de Nanterre |
26 août 2008 - lettre 139 de paixliturgique.com |
A 17 jours de la venue de Benoit XVI à Paris- Archive 14 - Réponse à la lettre " extraordinaire" du 20 novembre 2003 de Mgr Daucourt , le pasteur de Nanterre Lettre 139 - 26 août 2008 Le document que nous publions aujourd’hui et le temps qui a passé depuis sa première publication (2003) sont une bonne démonstration des manœuvres mises en place par l'évêché de Nanterre en vue de faire obstruction au développement paisible de la liturgie traditionnelle désirée par de nombreuses familles. En effet, cinq ans après les faits, il est frappant de constater que les arguments avancés par l’évêque de Nanterre pour bafouer à nouveau la demande, qui n’en étaient déjà pas à l’époque, ont désormais perdu toute once de crédibilité et de loyauté. Souvenons-nous, nous sommes en 2003, depuis un trimestre, des centaines de fidèles vont chaque dimanche à la rencontre de leurs frères à la sortie des messes du diocèse de Nanterre ( 84 présence de septembre à décembre 2003 ) pour témoigner publiquement de leur exclusion et l'accueil des paroissiens est excellent ! Depuis septembre (2003), la lettre ouverte aux fidèles (que nous avons publiée dans la lettre 138 consultable sur le site http://www.paixliturgique.com/) a été diffusée à plus de 50.000 exemplaires (35.000 par courrier postal et 15.000 exemplaires lors des sorties de messes ). Difficile dans ces circonstances – bien qu’il n’existe officiellement « pas de demande ni de problème liturgique dans le diocèse de Nanterre » - pour l'évêque de continuer à faire le mort… Et bien non, sa réponse ne fut pas celle de la rencontre, de l’écoute et du dialogue mais celle de la diabolisation. En effet, en guise de réponse à cette demande de fidèles de base du diocèse, Monseigneur Daucourt a envoyé une lette incroyable à son clergé et à ses équipes pastorales: Les membres de Paix Liturgique qui ne peuvent être reçus par leur évêque mais qui dialoguent néanmoins avec plus de 20 prêtres du diocèse y répond instantanément. Voici le document : SECONDE LETTRE OUVERTE AUX CATHOLIQUES ET AUX HOMMES DE BONNE VOLONTE DU DIOCESE DE NANTERRE ( DECEMBRE 2003) Le 30 novembre 2003 notre évêque Monseigneur Gérard Daucourt a fait parvenir à son clergé et à certains de ses fidèles une lettre qui a su retenir notre attention. Quelle situation terrible que celle de notre diocèse ! Un lieu, peut-être le seul et le dernier, où il n’est pas concevable de se rencontrer pour discuter des ses différences et où l’idée même de la réconciliation semble exclue ! Comment est-ce possible en ce début du XXIe siècle ? Comment dans cette situation accepter qu’inexactitudes et contrevérités soient répandues ? Surtout lorsque celles-ci, parées de la plus haute autorité, sont répétées et crues par des fidèles ou des journalistes… Nous ne pouvons que renouveler notre désir de dialogue, notre désir de réconciliation. Si nous n’avions pas ce désir, nous ne nous serions pas adressés à notre évêque, notre père. Si nous n’avion pas ce désir nous ne nous serions pas tournée vers les fidèles, nos frères. En effet ne nous trompons pas, demain, dans la même église, dans le même diocèse, nous devrons obligatoirement nous retrouver, travailler et prier ensemble… Comment cela sera-t-il possible si trop de haine et de mensonges ont été déversés ? Dans de telles conditions, nous souffrons évidemment de voir qu’à la sortie des paroisses du diocèse où nous somme présents, des prêtres ou des petits groupes de fidèles, souvent les équipes pastorales, nous insultent et nous traient avec mépris… Chaque semaine, alors que la grande majorité des fidèles affiche une neutralité bienveillante ou de l’amitié à l’égard de notre démarche qui est sans violence et légitime, nous sommes traités par cette petite minorité « d’intégristes », « de schismatiques », « d’ennemis »… « Quittez l’Eglise, on ne veut pas de vous », nous disent-ils… Jamais nous n’aurions imaginé qu’on puisse pousser des chrétiens à une telle haine à l’égard de leurs frères. Que ceux qui exercent une autorité réfléchissent à leur responsabilité à propos de la situation actuelle et plus encore à celle de demain. A quoi sert-il de pleurer à propos de l’unité perdue, de prier pour nos frères protestants ou orthodoxes et d’exclure aujourd’hui sans état d’âme ceux que nous n’aimons pas en utilisant à leur endroit vexations et calomnies ? Quel exemple pitoyable est ainsi donné aux croyants et encore plus aux non croyants… Contre qui ? Contre des ennemis de la foi ? Des fanatiques violents ? Même pas… Simplement contre de simples pères et mères de famille, des adolescents qui ont le tort, l’immense tort dans l’Eglise de France d’aujourd’hui, d’aimer prier comme leurs pères. En ce temps de Noël, réfléchissons : il n’y a pas dans l’Eglise que des bons et des méchants ; c’est le Christ et son Eglise qui détiennent la vérité, pas nous ; nous ne sommes pas nous-mêmes parfaits et nous avons certainement des défauts, des torts, nous commettons des maladresses, des paroles nous échappent, comme à nous tous, comme à vous… Alors sachons être véritablement charitables, accueillir l’autre, le comprendre, admettre ses différences, surtout si elles ne nous plaisent pas ! Notre prochain, c’est bien sûr le pauvre, le mendiant, l’étranger, le laissé pur compte, mais c’est aussi ce chrétien qui ne vit peut-être pas sa foi comme nous et que nous côtoyons chaque jour. Nous devons avoir à cœur de vivre cette charité de l’unité jusqu’à ce que, malgré nos propres défauts, nous devenions « un » comme Dieu est « un », pas seulement en parole, mais en actes. Brigitte et Bernard Puntis, [XX XX], Louis Renaudin et Marc Tezier, le 18 décembre 2003 Pour l’association pour la Paix liturgique et la réconciliation dans le diocèse de Nanterre Nous reproduisons ci-dessous l'intégralité de la lettre de Mgr Gérard Daucourt dans laquelle nous insérons, paragraphe par paragraphe nos remarques Aux laïcs en charge ecclésiale, Aux diacres et aux prêtres, Aux communautés religieuses, Aux responsables des servies diocésains, Aux directeurs et directrices des établissements catholiques d’enseignement. Certains d’entre vous sont au courant des agissements et écrits du groupe de catholiques qui s’est constitué en « association pour la paix liturgique dans le diocèse de Nanterre ». J’ai déjà parlé de cette affaire aux membres du Conseil presbytéral et bien sûr du Conseil épiscopal. Je prépare un dossier pour les éclairer, leur donner les raisons de ma position actuelle et des informations sur l’histoire et les enjeux pastoraux de ce genre d’affaire. Ainsi ils pourront se faire un jugement pour remplir leur fonction de conseillers ou de conseillères de l’évêque. J’examinerai ensuite avec soin les remarques et propositions qu’ils pourront me faire. Ce dossier sera aussi à votre disposition. Notre réponse : Nous serions heureux qu’« enfin » on nous dise ce qui fait obstacle à cette célébration demandée par le Saint-Père, qu’on nous dise enfin ce qu’on nous reproche, à nous, fidèles du diocèse de Nanterre, et non à des fidèles imaginaires auxquels on prêterait des pensées, des paroles ou des actes qui ne sont pas les nôtres, ce qui est trop souvent le cas. Nous ne sommes pas un fantasme, nous sommes des êtres humains et voulons être traités comme tels… Qu’on nous explique pourquoi nous sommes des exclus ! Selon les écrits diffusés par ladite association, « j’exclurais » de l’Église ceux qui, dans notre diocèse, voudraient des messes célébrées selon les formes du rite latin non réformé. Ceci parce que j’ai répondu par écrit à une personne qui espérait des célébrations de ces messes, qu’il n’était pas nécessaire que je la reçoive étant donné que je m’en tiens