SOURCE - Claude Timmerman - L'après Libre Journal - 10 janvier 2010
Chacun peut prendre connaissance de l’excellente recension de "l’affaire Michel" dans l’article des "Manants du Roi" (ainsi que celui de l’association Paix Liturgique - NDLR)...
J’ai pu (enfin !) contacter l’abbé Michel (que je connais depuis bientôt vingt cinq ans) pour faire le point ce matin... Et la situation apparaît bien bloquée...
Rappelons d’abord que l’offensive du progressisme dans le diocèse d’Evreux date... de la Révolution !
Déjà ! On vit à l’époque surgir en la cathédrale d’Evreux un "évêque jureur", un fou furieux appelant les prêtres au mariage, à se défroquer, etc. C’était un certain Thomas Lindet, né à Bernay en 1743 et mort en 1843. Il était le frère aîné du conventionnel Robert Lindet.
Curé de la paroisse Sainte-Croix de Bernay, il avait été désigné comme représentant du clergé de Bernay aux Etats Généraux de 1789. En février 1791, il fut élu évêque constitutionnel de l’Eure, puis député à la Convention. Tout comme son frère Robert, il vota la mort du roi sans sursis. Il déposa ses lettres de prêtrise en 1793, (en clair, il se défroqua) devint membre du Conseil des anciens (1795-1798), avant d’abandonner toute activité publique après le coup d’Etat du 18 brumaire.
Plus près de nous, on évoquera le scandaleux et lamentable cas Gaillot dont les outrances ont amené le Vatican à donner une suite positive aux multiples protestations des diocésains qui obtinrent enfin son éviction et son affectation in partibus à Parthenia où il persévère dans l’exercice de ses médiocres talents d’agitateur médiatique...
Mais Jacques Gaillot avait un avantage : comme il ne s’occupait pas plus du diocèse d’Evreux que de celui de Parthenia aujourd’hui d’ailleurs, chacun faisait un peu ce qu’il voulait...
Il y avait un jeune vicaire à la cathédrale d’Evreux qui se nommait Francis Michel...
Comme il ne manifestait pas un enthousiasme progressiste délirant, il fut aussitôt envoyé à Thiberville : il ne pouvait guère être déplacé plus loin, car c’est à la limite du Calvados...
Il devint, seul prêtre sur place, de facto doyen de la douzaine de paroisses alentour dépendant de ce doyenné. J’habitais alors à 7 km de là...
Récemment installé, comme l’abbé Michel, en 1986, je le vis débarquer un jour, en soutane, flanqué d’un jeune abbé tout aussi ensoutané, à qui il déclara en montrant le drapeau fleurdelysé qui flottait à l’entrée de ma propriété : « Vous voyez, il y a des gens même ici qui témoignent de la monarchie »...
De ce jour là, date notre amitié...
La vie paroissiale se limitait au moment de son arrivée à une vingtaine de paroissiens de Thiberville qui se "réunissaient" pour leur "célébration" autour de leur curé dans la sacristie « parce que l’hiver, elle était chauffée » (sic !)
L’église restait vide, quasiment fermée la plupart du temps...
L’abbé Michel fit le tour des mairies et convainquit toutes les municipalités : il obtint partout la promesse de la restauration et de la réouverture des églises contre l’assurance qu’une messe au moins y serait célébrée chaque quinzaine...
Et les maires acceptèrent tous... Et les églises furent rapidement restaurées parfois au prix de gros efforts financiers pour ces petites municipalités... Ainsi, les villages retrouvèrent leur visage et leur rythme paroissial...
Et l’abbé Michel commença son écrasant apostolat par un long ministère d’itinérance, sillonnant inlassablement son doyenné pour redonner vie à ces églises, "ses" églises, jusque là délaissées et désertées depuis au moins vingt ans... Et il y parvint partout... Avec quel succès !
Il parvint aussi, porté par sa ferveur apostolique, à évincer, avec l’accord de ses paroissiens, certaines « innovations liturgiques fécondes » de son prédécesseur... Non sans quelques anicroches... avec les religieuses résidentes à Thiberville, progressistes enragées, furieuses de voir disparaître les autels "de face" et surtout, ce qui déclencha une guerre totale : voir le remontage en l’église Saint-Thaurin de Thiberville de la table de communion !!!
