SOURCE - Abbé Grégoire Celier - Lettre à nos frères prêtres n°47 - octobre 2010
A propos du livre de Philippe Levillain : Rome n’est plus dans Rome, Mgr Lefebvre et son Eglise
Philippe Levillain est professeur émérite d’histoire contemporaine à Paris-Nanterre, animateur des « Lundis de l’Histoire » sur France Culture, membre du Conseil pontifical des sciences historiques, directeur du Dictionnaire historique de la papauté. Bref, c’est une pointure de l’histoire ecclésiastique en France. Apprendre qu’il prépare une biographie de Mgr Lefebvre pour la réputée (en histoire, du moins) « Librairie académique Perrin », ne pouvait qu’attirer notre attention.
C’est donc chose faite avec la parution de Rome n’est plus dans Rome – Mgr Lefebvre et son Église (Perrin, 2010, 456 pages). D’un tel mandarin, on attend évidemment des vues renouvelées, même si l’on se doute qu’il sera fort critique vis-à-vis de Mgr Marcel Lefebvre.
Malheureusement, dans cet ouvrage, les fondamentaux de la science historique ne sont pas respectés, les règles les plus communément admises du travail universitaire sont bafouées. Erreurs factuelles, confusions, imprécisions (sur des points importants qui relèvent directement du dossier étudié) pullulent d’une façon vraiment inconcevable.
Une bibliographie d’une étonnante faiblesse documentaire
Dans un livre d’histoire, le lecteur averti se précipite d’abord à la fin, pour consulter la bibliographie, indice fiable du degré de sérieux dans le travail effectué. En l’occurrence, il ne peut qu’être déconcerté. Dans ce qu’il appelle « Les ouvrages de Mgr Lefebvre », Levillain ignore un texte décisif, les entretiens avec le journaliste de La Voix du Nord José Hanu publiés sous le titre Non ! mais oui à l’Église catholique et romaine aux éditions Stock en 1977. En effet, Mgr Lefebvre y revient longuement sur sa propre vie sous le feu des questions insistantes de José Hanu.
Dans ce qu’il nomme « Les ouvrages sur Mgr Lefebvre », Levillain néglige, de Jean-Anne Chalet, chef des informations religieuses à l’AFP, Monseigneur Lefebvre (Pygmalion, 1976), en grande partie un reportage sur le vif ; de Roland Gaucher, journaliste à Minute, Monseigneur Lefebvre – Combat pour l’Église (Albatros, 1976), qui comporte le procès-verbal de la réunion du 3 mars 1975 entre Mgr Lefebvre et la commission cardinalice ; de l’abbé Jean Anzevui, prêtre du diocèse de Sion (où se situe Écône), Le drame d’Écône (Valprint, 1976), qui publie 26 documents cruciaux, principalement ceux venant de la partie suisse et romaine ; d’Yves Congar, La crise dans l’Église et Mgr Lefebvre (Cerf, 1976), la réflexion d’un témoin capital ; de la revue Itinéraires (numéro spécial, édition définitive avril 1977), La condamnation sauvage de Mgr Lefebvre, qui publie tous les documents de 1974 à 1976, notamment les grandes interviews de Mgr Lefebvre. Il méconnaît Patrick Chalmel, Écône ou Rome (Fayard, 1990), qui comporte un fondamental journal tenu à Écône en 1973-1974 ; l’abbé Paul Aulagnier, La Tradition sans peur (éditions Servir, 2000), un témoignage de première main sur les débuts de la Fraternité Saint-Pie X. Il passe quasi entièrement sous silence les multiples ouvrages parus de 1977 à 2010, comme les nombreux livres étrangers.
Bref, la base documentaire de Philippe Levillain sur la vie même de Mgr Lefebvre, théoriquement objet propre de son travail historique, est extrêmement étroite, pour ne pas dire dérisoire.
