SOURCE - Benjamin Seze - temoignagechretien.fr - 11 mai 2010
Mardi 11 mai, la députée de Bordeaux Michèle Delauney a envoyé une lettre à Benoît XVI. Elle lui confie ses doutes sur l'opportunité d'une dévolution exclusive de l'église Saint-Eloi aux traditionalistes de l'Institut du Bon Pasteur, à Bordeaux.
« Je ne pense pas qu'il soit opportun de confier une église en exclusivité à une communauté comme l'Institut du Bon Pasteur », explique Michèle Delaunay, députée de la 2ème circonscription de la Gironde. « Car cela favorise l'agrégation des extrémismes comme on a pu le constater.»
La député socialiste fait référence au reportage "A l'extrême droite du Père" diffusé le 27 avril dans l'émission "Les Infiltrés" sur France 2. Dans ce reportage, le journaliste met en lumière les liens existants entre les traditionalistes de l'Institut du Bon Pasteur, qui occupent, à Bordeaux, l'église Saint-Eloi, et le mouvement de jeunes Dies Irae (« jour de colère », en latin), proche de l'extrême droite. On y voit notamment des jeunes tenir face à la caméra cachée du journaliste des propos racistes et antisémites, emprunts d'une haine de la « démocratie moderne ».
Dans un courrier adressé le 7 mai à l'archevêché de Bordeaux, Michèle Delaunay interroge Mgr Ricard :
« J’ai pleinement conscience que les traditionalistes ont été réintégrés dans l’Eglise et que celle-ci veut leur tendre la main. Cependant, leur dévoluer une église et leur confier la totalité de la charge d’une paroisse ne favorise-t-il pas le fait que des groupuscules puissent se former dans la proximité de ce traditionalisme ?»
« Ne serait-il pas au contraire envisageable que des cultes sous le rite romain ancien puissent être célébrés à Saint-Eloi mais ceci, de manière non exclusive. Et qu’à l’occasion, ce même rite puisse être utilisé dans une célébration traditionaliste dans une autre paroisse, comme c’est d’ailleurs le cas aujourd’hui à l’église Saint-Bruno de Bordeaux ? »
Mardi 11 mai, la députée de Bordeaux a directement écrit au pape Benoît XVI pour lui faire part de ses préoccupations. Une lettre qu'elle a fait suivre à TC :
Mardi 11 mai, la députée de Bordeaux Michèle Delauney a envoyé une lettre à Benoît XVI. Elle lui confie ses doutes sur l'opportunité d'une dévolution exclusive de l'église Saint-Eloi aux traditionalistes de l'Institut du Bon Pasteur, à Bordeaux.
« Je ne pense pas qu'il soit opportun de confier une église en exclusivité à une communauté comme l'Institut du Bon Pasteur », explique Michèle Delaunay, députée de la 2ème circonscription de la Gironde. « Car cela favorise l'agrégation des extrémismes comme on a pu le constater.»
La député socialiste fait référence au reportage "A l'extrême droite du Père" diffusé le 27 avril dans l'émission "Les Infiltrés" sur France 2. Dans ce reportage, le journaliste met en lumière les liens existants entre les traditionalistes de l'Institut du Bon Pasteur, qui occupent, à Bordeaux, l'église Saint-Eloi, et le mouvement de jeunes Dies Irae (« jour de colère », en latin), proche de l'extrême droite. On y voit notamment des jeunes tenir face à la caméra cachée du journaliste des propos racistes et antisémites, emprunts d'une haine de la « démocratie moderne ».
Dans un courrier adressé le 7 mai à l'archevêché de Bordeaux, Michèle Delaunay interroge Mgr Ricard :
« J’ai pleinement conscience que les traditionalistes ont été réintégrés dans l’Eglise et que celle-ci veut leur tendre la main. Cependant, leur dévoluer une église et leur confier la totalité de la charge d’une paroisse ne favorise-t-il pas le fait que des groupuscules puissent se former dans la proximité de ce traditionalisme ?»
« Ne serait-il pas au contraire envisageable que des cultes sous le rite romain ancien puissent être célébrés à Saint-Eloi mais ceci, de manière non exclusive. Et qu’à l’occasion, ce même rite puisse être utilisé dans une célébration traditionaliste dans une autre paroisse, comme c’est d’ailleurs le cas aujourd’hui à l’église Saint-Bruno de Bordeaux ? »
Mardi 11 mai, la députée de Bordeaux a directement écrit au pape Benoît XVI pour lui faire part de ses préoccupations. Une lettre qu'elle a fait suivre à TC :
« Votre Sainteté,
Une récente émission de la télévision française a grandement ému les Français attachés aux principes républicains et soucieux de l’image de l’Eglise. Cette émission, sous le titre « A l’extrême droite du Père », a enquêté sur les milieux catholiques extrémistes de la ville de Bordeaux.
Députée de Bordeaux, c’est au nom de ses habitants que je représente, que je prends aujourd’hui la liberté de m’adresser à vous.
L'eglise Saint Eloi a été initialement dévolue, de manière illégale et contraire à la volonté de Monseigneur RICARD, à la communauté intégriste.
Nous comprenons votre volonté de mettre fin au schisme intégriste en levant l’excommunication des disciples de Monseigneur LEFEBVRE. Cette volonté de tendre la main, vous l'avez traduite en érigeant canoniquement l’Institut du Bon Pasteur, issu de la Fraternité Saint Pie X, en « Société de Vie Apostolique » et en l'installant à Bordeaux. Cette ouverture ne doit en aucun cas être à l’origine d’ambiguïtés, voire de dérives racistes et antisémites telles qu’exposées dans l’émission « les Infiltrés ».
L’Institut du Bon Pasteur relève du Saint Siège et est donc directement rattaché à l’Eglise romaine qui lui a dédié « l’usage exclusif de la liturgie grégorienne ». Dans un souci de vigilance et de réciprocité, vous avez défini une période « probatoire » initiale. Nous nous interrogeons sur les dangers de la dévolution exclusive d’une paroisse à cet Institut, au risque de voir se développer, dans sa proximité directe, des comportements et des propos tombant sous le coup de la loi française et contraires à l’enseignement de l'Eglise.
C’est cette préoccupation que je veux aujourd’hui porter à votre connaissance dans une période où les extrémismes se favorisent et s’entretiennent les uns les autres, et sont à l’origine de haine, d’exclusion et de violences.
Je vous remercie grandement de l’attention que vous voudrez bien porter à ce courrier. Veuillez agréer, votre Sainteté, mes très respectueuses salutations.
Michèle DELAUNAY. »