SOURCE - Max Barret - Le Courrier de Tychique - 5 septembre 2010
« Les Franciscains de l’Immaculée »
Ils connaissent un essor remarquable ! Le site « Summorum Pontificum » reprend un article de « Paix Liturgique » pour évoquer leur succès. Je cite :
« Les Franciscains de l’Immaculée forment un institut particulièrement intéressant De même que les carmélites ont depuis longtemps une branche qui s’est constituée pour refuser un aggiornamento dévastateur (les carmélites de la Mère Maravillas de Jésus), les franciscains ont désormais une branche qui s’oppose à la dérive sans fin de l’ordre de saint François : les Franciscains de l’Immaculée, fondés en 1970 par le P. Stefano Manelli (leur supérieur) et le P. Gabriele Pelletieri. Ils ont, bien entendu, beaucoup de vocations. Ils ont été reconnus de droit pontifical en 1998 et rassemblent dans le monde entier plus de 300 frères, dont une centaine de prêtres et comptent près de 400 religieuses, en Australie, aux Etats-Unis, au Bénin où ils disposent d’une chaîne de télévision, en Italie, aux Philippines, au Brésil, en France dans le diocèse de Toulon (P. Antoine Santoro). Ils suivent la règle franciscaine, en se distinguant par leur fidélité traditionnelle à cette règle, par leur consécration personnelle à l’Immaculée et désormais… par leur attachement à la forme extraordinaire du rite. Le P. Manelli a embrassé avec promptitude, et avec l’appui chaleureux de ses religieux, le Motu Proprio Summorum Pontificum, faisant toujours plus de la forme extraordinaire la forme privilégiée de sa communauté. La cinquantaine de séminaristes de cet institut est dorénavant formée à l’une et l’autre formes du rite, comme cela devrait l’être dans tous les séminaires. Ils célèbrent en outre toujours « vers le Seigneur ».
On comprend mieux !... Leur Supérieur a « embrassé avec promptitude, et avec l’appui chaleureux de ses religieux, le Motu Proprio Summorum Pontificum. ». Ce sont donc d’excellents conciliaires, qui privilégient tout de même la « forme extraordinaire » de la messe, c’est-à-dire la seule qui soit véritablement catholique… quand elle est célébrée par un prêtre validement ordonné (comment, par qui, dans quel rite les 100 prêtres revendiqués l’ont-ils été ?) Ce qui revient à dire qu’ils célèbrent tout de même la nouvelle messe, de temps à autre, la « messe adultère » ainsi que la qualifiait Mgr Lefebvre, et M. l’abbé Laffargue, lequel fut le Directeur de l’oeuvre des Retraites de la FSSP X et qui se disait « préférer mourir que d’accepter un rite équivoque qui corrompt la Foi et qui détruit l’Eglise »… avant d’oublier cette déclaration héroïque, de l’accepter et de le célébrer, lui aussi, face au peuple et communion dans la main !... Voilà où mène la cohabitation !
Or, on ne rappellera jamais assez cet adage « Lex orandi, lex credendi » attribué à St Célestin 1ier (Vème siècle) et repris depuis par de nombreux autres papes : Benoît XIV, Léon XIII, Pie XI et Pie XII ! « La loi de la prière détermine la loi de la croyance. » Altérer la « loi de la prière » c’est dénaturer la « loi de la croyance » ! C’est en modifiant la liturgie de la messe que de grands hérétiques comme Luther et Cranmer ont entraîné dans le protestantisme des populations entières… qui se croyaient encore catholiques ! Or, vous avez bien lu, dans le texte ci-dessus il n’est question que de liturgie : « attachement à la forme extraordinaire du rite », accueil chaleureux du Motu proprio ! Et puis, on s’interroge sur la « cinquantaine de séminaristes » qui vont être « formés à l’une et l’autre forme du rite » ! Même « tournées vers le Seigneur » ils célèbreront tantôt la bonne messe, tantôt celle qui fait perdre la Foi ! Et là est bien le redoutable danger ! Les fidèles traditionalistes, dans leur grande majorité ne se préoccupent que de la liturgie : belle cérémonie, dans une belle église, grandes orgues à l’appui et majestueuse ordonnance… Ils ne veulent rien de plus ! Ils ne se préoccupent ni de la doctrine qu’on leur enseigne, ni de la validité du prêtre qui célèbre ! Est-il prêtre ? Peu leur chaut ! En somme ils ne veulent que : « La Paix Liturgique » !
Mais alors : inquiétude légitime ?...
