SOURCE - Jean Madiran - Présent - 24 décembre 2008
Nous avons souhaité la bienvenue, samedi dernier, au rapport de la FIUV (Fédération internationale Una Voce) publié dans la revue française Una Voce (40 rue de la Procession, 75015 Paris).
Il a décisivement mis en cause les conférences épiscopales.
Et il pèse lourd.
D’autant plus qu’il contient la promesse de ne pas se laisser oublier : chaque année désormais, la FIUV établira « un rapport semblable ».
L’utilité pratique d’une conférence épiscopale se réunissant seulement une ou deux fois par an, mais représentée par un « conseil permanent » restreint qui parle en son nom, est d’instituer un interlocuteur unique pour le gouvernement dans les conversations et accords entre l’Etat et l’Eglise.
L’argument est constamment utilisé. Pourtant il est spécieux.
Au niveau des rapports entre l’Eglise et l’Etat, l’interlocuteur normal pour la République n’est pas l‘épiscopat mais le Saint-Siège.
On vient de le voir encore ces jours-ci : l’accord signé pour la reconnaissance par l’Etat des diplômes de l’enseignement supérieur catholique a été passé avec le Saint-Siège et non point avec l‘épiscopat. Il en va habituellement de même pour les concordats et autres négociations de ce genre. C’est d’ailleurs là, pour l‘épiscopat local, une garantie d’indépendance à l‘égard de l’Etat.
Les assemblées ne sont pas forcément perverses. Elles évitent de l‘être quand elles sont dirigées par un chef responsable. Le concile œcuménique est de plein droit dirigé par le Pape, les éventuels conciles provinciaux sont dirigés par un légat du Pape. Livrées à elles-mêmes, désorientées par une libre prolifération d’opinions et propositions diverses, les assemblées sont enclines à rechercher prioritairement, par le dialogue et les concessions réciproques, un accord prétendant servir « l’unité », plutôt que de fonder leur unité sur une commune adhésion à la vérité.
Observons au passage que le désordre initial de Vatican II fut sa rébellion épiscopale contre l’autorité du Souverain Pontife : ce concile commença en effet par rejeter aveuglément les schémas préparés sous la direction de Jean XXIII pour encadrer les travaux et orienter utilement les discussions. Son déroulement demeura marqué par cette faute originelle.
Au meeting tenu à la Mutualité par Renaissance catholique, le 20 novembre 2005, Michel De Jaeghere avait défini le rôle des laïcs, dans la crise générale de la foi, des mœurs et du culte, comme devant comporter successivement :
1. – la réclamation ; et si elle ne suffit pas :
2. – la contestation ; et si elle ne suffit pas non plus :
3. – la suppléance.
Cela vaut pour le catéchisme des enfants baptisés ; pour la pratique du latin liturgique et du grégorien ; pour la messe traditionnelle, l’action des laïcs ne peut être qu’auxiliaire, mais souvent décisive ; et pour l’opposition raisonnée aux sophismes abrutissants et aux mœurs sectaires de l’idéologie moderniste devenue dominante dans de nombreux secteurs de l’Eglise.
Le rapport de la FIUV est un bel exemple d’action des laïcs aux trois niveaux de Michel De Jaeghere. Procurez-vous-le. Etudiez-le. Faites-le connaître.
JEAN MADIRAN
Article extrait du n° 6744 de Présent, du Mercredi 24 décembre 2008
http://www.present.fr/article-8302-6744.html
Il a décisivement mis en cause les conférences épiscopales.
Et il pèse lourd.
D’autant plus qu’il contient la promesse de ne pas se laisser oublier : chaque année désormais, la FIUV établira « un rapport semblable ».
L’utilité pratique d’une conférence épiscopale se réunissant seulement une ou deux fois par an, mais représentée par un « conseil permanent » restreint qui parle en son nom, est d’instituer un interlocuteur unique pour le gouvernement dans les conversations et accords entre l’Etat et l’Eglise.
L’argument est constamment utilisé. Pourtant il est spécieux.
Au niveau des rapports entre l’Eglise et l’Etat, l’interlocuteur normal pour la République n’est pas l‘épiscopat mais le Saint-Siège.
On vient de le voir encore ces jours-ci : l’accord signé pour la reconnaissance par l’Etat des diplômes de l’enseignement supérieur catholique a été passé avec le Saint-Siège et non point avec l‘épiscopat. Il en va habituellement de même pour les concordats et autres négociations de ce genre. C’est d’ailleurs là, pour l‘épiscopat local, une garantie d’indépendance à l‘égard de l’Etat.
Les assemblées ne sont pas forcément perverses. Elles évitent de l‘être quand elles sont dirigées par un chef responsable. Le concile œcuménique est de plein droit dirigé par le Pape, les éventuels conciles provinciaux sont dirigés par un légat du Pape. Livrées à elles-mêmes, désorientées par une libre prolifération d’opinions et propositions diverses, les assemblées sont enclines à rechercher prioritairement, par le dialogue et les concessions réciproques, un accord prétendant servir « l’unité », plutôt que de fonder leur unité sur une commune adhésion à la vérité.
Observons au passage que le désordre initial de Vatican II fut sa rébellion épiscopale contre l’autorité du Souverain Pontife : ce concile commença en effet par rejeter aveuglément les schémas préparés sous la direction de Jean XXIII pour encadrer les travaux et orienter utilement les discussions. Son déroulement demeura marqué par cette faute originelle.
Au meeting tenu à la Mutualité par Renaissance catholique, le 20 novembre 2005, Michel De Jaeghere avait défini le rôle des laïcs, dans la crise générale de la foi, des mœurs et du culte, comme devant comporter successivement :
1. – la réclamation ; et si elle ne suffit pas :
2. – la contestation ; et si elle ne suffit pas non plus :
3. – la suppléance.
Cela vaut pour le catéchisme des enfants baptisés ; pour la pratique du latin liturgique et du grégorien ; pour la messe traditionnelle, l’action des laïcs ne peut être qu’auxiliaire, mais souvent décisive ; et pour l’opposition raisonnée aux sophismes abrutissants et aux mœurs sectaires de l’idéologie moderniste devenue dominante dans de nombreux secteurs de l’Eglise.
Le rapport de la FIUV est un bel exemple d’action des laïcs aux trois niveaux de Michel De Jaeghere. Procurez-vous-le. Etudiez-le. Faites-le connaître.
JEAN MADIRAN
Article extrait du n° 6744 de Présent, du Mercredi 24 décembre 2008
http://www.present.fr/article-8302-6744.html