SOURCE - abbé Guillaume de Tanoüarn - 29 septembre 2011
J'aurais fait un mégabug dit l'abbé Patrick de La Rocque de la FSSPX. "Énorme bourde"? "L'affaire est en tout cas lourde de sens" explique-t-il d'emblée, sans présenter la moindre preuve à l'appui... J'avoue que je n'ai spontanément aucun goût pour le pilpoul théologique. Mais on me signale ce texte de l'abbé de La Rocque, en réponse à la réfutation du texte de l'abbé de Cacqueray paru il y a trois semaines sur ce blog (12 septembre). Ne disposant pas moi même d'un si long temps pour y répondre, je m'exécute immédiatement, n'ayant qu'un regret, c'est que ces pinaillages théologiques fassent passer au second plan notre projet de commémoration de la naissance de Jeanne d'Arc. Je cède aux arguties et délaisse un moment cette évidence chrétienne, qui animait la sainte et qui doit nous animer, nous, si nous voulons réussir notre vie, c'est-à-dire être des saints. Je vous renvoie donc en priorité au texte qui précède et dont vous retrouverez des résonances sur ce Blog tout au long de l'année.
Dans le texte publié le 12 septembre et intitulé Assise III : ceux qui crient avant d'avoir mal, je donnais entre autres une liste de cinq précautions prises par Benoît XVI pour que Assise III ne ressemble pas à Assise I. Vos lecteurs n'en sauront rien... Au lieu de me suivre dans l'interprétation claire et non forcée que je donne des paroles de Benoît XVI, vous voulez tirer de mes propos une doctrine de l'abbé de Tanoüarn sur les religions non chrétiennes. Le deal est ambitieux. A mon avis excessif. Mais enfin soit... Vous picorez à droite et à gauche pour reconstituer cette doctrine en... trois points (Aïe !).
Premier point : vous m'accusez de subjectivisme parce que j'aurais prétendu que le sentiment religieux de l'homme suffit à établir la présence d'une vertu de religion. Mais je n'ai jamais dit cela.
Vous donnez pour preuve de votre position une référence précise à saint Thomas : Somme théologique IIaIIae Q. 81 a3. Référence sans citation. La citation que vous ne donnez pas à l'appui de vos accusations, la voilà. Le corpus de l'article est tellement court que je peux le donner ici : "L'objet de la religion, c'est de rendre honneur au Dieu unique, sous cette raison unique qu'il est le principe premier de la création et du gouvernement du monde". Il me semble que loin de dénoncer avec vous mon prétendu "sophisme" subjectiviste, saint Thomas, invoqué par vous pourtant, va bien dans mon sens. Pour lui, la vertu de religion est une vertu naturelle, qui provient de la vénération que l'on a pour le Dieu créateur et providence, c'est-à-dire pour le Dieu accessible à la raison humaine, adoré par tous les hommes, ainsi que le répète Vatican I, et non pas d'abord pour le Dieu qui, historiquement s'est révélé en Jésus Christ comme le sauveur des hommes.
Vous m'accusez de "subjectivisme". Il n'y en a que dans votre tête. la vertu naturelle de religion, chez saint Thomas, est une relation entre l'homme et Dieu. Ce Dieu est le vrai Dieu, du moment qu'on le reconnaît, selon les pouvoirs de la raison humaine, comme créateur et providence. Tertullien explique par exemple : "Que vous le vouliez ou non, notre Dieu est le Dieu de tous les hommes. L'univers lui appartient" (Apologétique 24).
Deuxième point : vous m'accusez de "séparer l'ordre de la nature et l'ordre de la grâce ce qui est inacceptable" et vous avancez : "in concreto, chaque homme est placé dans un contexte surnaturel". Vous allez vite en besogne ! Jusqu'à l'hérésie ? C'est à voir.
Il est vrai qu'existentiellement chaque homme se trouve lancé sur le chemin de son salut. Mais cela ne signifie pas que sa nature ait disparu et ne doive plus être prise en considération. Seuls les gnostiques, pour lesquels la nature est mauvaise puisque matérielle) et les baïanistes (pour lesquels la nature est toujours pécheresse) ont pu soutenir cela. Comme le dit Cajétan, formulant admirablement l'orthodoxie catholique, actuellement, il y a une vérité de l'essence et une vérité de l'existence.
