SOURCE - Una Voce - 22 octobre 2011
MAGNÍFICAT DÓMINUM: Voici le dernier ouvrage de chants publié par l'association Sacra Musica. Il est en vente ici même sur notre boutique en ligne. Il mérite vraiment ses 28 euros. Si vous avez un doute, voici ci-dessous en toute objectivité ce que nous pouvons en dire.
L'ouvrage est sous-titré : « Les chants de toute l'année liturgique pour les fidèles et les chorales ». Son contenu est ainsi clairement annoncé.
C'est le troisième Magníficat qui voit le jour (cf la photo ci-dessus). Le premier, beaucoup plus modeste (493 p.) avait paru en 1998. Le deuxième avait été édité par Clovis en 2004 et s'était enrichi de nouvelles pièces pour atteindre 629 p.
C'est toujours l'infatigable abbé Bernard Lorber qui est à l'origine de ce nouvel opus dont nous nous réjouissons de la parution. Il est excellent. Tout juste pouvons-nous formuler une réserve mineure : dès le début des vêpres du dimanche, l'invocation bien connue Deus in adjutórium meum inténde ne comporte pas d'épisème horizontal sur le meum, ce signe qui fournissait à ce mot une légère nuance d'expression que l'on retrouve dans toutes les interprétations traditionnelles (disques ou vêpres chantées en paroisse, ce qui est hélas bien rare). Ce n'est pas un oubli car la suite, interprétée par les fidèles, se voit également amputée de l'épisème sur le me avant festína.
Tous les paroissiens grégoriens romains traditionnels, « 904 », « 800 », jusqu'au dernier « 804 » réédité récemment par Le Barroux ornent ces deux syllabes du signe de Solesmes, un signe dont on peut contester la présence à cet endroit car la phrase n'est pas achevée. Mais les bénédictins ne voulaient-ils pas mettre précisément en valeur les deux mots qui suivent inténde et festína et rendre ainsi l'appel plus angoissé et pressant ?
Ce qui est sûr, c'est que ce changement peut contribuer à créer le désordre dans une assemblée qui chante ce célèbre ton ordinaire par cœur ou qui suit dans un des ouvrages précités.
Rassurez-vous, il n'y a pas de quoi fouetter un chat et ce ne sont pas deux épisèmes qui ôteront l'enthousiasme que j'ai ressenti en consultant de manuel de chants.
Il revêt même un nombre important d'améliorations. Pour rester dans le domaine des épisèmes horizontaux, nombre de choristes avaient contesté leur manque de netteté dans la version 2004, manifestement volontaire. Ils apparaissent cette fois nettement C'est de nouveau au chef de chœur de veiller à ce que ses chanteurs n'alourdissent point ces signes d'expression et ne les fassent pas doubler la note, ce que l'on constate trop souvent, c'est vrai. Les améliorations sont présentées dans la préface et je les résume ci-dessous :
L'ouvrage est sous-titré : « Les chants de toute l'année liturgique pour les fidèles et les chorales ». Son contenu est ainsi clairement annoncé.
C'est le troisième Magníficat qui voit le jour (cf la photo ci-dessus). Le premier, beaucoup plus modeste (493 p.) avait paru en 1998. Le deuxième avait été édité par Clovis en 2004 et s'était enrichi de nouvelles pièces pour atteindre 629 p.
C'est toujours l'infatigable abbé Bernard Lorber qui est à l'origine de ce nouvel opus dont nous nous réjouissons de la parution. Il est excellent. Tout juste pouvons-nous formuler une réserve mineure : dès le début des vêpres du dimanche, l'invocation bien connue Deus in adjutórium meum inténde ne comporte pas d'épisème horizontal sur le meum, ce signe qui fournissait à ce mot une légère nuance d'expression que l'on retrouve dans toutes les interprétations traditionnelles (disques ou vêpres chantées en paroisse, ce qui est hélas bien rare). Ce n'est pas un oubli car la suite, interprétée par les fidèles, se voit également amputée de l'épisème sur le me avant festína.
Tous les paroissiens grégoriens romains traditionnels, « 904 », « 800 », jusqu'au dernier « 804 » réédité récemment par Le Barroux ornent ces deux syllabes du signe de Solesmes, un signe dont on peut contester la présence à cet endroit car la phrase n'est pas achevée. Mais les bénédictins ne voulaient-ils pas mettre précisément en valeur les deux mots qui suivent inténde et festína et rendre ainsi l'appel plus angoissé et pressant ?
Ce qui est sûr, c'est que ce changement peut contribuer à créer le désordre dans une assemblée qui chante ce célèbre ton ordinaire par cœur ou qui suit dans un des ouvrages précités.
Rassurez-vous, il n'y a pas de quoi fouetter un chat et ce ne sont pas deux épisèmes qui ôteront l'enthousiasme que j'ai ressenti en consultant de manuel de chants.
Il revêt même un nombre important d'améliorations. Pour rester dans le domaine des épisèmes horizontaux, nombre de choristes avaient contesté leur manque de netteté dans la version 2004, manifestement volontaire. Ils apparaissent cette fois nettement C'est de nouveau au chef de chœur de veiller à ce que ses chanteurs n'alourdissent point ces signes d'expression et ne les fassent pas doubler la note, ce que l'on constate trop souvent, c'est vrai. Les améliorations sont présentées dans la préface et je les résume ci-dessous :
- La notation grégorienne a été agrandie afin d'améliorer la lisibilité. (cf. supra pour les épisèmes)
- Les tournes de pages ont été réduites, spécialement dans le chapitre des cantiques, et agencées d'une façon pratique pour les chanteurs.
