12 février 2009





Evêques intégristes : Mgr Fellay évoque un complot des progressistes
12.02.09 - AFP - lemonde.fr
Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint Pie X, voit dans la diffusion des propos négationnistes de Mgr Richard Williamson une instrumentalisation orchestrée par les progressistes du Vatican pour empêcher le pape de "revenir en arrière" dans la réconciliation avec les intégristes. Mgr Fellay commentait la levée de l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité dans un message enregistré à l'attention de fidèles de la fraternité Saint Pie X réunis à la Mutualité à Paris pour une conférence organisée mercredi soir par la branche française du mouvement intégriste.
Il s'est dit "surpris par la rapidité" de la publication du décret par le Vatican" estimant qu'au cours des six derniers mois ses relations avec Rome avaient été "plutôt froides", en raison d'une lettre aux membres de la Fraternité dans laquelle il redisait son désaccord avec le Concile Vatican II.
Il a remercié le pape pour sa décision mais estimé qu'il "aurait pu faire mieux", regrettant qu'il n'ait pas réhabilité Mgr Marcel Lefebvre.
Revenant sur la diffusion des propos de Mgr Williamson, il a estimé qu'une "telle coïncidence" (entre la publication du décret et la diffusion de l'interview de l'évêque) "ça n'existe pas". Pour lui, il existe à Rome une "coalition de ce qui est progressiste ou de gauche qui utilise les propos malheureux de Mgr Williamson pour obliger Rome à revenir en arrière sur ce début de quelque chose" en direction de la Fraternité. Il parle "d'excommunication de la Tradition".
Pour Mgr Fellay, l'église catholique est "en crise" et il faut que les discussions qui vont s'engager avec Rome permettent une "clarification de la pensée". "On se dirige du bon côté quand on essaie de purifier, de rendre tout son éclat à la doctrine de l'église", a-t-il ajouté, souhaitant enfin que "ce qui se retrouve sur les épaules des seuls traditionnalistes soit à nouveau porté par l'ensemble de l'église".
De son côté, l'abbé Régis de Carqueray-Valmenier, supérieur du district de France de la Fraternité, a rappelé les points essentiels du litige entre les intégristes et Rome. Il faut, a-t-il dit, reconnaître la "royauté sociale du Christ" qui est le "roi des consciences, des familles et des sociétés". Il a réfuté l'oecuménisme ("il n'y a pas d'autre Dieu", à ses yeux) et l'instauration de la collégialité au sein de l'Eglise. Sur ce dernier point il explique que l'Eglise a été instituée par Pierre comme une monarchie avec le pape pour monarque. Le Concile Vatican II a introduit l'idée de collégialité au nom de laquelle le pape doit se concerter avec l'ensemble de l'épiscopat. Pour lui, les conférences épiscopales ont "instrumentalisé la désobéissance dans l'Eglise".
Il définit Vatican II comme une "catastrophe inouïe qui s'est produite dans l'Eglise" mais il ne doute pas que Rome puisse modifier sa position : "le mur de Berlin est tombé, les statues de Staline ont été déboulonnées, pourquoi ne pas remettre en cause les textes de Vatican II", a-t-il résumé.