SOURCE - Golias - Romano Libero - 13 mai 2011
Voici un événement qui ne plaira guère à nos amis intégristes qui s’étaient empressés il y a quelques mois de célébrer avec joie le départ de l’Abbaye de Saint Maurice en Suisse du jeune prêtre Yannick Marie Escher,en entrant à Ecône, dans un prieuré à Genève. Le jeune ecclésiastique ne se sentait pas très bien dans l’univers intégriste. Il quitte désormais - semble-t-il - l’état religieux et redevient laïc, exerçant la profession d’enseignant. De sensibilité traditionnelle, il était parti dans la Fraternité Saint Pie X sur un coup de tête. De manière fracassante, prétendant que seul Ecône défendait encore une vision catholique du prêtre. A l’époque ce ralliement inattendu d’un jeune prêtre venu de l’"Eglise conciliaire" avec été salué avec des cris de victoire par les intégristes. Un peu anticipés. En fait le jeune homme très vulnérable avait tout simplement du mal à se situer et s’accrochait à ce qui lui semblait constituer une référence sûre et protectrice. Au bout de quelques semaines il déchanta très vite.
Cette trajectoire illustre sans doute à sa façon la trajectoire parfois douloureuse de jeunes prêtres qui se cherchent. Et qui sont alors tentés par l’intégrisme. Mais plus par fragilité que par atavisme ou par héritage. D’une certaine façon l’histoire de ce malheureux jeune prêtre est symptomatique du déphasage de nombre de vocations actuelles, qui ne se retrouvent pas dans le style d’Eglise issu de l’après-Concile mais qui néanmoins n’ont pas la formation ni sans doute le tempérament de l’intégrisme dont il rêve. On peut se demander si la responsabilité n’en incombe pas en grande part à l’obstination des autorités ecclésiastiques de maintenir un système qui ne convient plus aujourd’hui et qui ne peut que séduire des personnes fragilisées, ou du moins un nombre plus important d’entre elles.
Saluons dans ce passage la vraie charité chrétienne de Mgr Joseph Roduit, qui a donné toutes ses chances à ce jeune père. Dont on peut mesurer la souffrance. Et dont il faut sans doute évaluer les complexités, les paradoxes et les contradictions. Comme un reflet de l’Eglise d’aujourd’hui.
Cette trajectoire illustre sans doute à sa façon la trajectoire parfois douloureuse de jeunes prêtres qui se cherchent. Et qui sont alors tentés par l’intégrisme. Mais plus par fragilité que par atavisme ou par héritage. D’une certaine façon l’histoire de ce malheureux jeune prêtre est symptomatique du déphasage de nombre de vocations actuelles, qui ne se retrouvent pas dans le style d’Eglise issu de l’après-Concile mais qui néanmoins n’ont pas la formation ni sans doute le tempérament de l’intégrisme dont il rêve. On peut se demander si la responsabilité n’en incombe pas en grande part à l’obstination des autorités ecclésiastiques de maintenir un système qui ne convient plus aujourd’hui et qui ne peut que séduire des personnes fragilisées, ou du moins un nombre plus important d’entre elles.
Saluons dans ce passage la vraie charité chrétienne de Mgr Joseph Roduit, qui a donné toutes ses chances à ce jeune père. Dont on peut mesurer la souffrance. Et dont il faut sans doute évaluer les complexités, les paradoxes et les contradictions. Comme un reflet de l’Eglise d’aujourd’hui.