3 décembre 2010

[Paix Liturgique] Quel bilan pour le Motu proprio en France? La réponse du Baptistère

SOURCE - Paix Liturgique - lettre 259 - 3 décembre 2010

Dans son numéro 52 nos amis du Baptistère, bulletin d’information et de formation des catholiques attachés à la Messe de Saint Pie V (forme extraordinaire du rite romain) et au successeur de Pierre, ont publié une étude densément illustrée des 3 premières années d’application du Motu Proprio Summorum Pontificum. Nous reprenons cette semaine l’essentiel de ce travail intéressant, accompagné de nos réflexions.

I - LE BILAN ÉTABLI PAR LE BAPTISTÈRE

Quel bilan pour le motu proprio en France ?

3 ans après la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum, il nous faut faire les comptes. Ce bilan sera essentiellement chiffré… car le vrai bilan ne peut se dresser ici bas. Combien d’âmes ont pu bénéficier de la messe traditionnelle (forme extraordinaire) et y retirer de grands bienfaits spirituels… Dieu seul le sait !

Comment apprécier la situation ?

Pour comprendre les conséquences du Motu Proprio, il faut regarder la situation française avec un peu de recul. Nos statistiques le montrent… l’application du Motu Proprio en France reste partielle et partiale !
Partielle, puisqu’un grand nombre de nouveaux lieux de messes ne sont que des célébrations mensuelles voire moins, au nom d’un certain « égalitarisme » pastoral : « n’ayant pas assez de prêtres, les clochers de nos villages ne sont desservi au mieux qu’une fois pas mois… donc pas de raison que les traditionalistes aient davantage ».
Partiale, car l’application limitée est aussi un moyen « d’acheter » la paix vis-à-vis de Rome et vis à vis des fidèles, il y a une messe dans le diocèse… l’Evêque ne se sent plus attaquable.


Des fidèles nous rapportent régulièrement des situations de blocage, des interdictions… Ces difficultés finissent en bien des cas par entrainer des tensions qui peuvent s’exacerber… Il y a plusieurs manières de qualifier ces situations.

Il y a tout d’abord ce qu’on pourrait appeler les transitions… un prêtre qui célèbre la messe traditionnelle, est muté ou décède.
L’affaire de Thiberville en est une illustration, même si comme nous l’avons souligné, il ne faudrait pas réduire le cas de Thiberville à l’application du Motu Proprio… puisqu’il y a surtout une vraie opposition dans l’approche du ministère paroissial entre l’Evêque d’Evreux et son curé, l’abbé Francis Michel.
Il y a eu d’autres cas, à Niafles (Mayenne) par exemple… où l’affaire s’est jouée au moment de la promulgation du Motu Proprio en 2007. Cette affaire est d’autant plus paradoxale que l’abbé Chéhère, qui fut curé de Niafles pendant des décennies et jusqu’en 2007, célébrait la messe de Paul VI ‘à l’ancienne’ (avec l’offertoire de la messe traditionnelle). C’est vers la messe traditionnelle que se sont tournés les fidèles… sachant que c’est bien dans ce sens que leur curé avait maintenu (comme d’autres) ce qu’il avait pu. Avant la fronde, l’évêque de Laval avait autorisé au printemps 2007 la Fraternité Saint Pierre à célébrer la messe de Saint Pie V à l’église paroissiale de Niafles quelques mois avant le décès de son curé pour soulager celui-ci… avant de faire fermer l’église sur pression de la mairie. Après quelques mois de chouannerie mayennaise, l’évêque résolut ce western catho (comme l’a qualifié la presse) où les coups de goupillon et d’encensoir ont fait trembler la petite bourgade pendant plusieurs mois. Il proposa coup sur coup aux fidèles, une messe de Paul VI en latin à Laval qui fut refusée, puis finalement une messe de Saint Pie V dans cette même ville… avant de proposer aussi une messe en Haut Anjou (sud de la Mayenne à quelques kilomètres de Niafles). Son successeur installa quelques mois plus tard l’Institut du Christ Roi à Laval et la Fraternité Saint Vincent Ferrier (dont le couvent est en Mayenne) à La Roe.
Dans d’autres cas, ces situations transitoires ont, après quelques échanges serrés, abouti à des solutions : à Domqueur (80) pour prendre la succession de l’abbé Sulmont (avec une messe deux fois par mois) ; à Launac (31) pour prendre celle de l’abbé Dirat ; à Lussac et Lusaux (16) pour prendre celle de l’abbé Hervouet (la messe est célébrée proche d’Angoulème)... ou encore à Saint Santin Cantales (15) pour prendre la suite de l’abbé Crevot (la messe est désormais célébrée à Aurillac) pour ne citer que ces cas.