à la position de mon prédécesseur et des évêques voisins, qui, à l’époque, n’ont pas voulu prévoir ces célébrations dans notre diocèse. Notre réponse : La « personne » en question est monsieur Éric Vincent ; il « n’espérait » pas des célébrations de la messe traditionnelle mais a sollicité son évêque, poliment et par écrit, pour lui demander au nom d’un groupe de fidèles, que soit assurée chaque dimanche et fêtes une célébration de la liturgie traditionnelle dans le diocèse de Nanterre, en communion avec son évêque. Monseigneur Daucourt rappelle qu’il n’a pas jugé nécessaire de rencontrer Éric Vincent, effectivement comme son prédécesseur qui n’avait jamais accepté de recevoir personnellement ceux qui lui avaient déjà fait cette demande en 1985, en 1991, et en 1996. Comment peut-on croire en 2003, à l’époque de la communication et du dialogue, qu’il ne soit pas « nécessaire » de rencontrer une personne ? Même si c’est pour lui dire, mais en face, que l’on n’accédera pas à sa demande ? Même si c’est pour lui livrer les termes du dossier que l’on s’apprête à rédiger en opposition à sa demande… Alors qu’on n’a jamais eu le moindre contact avec elle et qu’on déclare fonder ce dossier sur des expériences étrangères à la situation du diocèse ? L’évêque du diocèse n’est-il pas le père de tous ? Comment justifier une pareille attitude simplement parce qu’elle fut celle de son prédécesseur ? Qu’une personne ait une attitude semblable est déjà étonnant, qu’elle l’avoue et l’écrive publiquement étonne le plus sceptique… Pourquoi vouloir associer dans une pareille attitude les évêques voisins ? Surtout si nous savons que les évêques voisins ont su se montrer généreux là où cela a été nécessaire ? Par exemple le cardinal Lustiger a octroyé aux fidèles de Paris trois églises ou est célébrée chaque dimanche et fêtes la liturgie traditionnelle, à savoir Sainte-Odile dans le 17e, Saint-Eugène dans le 9e et Notre-Dame du Lys dans le 15e arrondissement. Ou monseigneur Thomas, évêque de Versailles, qui, malgré des situations difficiles, a su intégrer dans son diocèse les communautés de Notre-Dame-des-Armées à Versailles, de Saint-Louis de Port-Marly, de Saint-Germain du Chesnay et Saint-Martin de Bréthencourt ? Ou encore Monseigneur Éric Aumonier qui a poursuivi avec charité cette politique de réconciliation ? Bien sûr Monseigneur Daucourt reconnaît que ces positions ont été prises « à l’époque » : il faudrait donc renoncer à faire évoluer les choses ? surtout dans le sens de l’apaisement ? À partir de là, des inexactitudes et des mensonges ont été écrits dans des tracts et des courriels. Les « meneurs » ont voulu attirer les laïcs, diacres et prêtres de leur côté et ainsi les opposer à l’évêque. Si je vous écris aujourd’hui, alors que le dossier annoncé n’est pas prêt, c’est parce que ces mêmes « meneurs » opposent maintenant des laïcs, en particulier des paroissiens du dimanche, à leurs prêtres en publiant des comptes rendus tendancieux et parfois mensongers sur les réactions des prêtres à leur initiative. Notre réponse : Quels mensonges ? Quelles inexactitudes ? Si ce n’est qu’il est inexact que l’association pour la Paix liturgique dans le diocèse de Nanterre désire opposer qui que ce soit contre qui que ce soit. Ce que nous demandons, c’est la paix et la réconciliation avec une communauté qui représente plus de 10 % des catholiques du diocèse. Et pour cela nous regrettons de devoir informer de cette question publiquement nos frères du diocèse parce que personne d’autre ne veut nous écouter ou nous rencontrer. La division ? Mais elle n’est pas de notre fait, elle existe déjà de fait dans le diocèse entre des fidèles à la sensibilité classique qui ne peuvent exprimer leur sensibilité, et des structures qui maintiennent un discours idéologique unique au nom de l’Église et qui, hélas, n’a pas depuis ces dernières décennies produit que de bons fruits. En fait, nous avons le devoir de tout supporter mais jamais celui d’exprimer notre mécontentement. Non, l’Église n’est pas un régiment militaire, le droit canon rappelle le devoir des fidèles d’exprimer leur avis à leurs pasteurs, de s’adresser aux autorités en cas de problème… nous faisons ce que l’Église nous permet de faire. Je vous demande de prier l’Esprit Saint pour que je puisse continuer mes responsabilités en cherchant toujours à servir la charité et la vérité. Je vous demande à tous – spécialement aux prêtres – d’être vous aussi des artisans de la charité et de la vérité et je vous assure que je prie pour vous. Notre réponse : Pitié Monseigneur ! Comment peut-on chercher à servir la charité et la vérité sans rencontre ? sans dialogue ? sans faire œuvre de charité ? Si les exclus doivent dans l’Église faire l’objet d’une attention particulière, pourquoi pas nous ? Des personnes en toute bonne foi croient ce qui est écrit dans les tracts et courriels de ladite association. Ils croient donc qu’il ne s’agit que d’une question de forme liturgique, que leur évêque est injuste en refusant ce genre de célébration alors que le pape demande aux évêques (sans leur en faire une obligation) de se montrer larges et généreux pour que certains catholiques puissent y avoir accès. Accueillez ces personnes et éclaire-les de votre mieux. Soyez charitables aussi envers les « meneurs » si vous en connaissez. Vous pouvez constater que certains ont bien besoin d’être éclairés sur ce qu’est la communion ecclésiale ou l’obéissance à l’évêque ou entra la Tradition. Soyez en même temps lucides et repérez les origines et les enjeux des demandes et des démarches, le vocabulaire et les méthodes employées, les arguments avancés. Réponse : Pourquoi l’association pour la Paix liturgique serait-elle de mauvaise foi ? Comment expliquer que le Saint-Père a permis à ces fidèles de vivre leur foi selon leur sensibilité liturgique ? Monseigneur Daucourt reconnaît que Jean-Paul II a invité les évêques, même s’il ne leur en fait pas obligation, à appliquer dans leur diocèse dans un souci de paix, les privilèges du motu proprio Ecclesia Dei ? Le pape a-t-il tort d’être bienveillant ? Les fidèles qui désirent vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle sont-ils tous des benêts ? De grâce, Monseigneur, œuvrez pour la vraie paix des cœurs et des âmes ! Il peut être utile pour nous tous, quand nous avons connaissance des noms de personnes membres de ladite association, de vérifier leur appartenance effective à une communauté paroissiale du diocèse ou à un mouvement ecclésial reconnu ou encore à un service d’Église. Notre réponse : Ce terrible paragraphe répond à une remarque que nous font souvent les prêtres que nous rencontrons : « Nous ne voyons pas dans nos paroisses de fidèles de sensibilité traditionnelle » Et pourtant ils existent ! Et pourtant ils sont très nombreux ! Mais ils se taisent car ils ne veulent pas faire d’histoire, ou bien ils s’exilent hors du diocèse, ou même arrêtent de pratiquer, car les fidèles de sensibilité traditionnelle ne sont pas meilleurs que les autres ! (voir sur notre site les résultats du sondage Ipsos). Mais quels sont ces critères dont parle l’évêque ? À quoi correspond ce fichage ? Va-t-on délivrer des certificats de catholicité aux fidèles qui sont jugés « dans la ligne » ? Et les autres, va-t-on les « excommunier » ? Beaucoup d’entre vous n’ont jamais entendu parler de l’affaire qui fait l’objet de mon message. Moi-même je n’ai eu contact qu’avec une personne qui m’a ensuite écrit. J’ai aussi reçu une lettre d’un couple auquel j’ai répondu. À part cela, en cette première année de mon ministère épiscopal dans les Hauts-de-Seine, jamais un prêtre, un diacre ou un laïc ne m’a dit qu’il y avait des problèmes avec des personnes demandant des