- La numérotation des chants correspond à celle de l'édition 2004. Cette continuité de la numérotation à travers les éditions explique d'éventuels sauts de numéros qui pourraient sembler à priori peu logiques.
- Afin de distinguer rapidement les ajouts de cette édition, les nouvelles pièces comportent une lettre en plus du numéro.
Ajoutons que le format a été agrandi (146 × 205 mm), ce qui aère avantageusement l'ouvrage.
La comparaison avec la table thématique de l'édition précédente révèle une augmentation sensible du nombre de cantiques en français. Le Temps de l'Avent offre par exemple trois nouveaux chants : Du poids de sa misère. - Seigneur, venez la terre - Jour du Seigneur (que l'on retrouve bien sûr à Noël). Pour la fête de l'Immaculée Conception du 8 décembre, ce sont quatre nouveaux cantiques qui entrent. Ils sont dits harmonisés, c'est-à-dire polyphoniques. C'est au total 80 nouveaux cantiques qui ont été ajoutés et 60 cantiques possèdent une harmonisation à quatre voix.
Les nouveautés sont multiples : prières du chrétien, réception des sacrements...
L'ajout de la couleur rouge dans les textes en facilite la lecture et la rend plus agréable. Nul doute qu'il s'agit là d'un travail éditorial soigné avec une robuste reliure en simili cuir d'une belle couleur bordeaux, ses quatre signets en tissu...
L'ouvrage a été préfacé par le cardinal Antonio Cañizares Llovera, préfet de la Congrégation du culte divin et de la discipline des sacrements. Extrayons-en la conclusion. Le prélat vient de vanter les mérites de la connaissance supérieure, celle qui dépasse la raison et nous conduit à la contemplation.
La comparaison avec la table thématique de l'édition précédente révèle une augmentation sensible du nombre de cantiques en français. Le Temps de l'Avent offre par exemple trois nouveaux chants : Du poids de sa misère. - Seigneur, venez la terre - Jour du Seigneur (que l'on retrouve bien sûr à Noël). Pour la fête de l'Immaculée Conception du 8 décembre, ce sont quatre nouveaux cantiques qui entrent. Ils sont dits harmonisés, c'est-à-dire polyphoniques. C'est au total 80 nouveaux cantiques qui ont été ajoutés et 60 cantiques possèdent une harmonisation à quatre voix.
Les nouveautés sont multiples : prières du chrétien, réception des sacrements...
L'ajout de la couleur rouge dans les textes en facilite la lecture et la rend plus agréable. Nul doute qu'il s'agit là d'un travail éditorial soigné avec une robuste reliure en simili cuir d'une belle couleur bordeaux, ses quatre signets en tissu...
L'ouvrage a été préfacé par le cardinal Antonio Cañizares Llovera, préfet de la Congrégation du culte divin et de la discipline des sacrements. Extrayons-en la conclusion. Le prélat vient de vanter les mérites de la connaissance supérieure, celle qui dépasse la raison et nous conduit à la contemplation.
La musique et le chant liturgique, en particulier le chant grégorien, forment une grande part de cette communication supérieure, et cela même si le texte du chant n'est pas entièrement compris (soit par défaut de connaissance du latin, soit à cause des mélismes, soit de par la structure polyphonique du chant).
Écouter et se joindre au chant liturgique est aussi une forme élevée de participation liturgique. Offrir aux fidèles et aux chantres liturgiques l'accès au répertoire grégorien ainsi qu'aux cantiques de tradition populaire, comme fait l'ouvrage Magníficat Dóminum, en sa deuxième édition, est une précieuse aide à cette participation, soit pour les fidèles qui souhaitent user de la forme dite « extraordinaire » du Rite romain, soit pour ceux qui vivent la liturgie romaine sous la forme « ordinaire », souhaitant ne pas perdre les trésors du patrimoine musical du Rite romain, et redécouvrir un langage et une forme de communication qui leur permettre encore aujourd'hui d'affermir leur foi, de confirmer leur espérance et de grandir dans la charité.
Avec mes félicitations à l'Association Sacra Musica.
La préface de ce précieux recueil de chants, intitulée « Présentation et notes techniques » est condensée et courte (deux pages). Elle s'achève par ces mots:
Nous avons, dans notre liturgie catholique, un patrimoine riche et conséquent. La valorisation de ce patrimoine suppose néanmoins un effort, au risque sinon de tourner en rond sur quelques chants. Ce livre s'inscrit dans ce travail de renouvellement liturgique par le biais du chant sacré.
Ces mots constituent un appel aux âmes de bonne volonté qu'Una Voce ne pouvait que transmettre tant la tâche est urgente. De nombreux signes encourageants se font jour dans l'Église pour abandonner ces cantiques médiocres qui défigurent notre sainte liturgie.
Saluons l'arrivée de cet ouvrage qui vient à point nommé !
Patrick Banken
Saluons l'arrivée de cet ouvrage qui vient à point nommé !
Patrick Banken