La Lettre de Paix liturgique
20 Février 2008 - Numéro 85 Pour entrer en contact avec nous, cliquez ici
Les Scouts d'Europe sont-ils instrumentalisés par des évêques hostiles au Motu Proprio de Benoît XVI ?
Suite à l’étrange attitude des Scouts d’Europe vis à vis des groupes de scouts et guides attachés à la forme extraordinaire du rite latin, les réactions ne se sont pas fait attendre. Et la plus importante d’entre elle fut la lettre du Cardinal Castrillon Hoyos, envoyée à l’AGSE en janvier 2008. Rappel :
« Monsieur le Président,
Dernièrement sont arrivés à la Commission Pontificale « Ecclesia Dei » de nombreuses lettres au sujet de la Déclaration que vous avez fait au nom des Guides et Scouts d’Europe, qui porte le titre « Place au Scoutisme » et la date du 17 novembre 2007.
Dans cette Déclaration vous vous exprimez sur la possibilité de faire usage de la forme extraordinaire du Rite Romain pendant des activités de votre mouvement, comme par exemple des camps.
Comme vous le savez, cette matière a été réglée par le Motu proprio « Summorum Pontificum » du Souverain Pontife Benoît XVI entré en vigueur le 14.9.2007, lequel a donné à la Commission la charge de veiller sur l’application de ce Motu proprio.
Les lettres, qui nous sont arrivées, proviennent de la part de nombreux prêtres, – dont 61 ont signé une pétition explicite adressée à cette Commission Pontificale, – et aussi de la part des laïcs membres de votre mouvement : toutes expriment la même préoccupation que cette interdiction de l’usage de l’usage extraordinaire ne soit pas conforme au Motu proprio et devrait causer de grands problèmes dans plusieurs sections des Scouts d’Europe.
Après avoir fait une profonde réflexion sur la matière, je me vois dans l’obligation de vous inviter à reconsidérer cette normative ; un nouvelle réglementation de votre part devrait prendre acte de ce qui suit :
Les prêtres membres d’un Mouvement de l’Église ont le droit de célébrer selon la forme extraordinaire, comme tous les autres prêtres ; ils ne peuvent, certes, imposer cette forme à tout leur mouvement ; d’autre part, les Dirigeants de telles Associations et Mouvements ne peuvent, ni imposer ni empêcher cette forme de la célébration dans leur Mouvement.
Je vous saurais donc gré, Monsieur le président, si vous pouviez en informer le comité des Scouts d’Europe lors de la réunion annuelle des Conseillers religieux prévue pour le 14 janvier.
Signé : Dario Card. Castrillon Hoyos » Qu’à cela ne tienne, le président de l’AGSE a décidé de ne pas tenir compte de ce courrier et affirme dans une lettre du 4 février, suite à la conclusion d’un groupe de travail interne aux Scouts d’Europe :
« il ne nous semble pas souhaitable de mettre des enfants ou des jeunes à part, dans des unités dont la seule raison d’être serait une spécificité liturgique. » Pourtant, l’AGSE comprend des unités à spécificité liturgique (gréco-catholiques) et même des unités orthodoxes et protestantes ! S’ajoute un incroyable déni liturgique concrétisé par une désobéissance frontale à Rome :
- "Le missel de Paul VI est la règle habituelle de notre mouvement comme elle l’est dans l’Église, dans le souci d’un accès à la liturgie le plus large possible pour les jeunes [Ce sont pourtant les jeunes qui adhèrent le plus à la liturgie traditionnelle !]. La forme ordinaire est utilisée dans nos activités et les rassemblements.