Ensuite il nous faut évoquer les nombreuses applications restrictives… (ou, plutôt comme nous les avons appelées, celles qui permettent « d’acheter la paix »).

Le cas le plus cocasse est certainement celui de Mende (Lozère)… Une demande a été effectuée par un petit groupe de fidèles, que le diocèse a acceptée… mais que la messe dans la forme extraordinaire n’a jamais été célébrée depuis 2 ans faute de célébrant. Entre temps, le groupe de fidèles s’éparpille… et il est fort à parier qu’il ne restera plus grand-chose, dans un diocèse où les paroisses sont déjà bien clairsemées faute de fidèles.
Il y a bien sûr les nombreuses villes (dans certains cas, c’est l’unique messe extraordinaire du diocèse), où la messe n’est accordée qu’une fois par mois : La Rochelle (un mois à Saintes, l’autre à La Rochelle), Dôle, Beaune, Moulins, Reims, Rambouillet ou encore Sens (où la messe est célébrée chaque 5ème dimanche du mois soit 4 fois par an)... la liste est longue.
Chacun de ces cas est bien différent… mais tous se retrouvent dans une volonté plus ou moins explicite de refuser une messe hebdomadaire (à priori le précepte dominical est toujours demandé par l’Eglise !)… et qui plus est la mise en place d’une vraie vie de paroisse autour de la forme extraordinaire (ce qui est aussi le cas ailleurs pour des lieux accordés bien avant le Motu Proprio de 2007).

On doit aussi signaler quelques cas où l’application est sous condition… de ne pas respecter le Motu Proprio comme à Verdun où le lectionnaire utilisé est celui de 1969 ; de donner la communion dans la main (quand on sait les ravages que cela a fait en France depuis 40 ans) ou encore d’adapter le rite au bon vouloir du célébrant au nom de la ‘réforme de la réforme’... alors que ce qui fait l’unité du rite traditionnel est aussi son unicité dans la manière dont la messe est célébrée que ce soit à Washington, Pékin ou Paris.

Enfin les refus d’appliquer le Motu Proprio.

Il s’agit des nombreuses demandes ‘en instance’… qui là aussi ont chacune leur « histoire propre » les fidèles n’ayant pas tous demandé la messe traditionnelle de la « même manière » (Certains se sont constitués en association loi 1901, d’autres ont essayé de s’impliquer dans la paroisse pour y avoir plus de légitimité…).
Il faut particulièrement citer les diocèses « sans messe traditionnelle », celui de Châlon (une partie du 51), de Langres (52 et une partie du 70), de Viviers (07), de Mende (48, cf notre commentaire), de Saint Denis (93), de Cambrai (une partie du 59) ou de Soisson (02). Dans chacun des 7 diocèses, nous avons connaissance d’au moins une demande de messe dans la forme extraordinaire par un groupe de fidèles.
Tout est bon pour refuser la demande… cela va de l’absence de célébrant idoine selon les termes du Motu Proprio (sachant qu’il ne faut surtout pas solliciter une communauté Ecclesia Dei, qui viendrait perturber le « paysage ecclésial »…) au refus de forme puisque le groupe de fidèles ne présenterait pas de « caractère paroissial » …

Il y a, en plus de ces demandes, celles dans les diocèses où une messe est déjà célébrée… c’est d’ailleurs le plus gros des demandes que nous avons recensées. Nous en identifions clairement plus de soixante… il y en a d’autres, c’est certain, car comme nous l’avons souligné plus haut, les fidèles n’ont pas tous, heureusement, employé les mêmes méthodes (des fidèles nous ont ainsi dit qu’ils avaient rassemblé des amis… sans faire de publicité particulière). Le Collectif Paix Liturgique évoque le chiffre de 400 demandes en attente, soit près de 7 fois plus que nous, la réalité se situe donc certainement au dessus de notre chiffre.

Après ce long propos introductif, nous pouvons donc considérer les chiffres qui ressortent de notre bilan.

Quelles perspectives pour le Motu Proprio ?