Vérité de l'existence ? Cette grâce suffisante donnée à chaque homme pour qu'il puisse se sauver, le plus souvent d'une manière que Dieu seul connaît. Cette grâce correspond à la vocation de chacun.
Vérité de l'essence ? Ce sont tous ces actes foncièrement naturels, ces actes de "la chair" (comprenez ces actes humains, trop humains) qui s'opposent à l'esprit (divin), ou qui, sans s'opposer à l'esprit de manière explicite, ne peuvent permettre de s'élever jusqu'à lui.
Dans cette dernière catégorie, je pose non pas tous les actes de la religion naturelle (car il existe un vice de religion et beaucoup de ces actes en dépendent : sacrifices humains etc.), mais au moins ceux que les hommes posent avec un coeur droit. Ce faisant, ils ne peuvent pas prétendre mériter leur salut, parce que les hommages qu'ils adressent à Dieu n'ont pas une valeur infinie. Ce sont des hommages purement humains. Ces actes naturels de religion ne sont donc pas méritoires pour le salut, mais, cela n'empêche, ils ne sont pas essentiellement mauvais, ils sont naturellement bons, et ils peuvent même avoir, vis-à-vis de la Miséricorde de Dieu, une valeur dispositive, qu'un Bon Pasteur pourra d'ailleurs discerner au cas par cas.
Sur ce point des rapports nature/grâce, vous avez des circonstances atténuantes, car les théologiens se sont souvent embourbés dans ces questions. Mais je suis surpris de constater que vous retrouvez les angles morts de la pensée du Père de Lubac et jusqu'au ton avec lequel il stigmatise sans cesse la "séparation" inacceptable des deux ordres. Quel paradoxe sous votre plume traditionaliste de retrouver ce ton ! Ce sont les avatars du baïanisme et de toutes les "antiphysies" que de nous balader d'un extrême à l'autre sans ancrage, de la négation de la nature [pseudosupernaturalismus disait le Père Garrigou] à la négation de la grâce et de la surnature [vrai naturalisme dirais-je].
Dans son livre testament, Mémoire et identité, Jean Paul II nous recommande, lui, de ne pas oublier la "nature", à laquelle on a fait si mauvaise presse depuis le Concile. En tant que thomiste, vous finirez par y venir, j'en suis sûr ! Et alors plongez-vous dans Cajétan. Je sais : ni Maurice Blondel, ni Lubac ne l'ont en haute estime. Mais il vous donne les instruments fins d'une ontologie respectueuse de la dualité fondamentale de tout sujet humain, à la fois essence et existence, nature et surnature, et se concevant comme une personne dans cette dualité non surmontable, qui fait notre statut de créature.
Et il y a un troisième point... Ce troisième point de votre critique vous inquiète, dites-vous... en m'assénant un passage de Mortalium animos, l'encyclique bien connu de Pie XI, passage auquel j'adhère sans aucun problème. Votre inquiétude repose en réalité sur la confusion que vous faites constamment dans votre papier entre les religions et les personnes, entre l'islam et les musulmans par exemple.
Benoît XVI répète à satiété que toutes les religions ne se valent pas. On a mis au pilon récemment 100 000 exemplaires de Youcat, parce qu'une "coquille" s'y était glissée, affirmant l'équivalence des religions. Le pape ne herche pas à rencontrer des religions (il ne vous a pas échappé que Benoît XVI avait même tenté de supprimé le secrétariat pour le dialogue interreligieux). Ceux qu'ils invitent sont des personnes, qui, d'ailleurs, en vertu de vos propres principes, se trouvent ordonnés à l'Eglise catholique, puisqu'ils sont comme nous tous, volens nolens, sur le chemin du salut ou de la damnation.
Dans votre premier point, vous faisiez déjà cette confusion "lourde de sens" dirais-je pour reprendre votre langage, entre les religions et les religieux. je vous cite : "Comment l'abbé de T. peut-il laisser entendre que les religions convoquées par Benoît XVI répondent à la définition de la religion naturelle?" Ce n'est pas ce que j'ai expliqué. J'ai simplement dit que Benoît XVI, au nom d'un pouvoir spirituel mondial, qui a quelque chose de maurrassien ou de comtien, entendait rappeler aux religieux, présents pour Assise III, le caractère normatif de la vertu naturelle de religion, au moins sous l'angle de la paix qu'elle doit promouvoir entre les hommes. Il ne s'agit pas, ni pour le pape ni pour moi, de dire que les religions "vérifient la définition de la religion naturelle". Bien sûr que non ! Le bouddhisme par exemple n'a pas une conception claire de Dieu... il n'est pas question de dire qu'il "vérifie la définition de la religion naturelle". Et on pourrait multiplier les exemples.