célébrations de messe dans les anciennes formes de rite latin. Notre réponse : Faut-il que nous nous épuisions, contre ces allégations incroyables, à rappeler que dès 1985 des démarches ont été faites auprès de Monseigneur Favereau, de ses vicaires, puis ensuite à plusieurs reprises. Nous dira-t-on que tout cela a été perdu et oublié ? Des vicaires généraux ont été en contacts avec les demandeurs… N’agissent-ils pas à la demande de l’évêque ? Dans la continuité, et depuis juin 2002, une nouvelle demande a été entreprise, par courrier, par oral, avec insistance et sans que cela débouche même sur un quelconque rendez-vous… Monseigneur, notre association même vous a écrit en juin 2003 et vous ne nous avez jamais répondu… Pourquoi faire silence sur tout cela ? Des dates, des personnes, des faits sont cités… et on continue tranquillement de dire « personne n’en a jamais parlé »… De qui se moque-t-on ? Restons dans la communion pour servir Dieu et les hommes. J’ai rappelé les enjeux et les moyens de la mission dans ma lettre pastorale. Je vous y renvoie. Notre réponse : Monseigneur, nous sommes catholiques ! Nous souhaitons vivre en communion avec notre Église ! Vous avez déclaré de très nombreuses fois que vous étiez au service des pauvres et des exclus, alors, soyez bon et généreux comme un père et un chef doit l’être et accueillez-nous loyalement dans notre diocèse. Vous avez plusieurs fois déclaré (dans La Croix en août 1955, repris dans « Gérard Daucourt, une vie d’évêque » p 91) que « l’on devrait donner aux Tsiganes ce que l’on a donné aux fidèles attachés à la liturgie traditionnelle » ; j’espère pour eux que vous serez plus généreux pour les Tsiganes que vous l’avez été pour nous car enfin, de quoi parlez-vous ? Alors que dans votre diocèse, comme dans cinquante autres, rien n’a été donné et que certains n’hésitent pas à préférer nous voir quitter l’Église plutôt que d’œuvrer à une nécessaire réconciliation. Monseigneur, nous ne vous demandons rien d’autre que d’être traités avec justice et respect. Oui, Monseigneur, nous vous demandons comme saint Paul « N’ayez de dette envers personne sinon celle de l’amour mutuel » (Rom 13,8). REFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE 1 - En novembre 2003, l’évêque ne reçoit pas les fidèles car il veut savoir qui sont ces personnes curieuses qui veulent dialoguer. En 2008 l’évêque ne reçoit ,ni n’a toujours reçu aucun fidèle. Est-ce parce qu’il sait qui nous sommes et ce que nous désirons ? Est-ce parce que ce que les fidèles demandent n’est ni plus ni moins, et par anticipation, l’application concrète du Motu Proprio de Benoît XVI ? C’est une déclinaison bien connue mais peu loyale du vieux précepte épiscopal aux termes duquel il n’y a pas de demande, soit qu’on prétende qu’on ignore tout de cette demande ou de ses auteurs, soit qu’on décide que cette demande est irrecevable pour tel ou tel motif. L’important est de retomber sur ses pattes : il n’y a pas de demande, un point c’est tout ! 2 - En 2008, le scandale de la situation d’exclusion des fidèles du diocèse de Nanterre attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise n'est toujours pas réglé et nous n'avons toujours pas pu rencontrer notre évêque. Pendant six années, malgré nos innombrables demandes, nos déplacements à l’évêché pour demander un rendez-vous, nos multiples tentatives, Monseigneur Daucourt a toujours refusé de discuter et de se mettre autour d’une table pour dialoguer en chrétien. 3 – Cinq ans après, on attend toujours le « dossier pour les "éclairer "(NDLR : les membres du Conseil presbytéral et du Conseil épiscopal), leur donner les raisons de ma position actuelle et des informations sur l’histoire et les enjeux pastoraux de ce genre d’affaire ». Dans le même genre, on se souvient comment Monseigneur Daucourt, lors d’une déclaration publique à Notre-Dame de Pentecôte à la Défense le 20 novembre 2003 avait annoncé un dossier sur les traditionalistes à l’endroit de qui, il savait des choses « très graves et très dangereuses ». On le voit bien, il n’y a pas de dossier, il ne s’agit que de mots pour faire peur et justifier l’injustifiable apartheid liturgique qui continue aujourd’hui encore, cinq ans après ces accusations manipulatrices. 4 – Face au scandale, quelques voix se sont élevées discrètement dans l’épiscopat français. Le président de la Conférence épiscopale (de l’époque) essayait de trouver des solutions et ne comprenait pas... , l'évêque de Dax téléphonait à son confrère de Nanterre pour l'inviter - sans succès - à ouvrir un dialogue, l’évêque d’Orléans faisait également part de son incompréhension face à cette obstination épiscopale. Pourtant, cinq ans après, le scandale continue, le mur de la honte est toujours bien là et malgré les déclarations d’intention des uns ou des autres, les pirouettes et les manipulations, la réalité est que des centaines de familles du diocèse de Nanterre ne trouvent pas dans leurs propres paroisses, la nourriture spirituelle dont le Motu Proprio de Benoît XVI rappelle pourtant toute la légitimité et l’opportunité. A 15 jours de la visite du Pape en France, ce scandale immense paraît d’autant plus décalé et incompréhensible. |
25 août 2008
Décès d'Yves Amiot |
25 août 2008 - sensusfidei.org |
C’est avec une grande tristesse que le Conseil d’administration de SENSUS FIDEI a appris le décès de son président d’honneur Yves Amiot. L’Eglise perd en lui un serviteur dévoué, qui, depuis des années, luttait pour que celle-ci ne tourne pas le dos à sa tradition bimillénaire. Yves Amiot a ainsi été de tous les combats, depuis la prise de l’église Saint Nicolas du Chardonnet en 1977, jusqu’à la création de SENSUS FIDEI en 2005. Toujours, il était animé par la même simplicité et la même charité, ignorant les attaques et poursuivant inlassablement son objectif de ramener la tradition au cœur de l’Eglise. Bien que la maladie l’ait conduit à réduire ses activités et à abandonner l’an dernier la présidence de l’association, il continuait à suivre avec un grand intérêt et une grande espérance la vie de l’Eglise et s’était réjoui de la promulgation par le Pape Benoît XVI du Motu proprio Summorum Pontificum qui, en reconnaissant que la messe grégorienne n’avait jamais été abrogée et en ouvrant la possibilité de création de paroisses personnelles, permettait enfin à la tradition de retrouver sa place légitime dans l’Eglise. Au cours de ces derniers mois, malgré son état de santé précaire, Yves Amiot n’avait jamais cessé, en tant que Président d’honneur, avec la discrétion dont il était coutumier, d’être toujours disponible pour donner un conseil ou proposer des pistes de réflexion et d’action, SENSUS FIDEI perd en lui un membre et un ami éminent, mais, fidèle à sa mémoire, s’attachera à poursuivre l’action qu’il a engagée. En ces moments douloureux, les membres du Conseil d’administration de SENSUS FIDEI s’associent à la peine de son épouse Thérèse et de son fils Bernard et les assure de leur amitié et de leurs prières dans cette épreuve. Que Notre Seigneur Jésus Christ daigne accueillir auprès de Lui ce bon et fidèle serviteur. |
Yves Amiot, mon ami. |
25 août 2008 - Abbé Philippe Laguérie - blog.institutdubonpasteur.org |