Quel sacrilège en effet que de voir des fidèles à genoux recevant la communion sur la langue !
Mais atteintes par la limite d’âge, ces pasionarias post-conciliaires finirent par quitter la commune pour partir en retraite...
Et tout en observant une liturgie en français, l’abbé Michel se cantonna dans la stricte observance des prescriptions conciliaires qui n’ont jamais fait renier le canon traditionnel qu’il a toujours utilisé, comme les cantiques latins, les chants de la liturgie classique, etc. Il restaura les statues, les ornements, et les églises se remplirent...
Il remit à l’ordre du jour la célébration des fêtes locales, remit à l’honneur les charitons et renoua avec la tradition des processions en campagne... Il installa même une grande crèche extérieure qui connaît un vif succès... Les enfants affluèrent au catéchisme, les fiancés à la préparation du mariage...
Et plusieurs jeunes entrèrent au séminaire...
Il y avait alors à coté de Broglie à 30 km de là, en la paroisse du Chamblac, (village du château de Lavarande) un vieux curé haut en couleur, ancien pasteur anglican écossais converti, du nom de Montgommery, qui après des débuts plus que progressistes, face aux débordements que cela engendrait, avait fait un retour spectaculaire à la stricte orthodoxie de la tradition tridentine...
C’est un peu le cheminement mental d’un certain cardinal Ratzinger qui le conduisit à publier finalement Dominus Jesus en juin 2000...
Gaillot râlait ferme mais n’osait pas trop se frotter à cet ex-anglican charismatique qui drainait une communauté paroissiale aussi importante que disparate à 30 km à la ronde...
En outre, l’Eglise ayant toujours eu une véritable fascination pour le retour des brebis égarées anglicanes, l’abbé Montgommery avait pratiquement les coudées franches...
L’extrême ouest du diocèse devenait ainsi un bastion du retour à la tradition catholique en Normandie...
Pour couronner le tout (et c’est bien le cas de le dire !) comme l’abbé Montgommery, l’abbé Michel ne faisait pas mystère de ses sympathies royalistes et multipliait les messes commémoratives pour les victimes de la révolution, Louis XVI, Marie Antoinette, les Chouans, etc.
D’où la fureur du clergé progressiste, jaloux de ce succès pastoral, surtout le curé de Bernay, qui attendait son heure. L’éviction de Gaillot au profit de David allait paradoxalement le servir...
La providence fait-elle toujours bien les choses ? On peut parfois se le demander...
L’abbé Montgommery allait disparaître, victime d’un accident de voiture, lors d’un déplacement dominical pour célébrer une messe à Alençon...
La cure du Chamblac fut occupée alors un temps par des membres de la Fraternité Saint-Pie X qui assura les services religieux de la paroisse... jusqu’à ce que Mgr David fasse fermer l’église !
Ainsi se trouva dispersée, non sans résistance, la communauté traditionaliste du Chamblac...
L’abbé Michel "offrit" alors d’accueillir cette communauté dans l’une de ses églises, celle du petit village du Planquey à 2 km de Thiberville... Puis celle de Drucourt...
Par ailleurs l’abbé Michel prit l’habitude de célébrer à Thiberville une messe dominicale de Saint-Pie V à dix-sept heures...
C’est, en fait, la simple application du Motu Proprio alors déjà énoncé sans succès par Jean-Paul II...
Mgr David n’osa pas s’attaquer de front à Thiberville...
C’était un secteur "trop riche" qui rapportait beaucoup au diocèse... Des paroissiens très rentables et finalement pas tellement gênants...
Mais David s’en fut à la retraite... Et fut installé à Evreux Mgr Nourrichard, l’ancien vicaire général de Rouen, nommé en 1989, mais dont le nouvel archevêque Mgr Jean-Charles Descube, installé en 2004, souhaitait se débarrasser au plutôt compte tenu du caractère plus qu’encombrant de ce progressiste aussi sectaire qu’agressif...
Et dans l’Eglise, pour se débarrasser de quelqu’un d’encombrant, la meilleure méthode a toujours été la promotion ! Le cas Nourrichard confirme la règle...
De mauvaises langues racontent même que lors de son sacre à Evreux - pardon, lors de son « ordination épiscopale » - Nourrichard battit un record : celui de la plus faible assistance à une telle cérémonie...