Patrick, vraiment là, où vous ne comprenez rien, ou vous voulez vraiment me faire passer pour un âne. Je dis simplement que le pape, en tant que souverain spirituel de l'humanité de facto a un rôle à jouer dans la pacification religieuse du monde, un rôle auprès des personnes, faisant appel à la vertu naturelle de religion qui est dans leur coeur, pour que cessent les guerres religieuses, guerre de l'islamisme contre le monde libre, guerre des Hindouistes contre les autres religions dans leur propre pays etc.
Vous parlez - c'est un peu mélo - de "ces confrères que nous avons aimés", comme si ce sentiment d'estime devait se conjuguer au passé. Quant à moi Patrick, je vous le dis, avec le seul bénéfice de l'âge : je vous ai eu comme élève en philosophie à l’École saint-Michel. Vous aviez déjà ce brio et cette audace qui sont les vôtres aujourd'hui. Vous êtes un bon combattant ! Acceptez de rentrer vraiment dans le débat théologique et vous verrez que Vatican II, texte flou, long, ambigu, est derrière nous et que, selon l'appel de Benoît XVI au n°19 de Spe salvi, l'essentiel aujourd'hui est de revenir au ressort profond de la foi, qui doit sauver non pas une chapelle crispée sur des thématiques mal verrouillées, mais tous les hommes de bonne volonté. C'est à cette tâche et à rien moins que nous conduit notre sacerdoce. Je vous le dis avec toute mon amitié.
J'aurais fait un mégabug dit l'abbé Patrick de La Rocque de la FSSPX. "Énorme bourde"? "L'affaire est en tout cas lourde de sens" explique-t-il d'emblée, sans présenter la moindre preuve à l'appui... J'avoue que je n'ai spontanément aucun goût pour le pilpoul théologique. Mais on me signale ce texte de l'abbé de La Rocque, en réponse à la réfutation du texte de l'abbé de Cacqueray paru il y a trois semaines sur ce blog (12 septembre). Ne disposant pas moi même d'un si long temps pour y répondre, je m'exécute immédiatement, n'ayant qu'un regret, c'est que ces pinaillages théologiques fassent passer au second plan notre projet de commémoration de la naissance de Jeanne d'Arc. Je cède aux arguties et délaisse un moment cette évidence chrétienne, qui animait la sainte et qui doit nous animer, nous, si nous voulons réussir notre vie, c'est-à-dire être des saints. Je vous renvoie donc en priorité au texte qui précède et dont vous retrouverez des résonances sur ce Blog tout au long de l'année.
Dans le texte publié le 12 septembre et intitulé Assise III : ceux qui crient avant d'avoir mal, je donnais entre autres une liste de cinq précautions prises par Benoît XVI pour que Assise III ne ressemble pas à Assise I. Vos lecteurs n'en sauront rien... Au lieu de me suivre dans l'interprétation claire et non forcée que je donne des paroles de Benoît XVI, vous voulez tirer de mes propos une doctrine de l'abbé de Tanoüarn sur les religions non chrétiennes. Le deal est ambitieux. A mon avis excessif. Mais enfin soit... Vous picorez à droite et à gauche pour reconstituer cette doctrine en... trois points (Aïe !).
Premier point : vous m'accusez de subjectivisme parce que j'aurais prétendu que le sentiment religieux de l'homme suffit à établir la présence d'une vertu de religion. Mais je n'ai jamais dit cela.
Vous donnez pour preuve de votre position une référence précise à saint Thomas : Somme théologique IIaIIae Q. 81 a3. Référence sans citation. La citation que vous ne donnez pas à l'appui de vos accusations, la voilà. Le corpus de l'article est tellement court que je peux le donner ici : "L'objet de la religion, c'est de rendre honneur au Dieu unique, sous cette raison unique qu'il est le principe premier de la création et du gouvernement du monde". Il me semble que loin de dénoncer avec vous mon prétendu "sophisme" subjectiviste, saint Thomas, invoqué par vous pourtant, va bien dans mon sens. Pour lui, la vertu de religion est une vertu naturelle, qui provient de la vénération que l'on a pour le Dieu créateur et providence, c'est-à-dire pour le Dieu accessible à la raison humaine, adoré par tous les hommes, ainsi que le répète Vatican I, et non pas d'abord pour le Dieu qui, historiquement s'est révélé en Jésus Christ comme le sauveur des hommes.