Un ouvrage « historique » empli d’erreurs factuelles
Par ailleurs, Levillain est fâché avec l’orthographe des noms (parmi de très nombreux exemples, des erreurs sur les noms suivants : Mgr de Galarreta, passim ; Benoît XVI, p. 53 ; Fulcran Vigouroux, p. 54 ; Adolphe Tanquerey, p. 103 ; dom Gaspar Lefebvre, p. 130 ; Mgr Émile Guerry, p. 213 ; dom Lambert Beauduin, p. 233 ; Mgr Pietro Palazzini, p. 307 ; abbé Gleize, p. 378). Il n’est pas moins brouillé avec les chiffres (ordination de l’abbé Tissier de Mallerais, p. 21 ; Motu proprio Sacram liturgiam, p. 229 ; suppression de la Fraternité Saint-Pie X, p. 298, etc.).
Philippe Levillain s’embrouille dès qu’il s’agit d’être un peu précis. Il prétend, p. 15, que le schisme des vieux-catholiques a pris fin en 1878, quand l’Église vieille-catholique est aujourd’hui bien vivante (même erreur concernant la Petite Église, p. 325). Parlant de saint Pie X, il affirme que celui-ci « établit la bientôt célèbre “première communion” en 1910 » (p. 232), ce qui plonge dans des abîmes de perplexité. Concernant dom Beauduin, il assure qu’à propos du futur Jean XXIII, « une rumeur a été exploitée par les lefebvristes » (p. 233), alors qu’il s’agit d’une affirmation du père Bouyer dans Dom Lambert Beauduin, un homme d’Église, Castermann, 1964, p. 180-181.
Philippe Levillain tente de décrire (p. 270) l’implantation de la Fraternité Saint-Pie X, mais sa phrase n’a strictement aucun sens ( « En 2009, la FSSPX sera présente dans 63 pays, avec une moyenne annuelle d’une trentaine de prêtres résidents et d’un peu plus d’une trentaine de prêtres en mission »), étant donné que la Fraternité comprend 520 prêtres, et non pas 60 ou 3.780 (selon les deux interprétations qu’on peut donner à cette phrase ambiguë), pas plus d’ailleurs que 1.500 prêtres, comme Levillain l’affirme p. 374, même s’il dit ailleurs (p. 384) qu’elle comporte 491 prêtres.
Sous sa plume, le cardinal Journet se transforme en jésuite (p. 279), comme l’abbé Victor-Alain Berto devient spiritain (p. 439), Mgr de Castro Mayer fait partie de la Fraternité Saint-Pie X alors qu’il était, en réalité, évêque diocésain de Campos au Brésil (p. 214), l’église Saint-Nicolas du Chardonnet a été prise dès 1972 (p. 284), Mgr François Ducaud Bourget est promu évêque (p. 285), ainsi que Mgr Camille Perl (p. 322), l’abbé Philippe Laguérie célèbre la messe avant d’être entré au séminaire (p. 285), l’abbé Coache, curé dans l’Oise, est bombardé vicaire à Paris (p. 286), l’abbé Schmidberger succède à Mgr Lefebvre en 1991 plutôt qu’en 1983 (p. 356), pour un mandat de six ans quand il s’agit de douze (p. 356), le schisme d’Orient date de 1095 au lieu de 1054 (p. 382), etc.
Un style inénarrable
Ne maîtrisant visiblement pas son dossier, Philippe Levillain, pour dissimuler son incompétence, recourt à d’invraisemblables formules alambiquées, un amphigouri que, sans doute, il trouve poétique. Quelques exemples suffiront à donner une idée de ce triomphe du « style nouille ».
« Sous l’œil médiatique ébloui par cette provocation » (p. 11) : cet œil médiatique est une trouvaille si merveilleuse que Levillain la ressert à plusieurs reprises. « Toute affaire désigne dans la durée une question de société qui éclate brusquement et dont le cours inéluctable traduit des divisions de plus en plus compliquées » (p. 12) : le sapeur Camember disait aussi que la vie, hélas ! est un tissu de coups de poignard qu’il faut savoir boire goutte à goutte.
« Toutes les crises qui ont provoqué et nourri l’affaire Lefebvre ont relevé d’une dramaturgie conduite avec un sens aigu des effets par un prélat au sourire suave qui n’était pas vraiment celui de l’ange de la cathédrale de Reims. Faisant la somme de son caractère et de ses observations critiques sans véhémence présentées sous l’habit du latin en usage pendant Vatican II, etc. » (p. 13) : le malheureux ange de Reims doit se demander ce qu’il fait dans cette cathédrale du mauvais goût !