Un des grands enseignements de ces 3 ans est que contrairement à la crainte qu’ils ont formulée, les évêques n’ont pas ‘perdu la main’ sur le dossier de la liturgie traditionnelle.
Au contraire, il nous apparait que dans la très grande majorité des cas l’évêque a pris la décision. Il y a quelques cas, dans les diocèses de Fréjus-Toulon et de Bellay-Ars par exemple (plusieurs cas dans ces diocèses), où les curés ont appliqué paisiblement les directives du Saint Siège. Ailleurs, plusieurs curés ont exprimé leur crainte d’appliquer le Motu Proprio : soit en raison de la pression des fidèles (Qui n’acceptent déjà pas que leur curé ait son mot à dire pour la célébration de la forme ordinaire) soit de l’évêché (peur de la mutation-sanction, de la mise à l’écart du reste du clergé diocésain).
Une chose est sûre, les évêques sont seuls capables de donner une mission aux communautés Ecclesia Dei dans leur diocèse… et en cela ils gardent la maitrise des choses.

On peut à juste titre se demander si cette progression va continuer… notre réponse est positive.
En effet, beaucoup de grandes villes sont encore dépourvues de messes dans la forme extraordinaire… La marge de progression est donc encore grande. Nous avons ainsi pris les 100 villes les plus peuplées de France selon les chiffres de l’INSEE au 31 décembre 2009 :

Les 32 premières villes en terme de population ont au moins une messe dominicale dans la forme extraordinaire.

Sur les 100 premières villes, 46 n’ont pas de messe traditionnelle et pour 7 de celles -ci, il y a une messe à moins de 5 km, la marge de progression est donc potentiellement de 38 villes (qui ont toutes plus de 55 000 habitants)... il faudrait ensuite bien sûr ‘ajuster’ en fonction de la typologie de la population qui n’est pas la même à Neuilly-sur-Seine... qu’à Saint Denis.
Au regard des 100 villes les plus peuplées où plusieurs messes dominicales dans la forme extraordinaire sont célébrées, il en ressort le rapport messes / nombre d’habitants suivant (entre parenthèse le rang de la ville en terme de population dans le classement des 100 villes) : 1. Versailles (49) : 1 messe pour 12 425 habitants ; 2. Bordeaux (9) : 1 messe pour 47 035 habitants ; puis 3. Toulon (15) : 1 messe pour 55 512 habitants. Là aussi, ce sont des chiffres à moduler compte tenu du contexte local (d’autres messes traditionnelles peuvent exister dans un rayon proche et l’analyse stricto sensu par ville se trouve donc biaisée)
Enfin, dans les 25 villes les plus peuplées, deux villes ressortent comme les ‘lanternes rouges’ : Reims (avec une messe mensuelle) et Saint Denis de la Réunion (avec une messe mensuelle également, à quelques kilomètres)... alors que toutes les autres villes ont au moins une messe hebdomadaire.

Nos statistiques font ressortir que dans près de 25% des lieux en France, la messe n’est pas célébrée chaque dimanche. Il faudrait prendre en considération les alternatives ‘raisonnables’ en terme de trajet pour pouvoir vraiment considérer ce problème… mais il ne faut donc pas cacher qu’1/4 des fidèles attachés à la messe traditionnelle ne peuvent pas l’avoir tous les dimanches. Il y a très certainement beaucoup de lieux en France où les fidèles ‘ordinaires’ n’ont pas la messe tous les dimanches… mais ils ont des solutions de remplis au nom du principe des messes ‘tournantes’ sur les différents clochers d’une même paroisse.

Un autre facteur important est celui de la proximité. Paix Liturgique a mis en lumière le fait que la proximité des lieux jouait un rôle important… il faut ajouter (et c’est certain) que beaucoup de catholiques peuvent avoir une préférence pour cette forme de la liturgie romaine… sans pour autant avoir envie de faire les démarches vis-à-vis de leur curé ou de leur évêque. Les fidèles qui font une démarche pour obtenir la messe traditionnelle sont nécessairement montrés du doigt (même si, en quelques lieux nous avons des expériences positives et constructives).
Il y a, au fond, une nouvelle génération de silencieux de l’Eglise (en référence bien sûr au mouvement lancé par Pierre Debray dans les années 1970), qui préfèrent attendre que les choses arrivent chez eux. Les sondages demandés par Paix Liturgique ces dernières années mettent en lumière que près d’un tiers des catholiques pratiquants français souhaitent assister plus ou moins régulièrement à une messe dans la forme extraordinaire.

Et du côté de Rome ?