Vous m'accusez de "subjectivisme". Il n'y en a que dans votre tête. la vertu naturelle de religion, chez saint Thomas, est une relation entre l'homme et Dieu. Ce Dieu est le vrai Dieu, du moment qu'on le reconnaît, selon les pouvoirs de la raison humaine, comme créateur et providence. Tertullien explique par exemple : "Que vous le vouliez ou non, notre Dieu est le Dieu de tous les hommes. L'univers lui appartient" (Apologétique 24).
Deuxième point : vous m'accusez de "séparer l'ordre de la nature et l'ordre de la grâce ce qui est inacceptable" et vous avancez : "in concreto, chaque homme est placé dans un contexte surnaturel". Vous allez vite en besogne ! Jusqu'à l'hérésie ? C'est à voir.
Il est vrai qu'existentiellement chaque homme se trouve lancé sur le chemin de son salut. Mais cela ne signifie pas que sa nature ait disparu et ne doive plus être prise en considération. Seuls les gnostiques, pour lesquels la nature est mauvaise puisque matérielle) et les baïanistes (pour lesquels la nature est toujours pécheresse) ont pu soutenir cela. Comme le dit Cajétan, formulant admirablement l'orthodoxie catholique, actuellement, il y a une vérité de l'essence et une vérité de l'existence.
Vérité de l'existence ? Cette grâce suffisante donnée à chaque homme pour qu'il puisse se sauver, le plus souvent d'une manière que Dieu seul connaît. Cette grâce correspond à la vocation de chacun.
Vérité de l'essence ? Ce sont tous ces actes foncièrement naturels, ces actes de "la chair" (comprenez ces actes humains, trop humains) qui s'opposent à l'esprit (divin), ou qui, sans s'opposer à l'esprit de manière explicite, ne peuvent permettre de s'élever jusqu'à lui.
Dans cette dernière catégorie, je pose non pas tous les actes de la religion naturelle (car il existe un vice de religion et beaucoup de ces actes en dépendent : sacrifices humains etc.), mais au moins ceux que les hommes posent avec un coeur droit. Ce faisant, ils ne peuvent pas prétendre mériter leur salut, parce que les hommages qu'ils adressent à Dieu n'ont pas une valeur infinie. Ce sont des hommages purement humains. Ces actes naturels de religion ne sont donc pas méritoires pour le salut, mais, cela n'empêche, ils ne sont pas essentiellement mauvais, ils sont naturellement bons, et ils peuvent même avoir, vis-à-vis de la Miséricorde de Dieu, une valeur dispositive, qu'un Bon Pasteur pourra d'ailleurs discerner au cas par cas.
Sur ce point des rapports nature/grâce, vous avez des circonstances atténuantes, car les théologiens se sont souvent embourbés dans ces questions. Mais je suis surpris de constater que vous retrouvez les angles morts de la pensée du Père de Lubac et jusqu'au ton avec lequel il stigmatise sans cesse la "séparation" inacceptable des deux ordres. Quel paradoxe sous votre plume traditionaliste de retrouver ce ton ! Ce sont les avatars du baïanisme et de toutes les "antiphysies" que de nous balader d'un extrême à l'autre sans ancrage, de la négation de la nature [pseudosupernaturalismus disait le Père Garrigou] à la négation de la grâce et de la surnature [vrai naturalisme dirais-je].
Dans son livre testament, Mémoire et identité, Jean Paul II nous recommande, lui, de ne pas oublier la "nature", à laquelle on a fait si mauvaise presse depuis le Concile. En tant que thomiste, vous finirez par y venir, j'en suis sûr ! Et alors plongez-vous dans Cajétan. Je sais : ni Maurice Blondel, ni Lubac ne l'ont en haute estime. Mais il vous donne les instruments fins d'une ontologie respectueuse de la dualité fondamentale de tout sujet humain, à la fois essence et existence, nature et surnature, et se concevant comme une personne dans cette dualité non surmontable, qui fait notre statut de créature.
Et il y a un troisième point... Ce troisième point de votre critique vous inquiète, dites-vous... en m'assénant un passage de Mortalium animos, l'encyclique bien connu de Pie XI, passage auquel j'adhère sans aucun problème. Votre inquiétude repose en réalité sur la confusion que vous faites constamment dans votre papier entre les religions et les personnes, entre l'islam et les musulmans par exemple.