Mon ami, Yves Amiot, est mort aujourd’hui, dimanche 24 Août à 13h00, à l’hôpital Bergonier de Bordeaux. Un ami comme on en fait plus, sorti du fond des âges, éternel déjà de son vivant, et dont il y a tout à craindre qu’on en verra plus guère, moule brisé. Je suis triste et heureux à la fois. Je mesure à sa disparition la place qu’il occupait, pas seulement dans les lettres, pas seulement dans la politique, pas seulement dans le combat de chaque jour, mais dans mon cœur de prêtre pourtant habitué de la mort. Mais je suis assuré que cette grâce efficace qu’il a tant défendue, parfois en la créditant aux jansénistes en la personne du plus génial d’entre eux, Pascal évidemment, alors qu’elle sort tout droit de la somme théologique, ne lui aura pas fait défaut et qu’elle l’aura conduit rapidement au seuil de la gloire. Comme disait mon professeur de théologie dogmatique de l’époque, un certain abbé Richard Williamson, « les Prats and Witneys » de la prédestination. Fasciné par la dérive jésuite de la casuistique, amoureux de tout ce que la France a compté de plus génial et un moment ramassé autour de Port-Royal, Yves Amiot a su prendre aux Solitaires, non pas leur mépris de Saint Thomas (quoiqu’ils en eussent les doctrines : mais un certain Descartes avait de longtemps interdit qu’on de référât à la Scholastique), non pas les pudibonderies eucharistiques du grand Arnaud, non pas le charismatisme convulsionnaire du diacre Paris, non pas le forceps moral de Quesnel et encore moins l’esprit révolutionnaire des revanchards sur le pouvoir royal qui feront les deux tiers de l’ Assemblée Constituante… Quoi me direz-vous et que reste-t-il du Jansénisme après en avoir écarté tout cela ? La plume d’abord ! Quand on aligne Saint Cyran, Le Grand Arnaud, Pascal, Boileau, Racine, Le Maitre de Sacy, Nicole, La Mère Angélique, La Fontaine et beaucoup d’autres, on a beau faire semblant de se recommander d’un obscure évêque d’Ypres, on le dépasse tellement qu’on l’éclipse tout à fait. La plume d’Yves Amiot, pourtant moderne et « branchée » a puisé là le génie éternel de la langue française tant il est vrai que la culture française avait atteint un point de civilisation insurpassé et (à mon avis) insurpassable tel que deux siècles de décadence n’ont pu l’anéantir. Quand Hegel affirmait que Pascal est un génie dévoyé par le Christianisme, il aurait mieux fait de relire la 17ème Provinciale (comme nous le faisions avec Yves chaque année) et se demander si l’on peut pousser plus loin le génie humain qu’il n’a pas seulement entrevu, le malheureux. Dont les élucubrations « spirituelles » nous on valu, à peine retournées, les totalitarismes les plus abjects du XXième siècle : communisme et nazisme. La Grâce efficace ensuite ! Tous les romans d’Yves Amiot décrivent ces personnages tiraillés, il est vrai, entre cette soif incoercible de l’absolu et le pragmatisme absurde du quotidien. Mais ils ont toujours un fil conducteur qui leur fait refuser de perdre l’honneur, qu’à défaut de pouvoir incarner dans les faits ils conservent intact dans leurs âmes. N’allez pas vous étonner d’apprendre qu’un personnage aussi sombre que François Mitterrand ne manquait jamais de lire le dernier roman d’Yves Amiot et de l’en féliciter personnellement à chaque fois. Il y retrouvait sans doute cette (nostalgie de la) fierté qu’on peut conserver même avec des mains très sales. Un vrai chrétien sait que c’est Dieu qui sauve et que cette reconnaissance est ce qui permet à Dieu cette efficience. Comme disait Pascal, il n’y a que deux sortes de gens : les pécheurs qui se croient justes et les justes qui se croient pécheurs. Choisissez votre camp. D’où l’extrême pudeur des héros comme de l’auteur. Yves Amiot ne se livrait pas. Il savait que ce monde détestable a proscrit la franchise et que pour conserver un peu de consistance il faut se garder soigneusement de toutes confessions à la Rousseau ou à la Victor Hugo. Le charme exquis de mon ami lui venait sans doute de là : aux antipodes du romantisme qui déballe de fausses vertus déguisées en vrais vices, il gardait le fond de son âme délicate. Pour lui-même ? Certes non, car c’est encore là du romantisme affiché comme il se doit de son orgueil congénital. Il se gardait parce qu’une âme doit se garder. Seul Dieu peut entendre ce murmure que chuchote une âme qui a décidé de se garder de la médiocrité, du laisser-aller, de la popularité. Il faut aller chercher dans ses héros, qui ne se livrent jamais, les situations cornéliennes qu’ils affrontent pour deviner quels pourraient être leurs sentiments. Le mot d’ailleurs est faux : ils ont bien des passions, des pensées, des réflexions, mais jamais de sentiments, d’états d’âmes, bref, tout ce qui fait ce repli détestable d’une âme sur elle-même. Oui, la lecture d’Yves Amiot est le meilleur contrepoison du romantisme généralisé et irrespirable. Et si sa passion pour l’armée, les batailles et son admiration pour Napoléon lui-même vous étonnent, sachez qu’elles ne procédaient évidemment que de la bravoure mises en œuvre-là et non point de la cause stérile et funeste défendue. L’homme véritablement consistant se réalise donc dans ses combats. Son idéal n’est pas son « moi », il met ce « moi » miséreux au service. Yves Amiot s’est donné sans compter à la cause de saint Nicolas du Chardonnet, passant des nuits entières à dormir sur un marchepied d’autel latéral. Il a suivi sans aucun « état d’âme », cette chose ignorée de lui, le combat de Mgr Ducaud-Bourget, le girondin qui triomphe à Paris. Cet écrivain de talent et même de génie parfois, à la plume gigantesque, m’accordait des articles dans le Chardonnet puis dans Mascaret. Il sut reconnaître comme d’instinct que le combat parisien pour la liberté de la tradition liturgique s’était transporté à Bordeaux. D’aucuns, que je ne nommerai pas, n’ont pas eu ce flair ! Il est aussi l’un des premiers à qui je m’ouvrais des difficultés concernant les vocations et quand je fus chassé de ma Fraternité en trois petites semaines, après 25 ans de services comme prêtre, en compagnie de mes meilleurs amis, il en conçut une si grande amertume qu’il créa incontinent « Sensus Fidei » pour faire justice de cette farce… ignoble il est vrai. On avait jamais vu, en 2000 ans d’histoire de l’Eglise un évêque se permettant de « désincardiner » ses prêtres pour les mettre à la rue, ce que les pires modernistes ne font pas. Yves Amiot ne pouvait le supporter. Quand l’Institut du Bon-Pasteur fut créé en 2006 par le Pape Benoît XVI, il me confia que c’était le résultat de toutes ses espérances et de ses combats. Et d’ajouter même qu’il pouvait mourir, alors, et qu’il utiliserait toutes ses dernières forces à nous soutenir. Mission accomplie. Car le dernier trait que je veux souligner est son respect à la fois sacral et débonnaire du sacerdoce. Débonnaire sans doute : c’est au club des « pyramides » que nous sommes connus, avec Gérard Delmas, Jean Nouyrigat, Bernard de Sivry, Pierre Chaumeil et beaucoup d’autres. Les verres étaient pleins et les parties effrénées. Mais la supériorité d’Yves Amiot tranchait par sa condescendance infinie pour le tout jeune prêtre que j’étais. Au lieu de contrecarrer mes enthousiasmes juvéniles et m’écraser, comme il l’aurait pu facilement, de son expérience presque tous azimuts (armée, banque, littérature…) il profitait de ma jeune théologie pour étayer sa vieille philosophie, la modifier au besoin, l’approfondir toujours. Il faisait semblant de ne pas deviner que j’apprenais beaucoup plus que lui, véritable Socrate d’un Platon en herbe. Jusque tard dans la nuit, nous relisions Pascal, Perret, Ducaud-Bourget… Il était l’âme du groupe, toujours dans la discrétion, le sourire, la délicatesse. Je mesure, des années plus tard quelle grâce j’ai eue d’avoir la confiance, les faveurs et la profonde amitié d’un homme aussi riche et plaisant. Quand je lui ai donné les derniers sacrements, samedi passé, j’ai mesuré brusquement combien l’amitié est faite toute entière pour la vie éternelle… Je présente mes amitiés et mes condoléances à sa très courageuse épouse, Thérèse Gillaiseau et à leur fils Bernard. Ses obsèques auront lieu, à Saint Eloi bien sûr, mercredi 27 août 2008 à 14 H 30 |
24 août 2008