« A l’instar de certains évêques français, le cardinal Seper eut l’effroi de penser que la prononciation d’une excommunication latæ sententiæ constituait la seule arme canonique pour enrayer le projet en mouvement » (p. 14) : Levillain connaît-il vraiment le sens des mots français (« l’effroi de penser ») ou latins (une excommunication latæ sententiæ, par définition, ne se prononce pas) ?
« Il appartient au Saint-Siège de renier l’œuvre de Vatican II et, en quelque sorte, de donner à la Fraternité les signes qui lui permettent de lever l’excommunication prononcée par elle contre lui par l’existence même du mouvement légitime et populaire né du comportement inspiré de Mgr Lefebvre » (p. 22) : si quelqu’un comprend cette phrase, qu’il ait la bonté de le faire savoir ! « C’est sur les à-peu-près, les brouillards, les ésotérismes produits par ce transfert d’une pensée moderne dans le véhicule d’une langue consubstantielle à l’Église latine que Mgr Lefebvre conduisit la bataille du maintien de la Tradition » (p. 24) : c’est surtout dans le livre de Philippe Levillain que l’on peut admirer des à-peu-près et des brouillards. Et encore, il ne s’agit ici que de l’introduction du livre !
Bref, un si pauvre factum serait indigne même d’un historien moins titré que Philippe Levillain. Nicolas Senèze, tâcheron du journalisme et auteur du consternant La crise intégriste http://www.dici.org/actualites/la-crise-intgriste-vingt-ans/ (Bayard, 2008), aura donc réussi, deux ans après, à se faire battre en nullité par un Philippe Levillain !
Abbé Grégoire Celier
Lettre à nos frères prêtres n°47, octobre 2010 (3 €). Abonnement : 9 € – 11 rue Cluseret – 92280 Suresnes Cedex Courriel : scspx@aliceadsl.fr (DICI n° 224 du 30/10/10)
A propos du livre de Philippe Levillain : Rome n’est plus dans Rome, Mgr Lefebvre et son Eglise
Philippe Levillain est professeur émérite d’histoire contemporaine à Paris-Nanterre, animateur des « Lundis de l’Histoire » sur France Culture, membre du Conseil pontifical des sciences historiques, directeur du Dictionnaire historique de la papauté. Bref, c’est une pointure de l’histoire ecclésiastique en France. Apprendre qu’il prépare une biographie de Mgr Lefebvre pour la réputée (en histoire, du moins) « Librairie académique Perrin », ne pouvait qu’attirer notre attention.
C’est donc chose faite avec la parution de Rome n’est plus dans Rome – Mgr Lefebvre et son Église (Perrin, 2010, 456 pages). D’un tel mandarin, on attend évidemment des vues renouvelées, même si l’on se doute qu’il sera fort critique vis-à-vis de Mgr Marcel Lefebvre.
Malheureusement, dans cet ouvrage, les fondamentaux de la science historique ne sont pas respectés, les règles les plus communément admises du travail universitaire sont bafouées. Erreurs factuelles, confusions, imprécisions (sur des points importants qui relèvent directement du dossier étudié) pullulent d’une façon vraiment inconcevable.
Une bibliographie d’une étonnante faiblesse documentaire
Dans un livre d’histoire, le lecteur averti se précipite d’abord à la fin, pour consulter la bibliographie, indice fiable du degré de sérieux dans le travail effectué. En l’occurrence, il ne peut qu’être déconcerté. Dans ce qu’il appelle « Les ouvrages de Mgr Lefebvre », Levillain ignore un texte décisif, les entretiens avec le journaliste de La Voix du Nord José Hanu publiés sous le titre Non ! mais oui à l’Église catholique et romaine aux éditions Stock en 1977. En effet, Mgr Lefebvre y revient longuement sur sa propre vie sous le feu des questions insistantes de José Hanu.
