Parmi les pays assez touchés par le traditionalisme et l’intégrisme, il ne faut pas négliger de citer les Philippines. Le site « catholic.over-blog » nous fait ainsi connaître un jeune prêtre du nom de Joven Soliman. Qui ne nous dissimule pas ses convictions sédévacantistes. Cela veut dire qu’il considère le siège de Pierre comme inoccupé : le Magistère du « prétendu Benoît XVI » étant injustifié et donc invalide selon les tenants de cette « thèse »(1).
L’abbé Soliman a fait ses études à Ecône avant d’être ordonné en 1998 par Mgr Bernard Fellay. Il a exercé des responsabilités importantes au sein de la fraternité Saint Pie X avant de quitter cette dernière en 2008. En désaccord avec les dirigeants de cette société lefebvristes dont il conteste l’esprit de compromis avec Rome. Selon lui « Benoît XVI est un antipape et un précurseur de l’Antéchrist ».
D’abord convaincu que malgré la crise doctrinale le Pape était néanmoins validement élu. Tout en sympathisant avec « ceux qui défendaient la position sédévacantiste parce que je savais que c’étaient des catholiques qui luttaient contre les erreurs de la religion du Novus Ordo ». Se durcissant, il est parvenu à la « conclusion inévitable que Ratzinger ne peut pas être un Pape légitime mais un antipape ». Il a donc commencé à « omettre le nom de Benoît XVI au canon de la messe à partir du 25 juillet 2009 ». Qui plus est il arrêté alors de célébrer la messe non plus selon les rubriques de Jean XXIII pour adopter celles de ... Saint Pie X.
Sur le fond, l’abbé Joven Soliman pose une question de fond, celle de l’incohérence des intégristes qui mettent en cause les décisions magistérielles de Papes pourtant reconnus validement élus et donc jouissant de l’autorité souveraine et de l’infaillibilité. Il en tire la conclusion d’une impossibilité que le Pape soit légitiment élu, dans le mesure où la dérive doctrinale lui semble patente. Il est intéressant de noter que c’est à partir d’un argument voisin que le cardinal Charles Journet, théologien suisse, thomiste de strict observance, aboutissait à une conclusion symétriquement opposé. Pour Journet en effet, il n’est pas possible de suivre Mgr Lefebvre qui reconnaît Paul VI comme le Pape validement élu lors même qu’il en conteste frontalement l’enseignement et méprise son magistère infaillible. Cherchez l’erreur !
L’abbé Soliman se meut dans un registre très apocalyptique : « Nous sommes à présent plongés dans la grande apostasie prédite dans l’Ecriture Sainte. On est aveugle si on prétend que nous ne sommes pas encore dans la grande apostasie. La destruction de la foi parmi les nations et les individus après le concile Vatican II est suffisante pour montrer que la grande apostasie est en cours, et que les antipapes postconciliaires sont ceux qui enseignent et mettent en œuvre la doctrine de l’Antéchrist. Il est triste que les catholiques traditionnels attachés à l’église conciliaire soient muets au sujet de Ratzinger qui promeut le nouvel ordre mondial. C’est en raison de la vacance du siège de Pierre qui est à présent usurpé par un antipape qui prépare la venue de l’Antéchrist. Dieu sait comment la question de la vacance sera résolue. Que ce soit par une intervention miraculeuse, un conclave ou un concile œcuménique, Dieu le sait. N’oublions pas que saint Pierre le premier pape n’a pas été élu par un conclave. Il a été directement nommé par Notre Seigneur Jésus-Christ. Donc, Dieu sait comment elle sera résolue, et quand. Ce que notre sens catholique nous indique en ce moment est que le siège de Pierre est occupé par un antipape, et qu’il doit être combattu et dénoncé par tous les catholiques attachés à la foi. »
Il faut bien reconnaître que d’une certaine manière cet étrange abbé philippin est soucieux de la cohérence logique de sa position. En tout cas beaucoup plus que ses ex-amis de la Fraternité Saint Pie X exaltant d’un côté l’autorité du Pape pour en mieux contester cependant les décisions les plus autorisées.