Coadjuteur de David, Nourrichard s’est trouvé un allié naturel en la personne du très progressiste Jean Vivien curé de Bernay (Notre Dame de Charentonne) jaloux et furieux depuis des lustres du charisme et des positions royalistes du doyen de Thiberville...
Pour Nourrichard, digne héritier de Gaillot, au moment où le pape Benoît XVI tente par tous les moyens d’arrêter la division des catholiques engendrée par le Concile, en favorisant un retour à une liturgie plus classique et en étendant le Motu Proprio, il n’est pas question de voir le chancre thibervillais faire tâche d’huile et servir d’exemple !
Vivien s’est donc retrouvé, par la nouvelle grâce épiscopale, "nommé" le 3 janvier curé du « groupement paroissial, dissout, de Thiberville rattaché à la paroisse Notre dame de Charentonne de Bernay »... Belle revanche de la haine !
Chassé sous les huées par les paroissiens de Saint Taurin de Thiberville lors de la messe de 9 heures où il était venu l’annoncer, avant d’y "présider" la messe - ce qu’il ne put faire - l’évêque Nourrichard et son chancelier Decraene ne purent pas pénétrer en l’église du village voisin de Bournainville-Faverolles : l’assistance débordant sur les extérieurs y a fait bloc lors de la messe de 11 heures, célébrée comme prévue... par l’abbé Michel... Et l’évêque s’en fut...
Mais l’affaire ne s’arrête pas là : les maires des communes concernées assurent l’abbé Michel d’un soutien réellement sans faille... Le maire de Thiberville, le docteur Paris, a même confirmé à l’abbé Michel qu’il maintenait le presbytère à sa disposition comme logement : comme quoi il y a des jours où la séparation de l’Eglise et de l’Etat a du bon !
Car la question n’est pas celle d’un départ pastoral de l’abbé Michel, tout le monde a bien compris qu’il n’y a aucune raison à ce départ : ce n’est qu’une question d’éviction idéologique...
Quand on voit le travail d’évangélisation et la ferveur dans la pratique religieuse qu’a obtenu l’abbé Michel, on aurait pu supposer qu’il soit appelé à d’autres fonctions en vue d’arriver ailleurs au même genre de résultat dans le reste du diocèse... Là, sans doute, les ouailles de l’abbé Michel auraient fait contre mauvaise fortune bon coeur... Mais de cela, il n’est absolument pas question, bien au contraire !
Nourrichard est un progressiste fanatique sectaire et haineux, dans la droite ligne d’un Gaillot : il n’entend à aucun prix temporiser... Il s’appuie d’abord sur les conseils diocésains de laïcs... Sauf lorsque lesdits laïcs, comme à Thiberville, ne sont pas de son avis... Il n’y a guère que "La Vie" qui se revendiquait autrefois "catholique" pour oser titrer que « Nourrichard a le soutien sans faille du diocèse » (sic !)
En effet, à ce stade, on ne parle plus de faille : c’est un chevauchement tectonique !
Nourrichard, s’il exige l’obéissance de chacun, n’entend pas non plus obéir aux dispositions du Vatican : pas question pour lui de céder aux injonctions de Benoît XVI sur l’application du Motu Proprio...
Mais cela pourrait s’avérer gênant pour lui, car aujourd’hui il espère rien moins qu’en le secours... du Nonce Apostolique pour dénouer la crise en ayant bien entendu gain de cause !
Il y a fort à parier que la nonciature est déjà submergée de lettres de plaintes des paroissiens du cru...
Une situation qui n’est pas nouvelle pour elle qui est rompue aux dénonciations des excès et des déviances de ce diocèse d’Evreux... Nourrichard, en digne successeur de Gaillot, va donc s’inscrire dans la tradition ébroïcienne des épiscopes scandaleux... Ce pourrait-il que cela le conduise à la même destinée ?
On ne peut que l’espérer : une rapide consultation de la liste alphabétique des évêchés in partibus montre qu’après Parthenia, vient Patras (mais c’est un archevêché, là, ce serait trop...) puis vient Petra in Palestina.
Alors verrons-nous un Mg Nourrichard nouvel évêque in partibus de Petra ???
Ce serait sans nul doute une bonne solution d’avenir... au moins pour ses ouailles actuelles...
Pour le diocèse d’Evreux, la Providence saura bien trouver un prêtre digne, saint et talentueux pour y être sacré et en occuper la cathèdre...
