SOURCE - Denis Crouan - Pro Liturgia - 16 septembre 2009
Les fidèles - clercs et laïcs - qui bricolent les liturgies paroissiales en se réclamant abusivement du Concile ont peut-être davantage de souci à se faire que les "lefebvristes" modérés (les moins crispés sur ce qu'ils pensent être la "tradition") qui acceptent de bon cœur la main que leur a tendue le pape Benoît XVI.
Pourquoi ceux qui se réclament du Concile ont-ils du souci à se faire, si l'on peut parler ainsi? Simplement parce que les discussions qui vont avoir lieu au Vatican II dans le but de réintégrer les fidèles de Mgr Lefebvre dans la pleine communion de l'Eglise vont probablement être l'occasion rêvée pour préciser quelles sont les vraies et les fausses interprétation du Concile.
Et les fausses interprétations sont légions dans nos diocèses, nos paroisses, essentiellement chez ceux qui se réclament de Vatican II pour bricoler la liturgie.
Il se pourrait donc qu'il y ait un certain nombre de mise au point gênantes pour les nombreux fidèles qui se réclament du Concile pour, en réalité, en fausser les applications; peut-être même rappellera-t-on à ces fidèles - laïcs mais aussi prêtres et évêques... surtout évêques en tant qu'ils sont les gardiens de la liturgie - que si le mouvement lefebvriste a pu prendre une certaine ampleur, c'est en partie parce qu'ils n'ont pas donné aux fidèles l'occasion de voir et de participer à d'authentiques célébrations liturgiques, telles qu'elles ont été voulues par le Concile.
Rappelons ici ce qu'écrivait Benoît XVI aux évêques dans la Lettre accompagnant le Motu Proprio Summorum pontificum: "Nous savons tous qu'au sein du mouvement conduit par l'Archevêque Mgr Lefebvre, la fidélité au Missel ancien est devenue un signe distinctif extérieur; mais les raisons de la fracture qui naissait sur ce point étaient à rechercher plus en profondeur. Beaucoup de personnes qui acceptaient clairement le caractère contraignant du Concile Vatican II, et qui étaient fidèles au Pape et aux Évêques, désiraient cependant retrouver également la forme de la sainte Liturgie qui leur était chère; cela s'est produit avant tout parce qu'en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel; au contraire, celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité; cette créativité a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable. Je parle d'expérience, parce que j'ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions. Et j'ai constaté combien les déformations arbitraires de la Liturgie ont profondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la foi de l'Eglise."
On n'a pas célébré fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel... Les expériences liturgiques ont blessé des personnes... C'est le pape qui le dit; et combien de personnes ne pourraient-elles pas se reconnaître dans de tels propos?
Lorsqu'il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Ratzinger avait avait constaté que "la différence entre la liturgie selon les livres nouveaux, comme elle est pratiquée en fait, célébrée en des endroits divers, est souvent plus grande que celle entre la liturgie ancienne et la liturgie nouvelle, célébrées toutes les deux selon les livres liturgiques prescrits. Un chrétien moyen sans formation liturgique spéciale a du mal à distinguer une messe chantée en latin selon l'ancien Missel d'une messe chantée en latin selon le nouveau Missel..."
C'est peut-être à cela que pourront aboutir, indirectement, les discussions entre Rome et les "lefebvristes": à faire en sorte que le nouveau Missel soit vraiment mis en œuvre, mis en œuvre de façon "traditionnelle", pour que rien ne puisse blesser ou choquer le fidèle qui souhaite participer à la liturgie de l'Eglise et non aux extravagances de tel célébrant ou de telle équipe liturgique locale.
Pour cela, il faut un clergé vraiment formé à la théologie de la liturgie et libre de faire, dans les paroisses, ce que l'Eglise demande de faire. Un véritablement changement dans les mentalités de ceux qui se réclament du Concile, en quelque sorte.
Les fidèles - clercs et laïcs - qui bricolent les liturgies paroissiales en se réclamant abusivement du Concile ont peut-être davantage de souci à se faire que les "lefebvristes" modérés (les moins crispés sur ce qu'ils pensent être la "tradition") qui acceptent de bon cœur la main que leur a tendue le pape Benoît XVI.
Pourquoi ceux qui se réclament du Concile ont-ils du souci à se faire, si l'on peut parler ainsi? Simplement parce que les discussions qui vont avoir lieu au Vatican II dans le but de réintégrer les fidèles de Mgr Lefebvre dans la pleine communion de l'Eglise vont probablement être l'occasion rêvée pour préciser quelles sont les vraies et les fausses interprétation du Concile.
Et les fausses interprétations sont légions dans nos diocèses, nos paroisses, essentiellement chez ceux qui se réclament de Vatican II pour bricoler la liturgie.
Il se pourrait donc qu'il y ait un certain nombre de mise au point gênantes pour les nombreux fidèles qui se réclament du Concile pour, en réalité, en fausser les applications; peut-être même rappellera-t-on à ces fidèles - laïcs mais aussi prêtres et évêques... surtout évêques en tant qu'ils sont les gardiens de la liturgie - que si le mouvement lefebvriste a pu prendre une certaine ampleur, c'est en partie parce qu'ils n'ont pas donné aux fidèles l'occasion de voir et de participer à d'authentiques célébrations liturgiques, telles qu'elles ont été voulues par le Concile.
Rappelons ici ce qu'écrivait Benoît XVI aux évêques dans la Lettre accompagnant le Motu Proprio Summorum pontificum: "Nous savons tous qu'au sein du mouvement conduit par l'Archevêque Mgr Lefebvre, la fidélité au Missel ancien est devenue un signe distinctif extérieur; mais les raisons de la fracture qui naissait sur ce point étaient à rechercher plus en profondeur. Beaucoup de personnes qui acceptaient clairement le caractère contraignant du Concile Vatican II, et qui étaient fidèles au Pape et aux Évêques, désiraient cependant retrouver également la forme de la sainte Liturgie qui leur était chère; cela s'est produit avant tout parce qu'en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel; au contraire, celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité; cette créativité a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable. Je parle d'expérience, parce que j'ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions. Et j'ai constaté combien les déformations arbitraires de la Liturgie ont profondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la foi de l'Eglise."
On n'a pas célébré fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel... Les expériences liturgiques ont blessé des personnes... C'est le pape qui le dit; et combien de personnes ne pourraient-elles pas se reconnaître dans de tels propos?
Lorsqu'il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Ratzinger avait avait constaté que "la différence entre la liturgie selon les livres nouveaux, comme elle est pratiquée en fait, célébrée en des endroits divers, est souvent plus grande que celle entre la liturgie ancienne et la liturgie nouvelle, célébrées toutes les deux selon les livres liturgiques prescrits. Un chrétien moyen sans formation liturgique spéciale a du mal à distinguer une messe chantée en latin selon l'ancien Missel d'une messe chantée en latin selon le nouveau Missel..."
C'est peut-être à cela que pourront aboutir, indirectement, les discussions entre Rome et les "lefebvristes": à faire en sorte que le nouveau Missel soit vraiment mis en œuvre, mis en œuvre de façon "traditionnelle", pour que rien ne puisse blesser ou choquer le fidèle qui souhaite participer à la liturgie de l'Eglise et non aux extravagances de tel célébrant ou de telle équipe liturgique locale.
Pour cela, il faut un clergé vraiment formé à la théologie de la liturgie et libre de faire, dans les paroisses, ce que l'Eglise demande de faire. Un véritablement changement dans les mentalités de ceux qui se réclament du Concile, en quelque sorte.