Selon la même source, citant le blog « missainlatino » : « L’abbé Emmanuel du Chalard, de la Fraternité Saint-Pie X, a annoncé qu’une rencontre entre le supérieur et fondateur des Franciscains de l’Immaculée, le Père Manneli, et Mgr Bernard Fellay, était prévue dans les prochains mois. Si elle a bien lieu, cette rencontre sera certainement le fruit du long travail de l’abbé du Chalard, lequel est soutenu à Paris par son ami l’abbé Lorans. C’est grâce à l’abbé du Chalard, notamment, que le livre sur le Concile de Mgr Ghérardini, édité par les Franciscains de l’Immaculée a été diffusé en France. Bien introduit à Rome, l’abbé du Chalard est particulièrement bien informé de la vie de l’Eglise et appartient à ceux qui, au sein de la Fraternité Saint-Pie X, estiment que le combat a changé de forme, et qu’il n’est plus le même que dans les années soixante-dix. Sans rien abandonner des positions de la Fraternité Saint-Pie X, ses rencontres avec de jeunes prêtres ou avec les Franciscains de l’Immaculée lui ont montré que des alliés objectifs existaient dans la place et qu’il fallait tisser des liens avec eux. Sa pensée est-elle exactement celle de la Fraternité Saint-Pie X ? Difficile à dire, d’autant que celle-ci est traversée de courants qui entendent parvenir aux mêmes buts par des chemins parfois opposés. Missainlatino estime que l’abbé du Chalard exprime l’avis actuel de la Fraternité St Pie X »
Est-il permis, toléré, de s’inquiéter de ces propos sans être taxé d’ennemi de la Fraternité ? Est-il permis d’essayer de comprendre l’évolution d’une situation qui semble s’écarter de l’enseignement de Mgr Lefebvre ? Si ces propos ont bien été tenus comment peut-on admettre que « le combat a changé de forme et qu’il n’est plus le même que dans les années soixantedix ? » Car c’est en 1988 que, la situation de l’Eglise s’étant aggravée, Mgr Lefebvre s’est résolu à procéder aux sacres. S’il avait « changé de forme », ce combat était devenu plus frontal, ce qui est bien loin d’être le cas aujourd’hui ! Et en novembre 2007, la conférence de Mgr Tissier de Mallerais, prononcée à Paris dans le cadre du Symposium sur l’encyclique « Pascendi » de St Pie X ne semblait guère présager une rencontre avec une Communauté embrassant avec promptitude et chaleur un « motu propio » reléguant au second plan la messe catholique, déclarée scandaleusement « extraordinaire » !
Que des « alliés objectifs existent dans la place et qu’il faille tisser des liens avec eux » est un objectif tout à fait souhaitable !
Bien que pauvre et misérable laïc, je l’approuve totalement. Mais l’entrisme est une stratégie délicate qui nécessite de la discrétion, du tact, une certaine concertation avec d’autres membres, capables d’infléchir la communauté ou l’organisation visée. Il n’est pas besoin à la Fraternité d’aller chercher un exemple ailleurs ! Elle en a été victime, hélas ! (cf. l’étude de M. Paul Chaussée : « L’abbé Grégoire Célier : un agent d’influence ») Car « la place » est déjà sous contrôle !... Nos ennemis veillent ! A Rome les « alliés objectifs » sont loin d’être les plus nombreux : Mgr Fellay, lui-même, avait révélé l’existence de plusieurs loges maçonniques au Vatican ! Il reste que, et c’est la raison de mon soutien à cette tactique, lorsqu’un mouvement, une organisation ou une communauté se sent trop faible, ou estime manquer d’influence pour atteindre son objectif, ce peut constituer un moyen d’y parvenir, surtout quand, ce qui est malheureusement le cas aujourd’hui, l’apathie de la masse des fidèles est telle que l’on ne peut absolument pas compter sur son engagement !
Mgr Fellay répond à Mgr Wiliamson.