- Les unités peuvent, ponctuellement [Pourquoi cette restriction ?], aller dans des paroisses, monastères ou communautés qui célèbrent selon la forme extraordinaire. […]
- Tous les groupes, maîtrises et conseillers religieux du mouvement sont concernés par ces orientations et auront à cœur de les suivre fidèlement. [au risque d’être infidèle à Rome]
- Les situations particulières seront étudiées par les commissaires généraux et le conseiller religieux national en lien avec la hiérarchie locale et en accord avec l’Évêque du lieu afin de rester dans l’esprit du Motu proprio. [c’est un pur mensonge : le Motu Proprio autorise tout prêtre et tout groupe stable, indépendamment de sa hiérarchie]
Qu’est-ce qui passe par la tête des Scouts d’Europe ? La fin de la lettre du 4 février de Jean-Marie Nessi nous le laisse deviner :
"Ces recommandations dépassent largement le cadre des Guides et Scouts d’Europe et nécessitent notamment des échanges entre le Siège Apostolique [pourquoi ne pas écrire « la Commission Ecclesia Dei » ?], la Conférence des évêques de France et les 3 dirigeants de notre mouvement pour trouver comment mettre en œuvre ces dispositions dans un mouvement éducatif de jeunes" Cette affirmation met en lumière plusieurs points :
- L’AGSE ne veut pas obéir et tente de temporiser en évoquant des échanges (des négociations ?) avec Rome, alors que la lettre du Cardinal Hoyos se montrait claire et injonctive.
- L’autorité de la Commission Ecclesia Dei, que le Motu Proprio place au-dessus des évêques pour tout recours sur le sujet de la célébration de la forme extraordinaire du rite romain, est diluée derrière l’expression « Siège Apostolique ». L’AGSE ne veut pas rendre de compte directement à la commission Ecclesia Dei qui est implicitement déclarée incompétente
- Conseillée par Mgr Rivière et Mgr Brincard (qui a également réagit en occultant totalement le rôle de la Commission Ecclesia Dei), l’AGSE s’abrite derrière la Conférence des Évêques de France et implique ainsi directement la Cardinal Vingt-Trois.
Mais peut-être est-ce l’inverse ? Certains évêques de France, que l’on a connu hostiles à la publication du Motu Proprio, n’utiliseraient-ils pas l’AGSE pour ne pas se placer en première ligne d’une fronde gallicane hostile au Saint-Père ? On peut aller plus loin en se demandant si les évêques français (pas tous bien heureusement, puisque au moins 2 évêques ont fait appel de la décision de l’AGSE auprès de la Commission Ecclesia Dei) ne veulent pas, dans cette affaire, créer une jurisprudence défavorable à la Commission Ecclesia Dei, afin de rester (conformément au Motu Proprio de 1988) les seuls dépositaires des autorisations de messes selon la forme extraordinaire ?
Ajoutons, pour rester dans le strict cadre de l’AGSE, que le triumvirat (« les 3 dirigeants du mouvement des Scouts et guides d’Europe ») qui gouverne de façon autoritaire (et non de façon subsidiaire, conformément à la méthode scoute) le mouvement, à savoir Jean-Marie Nessi, Jean-Michel Permingeat et Marie-Hélène Morel, font face à une fronde interne de plus en plus grande.
11 administrateurs sur 23 ont en effet publié une lettre, qui se veut à la fois ferme et apaisante :
« La pétition de soutien récemment lancée sur Internet ainsi que la profusion de courriels anonymes de toute sorte génèrent un risque de division au sein du mouvement que personne ne peut se résoudre à laisser s’installer.
Toutes ces réactions ont une même source : un attachement profond pour le mouvement des Guides et Scouts d’Europe, une inquiétude quant à son avenir et un ardent désir de le protéger. Parvenue en phase de maturité et forte de ses 27 000 adhérents, l’AGSE en sa qualité de mouvement laïque d’éducation endosse une responsabilité de représentation de plus en plus importante, tant vis-à-vis des familles, que vis-à-vis de l’Église mais également de l’État.
Notre incapacité à apporter des solutions aux événements survenus depuis plusieurs mois révèle une grave crise de gouvernance dont il faut aujourd’hui se préoccuper.
Nous sommes une majorité d’administrateurs, à avoir manifesté nos convictions au sein du conseil d’administration et à avoir dénoncé un certain nombre de problèmes tout en veillant jusqu’à présent à préserver au maximum les jeunes du mouvement. Ces points concernent :
- La gouvernance du mouvement en particulier les attributions respectives des CNG et du conseil d’administration [remise en cause du triumvirat].
- Le désir de suivre filialement les demandes venues de Rome sur l’application du Motu Proprio.- La valorisation de l’Union Internationale des Guides et Scouts d’Europe [l’UIGSE a effectivement condamné les prises de position de l’AGSE, cf ci-dessous] et la contribution active à son rayonnement et à la magnifique mission d’évangélisation qui attend le mouvement en Europe.