Oui à la Paix Liturgique -Archive 13 : Lettre ouverte aux fidèles du diocèse de Nanterre - Septembre 2003 |
24 août 2008 - lettre 138 de paixliturgique.com |
Oui à la Paix Liturgique -Archive 13 : Lettre ouverte aux fideles du diocèse de Nanterre - Septembre 2003 Lettre 138 - 24 août 2008 En 2002, les fidèles du diocèse de Nanterre sont pleins de joie et d'espérance : il viennent d'accueillir leur nouvel évêque, Monseigneur Gérard Daucourt - qui aime à se décrire lui-même comme un homme de dialogue - et ils espèrent qu'enfin leur demande de pouvoir assister dans leur diocèse à une messe traditionnelle va être écoutée et reçue. Au bout d'un an, malgré leurs multiples démarches respectueuses et tentatives, ils sont, comme depuis 18 ans dans leur diocèse, confrontés au même mur du silence et de l'exclusion. L'arrivée de Monseigneur Daucourt n'a rien changé à l'apartheid liturgique qui demeure la règle pastorale dans ce grand diocèse de région parisienne. C'est alors que, ne disposant plus d'aucun autre moyen, ils décident "d'en appeler à leurs autres frères chrétiens du diocèse", de témoigner publiquement de leur exclusion et de lancer un grand mouvement pour la Paix Liturgique. Le document qui fut adressé dès septembre 2003 à plus de 30 000 familles du diocèse de Nanterre et distribué pendant une année à la sortie de toutes les églises du diocèse garde toute son actualité. Il démontre particulièrement que malgré les années, malgré les signes de paix que ne cesse d'offrir le Saint Père, malgré les déclarations d'intention du clergé français, l'exclusion dont font l'objet les catholiques attachés à forme extraordinaire du rite romain demeure la règle dans l'Eglise de France. Les gras sont de nous. Voici le texte: LETTRE OUVERTE AUX FIDELES ET AUX HOMMES DE BONNE VONTE DU DIOCESE DE NANTERRE OUI A LA PAIX LITURGIQUE ET NON A L'EXCLUSION DANS LE DIOCESE DE NANTERRE Le diocèse de Nanterre constitue un monde vraiment original au sein de l’Église de France : les catholiques attachés à la liturgie traditionnelle y sont nombreux mais malgré des demandes répétées, jamais les autorités diocésaines n’ont souhaité mettre fin à la dramatique querelle liturgique qui secoue l’Église de France depuis 30 ans. Après plusieurs demandes successives répétées, dès l’arrivée du nouvel évêque, Monseigneur Daucourt, au printemps 2002, un groupe de fidèles a, une nouvelle fois, humblement sollicité que soit enfin mise en œuvre l’instauration de la paix liturgique par une application large et généreuse du motu proprio Ecclesia Dei… À cette demande l’évêque de Nanterre a répondu par la négative en se fondant sur une analyse volontairement tronquée de la situation (Voir l'historique des événements reproduit dans la lettre 137 de Paix Liturgique consultable sur www.paixliturgique.com ) ) et renouvelé ainsi la démarche d’exclusion de son prédécesseur à l’encontre d’un nombre important de chrétiens du diocèse. Face à cette situation injuste, simples fidèles, nous avons décidé de créer l’Association pour la paix liturgique dans le diocèse de Nanterre. Nous pensons que tous les fidèles soucieux de la paix, en communion avec le Saint Père, comprendront notre démarche qu’ils soient de Nanterre ou d’ailleurs. Brigitte et Bernard Puntis – [XX XX] – Louis Renaudin Pouvez-vous nous présenter la situation des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle dans le diocèse de Nanterre ? La situation est très simple : en effet, depuis les bouleversements provoqués par la mise en place de la réforme liturgique à la fin des années soixante, les fidèles attachés à la sensibilité traditionnelle ont été exclus de la vie du diocèse. Cette situation aurait dû se résorber après la promulgation du motu proprio Ecclesia Dei de 1988 promulgué dans un souci d’apaisement par le pape Jean Paul II, mais elle n’a pas évolué en raison de l’affirmation erronée de la part des autorités diocésaines qu’il n’y avait pas de besoin ni de problème liturgique dans le diocèse de Nanterre pour les fidèles attachés au rite traditionnel… Cette affirmation est-elle exacte ? Non ! Elle procède de la « méthode Coué », car elle occulte des évidences notoires, comme la présence sur le territoire même du diocèse de communautés de la fraternité Saint Pie X dont l’origine est directement liée aux turbulences nées de la réforme liturgique, mais surtout le caractère « particulier » du diocèse qui s’étend sur le département des Hauts-de-Seine. Quel est ce caractère particulier ? Le département des Hauts-de-Seine est peu étendu et étroitement enclavé dans les très proches départements voisins ; ainsi, dans le diocèse de Nanterre, l’on n’est jamais à plus de quelques kilomètres de Paris ou du diocèse de Versailles. C’est pourquoi, confrontés à l’ostracisme de leurs évêques successifs, de nombreux fidèles des Hauts-de-Seine attachés à la liturgie traditionnelle ont pris l’habitude au fil des années de fréquenter des paroisses situées hors du diocèse comme à Port-Marly, au Chesnay, à Versailles ou à Paris. Ce qui a pu faire croire aux autorités du diocèse de Nanterre que le problème des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle n’existaient pas dans le diocèse. Êtes-vous certains que des fidèles des Hauts-de-Seine pratiquent hors du diocèse ? Bien sûr ! Les recensements de la pratique religieuse qui ont été réalisés par les autorités diocésaines voisines l’attestent avec certitude ; ainsi nous savons par exemple que 20 % des fidèles de Port-Marly, et 17 % des fidèles de Notre-Dame-des-Armées sont originaires des Hauts-de-Seine… Des chiffres semblables pourraient se retrouver à propos des chapelles du diocèse de Paris comme ND du Lys ou Sainte Odile. Est-ce à dire que les diocèses voisins ont mené une politique différente vis-à-vis de ces fidèles ? Oui et particulièrement dans le diocèse de Versailles où en 1988 les demandes étaient semblables à celles qui s’expriment toujours aujourd’hui dans les Hauts-de-Seine ; or, dans ce diocèse les problèmes furent gérés par Mgr Thomas avec beaucoup de diplomatie et de charité malgré les soubresauts de l’histoire. Ainsi, aujourd’hui, le diocèse de Versailles peut-il être cité en exemple pour l’œuvre qu’il mène avec succès pour l’unité des catholiques et la réintégration des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle dans le tissu ecclésial local. Il est d’ailleurs curieux d’entendre aujourd’hui des prêtres du diocèse de Nanterre dire que cet apaisement mis en œuvre dans les diocèses de Paris et Versailles l’a été de concert avec les autorités du diocèse de Nanterre… alors que jamais des relations, mêmes basiques, n’ont pu s’établir entre les fidèles du diocèse et leur évêque et qu’il est de bon ton d’affirmer à l’Évêché « que dans le diocèse de Nanterre le problème des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle n’existe pas ». Mais si les fidèles fréquentent des paroisses extérieures aux Hauts-de-Seine, pourquoi désirez-vous aujourd’hui que soient appliqués les privilèges du motu proprio dans le diocèse de Nanterre ? Ce n’est pas parce que les autorités du diocèse de Nanterre ont toujours refusé le dialogue et l’apaisement que l’on doit se satisfaire de cette situation qui entraîne de nombreux fidèles à préférer s’expatrier ou fréquenter les prieurés de la Fraternité Saint-Pie X tout proches. En premier lieu, il nous faut tout d’abord dire que les chapelles situées à la périphérie des Hauts-de-Seine et où est célébrée la liturgie traditionnelle sont saturées… Notamment du fait du grand nombre des fidèles des Hauts-de-Seine qui les fréquentent ! En effet très nombreux sont les fidèles et les familles attachés à la liturgie traditionnelle qui résident dans le diocèse de Nanterre. Appartiendrait-il aux évêques voisins d’octroyer