Note (1) : Le sédévacantisme (de l’expression latine sede vacante, « le trône de saint Pierre étant vacant », utilisée entre la mort d’un pape et l’élection de son successeur) est une position religieuse défendue par une minorité de catholiques du courant traditionaliste. Ils affirment que depuis 1958 (mort de Pie XII) ou 1963 (mort de Jean XXIII), le siège de Pierre est vacant et que les papes qui se sont succédés depuis ne sont que des usurpateurs.
L’abbé Soliman a fait ses études à Ecône avant d’être ordonné en 1998 par Mgr Bernard Fellay. Il a exercé des responsabilités importantes au sein de la fraternité Saint Pie X avant de quitter cette dernière en 2008. En désaccord avec les dirigeants de cette société lefebvristes dont il conteste l’esprit de compromis avec Rome. Selon lui « Benoît XVI est un antipape et un précurseur de l’Antéchrist ».
D’abord convaincu que malgré la crise doctrinale le Pape était néanmoins validement élu. Tout en sympathisant avec « ceux qui défendaient la position sédévacantiste parce que je savais que c’étaient des catholiques qui luttaient contre les erreurs de la religion du Novus Ordo ». Se durcissant, il est parvenu à la « conclusion inévitable que Ratzinger ne peut pas être un Pape légitime mais un antipape ». Il a donc commencé à « omettre le nom de Benoît XVI au canon de la messe à partir du 25 juillet 2009 ». Qui plus est il arrêté alors de célébrer la messe non plus selon les rubriques de Jean XXIII pour adopter celles de ... Saint Pie X.
Sur le fond, l’abbé Joven Soliman pose une question de fond, celle de l’incohérence des intégristes qui mettent en cause les décisions magistérielles de Papes pourtant reconnus validement élus et donc jouissant de l’autorité souveraine et de l’infaillibilité. Il en tire la conclusion d’une impossibilité que le Pape soit légitiment élu, dans le mesure où la dérive doctrinale lui semble patente. Il est intéressant de noter que c’est à partir d’un argument voisin que le cardinal Charles Journet, théologien suisse, thomiste de strict observance, aboutissait à une conclusion symétriquement opposé. Pour Journet en effet, il n’est pas possible de suivre Mgr Lefebvre qui reconnaît Paul VI comme le Pape validement élu lors même qu’il en conteste frontalement l’enseignement et méprise son magistère infaillible. Cherchez l’erreur !
L’abbé Soliman se meut dans un registre très apocalyptique : « Nous sommes à présent plongés dans la grande apostasie prédite dans l’Ecriture Sainte. On est aveugle si on prétend que nous ne sommes pas encore dans la grande apostasie. La destruction de la foi parmi les nations et les individus après le concile Vatican II est suffisante pour montrer que la grande apostasie est en cours, et que les antipapes postconciliaires sont ceux qui enseignent et mettent en œuvre la doctrine de l’Antéchrist. Il est triste que les catholiques traditionnels attachés à l’église conciliaire soient muets au sujet de Ratzinger qui promeut le nouvel ordre mondial. C’est en raison de la vacance du siège de Pierre qui est à présent usurpé par un antipape qui prépare la venue de l’Antéchrist. Dieu sait comment la question de la vacance sera résolue. Que ce soit par une intervention miraculeuse, un conclave ou un concile œcuménique, Dieu le sait. N’oublions pas que saint Pierre le premier pape n’a pas été élu par un conclave. Il a été directement nommé par Notre Seigneur Jésus-Christ. Donc, Dieu sait comment elle sera résolue, et quand. Ce que notre sens catholique nous indique en ce moment est que le siège de Pierre est occupé par un antipape, et qu’il doit être combattu et dénoncé par tous les catholiques attachés à la foi. »
Il faut bien reconnaître que d’une certaine manière cet étrange abbé philippin est soucieux de la cohérence logique de sa position. En tout cas beaucoup plus que ses ex-amis de la Fraternité Saint Pie X exaltant d’un côté l’autorité du Pape pour en mieux contester cependant les décisions les plus autorisées.
Note (1) : Le sédévacantisme (de l’expression latine sede vacante, « le trône de saint Pierre étant vacant », utilisée entre la mort d’un pape et l’élection de son successeur) est une position religieuse défendue par une minorité de catholiques du courant traditionaliste. Ils affirment que depuis 1958 (mort de Pie XII) ou 1963 (mort de Jean XXIII), le siège de Pierre est vacant et que les papes qui se sont succédés depuis ne sont que des usurpateurs.