- Le contact souhaité avec tous les autres mouvements scout [tous, et pas uniquement 2 ou 3…]
- La possibilité d’être écouté et d’exprimer des désaccords sans que cela soit un motif de rupture de confiance [combien ont déjà quitté l’AGSE ? Nul ne le sait, mais il y en a] Dans leur grande sagesse, nos anciens ont prévu, pour préserver la paix et l’unité entre nous tous, de confier au seul conseil d’administration la charge de choisir les commissaires généraux et d’apprécier leur manière de servir.
Les réactions ne doivent pas être personnalisées sous la forme de sites ou de mails anonymes s’en prenant aux commissaires généraux, ou sous la forme de pétitions tendant à les plébisciter.
Les amalgames et la confusion exposée publiquement sont en contradiction complète avec cette bonne règle, et mettent en danger le mouvement. C’est pourquoi nous avons décidé après mûre réflexion de sortir de notre réserve et de faire cette mise au point.
Nous entendons exercer en toute lumière notre responsabilité d’administrateurs élus par l’assemblée générale.
Contrairement à certaines rumeurs, nous certifions que nous n’avons aucune intention de récupérer le mouvement au profit d’une quelconque idéologie ou sensibilité religieuse.
Recevez notre fraternel salut scout et restons unis par la prière pour préserver ensemble l’unité du mouvement des Guides et Scouts d’Europe.
Anne-Sylvie ASTIER, RS, Administrateur, ACDE Val de Gally, Foulard Vert, Mestre de Camp en CEP,
Marie-Camille BORDE, RS, Administrateur, Foulard Rouge, Foulard Vert
François de CHAILLÉ, Administrateur
Nicole DARGEGEN, RS, Administrateur, CPrG Haut-Languedoc, Mestre de Camps SENAMCO des CG
Isabelle GAUTIER, Administrateur
Alain LACHAISE, RS, Administrateur, ACPrS P.L.A.S.A.V, MacLaren
Marie-Paule LECLERE ; Administrateur, CPrG Provence
Odile LEVACHER ; RS ; Administrateur, CPrG Bourgogne Franche-Comté, Foulard vert
Christian MASSON, RS, Administrateur, CDsA Paris Ste Geneviève
Brigitte PARNAUDEAU ; RS ; Administrateur, CPrG Hainaut Artois Flandres
Pierre de SAINT-CHAMAS ; Administrateur, CGS 3e Strasbourg » De même, Jacques Mougenot, commissaire fédéral de l’Union Internationale des Guides et Scouts d’Europe ne comprend pas l’attitude de la branche française :
"Depuis un certain temps déjà, certaines évolutions de l’association française, qui demeure le principal membre de notre Union Internationale, suscitent mon incompréhension, et soulèvent une certaine émotion en son sein même. Elles se traduisent par des crispations sur des questions liturgiques : lors de l’Euromoot, la route jubilaire des guides aînées et des routiers d’Europe, l’association française a refusé, sans argumentation valide, et de façon cavalière, de participer à la liturgie byzantine célébrée à l’ouverture par l’évêque gréco-catholique du lieu. Plus récemment – et sans doute en avez-vous entendu parler -, son conseil d’administration a pris la décision de ne pas admettre comme conseillers religieux des prêtres célébrant selon la forme extraordinaire du rite romain, comme s’il appartenait à une association de laïcs de prendre ce type de position. Un rappel ferme vient d’ailleurs d’être adressé à ce sujet au président de l’association française par le Cardinal Castrillon Hoyos, président de la commission Ecclésia Dei, compétente en la matière, à la demande de plus de 60 prêtres, conseillers religieux du mouvement. C’est la première fois, dans toute son existence, que le mouvement des Scouts d’Europe est ainsi sermonné par l’autorité de Rome. Comme commissaire fédéral de l’UIGSE, gardien de la fidélité de ses membres à nos textes fondateurs, et à nos statuts canoniques d’association privée internationale de fidèles de droit pontifical, je me dois de veiller, dans le respect de leur légitime autonomie, à ce que toutes les associations nationales qui composent notre Union placent leurs décisions et leurs actions dans l’obéissance au Siège apostolique et à la loi scoute.