Après la publication du message de Mgr Williamson dans mon « Courrier » n° 342 je demandais si ses trois confrères partageaient la même inquiétude. Mgr Fellay y a répondu le 24 août dans une interview publiée le 25 par Brian Mershon, journaliste au « Remnant ». C’est une nouvelle forme de dialogue, qui nous change de l’ordinaire, et que je salue ! Voici sa réponse :
« Le Supérieur Général de la FSSP X, Mgr Bernard Fellay, un des quatre évêques dont l’excommunication a été levée par le pape Benoît XVI en janvier 2009, nie aujourd’hui catégoriquement avoir connaissance d’un prétendu Motu Proprio spécialement prévu par le Saint Siège pour la FSSP X, tel que l’a dit récemment Mgr Richard Williamson. Ce soi-disant Motu Proprio n’exigerait de la FSSP X aucune sorte de reconnaissance à propos de Vatican II et de la nouvelle messe. « Je suis très ennuyé par toute cette affaire » dit Mgr Fellay : « La déclaration de Mgr Williamson a été faite sans autorisation et lui est personnelle, elle ne vient pas de la Fraternité. Cela n’a jamais été la politique de la Fraternité de baser son action ou sa politique sur des ragots. Je n’ai absolument connaissance d’aucun Motu Proprio. » La semaine dernière Mgr Williamson – qui est prétendument tenu de ne faire aucune déclaration publique en dehors de la Foi et de la Morale par le Supérieur de la FSSP X – a écrit une lettre qui a été publiée d’abord sur son site, puis reprise par le site traditionaliste Rorate Caeli blog. Dans cette lettre Mgr Williamson met en garde les catholiques contre le « danger » d’un soi disant Motu Proprio destiné à attirer les fidèles de la Fraternité vers l’union avec Rome et dit : « il n’y a aucun moyen que l’enseignement néo-moderniste de Vatican II puisse être réconcilié avec la doctrine catholique de la véritable Eglise » Mgr Williamson a dit également que, selon des sources provenant à la fois du Saint-Siège et de la Fraternité, les discussions doctrinales devraient logiquement « foncer droit dans le mur. » Pourtant, dans l’entretien d’aujourd’hui, Mgr Fellay nie catégoriquement cette affirmation. Il dit que les discussions doctrinales entre les représentants de la FSSP X et les théologiens du Saint Siège vont continuer et suivre leur cours comme prévu avec la prochaine rencontre programmée en septembre. « Il n’y a rien de changé – dit Mgr Fellay – Tout ceci n’est que ragots et rumeurs et je ne veux rien avoir à faire avec les rumeurs et les ragots. Tout ceci est vain – sans aucune valeur. Pour l’heure présente, tout va bien ; les choses avancent en douceur conformément à ce qui est planifié » dit-il. »
Il semblerait que la rupture soit consommée. Hélas… trois fois hélas ! « Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine ; et nulle ville, nulle maison, divisée contre elle-même ne saurait se maintenir. » (Matt. XII – 25)
« Les Franciscains de l’Immaculée »
Ils connaissent un essor remarquable ! Le site « Summorum Pontificum » reprend un article de « Paix Liturgique » pour évoquer leur succès. Je cite :
« Les Franciscains de l’Immaculée forment un institut particulièrement intéressant De même que les carmélites ont depuis longtemps une branche qui s’est constituée pour refuser un aggiornamento dévastateur (les carmélites de la Mère Maravillas de Jésus), les franciscains ont désormais une branche qui s’oppose à la dérive sans fin de l’ordre de saint François : les Franciscains de l’Immaculée, fondés en 1970 par le P. Stefano Manelli (leur supérieur) et le P. Gabriele Pelletieri. Ils ont, bien entendu, beaucoup de vocations. Ils ont été reconnus de droit pontifical en 1998 et rassemblent dans le monde entier plus de 300 frères, dont une centaine de prêtres et comptent près de 400 religieuses, en Australie, aux Etats-Unis, au Bénin où ils disposent d’une chaîne de télévision, en Italie, aux Philippines, au Brésil, en France dans le diocèse de Toulon (P. Antoine Santoro). Ils suivent la règle franciscaine, en se distinguant par leur fidélité traditionnelle à cette règle, par leur consécration personnelle à l’Immaculée et désormais… par leur attachement à la forme extraordinaire du rite. Le P. Manelli a embrassé avec promptitude, et avec l’appui chaleureux de ses religieux, le Motu Proprio Summorum Pontificum, faisant toujours plus de la forme extraordinaire la forme privilégiée de sa communauté. La cinquantaine de séminaristes de cet institut est dorénavant formée à l’une et l’autre formes du rite, comme cela devrait l’être dans tous les séminaires. Ils célèbrent en outre toujours « vers le Seigneur ».
