SOURCE - Vini Ganimara - Osservatore Vaticano - 23 septembre 2009
Le "hasard" fait décidément bien les choses… Alors qu’un dialogue serein et fructueux est tout prêt de s’instaurer entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint-Pie-X, voilà que la télévision suédoise va repasser le plat Williamson : ce soir, une émission violemment anti-romaine, inclura un obus pointé vers le Pape en personne. Car, cette fois, l’attaque est frontale. Elle consiste à dire sur le modèle de l’affaire Watergate : le Pape a menti ! Sauf que Benoît XVI n’est pas Nixon. L’effet escompté de cette « bombe » est une reprise de l’hystérie de février dernier, hypocritement attisée par un certain nombre de prélats sur le thème des dysfonctionnements au sein de la Curie.
Le pire est que l’odieuse attaque de la TV suédoise repose sur deux « témoignages » de hauts prélats :
1°/ Un entretien de l’évêque de Stockholm, Mgr Arborelius, ami des cardinaux Lehmann et Kasper. La journaliste qui l’interroge affirme : « Le Pape et les cardinaux chargés de l’affaire assurent au monde entier qu’ils n’ont rien su de l’entretien [de Mgr Williamson à la TV suédoise], mais ce n’est pas vrai ». L’évêque, loin de se récrier, dit : « De notre côté, nous avons passé l’information. C'est-à-dire de la manière accoutumée, l’Église locale passe les informations importantes qui concernent l’Église au représentant du Pape [au nonce] ».
2°/ Et un entretien du cardinal Walter Kasper, président du Conseil pour l’Unité des Chrétiens, qui date de juillet dernier, lors de sa visite au festival des chœurs Pueri Cantores à Stockholm qui affirme que, selon lui, les sympathies de Williamson avec le négationnisme étaient largement connues et qu’il s’étonne que la Commission Ecclesia Dei soit restée dans le brouillard.
Ah, les bons apôtres…
Point besoin d’être un juge d’instruction chevronné pour voir tout de suite que ce dossier prétendument « nouveau » est un pur montage mal ficelé, qui ne contient strictement rien de nouveau. L’entretien de Williamson avait été diffusé le 21 janvier (le hasard, encore une fois avait bien fait les choses : c’était le jour de la date donnée au décret de la levée des excommunications, date connue du cardinal Re, Préfet de la Congrégation des Évêques, qui avait apposé sa signature et des personnes qu’il avait mis dans la confidence…). Or, Arborelius ne dit pas qu’il a connu l’entretien de Williamson avant sa diffusion, le 21 janvier, ni surtout qu’il l’a communiqué au nonce avant cette date. Kasper ne le dit pas davantage. Ou plutôt, il énonce quelque chose qui ressemble à une restriction mentale, cachant un aveu : avant le décret, il n’avait reçu aucune information interne – comprenez : officielle – du Vatican.
Des dysfonctionnements à la Curie ? Oh, que oui ! Ils ont consisté en ceci : les gens qui savaient, mais qui avaient le plus grand intérêt à ce que la bombe explose à la figure du cardinal Castrillón et du Pape (Re ? Kasper ? et un certain nombre d’autres de moindre importance, comme ce journaliste qui a affirmé avoir su longtemps à l’avance) n’ont rien dit. Ils savaient et ils se sont bien gardés d’avertir qui de droit.
En revanche, jusqu’au 21 janvier, ni le Pape (qui l’a clairement affirmé dans sa lettre aux évêques du monde entier), ni par conséquent le Secrétaire d’État et le cardinal Castrillón qui suivaient l’affaire pratiquement jour et nuit avec lui, ne savaient.
Et la preuve du contraire serait aujourd’hui… l’affirmation péremptoire d’une journaliste suédoise qui accuse le Pape d’être un menteur ? Mais qui laisse dire cela aujourd’hui à cette journaliste ? Qui, connaissant en gros le contenu de cette nouvelle émission, a averti le Souverain Pontife du mal qu’on voulait lui faire et qu’on voulait faire au Saint-Siège ? Tout cela montre que ce nouvel épisode est monté de toutes pièces. Cela montre surtout que la hargne de certains prélats, y compris au sein de la Curie, ne désarme pas.
C’est d’ailleurs peut-être la leçon la plus grave de cette affaire : sept mois après que la papauté a été ébranlée par un séisme dont personne ne doute qu’il a été au minimum répercuté par de très hauts dignitaires (sinon même déclenché par eux), et bien que ces prélats aient passé l’âge d’une salutaire retraite, ils continuent à diriger des ministères du Pape...