Benoît XVI répète à satiété que toutes les religions ne se valent pas. On a mis au pilon récemment 100 000 exemplaires de Youcat, parce qu'une "coquille" s'y était glissée, affirmant l'équivalence des religions. Le pape ne herche pas à rencontrer des religions (il ne vous a pas échappé que Benoît XVI avait même tenté de supprimé le secrétariat pour le dialogue interreligieux). Ceux qu'ils invitent sont des personnes, qui, d'ailleurs, en vertu de vos propres principes, se trouvent ordonnés à l'Eglise catholique, puisqu'ils sont comme nous tous, volens nolens, sur le chemin du salut ou de la damnation.
Dans votre premier point, vous faisiez déjà cette confusion "lourde de sens" dirais-je pour reprendre votre langage, entre les religions et les religieux. je vous cite : "Comment l'abbé de T. peut-il laisser entendre que les religions convoquées par Benoît XVI répondent à la définition de la religion naturelle?" Ce n'est pas ce que j'ai expliqué. J'ai simplement dit que Benoît XVI, au nom d'un pouvoir spirituel mondial, qui a quelque chose de maurrassien ou de comtien, entendait rappeler aux religieux, présents pour Assise III, le caractère normatif de la vertu naturelle de religion, au moins sous l'angle de la paix qu'elle doit promouvoir entre les hommes. Il ne s'agit pas, ni pour le pape ni pour moi, de dire que les religions "vérifient la définition de la religion naturelle". Bien sûr que non ! Le bouddhisme par exemple n'a pas une conception claire de Dieu... il n'est pas question de dire qu'il "vérifie la définition de la religion naturelle". Et on pourrait multiplier les exemples.
Patrick, vraiment là, où vous ne comprenez rien, ou vous voulez vraiment me faire passer pour un âne. Je dis simplement que le pape, en tant que souverain spirituel de l'humanité de facto a un rôle à jouer dans la pacification religieuse du monde, un rôle auprès des personnes, faisant appel à la vertu naturelle de religion qui est dans leur coeur, pour que cessent les guerres religieuses, guerre de l'islamisme contre le monde libre, guerre des Hindouistes contre les autres religions dans leur propre pays etc.
Il me semble avoir répondu clairement à votre mise en cause. Je vous reproche une fausse accusation de subjectivisme et une fausse référence à Thomas pour l'appuyer ; une théologie approximative de la nature et de la grâce, avec risque de pseudosupernaturalismus ; et enfin une confusion très dommageable entre les religions et les religieux, l'islam et les musulmans par exemple. Je suis tout à fait près à un débat public avec vous, au Centre Saint Paul ou ailleurs, à Nantes pourquoi pas, j'y ai d'excellents amis que je salue : à votre convenance nous pourrions nous retrouver sur ces sujets difficiles. Il me semble que la vérité n'avance pas masquée, qu'elle n'a pas besoin de se cacher dans des cénacles et qu'en un mot, comme dirait Pascal, "jamais les saints ne se sont tus". Quod in aure auditis, praedicate super tecta ! Dans cette discussion, nous pourrions contribuer à une critique constructive du Concile, ainsi que certainement le préambule doctrinal vous en donne le droit et nous préparerions l'avenir de cette Église que nous aimons, l'avenir qui n'est certainement pas Vatican II.
Vous parlez - c'est un peu mélo - de "ces confrères que nous avons aimés", comme si ce sentiment d'estime devait se conjuguer au passé. Quant à moi Patrick, je vous le dis, avec le seul bénéfice de l'âge : je vous ai eu comme élève en philosophie à l’École saint-Michel. Vous aviez déjà ce brio et cette audace qui sont les vôtres aujourd'hui. Vous êtes un bon combattant ! Acceptez de rentrer vraiment dans le débat théologique et vous verrez que Vatican II, texte flou, long, ambigu, est derrière nous et que, selon l'appel de Benoît XVI au n°19 de Spe salvi, l'essentiel aujourd'hui est de revenir au ressort profond de la foi, qui doit sauver non pas une chapelle crispée sur des thématiques mal verrouillées, mais tous les hommes de bonne volonté. C'est à cette tâche et à rien moins que nous conduit notre sacerdoce. Je vous le dis avec toute mon amitié.