Depuis quelques mois, les évêques du monde font remonter à Rome leur appréciation de l’application du Motu Proprio.
Il avait été annoncé au moment de la promulgation du Motu Proprio un décret d’application… sa publication a été plusieurs fois reportée… si bien qu’il est difficile de savoir si ce décret sera effectivement promulgué.

De nombreux cardinaux de la Curie ont célébré des messes dans la forme extraordinaire. De nombreux Evêques ont également franchi le pas… Par exemple, nous notons que depuis 3 ans le sacrement de confirmation a été donné en de nombreux lieux dans la forme extraordinaire… alors que l’accès à ce sacrement dans la forme extraordinaire était très limité (qu’il ait ou non l’implantation d’une communauté Ecclesia Dei).

Les séminaires des différents Instituts ou Communautés religieuses Ecclesia Dei ont continué à être visités régulièrement par des évêques, cardinaux… il en est de même pour les ordinations prolongeant un mouvement entamé depuis 1988… et qui s’est amplifié au fur et à mesure.

Les fidèles attendent patiemment un signe de Rome : la célébration d’une messe traditionnelle par le Saint Père.
Avec d’autres associations et laïcs, nous continuons à penser qu’une messe célébrée par le Pape lui-même serait le signe le plus fort… nous le pensions avant la promulgation de Summorum Pontificum et nous en avions d’ailleurs formulé la demande au Saint Siège en 2000 pour le Jubilé (notre courrier avait été envoyé à la secrétairerie d’Etat, à plusieurs cardinaux… et au Saint Père lui-même)… rappelons qu’à cette occasion le Pape a célébré dans tous les rites catholiques… mais pas dans le rite de 1962.

Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint Pie X, a indiqué dans une conférence donnée au Brésil il y a quelques semaines que le Saint Père célèbre ponctuellement la messe traditionnelle. La presse a rapporté que le Père Lombardi, directeur du Service de Presse du Saint Siège, avait démenti ces affirmations auprès de l’agence anglaise Catholic News Services affirmant que «  la confusion vient probablement des photos [de messes dans la chapelle privée du Pape dans le Palais Apostolique] où le Pape célèbre face à l’autel qui est contre le mur ». Mais les propos du Père Lombardi diffusés dans la presse datent de 2007… date à laquelle cette rumeur avait déjà circulé au moment de la publication de Summorum Pontificum.

Il nous apparait certain que Mgr Fellay avance des faits sur lesquels il a des certitudes (il connaît bien évidemment les différences entre une messe Novus ordo en latin… et une messe traditionnelle), reste à savoir pourquoi cette nouvelle est ressortie aujourd’hui et dans quel but.
Quoiqu’il en soit, la célébration officielle par le Saint Père (même si la liturgie traditionnelle de la Messe Papale n’a pas été célébrée depuis 40 ans… et qu’elle nécessite une formation que la plupart des cérémoniaires romains n’ont pas) sera un signe fort. D’autres soulignent aussi que le Saint Père pourrait aussi assister à une messe de Saint Pie V célébrée par un Cardinal de Curie (‘faire chapelle’ selon le terme employé dans la liturgie papale), resterait à trouver la solennité pour permettre une telle célébration.

La suite logique est aussi l’aboutissement des discussions entre la Fraternité Saint Pie X et le Saint Siège. Personne ne doit se satisfaire de la présente situation… et les efforts déployés par le Saint Père depuis son accession au Pontificat sont bien la preuve qu’il cherche à résoudre une des grandes blessures du Pontificat précédent.

Certains liturges replacent le Motu Proprio dans la perspective plus longue d’une réforme de la réforme... permettant de répondre aux insuffisances nées de la réforme de 1969 qui sont maintenant souvent soulignées par les plus hautes instances de l’Église. Il est certain qu’une telle perspective n’est pas réaliste et réalisable aujourd’hui tant les différences entre les deux formes sont nombreuses.
En matière de liturgie, le rite traditionnel reste une référence voire certainement la référence, sa croissance continue a nourri l’Eglise et le peuple chrétien. Nous devons chercher chaque jour à pénétrer un peu plus cette grande richesse que nous a donnée l’Eglise... et ainsi continuer à le faire connaître et aimer.

Comme nous l’avons maintes fois souligné... rendons grâce pour les bienfaits de ce Motu Proprio tant pour l’Eglise que pour nos âmes.

II - LES REFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1 - Nous remercions vivement nos amis du Baptistère pour cette étude approfondie. En traitant notamment la question des demandes, Le Baptistère ne s’est pas contenté de faire un inventaire de ce qui avait été mis en place depuis trois ans à la différence du rapport Planet (rapport éllaboré par Monseigneur Planet à la demande de la Conférence des évêques de France).

