Les intégristes ralliés au Vatican entendent s'implanter "partout en France" |
AFP 13.09.06 | 12h59 |
Le responsable des prêtres intégristes ralliés au Vatican a affirmé mercredi que le nouvel institut du Bon Pasteur que leur a octroyé le Saint-Siège souhaitait ouvrir des paroisses "partout en France et ailleurs". "Il va falloir cohabiter avec nous. Ce ne sera pas un facteur de division, au contraire", a déclaré à la presse l'abbé Philippe Laguérie, supérieur général de l'institut et chef de file des cinq disciples historiques de l'évêque schismatique Marcel Lefebvre ralliés à Rome. L'institut vise des églises désaffectées ou abandonnées en centre-ville. "Il ne s'agit pas d'arriver quelque part et de prévenir l'évêque après", a-t-il assuré, mais "le droit canon rend obligatoire une concertation entre un institut et l'évêque local". La convention qui devrait être signée pour l'église Saint-Eloi à Bordeaux, qu'il occupe depuis 2001 dans le diocèse du cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, et où l'institut aura son siège, "sera le prototype de ce que nous voulons faire partout en France et ailleurs". Selon l'abbé, Mgr Ricard comme le cardinal Dario Castrillon Hoyos chargé par le pape du dialogue avec les "lefebvristes" souhaitent effectuer les premières ordinations. Quatre séminaristes sont prêts. L'institut compte déjà six prêtres et va accueillir une dizaine de prêtres sud-américains. "Des prêtres de la Fraternité Saint Pie X demandent à nous rejoindre, je suis prudent", a-t-il ajouté, même si le Vatican "ne verrait pas d'un mauvais oeil qu'il y ait suffisamment de prêtres qui frappent à notre porte pour que la Fraternité réfléchisse". Selon lui, qui a été exclu en 2004 de cette organisation fondée par Mgr Lefebvre après en avoir été un pilier, le décret du Vatican créant l'institut offre aux ralliés la possibilité de "participer à une critique sérieuse et constructive" en vue d'une "interprétation authentique" du concile Vatican II et leur donne le droit de célébrer exclusivement la messe traditionnelle en latin. "Nous sommes le premier jalon posé par le pape pour revenir à l'unité liturgique", a-t-il estimé, affirmant que le Vatican s'apprête à publier un document qui "va rétablir dans tous ses droits la messe traditionnelle". A ses côtés, l'abbé Guillaume de Tanouarn a souligné "l'atmosphère totalement différente" au Vatican de Benoît XVI: "nous ne sommes plus des chrétiens de deuxième zone, nous effectuons +un travail utile à l'Eglise+ selon les termes du décret" créant l'institut. |
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