SOURCE - Nicolas Senèze - La Croix- 23 décembre 2011
Dans la dernière livraison de sa Lettre aux amis et bienfaiteurs , Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX), se garde bien de divulguer la teneur de sa réponse aux propositions formulées le 14 septembre dernier par le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et qui vient d’être reçue à Rome.
Mais le ton de cette lettre bisannuelle montre clairement que, malgré deux années de discussions doctrinales entre les intégristes et la Congrégation pour la doctrine de la foi, les points d’achoppement entre Rome et Écône demeurent ceux qui s’étaient fait jour il y a plus de 40 ans, au lendemain du concile Vatican II : la liberté religieuse, l’œcuménisme et la collégialité. Trois points qui sont, aux dires de Mgr Fellay, « au cœur de la crise qui secoue l’Église ».
Pour le second successeur de Mgr Lefebvre à la tête de la FSSPX, le fond du problème demeure en effet « dans une perte de la foi en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ ». Selon lui, le refus de la divinité du Christ se traduit aujourd’hui « par le rejet de sa Royauté », conséquence de la liberté religieuse rappelée par Vatican II.
Autre point d’achoppement : l’œcuménisme. « Sous prétexte de pouvoir être plus proche de nos “frères séparés”, (…) on ne cherche même plus, de manière délibérée, à les convertir, explique-t-il. L’œcuménisme NE VEUT PLUS CONVERTIR (en capitales dans le texte). » Il voit dans cette attitude un renoncement à « la fierté des catholiques ».
« Les chrétiens sont devenus aujourd’hui tellement mous qu’ils laissent tout faire ! », s’indigne-t-il, à propos cette fois des pièces de théâtre Sur le concept du visage du Fils de Dieu et Golgota Picnic où l’institut Civitas est apparu comme le véritable bras politique de la FSSPX contre ces spectacles.
Conséquence : « L’autorité aujourd’hui est sérieusement ébranlée, non seulement du dehors par la contestation des responsables laïcs qui prétendent à une part de gouvernement, mais aussi bien, à l’intérieur de l’Église, par l’introduction d’une quantité de conseils et commissions qui, dans l’atmosphère d’aujourd’hui, empêchent l’exercice juste de l’autorité déléguée par Notre Seigneur Jésus-Christ. »
Si ces phrases traduisent le fond de la réponse transmise ces derniers jours par la FSSPX aux propositions romaines, qui impliquaient l’acceptation de l’enseignement de Vatican II tel qu’exprimé dans le Catéchisme de l’Église catholique , on comprend dès lors que, comme le conclut lui-même Mgr Fellay, « nos relations avec Rome sont difficiles ».
Nicolas Senèze
Dans la dernière livraison de sa Lettre aux amis et bienfaiteurs , Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX), se garde bien de divulguer la teneur de sa réponse aux propositions formulées le 14 septembre dernier par le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et qui vient d’être reçue à Rome.
Mais le ton de cette lettre bisannuelle montre clairement que, malgré deux années de discussions doctrinales entre les intégristes et la Congrégation pour la doctrine de la foi, les points d’achoppement entre Rome et Écône demeurent ceux qui s’étaient fait jour il y a plus de 40 ans, au lendemain du concile Vatican II : la liberté religieuse, l’œcuménisme et la collégialité. Trois points qui sont, aux dires de Mgr Fellay, « au cœur de la crise qui secoue l’Église ».
Pour le second successeur de Mgr Lefebvre à la tête de la FSSPX, le fond du problème demeure en effet « dans une perte de la foi en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ ». Selon lui, le refus de la divinité du Christ se traduit aujourd’hui « par le rejet de sa Royauté », conséquence de la liberté religieuse rappelée par Vatican II.
Renoncement à « la fierté des catholiques »« Cette liberté religieuse, mettant sur un pied d’égalité le vrai et le faux, dispense délibérément l’État et la société humaine de leurs devoirs d’honorer et de servir Dieu, leur Créateur », explique-t-il
Autre point d’achoppement : l’œcuménisme. « Sous prétexte de pouvoir être plus proche de nos “frères séparés”, (…) on ne cherche même plus, de manière délibérée, à les convertir, explique-t-il. L’œcuménisme NE VEUT PLUS CONVERTIR (en capitales dans le texte). » Il voit dans cette attitude un renoncement à « la fierté des catholiques ».
« Les chrétiens sont devenus aujourd’hui tellement mous qu’ils laissent tout faire ! », s’indigne-t-il, à propos cette fois des pièces de théâtre Sur le concept du visage du Fils de Dieu et Golgota Picnic où l’institut Civitas est apparu comme le véritable bras politique de la FSSPX contre ces spectacles.
« L’Église s’est toujours proclamée une monarchie »Troisième point délicat dans le concile aux yeux de la FSSPX : la collégialité épiscopale, vécue par Mgr Fellay comme une « diminution de l’autorité ». « L’Église s’est toujours proclamée une monarchie, gouvernée par un seul », explique-t-il, dénonçant « la collégialité et la parodie parlementaire des conférences épiscopales, (qui) permet toutes sortes d’abus et livre à la pression du groupe les dispositions du Droit divin déterminant que chaque diocèse n’a qu’une seule tête, l’évêque du lieu ».
Conséquence : « L’autorité aujourd’hui est sérieusement ébranlée, non seulement du dehors par la contestation des responsables laïcs qui prétendent à une part de gouvernement, mais aussi bien, à l’intérieur de l’Église, par l’introduction d’une quantité de conseils et commissions qui, dans l’atmosphère d’aujourd’hui, empêchent l’exercice juste de l’autorité déléguée par Notre Seigneur Jésus-Christ. »
Si ces phrases traduisent le fond de la réponse transmise ces derniers jours par la FSSPX aux propositions romaines, qui impliquaient l’acceptation de l’enseignement de Vatican II tel qu’exprimé dans le Catéchisme de l’Église catholique , on comprend dès lors que, comme le conclut lui-même Mgr Fellay, « nos relations avec Rome sont difficiles ».
Nicolas Senèze