de nouvelles églises dans leur propre diocèse simplement car les autorités de Nanterre veulent ignorer la réalité à laquelle ils sont confrontés ? Pensez-vous que les fidèles du diocèse de Nanterre attachés à la liturgie traditionnelle soient nombreux ? Les éléments en notre possession l’affirment. Ainsi, il nous faut rappeler que plus de 4 000 familles signataires de la Supplique au Saint-Père lancée en 1995 par le père abbé du Barroux résidaient dans les Hauts-de-Seine. Si on y ajoute les membres des associations amies, les abonnés des revues d’esprit traditionnel, si l’on se souvient des centaines de personnes du département qui participent chaque année aux pèlerinages traditionnels de la Pentecôte, c’est aujourd’hui probablement plus de 5 000 familles des Hauts-de-Seine qui souhaitent vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle. Mais ce chiffre est considérable ! Sans doute l’est-il beaucoup plus encore si l’on se réfère à l’enquête qui a été réalisée par IPSOS en 2001 sur le thème de la liturgie traditionnelle, car les résultats de ce sondage indiquaient que c’est plus de 15 % des catholiques français de tous âges qui souhaitaient vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle, seuls 5 % des catholiques se disaient opposés à ce que cette liturgie soit accordée aux fidèles qui le souhaitent. Nous pourrions donc penser que ce ne sont pas seulement 5 000 familles du diocèse de Nanterre qui souhaitent participer à une messe traditionnelle, mais vraisemblablement plusieurs dizaines de milliers. D’ailleurs les tractages que nous avons réalisés depuis deux mois dans les paroisses du diocèse confirment cette impression et nous montrent que très peu de fidèles sont hostiles à notre requête alors que beaucoup nous avouent s’y associer pleinement. C’est pourquoi nous pensons représenter bien plus de 10 % des fidèles du diocèse et ce n’est pas en niant cette réalité depuis plus de 30 ans que l’on peut espérer régler cette délicate question. Mais certains prêtres affirment qu’ils ne connaissent aucun fidèle désireux de voir se propager cette célébration ? Cela, je le comprends très bien, et il faut le mettre en lien avec la situation de terrorisme intellectuel dans laquelle nous vivons : dans cette situation, il faudrait en effet être un véritable kamikaze pour avouer à son curé que l’on souhaiterait plutôt assister à la liturgie traditionnelle qu’aux célébrations actuelles sans se faire accuser d’intégrisme ou exclure ; ainsi c’est une véritable chape de plomb qui s’impose aux fidèles qui n’ont d’autre choix que de se taire ou de partir. Il est juste cependant de rappeler que, discrètement, nombre d’ecclésiastiques du diocèse partagent notre point de vue et reconnaissent la légitimité de notre requête. Mais d’autres ecclésiastiques vous reprochent de vous lancer dans des combats stériles alors qu’ils ne vous voient pas agir dans des œuvres caritatives ou d’évangélisation ? Comme de nombreux ecclésiastiques du diocèse n’identifient pas ceux de leurs fidèles qui souhaitent vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle, il leur est difficile de savoir si ceux-ci participent ou non à la vie de l’Église. Nous connaissons au contraire de nombreux amis qui s’investissent dans le scoutisme ou les écoles mais aussi dans les œuvres caritatives telles l’ordre de Malte, la Conférence Saint Vincent de Paul ou le Secours Catholique, ainsi que dans les mouvements d’évangélisation : la population du pèlerinage de Chartres le montre clairement – idem pour les conversions baptêmes et confirmation observées au sein des Scouts d’Europe ou de Jeune Chrétienté. De plus comment peut-on dire que la vie spirituelle et liturgique est un élément stérile ? C’est dans cette liturgie que des familles souvent nombreuses, des laïcs souvent très actifs, des vocations, trouvent leur nourriture spirituelle et on mépriserait cela ? Mais pour en revenir à l’essentiel, quels sont vos motifs de solliciter la célébration de messe traditionnelle dans le diocèse ? Ils sont profonds : en effet, si l’on reconnaît que de nombreux fidèles attachés à la liturgie traditionnelle vivent au sein du diocèse et qu’ils sont aujourd’hui exclus de la vie diocésaine, l’on comprendra qu’il faut absolument et urgemment trouver un moyen de rétablir des liens normaux entre catholiques au sein de l’Église de Nanterre. Or la restauration de ces liens ecclésiaux passera obligatoirement par la cohabitation au sein même du diocèse de fidèles de différentes sensibilités et sans en exclure aucune ; c’est à ce prix que s’établira une véritable paix et que ceux des fidèles qui peuvent encore accuser les autorités diocésaines d’ostracisme et préfèrent se tourner vers la Fraternité Saint Pie X n’auront plus de motif de le faire ou d’y être contraints. C’est cela l’objet de notre démarche, plus encore que celle de faciliter l’accès de tel ou tel à une messe traditionnelle célébrée plus près de son domicile. Mais votre désir d’Unité n’est-il pas contradictoire avec votre souhait de vivre votre foi catholique au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Église ? Pourquoi opposer unité et diversité ? Nous aimerions reproduire les paroles de Mgr Jean-Charles Thomas, ancien évêque de Versailles (publiées dans « Enquête sur la messe traditionnelle », La Nef, 1998) : « Cette diversité n’est pas une faute contre l’unité : elle peut même la favoriser, pourvu qu’elle soit vécue dans la communion au même Corps du Christ constitué de membres différents, dans la communion au même Esprit qui répartit les dons et charismes pour le bien de tous. Certes, je l’observe facilement, ceux qui préfèrent le rite de 1962 partagent assez généralement des préférences ou des sensibilités assez semblables en tous ces domaines. Mais ceux qui célèbrent selon le rite romain actuel connaissent entre eux des clivages autrement plus grands. […] Si, demain, les chrétiens de différentes confessions tissent entre eux les liens d’une meilleure Unité, il est certain que demeurera entre eux une réelle diversité liturgique. L’essentiel sera que tous, membres de l’Unique Église du Christ, selon le tempérament et la sensibilité propres à chaque grande culture, puissent célébrer leur Unique Seigneur dans une même foi, une même espérance et un même Amour. La diversité de rites liturgiques existera probablement sur l’ensemble de la terre : mais elle ne coexistera pas en chaque lieu de l’univers. L’Unique Église, en marche vers son unité parfaite, sera ainsi plus vraiment en train de devenir « catholique » au sens de notre antique Credo : une communion universelle de communions locales. » C’est pourquoi il est vain de poursuivre une stérile guerre liturgique dans ces premières années du IIIe millénaire. Votre démarche en faveur de l’Unité est-elle nécessaire ? Elle est indispensable : le diocèse est la cellule de base de l’Église et son chef le successeur des apôtres, comment alors imaginer que des chrétiens ne puissent ni connaître, ni vivre ni être reconnus par leur Père dans la Foi, et vivre ordinairement en dehors de l’Église à laquelle ils appartiennent ? Comment l’Église peut-elle manifester son désir d’amour et de charité à l’égard de tous ceux qui sont éloignés d’elle si elle pratique l’exclusion en son propre sein ? C’est un problème de crédibilité. Les hommes d’Église ne peuvent pas tenir sérieusement un discours de charité dans de telles conditions. Un œcuménisme qui ferait l’impasse sur les catholiques eux-mêmes se discrédite. Et comment dire que l’on agit sous la tutelle du Saint-Père si l’on n’écoute pas ses demandes ? Notre cœur de chrétien a mal quand des responsables de la pastorale nous disent à la sortie d’une messe où nous avons distribué nos