Peut-on impunément attaquer l'Eglise sur la blogosphère ? Je veux parler d'une clique de pharisiens d'opérette qui insultent depuis quelques temps un Prélat que le Saint-Père envisage, dit-on, de nommer à la nonciature apostolique à Paris.
A dire vrai, on ne sait pas s'il faut renvoyer ces imprécateurs sans talent au Code civil (« Toute allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation » - Loi 1881-07-29) ou à l'Evangile (« Ne jugez pas et vous ne serez pas jugé » - Luc 6, 37). Quoiqu'il en soit attaquer par avance, sur la foi de rumeurs de bas étages, ou sur le parti pris idéologique, un possible représentant du Saint-Siège c'est porter gravement atteinte au Pape. Les diffamateurs se comportent ici comme des enfants gâtés. Nous sommes nombreux, je crois, à être fatigués des invectives proférés par des misérables qui, depuis le début de l'année, crachent dans la main qui leur a été charitablement tendue, sous couvert d'une prétendue « vraie fidélité » à Benoît XVI.
Il est temps de rappeler que la défense de la Tradition suppose aussi le respect des institutions divines transmises depuis l'aube du christianisme. Il n'est plus tenable de se poser en gardien de la vraie Foi lorsqu'on bafoue l'autorité du Pape et qu'on ridiculise ses représentants. Un Nonce apostolique est un ambassadeur de l'Eglise : l'insulter c'est déclarer la guerre au Vatican. Traîner le Corps mystique du Christ dans la boue ce n'est plus du traditionalisme, c'est de la barbarie.
Pour ce que nous en savons, le Prélat concerné est un homme intelligent, un homme de paix et d'unité. Intelligence, paix et unité : voilà les lignes de force du pontificat de Benoît XVI, voilà ce dont l'Eglise de France a besoin. C'est pourquoi nous accueillerons avec amour et respect tous les représentants qu'il plaira au Pape de nous envoyer. Monseigneur, Eminence ou Excellence, qui que vous soyez, vous êtes le bienvenu à Paris.
Une chose est sûre : Golias n'a plus en France le monopole de média chrétien de caniveau. Le web intégriste a pris le relais. Aussi, tel Philippe le Hardi à la bataille de Poitiers, sommes-nous tentés de dire à Benoît XVI : « Saint-Père gardez-vous à gauche ! Saint-Père gardez-vous à droite ! »
Pierre de Lapérusse