Chacun peut prendre connaissance de l’excellente recension de "l’affaire Michel" dans l’article des "Manants du Roi" (ainsi que celui de l’association Paix Liturgique - NDLR)...
J’ai pu (enfin !) contacter l’abbé Michel (que je connais depuis bientôt vingt cinq ans) pour faire le point ce matin... Et la situation apparaît bien bloquée...
Rappelons d’abord que l’offensive du progressisme dans le diocèse d’Evreux date... de la Révolution !
Déjà ! On vit à l’époque surgir en la cathédrale d’Evreux un "évêque jureur", un fou furieux appelant les prêtres au mariage, à se défroquer, etc. C’était un certain Thomas Lindet, né à Bernay en 1743 et mort en 1843. Il était le frère aîné du conventionnel Robert Lindet.
Curé de la paroisse Sainte-Croix de Bernay, il avait été désigné comme représentant du clergé de Bernay aux Etats Généraux de 1789. En février 1791, il fut élu évêque constitutionnel de l’Eure, puis député à la Convention. Tout comme son frère Robert, il vota la mort du roi sans sursis. Il déposa ses lettres de prêtrise en 1793, (en clair, il se défroqua) devint membre du Conseil des anciens (1795-1798), avant d’abandonner toute activité publique après le coup d’Etat du 18 brumaire.
Plus près de nous, on évoquera le scandaleux et lamentable cas Gaillot dont les outrances ont amené le Vatican à donner une suite positive aux multiples protestations des diocésains qui obtinrent enfin son éviction et son affectation in partibus à Parthenia où il persévère dans l’exercice de ses médiocres talents d’agitateur médiatique...
Mais Jacques Gaillot avait un avantage : comme il ne s’occupait pas plus du diocèse d’Evreux que de celui de Parthenia aujourd’hui d’ailleurs, chacun faisait un peu ce qu’il voulait...
Il y avait un jeune vicaire à la cathédrale d’Evreux qui se nommait Francis Michel...
Comme il ne manifestait pas un enthousiasme progressiste délirant, il fut aussitôt envoyé à Thiberville : il ne pouvait guère être déplacé plus loin, car c’est à la limite du Calvados...
Il devint, seul prêtre sur place, de facto doyen de la douzaine de paroisses alentour dépendant de ce doyenné. J’habitais alors à 7 km de là...
Récemment installé, comme l’abbé Michel, en 1986, je le vis débarquer un jour, en soutane, flanqué d’un jeune abbé tout aussi ensoutané, à qui il déclara en montrant le drapeau fleurdelysé qui flottait à l’entrée de ma propriété : « Vous voyez, il y a des gens même ici qui témoignent de la monarchie »...
De ce jour là, date notre amitié...
La vie paroissiale se limitait au moment de son arrivée à une vingtaine de paroissiens de Thiberville qui se "réunissaient" pour leur "célébration" autour de leur curé dans la sacristie « parce que l’hiver, elle était chauffée » (sic !)
L’église restait vide, quasiment fermée la plupart du temps...
L’abbé Michel fit le tour des mairies et convainquit toutes les municipalités : il obtint partout la promesse de la restauration et de la réouverture des églises contre l’assurance qu’une messe au moins y serait célébrée chaque quinzaine...
Et les maires acceptèrent tous... Et les églises furent rapidement restaurées parfois au prix de gros efforts financiers pour ces petites municipalités... Ainsi, les villages retrouvèrent leur visage et leur rythme paroissial...
Et l’abbé Michel commença son écrasant apostolat par un long ministère d’itinérance, sillonnant inlassablement son doyenné pour redonner vie à ces églises, "ses" églises, jusque là délaissées et désertées depuis au moins vingt ans... Et il y parvint partout... Avec quel succès !
Il parvint aussi, porté par sa ferveur apostolique, à évincer, avec l’accord de ses paroissiens, certaines « innovations liturgiques fécondes » de son prédécesseur... Non sans quelques anicroches... avec les religieuses résidentes à Thiberville, progressistes enragées, furieuses de voir disparaître les autels "de face" et surtout, ce qui déclencha une guerre totale : voir le remontage en l’église Saint-Thaurin de Thiberville de la table de communion !!!
Quel sacrilège en effet que de voir des fidèles à genoux recevant la communion sur la langue !