Le "hasard" fait décidément bien les choses… Alors qu’un dialogue serein et fructueux est tout prêt de s’instaurer entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint-Pie-X, voilà que la télévision suédoise va repasser le plat Williamson : ce soir, une émission violemment anti-romaine, inclura un obus pointé vers le Pape en personne. Car, cette fois, l’attaque est frontale. Elle consiste à dire sur le modèle de l’affaire Watergate : le Pape a menti ! Sauf que Benoît XVI n’est pas Nixon. L’effet escompté de cette « bombe » est une reprise de l’hystérie de février dernier, hypocritement attisée par un certain nombre de prélats sur le thème des dysfonctionnements au sein de la Curie.
Le pire est que l’odieuse attaque de la TV suédoise repose sur deux « témoignages » de hauts prélats :
1°/ Un entretien de l’évêque de Stockholm, Mgr Arborelius, ami des cardinaux Lehmann et Kasper. La journaliste qui l’interroge affirme : « Le Pape et les cardinaux chargés de l’affaire assurent au monde entier qu’ils n’ont rien su de l’entretien [de Mgr Williamson à la TV suédoise], mais ce n’est pas vrai ». L’évêque, loin de se récrier, dit : « De notre côté, nous avons passé l’information. C'est-à-dire de la manière accoutumée, l’Église locale passe les informations importantes qui concernent l’Église au représentant du Pape [au nonce] ».
2°/ Et un entretien du cardinal Walter Kasper, président du Conseil pour l’Unité des Chrétiens, qui date de juillet dernier, lors de sa visite au festival des chœurs Pueri Cantores à Stockholm qui affirme que, selon lui, les sympathies de Williamson avec le négationnisme étaient largement connues et qu’il s’étonne que la Commission Ecclesia Dei soit restée dans le brouillard.
Ah, les bons apôtres…
Point besoin d’être un juge d’instruction chevronné pour voir tout de suite que ce dossier prétendument « nouveau » est un pur montage mal ficelé, qui ne contient strictement rien de nouveau. L’entretien de Williamson avait été diffusé le 21 janvier (le hasard, encore une fois avait bien fait les choses : c’était le jour de la date donnée au décret de la levée des excommunications, date connue du cardinal Re, Préfet de la Congrégation des Évêques, qui avait apposé sa signature et des personnes qu’il avait mis dans la confidence…). Or, Arborelius ne dit pas qu’il a connu l’entretien de Williamson avant sa diffusion, le 21 janvier, ni surtout qu’il l’a communiqué au nonce avant cette date. Kasper ne le dit pas davantage. Ou plutôt, il énonce quelque chose qui ressemble à une restriction mentale, cachant un aveu : avant le décret, il n’avait reçu aucune information interne – comprenez : officielle – du Vatican.
Des dysfonctionnements à la Curie ? Oh, que oui ! Ils ont consisté en ceci : les gens qui savaient, mais qui avaient le plus grand intérêt à ce que la bombe explose à la figure du cardinal Castrillón et du Pape (Re ? Kasper ? et un certain nombre d’autres de moindre importance, comme ce journaliste qui a affirmé avoir su longtemps à l’avance) n’ont rien dit. Ils savaient et ils se sont bien gardés d’avertir qui de droit.
En revanche, jusqu’au 21 janvier, ni le Pape (qui l’a clairement affirmé dans sa lettre aux évêques du monde entier), ni par conséquent le Secrétaire d’État et le cardinal Castrillón qui suivaient l’affaire pratiquement jour et nuit avec lui, ne savaient.
Et la preuve du contraire serait aujourd’hui… l’affirmation péremptoire d’une journaliste suédoise qui accuse le Pape d’être un menteur ? Mais qui laisse dire cela aujourd’hui à cette journaliste ? Qui, connaissant en gros le contenu de cette nouvelle émission, a averti le Souverain Pontife du mal qu’on voulait lui faire et qu’on voulait faire au Saint-Siège ? Tout cela montre que ce nouvel épisode est monté de toutes pièces. Cela montre surtout que la hargne de certains prélats, y compris au sein de la Curie, ne désarme pas.
C’est d’ailleurs peut-être la leçon la plus grave de cette affaire : sept mois après que la papauté a été ébranlée par un séisme dont personne ne doute qu’il a été au minimum répercuté par de très hauts dignitaires (sinon même déclenché par eux), et bien que ces prélats aient passé l’âge d’une salutaire retraite, ils continuent à diriger des ministères du Pape...