tracts : « De temps en temps, ça ne fait pas de mal de désobéir au pape ! » Vous adressez aujourd’hui votre requête à l’évêque de Nanterre ; est-ce bien à lui d’accorder ce privilège et non à d’autres autorités de l’Église ? Le droit canon l’affirme, c’est l’évêque qui est le maître des questions liturgiques dans son diocèse. C’est pourquoi nous nous trouvons aujourd’hui dans une situation surprenante dans laquelle le pape et les autorités de Rome souhaitent ardemment la paix liturgique, où la plupart des évêques de France s’associent à cette volonté mais où l’évêque du lieu, pour nous l’évêque de Nanterre, s’oppose à une requête. Mais il ne faut pas oublier que l’évêque, avant d’être une autorité juridique, est avant tout le Père commun de tous les fidèles du diocèse. C’est pourquoi nous nous adressons filialement à lui et à ses prédécesseurs depuis plus de 18 ans, pour que la charité et l’amour priment sur le seul droit. C’est pourquoi Monseigneur Ricard, le président de la conférence épiscopale de France, nous écrivait il y a quelques jours à peine qu’il n’avait pas le pouvoir régler ce conflit et que nous devions y parvenir avec notre évêque. Alors que ce qui est en jeu est la paix et l’unité de l’Église locale, l’exclusion de fidèles pendant des années et des générations est-elle bénéfique pour l’Église du Christ ? Que souhaitez-vous aujourd’hui ? Nous souhaitons une application large et généreuse des privilèges du motu proprio en faveur de la liturgie traditionnelle dans le diocèse de Nanterre. Cette application large et généreuse implique que soient octroyées au moins trois chapelles où seront célébrées chaque dimanche et fête et à heure fixe, la liturgie traditionnelle pour des communautés qui ne manqueront pas de se mettre en place rapidement. Il va de soi que ces communautés d’Église devront être animées par des prêtres bienveillants, sans quoi la question ne peut être réglée. C’est le caractère étendu du diocèse qui nous amène à demander que le nombre de ces chapelles soit de trois au minimum : l’une située au centre du diocèse dans le périmètre Rueil, Boulogne, Neuilly, Nanterre, l’autre dans la partie nord du diocèse, périmètre de Courbevoie, Levallois, Asnières, Clichy, une troisième enfin dans la partie sud du diocèse dans le périmètre compris entre Meudon, Issy-les-Moulineaux, Montrouge et Sceaux. C’est à ce prix et à lui seul que se rétabliront à nouveau des liens ecclésiaux et que s’apaiseront les querelles liturgiques. Pourquoi vouloir imposer vos choix personnels aux autres fidèles du diocèse ? Mais nous ne voulons rien imposer à personne ! Personne n’est obligé de faire les mêmes choix que nous et nous ne critiquons pas la manière de faire des prêtres ou des fidèles qui se sentent à l’aise dans la liturgie actuelle. Nous ne jugeons personne. Mais le Saint-Père a voulu que notre attachement soit respecté car il est une richesse pour l’Église… Nous désirons juste que cette demande du pape soit respectée, pour nous-mêmes, nos familles et tous ceux qui seraient heureux de vivre leur vie de chrétien au rythme de cette liturgie. Comment allez-vous y parvenir ? Devant notre impossibilité d’établir un vrai dialogue avec notre évêque, nous avons décidé au printemps 2003 de créer un mouvement en faveur de la paix liturgique dans le diocèse. C’est dans ce cadre que nous avons entrepris, depuis le mois de juin 2003, une action de sensibilisation des fidèles du diocèse pour mettre fin à l’ostracisme dont nous faisons l’objet, pour que cesse le scandale de notre exclusion. Cette action nous allons la poursuivre désormais à notre rythme et selon les modalités qui s’imposeront petit à petit. Mais est-ce bien le moment d’entreprendre cette action ? Avez-vous donné suffisamment de temps à votre nouvel évêque pour étudier cette question ? Il est important de rappeler que notre demande n’est pas nouvelle et que sans cesse depuis 1988, nous avons souhaité trouver une solution d’apaisement au sein du diocèse, malheureusement sans y parvenir faute d’un véritable dialogue et souvent d’interlocuteurs. Aujourd’hui, nous pensons que 15 ans de mépris et d’exclusion suffisent, nous ne voyons pas ce qui pourrait justifier d’attendre plus longtemps avant de réagir enfin ; c’est pourquoi, après avoir consulté de nombreuses autorités religieuses en France et à Rome et après avoir reçu le soutien de notre ami le père-abbé du Barroux, nous avons décidé au printemps de lancer notre démarche pour lutter contre le scandale de notre exclusion et pour la paix liturgique. En ce qui concerne Mgr Daucourt, qui ne peut pas ignorer l’existence des demandes précédentes, c’est dès septembre 2002 qu’un contact direct a été pris avec lui ; toutefois, en dépit de nombreuses tentatives, lettres et demandes, plus d’un an après, sa position n’a pas changé. Non seulement le refus de la Messe, mais même le refus d’une simple rencontre afin que chacun apprenne à connaître l’autre et ses préoccupations. Ce n’est donc pas un problème de temps puisque le refus s’est voulu ferme et sans appel. Mais jusqu’où pensez-vous devoir poursuivre cette entreprise ? Notre action ne fait que commencer. À notre rythme nous allons la développer, dans les Hauts-de-Seine et partout où cela sera nécessaire, jusqu’au moment de la conclusion d’une paix authentique. Mais il faut savoir que notre détermination est grande et que nous sommes prêts à poursuivre ce que nous lançons aujourd’hui pendant des années si cela est nécessaire et que, s’il y a aujourd’hui scandale, celui-ci ne vient pas de nous mais de ceux qui ont laissé pourrir la situation dans laquelle nous sommes depuis plus de trente ans. N’est-ce pas paradoxal d’avoir à se battre pour la paix et l’Unité ? Combattre n’est pas haïr ! L’on nous a enseigné que l’on pouvait et devait agir si les causes en valaient la peine. Or, notre situation actuelle exige aujourd’hui une telle réaction pour que cessent le scandale de l’exclusion et la pratique de l’apartheid liturgique dans le diocèse de Nanterre. Pour être francs, nous espérions beaucoup de l’arrivée de Mgr Daucourt qui a tant écrit sur son action en faveur de la paix et de l’Unité… Mais nous nous interrogeons aujourd’hui pour savoir quelle est la sincérité de ces discours. Comme la porte de notre père évêque nous est fermée, que les media catholiques font le silence sur cette question, il ne nous restait aucune autre solution que celle d’en appeler à nos frères du diocèse de Nanterre à travers les distributions de tracts de sensibilisation que nous avons effectuées. Pensez-vous limiter votre action au niveau du diocèse de Nanterre ? Notre vœu est d’obtenir une application généreuse du motu proprio au sein du diocèse de Nanterre ; c’est donc en son sein que nous allons principalement agir et particulièrement en direction de son chef notre évêque. Cependant les Hauts-de-Seine ne constituent pas une enclave étrangère mais font partie de l’ensemble de l’Église de France ; aussi, si le besoin s’en faisait sentir, nous pourrions intervenir là où ce serait nécessaire pour que cesse le scandale de notre exclusion. Combien de temps pensez-vous qu’il vous faudra pour aboutir à un résultat ? Nous espérons aboutir le plus rapidement possible à la fin des querelles liturgiques et à l’unité des fidèles autour de leur pasteur mais il faut rester réaliste ; l’ostracisme contre nous est tel qu’il est improbable, sauf miracle, que la situation s’améliore rapidement ; aussi continuerons-nous notre action aussi longtemps que cela sera nécessaire. Comment peut-on vous aider ? Dans la situation actuelle, chacun peut se demander « que faire ? » et se dire « mais je ne suis qu’un laïc, sans pouvoir, il n’y a rien à espérer »… et de là peuvent naître l’amertume, la rancœur, autant d’attitudes qui ne sont pas signes d’un véritable esprit chrétien. D’autres diront : « Mais à quoi bon protester puisque je serais une voix isolée… et puis ce serait créer le scandale ». On peut faire mieux et on peut même faire beaucoup car notre demande est juste et légitime, le pape lui-même et ses cardinaux l’ont rappelé plusieurs fois. Dans de nombreux diocèses, des évêques bienveillants et soucieux de la paix et du bien-être de leurs fidèles ont pris des mesures simples pour répondre aux appels du Saint-Père. De plus, nous sommes particulièrement nombreux dans le diocèse de Nanterre, nous ne sommes pas isolés dans une demande qui ne concernerait personne. Voilà donc ce qu’il est possible de faire : 1) Prier pour le diocèse, pour notre évêque, pour que nos appels soient enfin entendus, prier pour que la paix liturgique règne enfin et que cesse l’exclusion. 