Les demandes d'application du Motu proprio se multiplient ... voici aujourd'hui un témoignage chez nos amis Suisses |
19 novembre 2008 - Lettre n°152 de paixliturgique.com |
Nous reproduisons ci-après un passionnant compte-rendu de "la situation liturgique" dans le Valais publié par Charles Pellegrini dans le Nouvelliste du 13 novembre 2008..Nous évoquions récemment le Canada dans une précédente lettre. D'un document à l'autre, il est loisbile de constater que la demande d'application des bienfaits du Motu proprio n'est pas une spécificité française et que les réactions, bonnes ou moins bonnes, sont toujours aussi étonnantes que l'on soit en France, au Canada ou en Suisse … Le retour de l’ancienne messe dans le Haut-Valais (Suisse) et demande en cours dans le Valais francophone. L’ancienne messe – réhabilitée il y a un an et demi par Benoît XVI – est à nouveau dite un dimanche par mois à l’église du collège, à Brigue (Valais-Suisse). Elle est célébrée par le curé de Brigue. Des fidèles de cette ville et d’autres paroisses ont en effet demandé, comme les y autorise le Motu proprio du pape, à pouvoir bénéficier d’une messe en latin selon l’ancien rite. Ces fidèles, qui sont majoritairement de la paroisse de Brigue, ont obtenu de l’évêque de Sion l’autorisation d’assister à cette messe qualifiée de «rite extraordinaire» dans le document du pape qui parle de «rite ordinaire» pour la nouvelle messe. La messe de rite tridentin, en latin avec le prêtre célébrant dos au peuple (à l’origine tourné vers l’Orient) est en fait la messe avec les rubriques du pape Jean XXIII qui était célébrée jusqu’en 1970 par l’Eglise latine. Une fois par mois. Cette messe latine a déjà été célébrée deux fois, le dimanche 5 octobre et le dimanche 2 novembre, par l’abbé Paul Martone, curé de la paroisse du Sacré-Cœur, à Brigue. La messe a en effet lieu tous les premiers dimanches du mois, à 17 heures, à l’église du collège, à Brigue. Le curé Martone, qui est né en 1961 et n’a donc jamais célébré la messe dans l’ancien rite, est allé se former à l’abbaye bénédictine du Barroux, en France, pour la dire (il s’agit d’une communauté monastique officiant dans le rite ancien mais en communion avec Rome). Encore à l’essai… Le curé Martone fait le constat suivant: «Ces messes célébrées selon l’ancien rite ont été bien fréquentées – 150 à 200 personnes – et ce qui m’a surpris c’est que l’assistance était formée plutôt de jeunes. Ils ont moins de complexes ou de blocages qu’une partie de l’ancienne génération par rapport à la messe tridentine. Les fidèles qui suivent l’ancienne messe recherchent, me semble-t-il, quelque chose de plus mystique, de plus calme. Je ne comprends pas les réactions agressives de certaines personnes, de l’ancienne génération, qui ont envoyé des courriers de lecteurs au journal contre cette expérience. Il y a en effet des gens qui sont venus suivre l’ancienne messe et qui ont dit ensuite: c’était bien qu’on puisse voir ce que c’est mais nous préférons le nouveau rite. Je suis très content en tout cas de l’ambiance et de la manière dont cela se passe. Pour l’instant, on dit l’ancienne messe une fois par mois, pour voir si les gens s’y intéressent vraiment. Je ne puis pas la dire tous les dimanches car je dois assurer plusieurs offices dominicaux.» La prochaine messe dite selon le rite ancien à Brigue – et autorisée par l’évêque – aura lieu, toujours à l’église du collège, le 4 janvier à 17 heures. Elle n’aura pas lieu le 1er dimanche de décembre car l’église est occupée pour un concert. A noter qu’Ecône célèbre chaque dimanche une messe ancienne à Glis. Demande aussi dans le Valais romand (partie francophone du Valais alors que Brigue est dans la partie germanophone). A noter que 91 fidèles de diverses paroisses du Valais romand (principalement quatre paroisses) ont adressé à la fin décembre 2007 une demande écrite aux autorités ecclésiastiques (à Mgr Roduit et à Mgr Brunner) pour obtenir de bénéficier eux aussi de l’ancienne messe accordée par