SOURCE - summorum-pontificum.fr- 21 décembre 2010
Dans un livre qui vient de paraître en Italie, le professeur Roberto De Mattei propose une histoire inédite du Concile Vatican II. Il le présente comme un travail historique plutôt que théologique, même s’il n’évite pas de s’interroger sur la question de la continuité ou de la discontinuité du Concile avec le magistère antérieur. Il semble que son livre soit surtout à voir comme une réponse aux travaux de l’école de Bologne, d’orientation progressiste et dont la monumentale histoire du Concile a été éditée en France par les éditions du Cerf. Plusieurs échos se sont déjà fait jour en Italie, où, insistons sur ce point, le débat est possible et les conditionnements historiques et idéologiques bien différents de ceux qui persistent en France. Certains sont en accord avec l’auteur, d’autres prennent leur distance.
Roberto De Mattei s’attache dans ce livre à reconstituer ce qui s’est passé à Rome entre le 11 octobre 1962 et le 8 décembre 1965. Il ne faut pas cacher que l’auteur fait émerger dans ce travail historique des éléments de discontinuité entre le Concile Vatican II et le magistère antérieur. C’est d’ailleurs ce que certains lui reprochent. Selon ces critiques, en mettant ces aspects en lumière, l’auteur ne facilite pas la tâche d’une interprétation du Concile selon une herméneutique de la continuité.
De fait, Roberto De Mattei se retrouve dans un équilibre délicat. Au début de son livre, il souligne son attachement au pape Benoît XVI et à son désir de redonner aux textes conciliaires une interprétation conforme à la Tradition. Mais son travail montre toute la difficulté de l’affaire. Vatican II a introduit un langage nouveau, a limité ses ambitions, a laissé sous silence certains domaines. L’historien ne peut l’ignorer. Le théologien le peut-il ? On l’a cru et, de ce fait, les questions touchant la compréhension de Vatican II perdurent.
De Mattei, d’ailleurs, fait remarquer que l’on ne peut séparer le Concile du contexte dans lequel il est né, pas plus que l’on ne peut séparer le Concile des effets qui l’ont suivi. Aucun événement humain ne peut être appréhendé par l’historien, sans qu’il soit relié à ce qui le précède et à ce qui le suit. Vatican II n’est pas une parenthèse de trois ans. On ne peut certes le réduire à son épaisseur historique, ce qui serait une autre erreur. Mais pour une juste perception de ce qu’il fut et de ce qu’il est, le travail de l’historien est nécessaire. Il sert alors de matériaux au jugement du théologien, et plus encore, aux précisions du magistère.
Publié à Turin, aux éditions Lindau, Il Concilio Vatican II, Una storia mai scritta, comprend outre l’introduction, la bibliographie, la conclusion et l’index, sept parties découpées chacune en plusieurs chapitres.
1°) LA CHIESA NELL’ETÀ DI PIO XII ;
2°) VERSO IL CONCILIO
3°) 1962: LA PRIMA SESSIONE
4°) 1963: LA SECONDA SESSIONE
5°) 1964: LA TERZA SESSIONE
6°° 1965: LA QUARTA SESSIONE
7°) L’EPOCA DEL CONCILIO (1965-1978)