On comprend mieux !... Leur Supérieur a « embrassé avec promptitude, et avec l’appui chaleureux de ses religieux, le Motu Proprio Summorum Pontificum. ». Ce sont donc d’excellents conciliaires, qui privilégient tout de même la « forme extraordinaire » de la messe, c’est-à-dire la seule qui soit véritablement catholique… quand elle est célébrée par un prêtre validement ordonné (comment, par qui, dans quel rite les 100 prêtres revendiqués l’ont-ils été ?) Ce qui revient à dire qu’ils célèbrent tout de même la nouvelle messe, de temps à autre, la « messe adultère » ainsi que la qualifiait Mgr Lefebvre, et M. l’abbé Laffargue, lequel fut le Directeur de l’oeuvre des Retraites de la FSSP X et qui se disait « préférer mourir que d’accepter un rite équivoque qui corrompt la Foi et qui détruit l’Eglise »… avant d’oublier cette déclaration héroïque, de l’accepter et de le célébrer, lui aussi, face au peuple et communion dans la main !... Voilà où mène la cohabitation !
Or, on ne rappellera jamais assez cet adage « Lex orandi, lex credendi » attribué à St Célestin 1ier (Vème siècle) et repris depuis par de nombreux autres papes : Benoît XIV, Léon XIII, Pie XI et Pie XII ! « La loi de la prière détermine la loi de la croyance. » Altérer la « loi de la prière » c’est dénaturer la « loi de la croyance » ! C’est en modifiant la liturgie de la messe que de grands hérétiques comme Luther et Cranmer ont entraîné dans le protestantisme des populations entières… qui se croyaient encore catholiques ! Or, vous avez bien lu, dans le texte ci-dessus il n’est question que de liturgie : « attachement à la forme extraordinaire du rite », accueil chaleureux du Motu proprio ! Et puis, on s’interroge sur la « cinquantaine de séminaristes » qui vont être « formés à l’une et l’autre forme du rite » ! Même « tournées vers le Seigneur » ils célèbreront tantôt la bonne messe, tantôt celle qui fait perdre la Foi ! Et là est bien le redoutable danger ! Les fidèles traditionalistes, dans leur grande majorité ne se préoccupent que de la liturgie : belle cérémonie, dans une belle église, grandes orgues à l’appui et majestueuse ordonnance… Ils ne veulent rien de plus ! Ils ne se préoccupent ni de la doctrine qu’on leur enseigne, ni de la validité du prêtre qui célèbre ! Est-il prêtre ? Peu leur chaut ! En somme ils ne veulent que : « La Paix Liturgique » !
Mais alors : inquiétude légitime ?...
Selon la même source, citant le blog « missainlatino » : « L’abbé Emmanuel du Chalard, de la Fraternité Saint-Pie X, a annoncé qu’une rencontre entre le supérieur et fondateur des Franciscains de l’Immaculée, le Père Manneli, et Mgr Bernard Fellay, était prévue dans les prochains mois. Si elle a bien lieu, cette rencontre sera certainement le fruit du long travail de l’abbé du Chalard, lequel est soutenu à Paris par son ami l’abbé Lorans. C’est grâce à l’abbé du Chalard, notamment, que le livre sur le Concile de Mgr Ghérardini, édité par les Franciscains de l’Immaculée a été diffusé en France. Bien introduit à Rome, l’abbé du Chalard est particulièrement bien informé de la vie de l’Eglise et appartient à ceux qui, au sein de la Fraternité Saint-Pie X, estiment que le combat a changé de forme, et qu’il n’est plus le même que dans les années soixante-dix. Sans rien abandonner des positions de la Fraternité Saint-Pie X, ses rencontres avec de jeunes prêtres ou avec les Franciscains de l’Immaculée lui ont montré que des alliés objectifs existaient dans la place et qu’il fallait tisser des liens avec eux. Sa pensée est-elle exactement celle de la Fraternité Saint-Pie X ? Difficile à dire, d’autant que celle-ci est traversée de courants qui entendent parvenir aux mêmes buts par des chemins parfois opposés. Missainlatino estime que l’abbé du Chalard exprime l’avis actuel de la Fraternité St Pie X »
Est-il permis, toléré, de s’inquiéter de ces propos sans être taxé d’ennemi de la Fraternité ? Est-il permis d’essayer de comprendre l’évolution d’une situation qui semble s’écarter de l’enseignement de Mgr Lefebvre ? Si ces propos ont bien été tenus comment peut-on admettre que « le combat a changé de forme et qu’il n’est plus le même que dans les années soixantedix ? » Car c’est en 1988 que, la situation de l’Eglise s’étant aggravée, Mgr Lefebvre s’est résolu à procéder aux sacres. S’il avait « changé de forme », ce combat était devenu plus frontal, ce qui est bien loin d’être le cas aujourd’hui ! Et en novembre 2007, la conférence de Mgr Tissier de Mallerais, prononcée à Paris dans le cadre du Symposium sur l’encyclique « Pascendi » de St Pie X ne semblait guère présager une rencontre avec une Communauté embrassant avec promptitude et chaleur un « motu propio » reléguant au second plan la messe catholique, déclarée scandaleusement « extraordinaire » !
