SOURCE - Max Barret - Le Courrier de Tychique n°316 - 27 décembre 2009
Bonne et Sainte année 2010 !
Canonisations …
Nous y sommes habitués ! L’ambivalence est devenue un mode d’administration cléricale inauguré par les hommes d’Eglise depuis le concile Vatican II. Les exemples en sont tellement nombreux qu’il est superflu de les énumérer…
Bien entendu, Benoît XVI ne déroge pas à la règle ! Il se propose de béatifier en même temps, et peut-être même le même jour, Jean-Paul II à la doctrine fluctuante… et Pie XII dont la rigueur était légendaire dans ce domaine !
Si la béatification de Jean-Paul II ne pose aucun problème à la conscience conciliaire, formée à toutes les trahisons, il n’en pas de même pour celle de Pie XII ! Le crime qui lui est imputé est le fruit d’une cabale savamment orchestrée par tout ce que le Christianisme a d’ennemis : il aurait été antisémite !... Et chacun sait, ou devrait savoir qu’il n’y a rien de pire !
Voyons donc cela …
Yad Vashem, Directeur du Mémorial de la Shoah a reconnu l’action salvatrice de Pie XII en faveur des Juifs. Pour Albert Einstein « L’Eglise catholique a été la seule à élever sa voix contre l’assaut mené par Hitler contre la liberté. » Le président de la Fondation Juive américaine « Pave the Way Foundation » a déclaré que « Pie XII a sauvé dans le monde plus de Juifs que tout autre personne dans l’histoire. »
Et puis, il y eut cette lettre de condoléances de Mme Golda Meir (Premier Ministre de l’Etat d’Israël) au Vatican, à la suite de la mort de Pie XII : «Quand le martyre le plus épouvantable a frappé notre peuple, durant les dix années de terreur du nazisme, la voix du Souverain Pontife s’est élevée en faveur des victimes ! Nous pleurons la perte d’un grand serviteur de la paix.»(Site «e-Deo»)
Et puis, il y eut cette lettre de condoléances de Mme Golda Meir (Premier Ministre de l’Etat d’Israël) au Vatican, à la suite de la mort de Pie XII : «Quand le martyre le plus épouvantable a frappé notre peuple, durant les dix années de terreur du nazisme, la voix du Souverain Pontife s’est élevée en faveur des victimes ! Nous pleurons la perte d’un grand serviteur de la paix.»(Site «e-Deo»)
Le « silence » prétendu, de Pie XII pendant la dernière guerre.
Il s’agit d’une affirmation scandaleuse, et sans aucun fondement, qu’il faut absolument dénoncer !
Rappelons, par exemple, le fameux message de Noël 1942 (à Radio Vatican), dans lequel Pie XII, avec une voix brisée par l’émotion, déplorait « la situation de centaines de milliers de personnes qui, sans aucune culpabilité de leur part, mais seulement pour des raisons de nationalité ou de race sont destinées à la mort ou à un progressif dépérissement » (AAA, XXXV, 1943, p.23) Que pouvait-il dire de plus ? Comment peut-on affirmer aujourd’hui que Pie XII est resté silencieux ?... Car il se sentait d’autant plus tenu à une obligation de réserve que, le 26 juillet 1942, les évêques hollandais s’étaient livrés, eux, à une inconsciente diatribe contre le nazisme. Or, cette malencontreuse condamnation eut des conséquences dramatiques ! Elle provoqua des dizaines de milliers de déportations… au lieu de sauver des vies !
Il est facile, près de soixante dix ans plus tard, de juger avec autant de mauvaise foi, une stratégie qui ne pouvait guère s’envisager différemment ! En effet, dés lors, c’est dans le secret, et presque dans le silence, que Pie XII se sentit obligé de réagir, à la lumière d’une telle situation concrète ! Il avait compris que c’était seulement de cette façon qu’il allait pouvoir sauver le plus possible de Juifs !
D’ailleurs, c’est bien avant la guerre de 1939 que Pie XII, alors nonce apostolique en Allemagne dénonçait le nationalsocialisme, qu’il qualifiait de « monstrueux » ! A tel point que le journal des S.S « Das schwarze Korps » écrivait que le cardinal Eugénio Pacelli (futur Pie XII) s’était rallié « à la cause de l’internationale Juive et Franc-maçonne ». Hitler, lui-même, estimait que le Vatican était « le pire foyer de résistance à ses plans » ! Sont-ils nombreux les hommes politiques de l’époque à avoir reçu un tel compliment ?