Il est d’ailleurs étonnant – ou révélateur ? - que ladite Conférence n’ait (pour l’instant ?) pas pris la peine de diffuser des documents comme celui-ci.

Ceci est d’autant plus dommageable que les évêques, quelles que soient leurs sensibilités particulières sur cette question, manifestent tous, lorsqu’on aborde le sujet avec eux, une étonnante méconnaissance des données concrètes.

2 – L’accélération du nombre de messes célébrées selon la forme extraordinaire rappelée par l’enquête du Baptistère révèle un potentiel énorme du côté des prêtres diocésains.

Il est frappant de noter que près de la moitié des messes extraordinaires sont désormais célébrées par des prêtres diocésains, ce qui indique que l’ère des "ghettos" dans lesquels on voulait parquer les "tradis" s’achève pour laisser place à la « normalisation » voulue par le Motu Proprio.

C’est un signe encourageant en ce qu’il va dans le sens de rendre à toute l’Eglise universelle son trésor liturgique.

Cet aspect n’est pas contradictoire avec le développement souhaitable d’apostolats exclusivement dédiés à la forme extraordinaire généralement confiés aux communautés Ecclesia Dei. Ces lieux de culte ont même un rôle primordial dans le succès du Motu Proprio en ce qu’ils deviendront de plus en plus des points de référence pour les paroisses avoisinantes (apprentissage de la célébration de la forme extraordinaire ; « offre liturgique complète » : semaine sainte… ; catéchisme classique…).

3 - Le Baptistère évoque le chiffre de 63 demandes en précisant qu’il s’agit des demandes émanant de groupes de fidèles identifiés, à l’exclusion des demandes individuelles et informelles.

Nous avons de notre côté, connaissance de plus de 400 demandes faites en France depuis septembre 2007 (demandes formelles ou informelles sans compter les demandes implicites ou potentielles encore plus nombreuses…).

A y regarder de plus près, ces données ne sont pas contradictoires (étant rappelé que pour 1 demande dûment formulée et renouvelée, il y en a 4 qui abdiquent face au refus, à la dérobade (« il faut en parler à l’évêque », « j’en parlerai à mon Conseil le moment venu »…) ou au silence du curé.)

Quoi qu’il en soit, 63 ou 400, cela ne change visiblement rien du côté des évêques qui ne semblent en considérer… aucune.

4 - Pour prolonger cette question des demandes, nous rappelons l’importance de la demande silencieuse, celle qui ne s’exprime pas mais que les nombreux sondages que nous avons publiés révèlent clairement. En France comme à l’étranger, ces études réalisées par des instituts indépendants montrent qu’au moins un tiers des catholiques pratiquant régulièrement la forme ordinaire du rite romain souhaiteraient pouvoir assister tout aussi régulièrement à la liturgie extraordinaire au sein de leur paroisse. Une demande silencieuse que l’on peut aussi mesurer en s’intéressant à l’assistance qui compose les célébrations selon le missel du Bienheureux Jean XXIII apparues depuis 2007. Ainsi, dans le diocèse de Versailles, la messe célébrée une fois par mois à Rambouillet, regroupe environ 150 personnes, dont 60 % n’assistaient pas auparavant à la messe traditionnelle…

Pour en savoir plus sur le Baptistère:
Le Baptistère est un bulletin d’information et de formation des catholiques attachés à la Messe de Saint Pie V (forme extraordinaire du rite romain) et au successeur de Pierre. Il paraît toutes les 6 semaines et compte plus de 1 500 abonnés, répartis dans tous les départements français et une quinzaine de pays étrangers.
Il continue à se développer, répondant aux objectifs qu’il s’est fixé à sa fondation :
Informer : diffuser ce qui fait l’actualité de l’Eglise en général et des communautés « Ecclesia Dei » en particulier.
Former : en publiant tout ce qui contribue à enrichir notre Foi, notre vie spirituelle, à renforcer notre attachement à la Sainte Eglise par la saine doctrine et la liturgie traditionnelle.
Le Baptistère est une association de loi 1901, qui ne fonctionne qu’avec des bénévoles et avec le soutien de ses lecteurs.
Un numéro sera envoyé gracieusement à tous ceux qui nous transmettront leur adresse postale.

Le Baptistère – 88 rue d’Anjou – 78000 VERSAILLES - Site : www.baptistere.net