SOURCE - summorum-pontificum.fr- 18 décembre 2010
J’ai annoncé déjà le colloque qui se déroule à Rome, à l’instigation des Franciscains de l’Immaculée, sur le Concile Vatican II. Loin des frilosités françaises, des personnalités romaines, pas forcément du même avis, ont commencé un débat sur le décalage entre Vatican II et sa réception, et sur la claire perception des liens entre les textes et leur application.
Les observateurs romains le savent, et mes sources d’information sur place me le confirment, il y a de ce point de vue un véritable effet Motu Proprio Summorum Pontificum. En reconnaissant officiellement que la messe traditionnelle n’avait jamais été légalement interdite, le Pape Benoît XVI a créé le climat intellectuel nécessaire pour un questionnement sur Vatican II.
Le livre de Mgr Gherardini s’inscrit dans ce climat. On lui a fait beaucoup de reproches, mais on a oublié que l’essentiel du livre du théologien de la vieille école romaine était de demander au magistère de remplir son office en précisant de manière solennelle les points qui sont l’objet d’interprétation diverses. Lors du colloque sur le « Concile Vatican II, un concile pastoral – analyse historique, philosophique et théologique », Mgr Gherardini a répondu à ses contradicteurs qui viennent majoritairement des milieux conservateurs.
Il a reçu sur l’essentiel du sujet, c’est-à-dire sur l’intervention du magistère – un renfort de la part de Mgr Schneider qui a demandé quant à lui un Syllabus condamnant les erreurs d’interprétation du Concile Vatican II. Son intervention était consacrée au « culte de Dieu comme fondement théologique de la pastorale conciliaire ». L’évêque auxiliaire de Karaganda a proposé un ensemble de citations théologiquement orthodoxes du Concile Vatican II ; de là il a pointé les interprétations hétérodoxes voire leurs négations qui sont apparues dans la période post conciliaire. On comprend dès lors sa conclusion qui a suggéré la réalisation d’un nouveau syllabus, terme qui effraiera certains mais qui a le mérite d’être clair.
Le Concile Vatican II a donné lieu à des interprétations multiples et à des polémiques nombreuses, associées à de véritables incompréhensions. On dira que ce n’est pas la première fois dans l’histoire de l’Église. Certes ! Et, justement ! Le magistère, dont c’est le rôle premier, s’est toujours employé à préciser et à expliciter ce qui était interprété de manière différente. Il est certain qu’il ne suffit pas que des théologiens donnent leur avis. Il faut que le magistère parle. N’est-ce pas ce qu’il avait commencé à faire, par exemple, avec Dominus Iesus ? De la même manière que le Saint-Père a précisé que la messe traditionnelle n’avait jamais été interdite, il serait utile qu’il précise de manière solennelle les aspects litigieux de Vatican II. En recourant aux condamnations des propositions contraires ? Pourquoi pas !…