Mais atteintes par la limite d’âge, ces pasionarias post-conciliaires finirent par quitter la commune pour partir en retraite...
Et tout en observant une liturgie en français, l’abbé Michel se cantonna dans la stricte observance des prescriptions conciliaires qui n’ont jamais fait renier le canon traditionnel qu’il a toujours utilisé, comme les cantiques latins, les chants de la liturgie classique, etc. Il restaura les statues, les ornements, et les églises se remplirent...
Il remit à l’ordre du jour la célébration des fêtes locales, remit à l’honneur les charitons et renoua avec la tradition des processions en campagne... Il installa même une grande crèche extérieure qui connaît un vif succès... Les enfants affluèrent au catéchisme, les fiancés à la préparation du mariage...
Et plusieurs jeunes entrèrent au séminaire...
Il y avait alors à coté de Broglie à 30 km de là, en la paroisse du Chamblac, (village du château de Lavarande) un vieux curé haut en couleur, ancien pasteur anglican écossais converti, du nom de Montgommery, qui après des débuts plus que progressistes, face aux débordements que cela engendrait, avait fait un retour spectaculaire à la stricte orthodoxie de la tradition tridentine...
C’est un peu le cheminement mental d’un certain cardinal Ratzinger qui le conduisit à publier finalement Dominus Jesus en juin 2000...
Gaillot râlait ferme mais n’osait pas trop se frotter à cet ex-anglican charismatique qui drainait une communauté paroissiale aussi importante que disparate à 30 km à la ronde...
En outre, l’Eglise ayant toujours eu une véritable fascination pour le retour des brebis égarées anglicanes, l’abbé Montgommery avait pratiquement les coudées franches...
L’extrême ouest du diocèse devenait ainsi un bastion du retour à la tradition catholique en Normandie...
Pour couronner le tout (et c’est bien le cas de le dire !) comme l’abbé Montgommery, l’abbé Michel ne faisait pas mystère de ses sympathies royalistes et multipliait les messes commémoratives pour les victimes de la révolution, Louis XVI, Marie Antoinette, les Chouans, etc.
D’où la fureur du clergé progressiste, jaloux de ce succès pastoral, surtout le curé de Bernay, qui attendait son heure. L’éviction de Gaillot au profit de David allait paradoxalement le servir...
La providence fait-elle toujours bien les choses ? On peut parfois se le demander...
L’abbé Montgommery allait disparaître, victime d’un accident de voiture, lors d’un déplacement dominical pour célébrer une messe à Alençon...
La cure du Chamblac fut occupée alors un temps par des membres de la Fraternité Saint-Pie X qui assura les services religieux de la paroisse... jusqu’à ce que Mgr David fasse fermer l’église !
Ainsi se trouva dispersée, non sans résistance, la communauté traditionaliste du Chamblac...
L’abbé Michel "offrit" alors d’accueillir cette communauté dans l’une de ses églises, celle du petit village du Planquey à 2 km de Thiberville... Puis celle de Drucourt...
Par ailleurs l’abbé Michel prit l’habitude de célébrer à Thiberville une messe dominicale de Saint-Pie V à dix-sept heures...
C’est, en fait, la simple application du Motu Proprio alors déjà énoncé sans succès par Jean-Paul II...
Mgr David n’osa pas s’attaquer de front à Thiberville...
C’était un secteur "trop riche" qui rapportait beaucoup au diocèse... Des paroissiens très rentables et finalement pas tellement gênants...
Mais David s’en fut à la retraite... Et fut installé à Evreux Mgr Nourrichard, l’ancien vicaire général de Rouen, nommé en 1989, mais dont le nouvel archevêque Mgr Jean-Charles Descube, installé en 2004, souhaitait se débarrasser au plutôt compte tenu du caractère plus qu’encombrant de ce progressiste aussi sectaire qu’agressif...
Et dans l’Eglise, pour se débarrasser de quelqu’un d’encombrant, la meilleure méthode a toujours été la promotion ! Le cas Nourrichard confirme la règle...
De mauvaises langues racontent même que lors de son sacre à Evreux - pardon, lors de son « ordination épiscopale » - Nourrichard battit un record : celui de la plus faible assistance à une telle cérémonie...
