SOURCE - Julien Pellicier - SudOuest - 23 janvier 2012
Une messe du souvenir a rassemblé, samedi matin, quelques nostalgiques de la monarchie.
Sa tête a roulé un 21 janvier sur la place de la Révolution, à Paris. Louis XVI, dit Louis le dernier, est mort guillotiné, malgré les réformes entreprises, des suites de la Révolution. 219 ans après, les royalistes, qui préfèrent utiliser le terme « assassinat », ne l'ont pas oublié.
Samedi matin, en l'église Sainte-Foy d'Agen, ils étaient une quinzaine de fidèles à lui rendre hommage au cours d'une messe souvenir. En latin. Une cérémonie austère, durant laquelle le chant est totalement absent, pour laisser plus de temps au recueillement, et où les génuflexions, à même la dalle ou sur le prie-dieu, sont nombreuses.
Dos à ses ouailles, le chanoine Fontaa vêtu de sa soutane, a animé cette cérémonie « à la demande d'un paroissien ». Depuis quelques années, en effet, le Souvenir bourbonien en Guyenne-Gascogne rend ainsi hommage au roi défunt. Pour l'homme d'église, en revanche, aucune raison de s'étonner d'une liturgie en latin : « C'est une forme qui a toujours existé et qui a droit de cité. Le pape est d'ailleurs très clair sur la question et l'évêque a permis cette célébration... » Chaque dimanche et férié, il en est d'ailleurs ainsi à Notre-Dame-du-Bourg.
Sortant de l'office, Jérôme, Agenais de 38 ans arborant la fleur de Lys sur sa cravate et sur un pin's, explique sa présence matinale : « Pour tous ceux qui sont attachés aux valeurs traditionnelles de la France catholique, c'est important. Le roi en faisait partie. Ça ne veut pas dire que l'on veut faire la guerre, hein… » Le jeune homme est royaliste mais se méfie « des amalgames » qui peuvent être faits entre ce terme, la messe en latin et l'extrême droite : « Pour ma part, j'ai ma conscience tranquille. » À un homme politique qui « passe sa vie à chercher à se faire élire », il juge moins « hypocrite », le concept du « Père Patrie éduqué pour gouverner ».
Julien Pellicier