9 avril 2010

[Benoît Tréhorel - Ouest France] Le rite tridentin de la messe réapparaît à Mouais - Châteaubriant

SOURCE - Benoît Tréhorel - Ouest France - 09 avril 2010

À compter de dimanche, une messe selon le rite traditionnel romain aura lieu tous les quinze jours à l'église de Mouais. La demande d'un noyau de personnes a été entendue par le diocèse de Nantes, et le père Vallet.

Une messe en plus

À Mouais, l'église paroissiale va reprendre du service liturgique avec davantage de fréquence. Une aubaine pour ses fervents paroissiens, victimes depuis plusieurs années d'une raréfaction des messes dominicales. Désormais, un office religieux y sera célébré une semaine sur deux. Un office pas tout à fait comme les autres. Ce nouveau rendez-vous émane de la détermination de quelques fidèles, pour la plupart originaires de la région de Châteaubriant. Des fidèles désireux de voir célébrer la messe sous sa forme « extraordinaire », comme c'était le cas jusqu'aux années 1960.

Lettre de Benoît XVI

« Les catholiques traditionalistes refont surface », diront certains. « C'est une preuve de réouverture de l'Église et d'unification des croyants », rectifieront d'autres. La réapparition sur le devant de la scène du rite tridentin se date : 7 juillet 2007.

Dans une lettre Motu proprio (littéralement, « de sa propre volonté »), le pape Benoît XVI redéfinit le cadre juridique de ce type de célébration. La messe traditionnelle est alors légitimée de nouveau. « La forme extraordinaire du rite romain n'a jamais été abrogée par l'Église, renseigne le père Hubert Vallet, curé de la zone pastorale de Châteaubriant. Elle a seulement été quelque peu délaissée dans les années 1970, suite à la promulgation d'un nouveau missel dans lequel apparaît la célébration sous une forme ordinaire. Celle couramment utilisée aujourd'hui dans nos églises. »

Demande insistante

La messe selon le rite tridentin, première du nom à Mouais, se déroulera dimanche, à 10 h 30. Sa tenue n'a pas été réglée à la hâte. Loin de là. « Nous avons formulé une demande il y a deux ans et demi auprès de l'ancien curé, le père Joseph Brégeon, indique Cédric, membre du petit groupe à l'initiative. Il ne nous a pas semblé très favorable à la question, et a donc préféré faire traîner les choses. Le père Vallet lui, nous a reçus fin décembre. Après la rencontre formelle, les discussions ont avancé assez rapidement. »

Des critères précis

Suite à la demande, le père Hubert Vallet consulte son confrère le père Arnaud de Guibert, son évêque Mgr Jean-Paul Jame, ainsi que quelques acteurs laïcs de la paroisse. « Leur volonté s'appuie sur un texte pontifical, il n'y a par conséquent aucun motif majeur de refus. Mais nous avons jugé bon de répondre à leur sollicitation par des conditions. » La messe doit avoir lieu sur la zone couverte par les quatre paroisses (Châteaubriant, Moisdon-la-Rivière, Derval, et Nozay). Elle est célébrée dans une église où se pratique déjà la forme ordinaire, et sur le même autel. Pour éviter les divisions au sein d'une paroisse, une petite commune est privilégiée. Une période d'essai, jusqu'à la fin du temps liturgique (14 novembre), est retenue. Enfin, c'est un prêtre du diocèse de Nantes qui officie. En l'occurrence, le père Miguel Ángel Jiménez Torres.

Rituel en latin

Un peu de différences sur le fond et beaucoup sur la forme distinguent les deux liturgies, ordinaire et extraordinaire. À commencer par un large usage de la langue latine pour la seconde. Des servants de messe vêtus de blanc et rouge, un encens plus présent, la génuflexion de rigueur. « L'harmonie et la coopération entre le prêtre et l'assemblée sont moins visibles dans le rite traditionnel, ajuste le père Vallet. Par contre, le sens du sacré y est plus palpable. »

Benoît TRÉHOREL.