Coadjuteur de David, Nourrichard s’est trouvé un allié naturel en la personne du très progressiste Jean Vivien curé de Bernay (Notre Dame de Charentonne) jaloux et furieux depuis des lustres du charisme et des positions royalistes du doyen de Thiberville...
Pour Nourrichard, digne héritier de Gaillot, au moment où le pape Benoît XVI tente par tous les moyens d’arrêter la division des catholiques engendrée par le Concile, en favorisant un retour à une liturgie plus classique et en étendant le Motu Proprio, il n’est pas question de voir le chancre thibervillais faire tâche d’huile et servir d’exemple !
Vivien s’est donc retrouvé, par la nouvelle grâce épiscopale, "nommé" le 3 janvier curé du « groupement paroissial, dissout, de Thiberville rattaché à la paroisse Notre dame de Charentonne de Bernay »... Belle revanche de la haine !
Chassé sous les huées par les paroissiens de Saint Taurin de Thiberville lors de la messe de 9 heures où il était venu l’annoncer, avant d’y "présider" la messe - ce qu’il ne put faire - l’évêque Nourrichard et son chancelier Decraene ne purent pas pénétrer en l’église du village voisin de Bournainville-Faverolles : l’assistance débordant sur les extérieurs y a fait bloc lors de la messe de 11 heures, célébrée comme prévue... par l’abbé Michel... Et l’évêque s’en fut...
Mais l’affaire ne s’arrête pas là : les maires des communes concernées assurent l’abbé Michel d’un soutien réellement sans faille... Le maire de Thiberville, le docteur Paris, a même confirmé à l’abbé Michel qu’il maintenait le presbytère à sa disposition comme logement : comme quoi il y a des jours où la séparation de l’Eglise et de l’Etat a du bon !
Car la question n’est pas celle d’un départ pastoral de l’abbé Michel, tout le monde a bien compris qu’il n’y a aucune raison à ce départ : ce n’est qu’une question d’éviction idéologique...
Quand on voit le travail d’évangélisation et la ferveur dans la pratique religieuse qu’a obtenu l’abbé Michel, on aurait pu supposer qu’il soit appelé à d’autres fonctions en vue d’arriver ailleurs au même genre de résultat dans le reste du diocèse... Là, sans doute, les ouailles de l’abbé Michel auraient fait contre mauvaise fortune bon coeur... Mais de cela, il n’est absolument pas question, bien au contraire !
Nourrichard est un progressiste fanatique sectaire et haineux, dans la droite ligne d’un Gaillot : il n’entend à aucun prix temporiser... Il s’appuie d’abord sur les conseils diocésains de laïcs... Sauf lorsque lesdits laïcs, comme à Thiberville, ne sont pas de son avis... Il n’y a guère que "La Vie" qui se revendiquait autrefois "catholique" pour oser titrer que « Nourrichard a le soutien sans faille du diocèse » (sic !)
En effet, à ce stade, on ne parle plus de faille : c’est un chevauchement tectonique !
Nourrichard, s’il exige l’obéissance de chacun, n’entend pas non plus obéir aux dispositions du Vatican : pas question pour lui de céder aux injonctions de Benoît XVI sur l’application du Motu Proprio...
Mais cela pourrait s’avérer gênant pour lui, car aujourd’hui il espère rien moins qu’en le secours... du Nonce Apostolique pour dénouer la crise en ayant bien entendu gain de cause !
Il y a fort à parier que la nonciature est déjà submergée de lettres de plaintes des paroissiens du cru...
Une situation qui n’est pas nouvelle pour elle qui est rompue aux dénonciations des excès et des déviances de ce diocèse d’Evreux... Nourrichard, en digne successeur de Gaillot, va donc s’inscrire dans la tradition ébroïcienne des épiscopes scandaleux... Ce pourrait-il que cela le conduise à la même destinée ?
On ne peut que l’espérer : une rapide consultation de la liste alphabétique des évêchés in partibus montre qu’après Parthenia, vient Patras (mais c’est un archevêché, là, ce serait trop...) puis vient Petra in Palestina.
Alors verrons-nous un Mg Nourrichard nouvel évêque in partibus de Petra ???
Ce serait sans nul doute une bonne solution d’avenir... au moins pour ses ouailles actuelles...
Pour le diocèse d’Evreux, la Providence saura bien trouver un prêtre digne, saint et talentueux pour y être sacré et en occuper la cathèdre...