le Motu proprio de Benoît XVI. Les fidèles ont même émis le vœu que cette messe soit célébrée à l’église Saint-Jacques, à Saint-Maurice. Plusieurs rencontres entre les fidèles demandeurs et les autorités ecclésiastiques ont eu lieu. Selon les initiants, elles se sont déroulées dans «un climat fraternel». Mais aucune autorisation n’a encore été accordée et l’affaire est même revenue à la case départ puisque l’autorité ecclésiastique demande maintenant aux personnes signataires de quatre paroisses d’adresser leur requête à leurs curés respectifs «afin de respecter les demandes du Motu proprio». A suivre… Vincent Pellegrini Pour en savoir plus ou entrer en contact avec Vincent Pellegrini http://religions.blog.lenouvelliste.ch/ REFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE 1 - S'il en était besoin, cet article illustre que le débat liturgique n'est pas un débat " franco-français" comme certain aiment à le dire… et que des fidèles des diocèses de toute l'Europe et du monde entier souhaitent bénéficier des mesures généreuses permises par le Motu Proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI. Pourtant, il est encore de bon ton, dans un certain milieu ecclésiastique français, de limiter la portée de ce texte pontifical en prétendant faussement qu'il a d'abord été fait pour régler le problème avec la FSPX (identifiée par ailleurs comme essentiellement "française " alors que plus de la moitié de ses prêtres ne le sont pas …). 2 - Cet article illustre une constante dans la fréquentation des messes célébrées dans la forme extraordinaire du rit romain : L'on y retrouve de nombreux jeunes et beaucoup de familles. Ceci n'est pas un scoop pour qui s'est un peu penché sur la question depuis .... 1988. Pourtant en 2008, il se trouve encore des personnes étonnées de constater que les jeunes générations assistent volontiers à la messe traditionnelle qu'elles n'ont pourtant pas connue dans leur enfance. A force de répéter de manière incantatoire "il n'y a pas de demande, personne ne souhaite ce type de célébration dans ma paroisse", on ne peut qu'être "surpris" de constater la réalité le jour où par extraordinaire une telle célébration est mise en place. Les faits sont têtus... 3 - Une leçon peut être tirée de cet article : Seule l'expérience permet d'y voir vraiment clair. Combien de perte de temps, de circonvolutions et de verbiage pourraient être évités en proposant simplement ad experimentum une célébration paroissiale dans le forme extraordinaire "pour voir". A chaque fois que cela a été possible - comme à Rambouillet ou Vaucresson par exemple - cela a été un succès et a permis d'identifier une demande qu'on ne connaissait pas avant. Et même si ces expériences avaient été des échecs - ce qu'elles ne furent pas ! - quelles auraient été les conséquences '" Négatives" d'avoir tenté celle-ci ? 4- Comme partout il y a des autorités de bonne volonté qui sont à l'écoute et d'autres qui cherchent tous les moyens de reculer le moment de tenter l'expérience. D'un côté les hommes de paix, à l'écoute du Saint Père et tournés vers l'avenir. De l'autre, des aveugles, des fonctionnaires, des procéduriers, persuadés d'être dans le vent et des orgueilleux soucieux de ne rien mettre en place qui pourrait remettre en cause leur pastorale aux succès limité car adapté à d'autres époques... D'un côté la nouvelle évangélisation et l'édification de la paix, de l'autre des combats d'arrière garde... 5 - Notons aussi que l'existence d'une demande " Visible" fait des émules et que de nombreux fideles qio jusqu'alors pensaient pêtre seuls désirent à leur tour se lancer: qu'en serait-il si ils savait comme nous après les trois sondages qui ont été réalises que 20à 30 % des catholiques pratiquants désirent vivre leur foi catholique au rythme de la forme extraordinaire du rite romain . Non vraiment aucun demandeur n'est seul et cela devrait encourager de nouvelles demande ; POURQUOI PAS VOUS ? |
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