Dans ce qu’il nomme « Les ouvrages sur Mgr Lefebvre », Levillain néglige, de Jean-Anne Chalet, chef des informations religieuses à l’AFP, Monseigneur Lefebvre (Pygmalion, 1976), en grande partie un reportage sur le vif ; de Roland Gaucher, journaliste à Minute, Monseigneur Lefebvre – Combat pour l’Église (Albatros, 1976), qui comporte le procès-verbal de la réunion du 3 mars 1975 entre Mgr Lefebvre et la commission cardinalice ; de l’abbé Jean Anzevui, prêtre du diocèse de Sion (où se situe Écône), Le drame d’Écône (Valprint, 1976), qui publie 26 documents cruciaux, principalement ceux venant de la partie suisse et romaine ; d’Yves Congar, La crise dans l’Église et Mgr Lefebvre (Cerf, 1976), la réflexion d’un témoin capital ; de la revue Itinéraires (numéro spécial, édition définitive avril 1977), La condamnation sauvage de Mgr Lefebvre, qui publie tous les documents de 1974 à 1976, notamment les grandes interviews de Mgr Lefebvre. Il méconnaît Patrick Chalmel, Écône ou Rome (Fayard, 1990), qui comporte un fondamental journal tenu à Écône en 1973-1974 ; l’abbé Paul Aulagnier, La Tradition sans peur (éditions Servir, 2000), un témoignage de première main sur les débuts de la Fraternité Saint-Pie X. Il passe quasi entièrement sous silence les multiples ouvrages parus de 1977 à 2010, comme les nombreux livres étrangers.
Bref, la base documentaire de Philippe Levillain sur la vie même de Mgr Lefebvre, théoriquement objet propre de son travail historique, est extrêmement étroite, pour ne pas dire dérisoire.
Un ouvrage « historique » empli d’erreurs factuelles
Par ailleurs, Levillain est fâché avec l’orthographe des noms (parmi de très nombreux exemples, des erreurs sur les noms suivants : Mgr de Galarreta, passim ; Benoît XVI, p. 53 ; Fulcran Vigouroux, p. 54 ; Adolphe Tanquerey, p. 103 ; dom Gaspar Lefebvre, p. 130 ; Mgr Émile Guerry, p. 213 ; dom Lambert Beauduin, p. 233 ; Mgr Pietro Palazzini, p. 307 ; abbé Gleize, p. 378). Il n’est pas moins brouillé avec les chiffres (ordination de l’abbé Tissier de Mallerais, p. 21 ; Motu proprio Sacram liturgiam, p. 229 ; suppression de la Fraternité Saint-Pie X, p. 298, etc.).
Philippe Levillain s’embrouille dès qu’il s’agit d’être un peu précis. Il prétend, p. 15, que le schisme des vieux-catholiques a pris fin en 1878, quand l’Église vieille-catholique est aujourd’hui bien vivante (même erreur concernant la Petite Église, p. 325). Parlant de saint Pie X, il affirme que celui-ci « établit la bientôt célèbre “première communion” en 1910 » (p. 232), ce qui plonge dans des abîmes de perplexité. Concernant dom Beauduin, il assure qu’à propos du futur Jean XXIII, « une rumeur a été exploitée par les lefebvristes » (p. 233), alors qu’il s’agit d’une affirmation du père Bouyer dans Dom Lambert Beauduin, un homme d’Église, Castermann, 1964, p. 180-181.
Philippe Levillain tente de décrire (p. 270) l’implantation de la Fraternité Saint-Pie X, mais sa phrase n’a strictement aucun sens ( « En 2009, la FSSPX sera présente dans 63 pays, avec une moyenne annuelle d’une trentaine de prêtres résidents et d’un peu plus d’une trentaine de prêtres en mission »), étant donné que la Fraternité comprend 520 prêtres, et non pas 60 ou 3.780 (selon les deux interprétations qu’on peut donner à cette phrase ambiguë), pas plus d’ailleurs que 1.500 prêtres, comme Levillain l’affirme p. 374, même s’il dit ailleurs (p. 384) qu’elle comporte 491 prêtres.
