SOURCE - Père Denis Mary - La Croix - via le Forum Catholique - 5 juin 2011
Dans le courrier des lecteurs de La Croix du samedi 4 et dimanche 5 juin 2011, page 13
Le Père Denis Mary [ancien curé de la paroisse Sainte-Céronne, diocèse de Sées, département de l'Orne] écrit à propos de la publication du mode d'emploi de Summorum pontificum (La croix du 16 mai) :
Dans le courrier des lecteurs de La Croix du samedi 4 et dimanche 5 juin 2011, page 13
Le Père Denis Mary [ancien curé de la paroisse Sainte-Céronne, diocèse de Sées, département de l'Orne] écrit à propos de la publication du mode d'emploi de Summorum pontificum (La croix du 16 mai) :
"Tout vient à qui sait attendre, mais lorsque le motu proprio est sorti en 2007, des demandeurs du rite extraordinaire de la messe n'ont pas attendu ce mode d'emploi pour venir me demander la célébration de cette messe sur ma paroisse.
"Quatre familles sont venues me trouver en me disant que cela dépendait de moi seul, puisque le pape autorisait les curés à le faire s'il y avait un groupe suffisant. Ils connaissaient un prêtre de la Fraternité saint-pierre (FSSP) qui pourrait venir. En région rurale tout le monde se connaît et celui qui n'est pas de la commune n'est pas accepté d'emblée. Sur les 27 églises de la paroisse, je voyais cinq églises susceptibles de pouvoir servir d'une façon régulière pour ce culte. Mais je voulais le plus grand consensus possible. Cela surprit un peu les demandeurs, car dans ce milieu on considère que le curé a toute autorité et lui seul. je pris contact avec l'évêque du diocèse, avec les mairies, l'équipe de chrétiens s'occupant de ces églises, les proches voisins des lieux de culte, tout cela en lien avec l'Equipe pastorale et le Conseil pastoral de la paroisse. Ce ne fut pas si simple. Le consensus se réalisa pour deux églises. Mais les mairies ne tenaient pas à ce qu'un groupe "étranger" à la commune occupe l'église toute l'année. Une qui n'avait pas de chauffage fut octroyée pour l'été, et l'autre pour le temps de l'année scolaire. Je spécifiais que le pape (1953) demandait une seule célébration dans ls paroisses pour le triduum pascal. Je dis aussi que le synode diocésain (1993) demandait que, deux ou trois dimanches par an, il y ait une seule messe dans les paroisses pour fortifier l'unité. J'ajoutai que lors de la messe patronale annuelle qui a lieu dans toutes les églises, le rite utilisé est celui de Paul VI en français. Je leur demandai de venir avec la paroisse réunie pour ces messes exceptionnelles (ce qu'ils ont fait très partiellement). il a fallu parler baptêmes, catéchisme et Communion des enfants.
"C'est très difficile de pouvoir intégrer (ou insérer) ponctuellement les enfants à la paroisse, car ils sont sur des registres très différents dans leurs familles. Le "libéralisme" demandé par Rome n'est pas facile à vivre. L'association "pour la paix liturgique" qui n'est pas toujours très pacifique, a salué positivement ce qui s'est fait dans ma paroisse, mais cela a demandé un investissement important. Cet investissement était-il prioritaire ? Quand je vois tous ceux et celles qui depuis vingt ans ont abandonné le culte dominical sans le crier sur les toits. Ce que je regrette, car les responsables de l'Eglise ne les ont pas attendus".