Enfin, citons parmi les nombreux témoignages favorables à Pie XII, dans cette débauche de calomnies, cette dernière et inattendue déclaration de Serge Klarsfeld (« Site : Le Point.com » - 24 décembre) : « On parle beaucoup de Pie XII, pourquoi ne regarde-t’on pas aussi le général de Gaulle ? Lors de l’été 1942, après la rafle du Vel d’hiv, le général de Gaulle n’a pas élevé la voix ! Par la suite, de nombreuses rafles ont suivi, menées uniquement par des uniformes français et organisées par l’administration préfectorale ! Le général de Gaulle n’a pas élevé la voix pour avertir, par exemple : « Fonctionnaires, si vous arrêtez les juifs, vous serez traduits en justice ! » (…) Pie XII a joué un rôle déterminant (c’est moi qui souligne) contre Hitler, mais aussi dans la lutte contre le communisme en Europe de l’Est. (…) Le rôle de Pie XII a été aussi diplomatique et idéologique : il a été le rédacteur de l’encyclique de 1937 condamnant le nazisme et publiée par son prédécesseur. N’occultons pas que Pie XII a eu des gestes discrets et efficaces pour aider les juifs. Citons, par exemple, ce qui s’est passé à Rome. Un millier de juifs ont été arrêtés lors d’une rafle surprise. Pie XII n’a pas protesté à voix haute, mais il a demandé aux établissements religieux d’ouvrir leurs portes. Résultat des milliers de juifs ont pu être sauvés, alors que si Pie XII avait élevé la voix, quelles auraient été les conséquences ? (…) Quelques-uns, comme moi, essaient de regarder quels étaient la réalité historique et le contexte de l’époque. En revanche, d’autres ne pensent pas une seconde aux millions de catholiques tués, mais en priorité aux rabbins et aux juifs massacrés pendant la shoah. (Rien qu’en Pologne, Serge Klarsfeld estime que 2 millions de catholiques on été tués). Voila ce qu’il faut faire savoir !
Ça aurait pu être un beau « conte » de Noël !
Relisant l’ouvrage que Mgr Tissier de Mallerais a écrit sur Mgr Lefebvre, je suis tombé sur ce récit (page 479).
Le 12 juillet 1972 le cardinal Ottaviani ayant reçu le fondateur d’Ecône l’avait encouragé « à fonder à Rome même un centre d’action de son activité ». Mais comment trouver, à Rome, une maison pour la Fraternité ? Et comment la payer ? Voici la suite :
« Le 3 mai 1973, le prélat se met en chasse, conduit par son ami Rémy Borgeat. Après le passage du Grand Saint-Bernard, le jeune chauffeur valaisan propose le pari suivant :
« Monseigneur, vous êtes en souci, vous allez chercher une maison. Je vous propose un challenge : passons à San Damiano, puisque vous n’y croyez pas. (C’était vrai à cette époque – ndlr). Vous allez demander à Notre-Dame des Roses de vous trouver quelque chose. Si ça marche, ça marche, si ça ne marche pas, tant pis, mais si vous êtes exaucé, alors … »
« Et cela marcha : l’archevêque pria une bonne demi-heure à San Damiano, à genoux sur les cailloux auprès du poirier de la sainte Vierge et, arrivé à Rome, visita cinq maisons. Pour finir, l’avant-dernier jour, il accepta de visiter encore une propriété sise à Albano, près de Castel Gandolfo, la résidence estivale du pape.
« Quand Rémy Borgeat vit la grille, le parc, la maison, il interpella, à sa manière valaisanne, le prélat :
« Monseigneur, vous manquez de confiance. Signez le chèque et saint Joseph mettra le montant dessus ! »
« Or, le lendemain, le téléphone sonne au bureau de Monseigneur, Villa Lituania. Un riche bienfaiteur lui donne rendez-vous d’une façon inexplicable et là, lui propose la somme juste nécessaire à l’achat !
« Aussi, sur le retour, vers Piacenza, Mgr Lefebvre dit au chauffeur :
« Aussi, sur le retour, vers Piacenza, Mgr Lefebvre dit au chauffeur :
« Sortez ici de l’autoroute. On va dire merci à Notre Dame des Roses ! » (Piacenza se trouve tout à côté de San Damiano)
Ce n’était pas Noël !... Mais la Très Sainte Vierge voulut sans doute délivrer un message, ce jour-là, à cet endroit comme elle l’a fait si souvent depuis, pour l’édification de ses dévots !