Sous sa plume, le cardinal Journet se transforme en jésuite (p. 279), comme l’abbé Victor-Alain Berto devient spiritain (p. 439), Mgr de Castro Mayer fait partie de la Fraternité Saint-Pie X alors qu’il était, en réalité, évêque diocésain de Campos au Brésil (p. 214), l’église Saint-Nicolas du Chardonnet a été prise dès 1972 (p. 284), Mgr François Ducaud Bourget est promu évêque (p. 285), ainsi que Mgr Camille Perl (p. 322), l’abbé Philippe Laguérie célèbre la messe avant d’être entré au séminaire (p. 285), l’abbé Coache, curé dans l’Oise, est bombardé vicaire à Paris (p. 286), l’abbé Schmidberger succède à Mgr Lefebvre en 1991 plutôt qu’en 1983 (p. 356), pour un mandat de six ans quand il s’agit de douze (p. 356), le schisme d’Orient date de 1095 au lieu de 1054 (p. 382), etc.
Un style inénarrable
Ne maîtrisant visiblement pas son dossier, Philippe Levillain, pour dissimuler son incompétence, recourt à d’invraisemblables formules alambiquées, un amphigouri que, sans doute, il trouve poétique. Quelques exemples suffiront à donner une idée de ce triomphe du « style nouille ».
« Sous l’œil médiatique ébloui par cette provocation » (p. 11) : cet œil médiatique est une trouvaille si merveilleuse que Levillain la ressert à plusieurs reprises. « Toute affaire désigne dans la durée une question de société qui éclate brusquement et dont le cours inéluctable traduit des divisions de plus en plus compliquées » (p. 12) : le sapeur Camember disait aussi que la vie, hélas ! est un tissu de coups de poignard qu’il faut savoir boire goutte à goutte.
« Toutes les crises qui ont provoqué et nourri l’affaire Lefebvre ont relevé d’une dramaturgie conduite avec un sens aigu des effets par un prélat au sourire suave qui n’était pas vraiment celui de l’ange de la cathédrale de Reims. Faisant la somme de son caractère et de ses observations critiques sans véhémence présentées sous l’habit du latin en usage pendant Vatican II, etc. » (p. 13) : le malheureux ange de Reims doit se demander ce qu’il fait dans cette cathédrale du mauvais goût !
« A l’instar de certains évêques français, le cardinal Seper eut l’effroi de penser que la prononciation d’une excommunication latæ sententiæ constituait la seule arme canonique pour enrayer le projet en mouvement » (p. 14) : Levillain connaît-il vraiment le sens des mots français (« l’effroi de penser ») ou latins (une excommunication latæ sententiæ, par définition, ne se prononce pas) ?
« Il appartient au Saint-Siège de renier l’œuvre de Vatican II et, en quelque sorte, de donner à la Fraternité les signes qui lui permettent de lever l’excommunication prononcée par elle contre lui par l’existence même du mouvement légitime et populaire né du comportement inspiré de Mgr Lefebvre » (p. 22) : si quelqu’un comprend cette phrase, qu’il ait la bonté de le faire savoir ! « C’est sur les à-peu-près, les brouillards, les ésotérismes produits par ce transfert d’une pensée moderne dans le véhicule d’une langue consubstantielle à l’Église latine que Mgr Lefebvre conduisit la bataille du maintien de la Tradition » (p. 24) : c’est surtout dans le livre de Philippe Levillain que l’on peut admirer des à-peu-près et des brouillards. Et encore, il ne s’agit ici que de l’introduction du livre !
Bref, un si pauvre factum serait indigne même d’un historien moins titré que Philippe Levillain. Nicolas Senèze, tâcheron du journalisme et auteur du consternant La crise intégriste http://www.dici.org/actualites/la-crise-intgriste-vingt-ans/ (Bayard, 2008), aura donc réussi, deux ans après, à se faire battre en nullité par un Philippe Levillain !
Abbé Grégoire Celier
Lettre à nos frères prêtres n°47, octobre 2010 (3 €). Abonnement : 9 € – 11 rue Cluseret – 92280 Suresnes Cedex Courriel : scspx@aliceadsl.fr (DICI n° 224 du 30/10/10)