2) Faire savoir aux autorités notre refus de laisser la situation continuer ainsi ; il n’est plus possible d’attendre. L’Église de France se meurt et on exclut ainsi une part importante de fidèles, de vocations, de prêtres ? Nous savons que les autorités peuvent le comprendre aisément. Il faut donc écrire et écrire même régulièrement à partir du lancement de notre action… jusqu’à ce que le problème soit résolu. Cela demande beaucoup de patience, de modération dans les termes que nous utilisons, de respect même si parfois la colère nous étreint. Il faut donc écrire à notre évêque d’abord car, malgré les difficultés, il est notre père et notre pasteur ; il faut écrire à notre curé, aux prêtres du diocèse que nous connaissons car ils ne peuvent pas être insensibles à notre détresse ; il faut écrire au président de la conférence épiscopale Mgr Ricard, car il connaît bien cette question et y a dans le passé trouvé des réponses pleines de charité ; il faut écrire au Nonce apostolique car il est le représentant du Pape en France ; il faut écrire à Rome, au cardinal Castrillon Hoyos, que le Saint-Père a chargé spécialement, pour l’Église tout entière, de répondre avec charité aux justes aspirations des fidèles. Le plus efficace étant de nous envoyer copie de vos lettres, de vos éventuelles réponses, quelle que soit leur nature, de façon à nous permettre d’étoffer un dossier déjà important. Écrire, c’est à la portée de tous et ensemble notre voix sera plus forte. 3) Enfin nous sommes décidés à agir plus avant, à faire connaître dans les paroisses notre situation d’exclusion par des actions d’informations (tractages ou autres) et à insister par notre présence auprès de l’évêque sur le caractère intolérable de cette situation. C’est un degré supplémentaire d’engagement que vous pouvez prendre. Sans doute nous faudra-t-il insister longtemps avant d’être entendus, nous avons donc pour cela besoin du plus grand nombre possible de bonnes volontés. Pour cela il vous suffit de nous contacter par téléphone ou par courrier et de proposer vos services ; aucune qualité n’est particulièrement requise, juste votre bonne volonté et une disponibilité ponctuelle. Brigitte et Bernard Puntis [XX XX] et Louis Renaudin REFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE 1 - Les fidèles de Nanterre n'ont pas provoqué de conflit avec leur évêque. Ils ont simplement souhaité - et souhaite encore aujourd'hui - seulement sortir d'une situation bloquée depuis 1985... Aux " faux naïfs" qui s'interrogent sur les raisons d'avoir initié les activités de Paix Liturgique et qui reprochent de ne pas avoir laissé assez de temps à l'évêque ou de ne pas employer les "bonnes méthodes", nous répondons simplement que lorsqu'est né, en 2003, le Mouvement pour la Paix liturgique dans le diocèse de Nanterre, cela ne s'est pas décidé sans prière ni réflexion. Ce document de 2003 qui fait état de démarches encore plus anciennes (1985...), atteste s'il en était besoin, la vieille tradition d'ostracisme et d'exclusion du diocèse de Nanterre à l'endroit des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l'Eglise. C'est bien l'attitude sectaire et sans appel des autorités diocésaines depuis tant et tant d'années dans le diocèse de Nanterre qui a conduit des fidèles a initier l'activité du mouvement Paix Liturgique. Ceux qui - soit par manque d'information, soit par esprit partisan - accusent les fidèles du diocèse de Nanterre de ne pas favoriser la confiance et encore moins la collaboration, seraient mieux inspirés de regarder en face l'immense responsabilité de l'autorité diocésaine de Nanterre absolument incompréhensible dans cette affaire. Ce diocèse qui aurait pu être un exemple de paix et de coexistence pacifique des deux formes du rite romain est un triste exemple de la culture du mépris, des intrigues et des coups bas qui continuent de pleuvoir sur les fidèles attachés à la messe traditionnelle. 2 - En 2002, comme en 1985, ces fideles voulaient alors rencontrer leur évêque... A ce jour en aout 2008 il ne l'on toujours pas vu ! Jamais leur pasteur - qui dès 2003 déclarait publiquement à un fidèle attaché à la liturgie traditionnelle qui sollicitait un entretien : "compte tenu de votre demande, je ne juge pas utile de vous recevoir", n'a accepté ne serait-ce que de les recevoir, de parler autour d'une table, en frères, en chrétiens. Ce contre-témoignage nous paraît incompréhensible à l'heure du Motu Proprio du 7 juillet 2007 de Benoît XVI. 3 - La messe mise en place - après l'inexplicable déportation de Nanterre - dans la précipitation et sans concertation par l'abbé Aybram à Saint Cloud à une heure très matinale et dans un endroit difficilement accessible et non central n'est en aucun cas une réponse juste et proportionnée pour les nombreuses demandes qui se sont manifestées aux quatre coins du diocèse. Ce type de manipulations mesquines n'honore guère leurs auteurs. Nous ne sommes plus en 1988 mais en 2008 et nous souhaitons la coexistence pacifique des deux formes du rite romain dans le cadre paroissial, pas l'instauration de réserves indiennes... La réalité est que partout où les demandes se sont manifestées - que ce soit à titre d'exemple à Neuilly, Boulogne, Sceaux,Issy-les-moulineaux,Sevres, Asnières, Courbevoie ou Rueil, la réponse a été non, non et toujours non. Voilà comment on reçoit le Motu Proprio de Benoît XVI dans le diocèse de Nanterre... Edifiant ! 4 - Depuis des années, nous avons été droits, francs et transparents en exprimant clairement ce que nous souhaitions. Reproduisons les paragraphe les plus significatifs (mis en gras) ... de notre lettre de 2003, ils contiennent tout ! En voici deux A - Notre action ne fait que commencer. À notre rythme nous allons la développer, dans les Hauts-de-Seine et partout où cela sera nécessaire, jusqu’au moment de la conclusion d’une paix authentique. Mais il faut savoir que notre détermination est grande et que nous sommes prêts à poursuivre ce que nous lançons aujourd’hui pendant des années si cela est nécessaire et que, s’il y a aujourd’hui scandale, celui-ci ne vient pas de nous mais de ceux qui ont laissé pourrir la situation dans laquelle nous sommes depuis plus de trente ans. B -Nous espérons aboutir le plus rapidement possible à la fin des querelles liturgiques et à l’unité des fidèles autour de leur pasteur mais il faut rester réaliste ; l’ostracisme contre nous est tel qu’il est improbable, sauf miracle, que la situation s’améliore rapidement ; aussi continuerons-nous notre action aussi longtemps que cela sera nécessaire. 5 - Ces lignes écrites avant l'entrée en vigueur du Motu Proprio de Benoît XVI, n'ont pas perdu une virgule de leur actualité. Au contraire, nous sommes plus que jamais déterminés à servir la juste cause de la paix liturgique aussi longtemps que cela sera nécessaire. |