Que des « alliés objectifs existent dans la place et qu’il faille tisser des liens avec eux » est un objectif tout à fait souhaitable !
Bien que pauvre et misérable laïc, je l’approuve totalement. Mais l’entrisme est une stratégie délicate qui nécessite de la discrétion, du tact, une certaine concertation avec d’autres membres, capables d’infléchir la communauté ou l’organisation visée. Il n’est pas besoin à la Fraternité d’aller chercher un exemple ailleurs ! Elle en a été victime, hélas ! (cf. l’étude de M. Paul Chaussée : « L’abbé Grégoire Célier : un agent d’influence ») Car « la place » est déjà sous contrôle !... Nos ennemis veillent ! A Rome les « alliés objectifs » sont loin d’être les plus nombreux : Mgr Fellay, lui-même, avait révélé l’existence de plusieurs loges maçonniques au Vatican ! Il reste que, et c’est la raison de mon soutien à cette tactique, lorsqu’un mouvement, une organisation ou une communauté se sent trop faible, ou estime manquer d’influence pour atteindre son objectif, ce peut constituer un moyen d’y parvenir, surtout quand, ce qui est malheureusement le cas aujourd’hui, l’apathie de la masse des fidèles est telle que l’on ne peut absolument pas compter sur son engagement !
Mgr Fellay répond à Mgr Wiliamson.
Après la publication du message de Mgr Williamson dans mon « Courrier » n° 342 je demandais si ses trois confrères partageaient la même inquiétude. Mgr Fellay y a répondu le 24 août dans une interview publiée le 25 par Brian Mershon, journaliste au « Remnant ». C’est une nouvelle forme de dialogue, qui nous change de l’ordinaire, et que je salue ! Voici sa réponse :
« Le Supérieur Général de la FSSP X, Mgr Bernard Fellay, un des quatre évêques dont l’excommunication a été levée par le pape Benoît XVI en janvier 2009, nie aujourd’hui catégoriquement avoir connaissance d’un prétendu Motu Proprio spécialement prévu par le Saint Siège pour la FSSP X, tel que l’a dit récemment Mgr Richard Williamson. Ce soi-disant Motu Proprio n’exigerait de la FSSP X aucune sorte de reconnaissance à propos de Vatican II et de la nouvelle messe. « Je suis très ennuyé par toute cette affaire » dit Mgr Fellay : « La déclaration de Mgr Williamson a été faite sans autorisation et lui est personnelle, elle ne vient pas de la Fraternité. Cela n’a jamais été la politique de la Fraternité de baser son action ou sa politique sur des ragots. Je n’ai absolument connaissance d’aucun Motu Proprio. » La semaine dernière Mgr Williamson – qui est prétendument tenu de ne faire aucune déclaration publique en dehors de la Foi et de la Morale par le Supérieur de la FSSP X – a écrit une lettre qui a été publiée d’abord sur son site, puis reprise par le site traditionaliste Rorate Caeli blog. Dans cette lettre Mgr Williamson met en garde les catholiques contre le « danger » d’un soi disant Motu Proprio destiné à attirer les fidèles de la Fraternité vers l’union avec Rome et dit : « il n’y a aucun moyen que l’enseignement néo-moderniste de Vatican II puisse être réconcilié avec la doctrine catholique de la véritable Eglise » Mgr Williamson a dit également que, selon des sources provenant à la fois du Saint-Siège et de la Fraternité, les discussions doctrinales devraient logiquement « foncer droit dans le mur. » Pourtant, dans l’entretien d’aujourd’hui, Mgr Fellay nie catégoriquement cette affirmation. Il dit que les discussions doctrinales entre les représentants de la FSSP X et les théologiens du Saint Siège vont continuer et suivre leur cours comme prévu avec la prochaine rencontre programmée en septembre. « Il n’y a rien de changé – dit Mgr Fellay – Tout ceci n’est que ragots et rumeurs et je ne veux rien avoir à faire avec les rumeurs et les ragots. Tout ceci est vain – sans aucune valeur. Pour l’heure présente, tout va bien ; les choses avancent en douceur conformément à ce qui est planifié » dit-il. »
Il semblerait que la rupture soit consommée. Hélas… trois fois hélas ! « Tout royaume divisé contre lui-même court à la ruine ; et nulle ville, nulle maison, divisée contre elle-même ne saurait se maintenir. » (Matt. XII – 25)