Force est de constater, à mon grand regret, que des libertés semblent être prises, en France, avec ces deux fondements de notre vie chrétienne et scoute : prise de décisions qui entraînent des rappels à l’ordre (alors que des avertissements fraternels avaient été donnés par un évêque et par moi-même), refus du dialogue avec moi, et, manifestement, au sein même de l’association (il me revient régulièrement des échos de tensions, de manque d’écoute, de tentatives de remise au pas). On tente de mettre au compte de conflits de personnes ce qui semble relever d’un malaise plus profond. […]
Le 15 mars prochain, […] l’association française des Guides et Scouts d’Europe réunira son assemblée générale annuelle, au cours de laquelle les responsables rendent compte de leur action ; le conseil d’administration y sera également partiellement soumis à renouvellement.
Je vous remercie d’intercéder auprès du Père des Cieux, avec saint Joseph et la Vierge Marie, pour que cette assemblée soit celle d’une famille, unie par la foi et la loi scoute ; pour que les débats y soient marqués par la vérité et le respect des personnes ; que les décisions soient celles d’une fidélité sans ambiguïté à l’enseignement ordinaire et aux injonctions particulières du Saint-Siège ; que se dissipent les incompréhensions, les raideurs, les ombres, d’où qu’elles proviennent ; que notre mouvement, si riche en vocations religieuses, sacerdotales ou familiales, continue, sans en tirer orgueil et dans l’action de grâce, à féconder l’Eglise de France ; que tous nos chefs, cheftaines, guides et scouts, puissent, le cœur et l’esprit libres, entrer pleinement dans la Grande Semaine de la Passion et de la Résurrection de leur Seigneur."
Certaines familles ne comprennent pas ce » conflits » et elles ont bien raison il est inconcevable ! et notre désir le plus grand est qu’aux scouts d’Europe comme dans les diocèse s’instaure au plus vite la paix conformément au désir du saint père qui en publiant son motu proprio du 7 juillet 2007 espérait mettre fin à plus de trente ans de querelles stériles qui nuisent à l’essentiel : la nouvelle évangélisation du monde qui nous entoure.
Sylvie Mimpontel
Présidente du mouvement pour la Paix Liturgique et la Réconciliation dans l’Eglise.
Hauts de Seine -Le vendredi 22 février à 13h célébration à La Défense d’une messe selon la forme extraordinaire du rite latin Un grand merci au chapelain de Notre-Dame de Pentecôte qui se trouve sur l’esplanade de la Défense au cœur du diocèse de Nanterre , d''''autoriser le 22 février à 13 h la célébration d’une messe dans la forme extraordinaire du rite latin. Qu’il soit vivement remercié pour sa générosité (catholiques.aladefense.cef.fr)
Contact :
cyrille.daubigny@libertysurf.fr
Marne - Messe à Reims le 24 février
La prochaine messe selon la forme extraordinaire sera célébrée à Reims le dimanche 24 février 2008 à 10 heures 30 dans l''église Sainte Jeanne d''Arc.
Soyez nombreux à vous unir par la prière où votre présence à cette célébration.
Contact :
http://www.paixliturgiquereims.org/
Rhone - Une nouvelle célébration le 24 février à Amplepuis (En Beaujolais)
Le 24 février sera célébrée à 11 h dans la chapelle du cimetière d''Amplepuis une messe selon la forme extraordinaire du rite latin.
Unissons-nous nombreux par la prière où notre présence à cette nouvelle célébration qui aura besoin de tous nos soutiens pour être pérenniser.
Contact :
summorum-pontificum.amplepuis69@orange.fr
04 74 89 28 53
Haute-Marne - Un groupe de catholique s'organise dans le diocese de Langres. Des fidèles du Diocése de Langres souhaitent constituer un groupe afin d''obtenir la célébration hebdomadaire d''au moins une messe selon la forme extraordinaire du rite latin.
Merci de les rejoindre ou de les aider !
Contact :
info@motuproprio52.com
Yvelines - Un nouveau groupe à Viroflay Des fidèles de Viroflay souhaitent constituer un groupe afin d''obtenir la célébration hebdomadaire d''une messe selon la forme extraordinaire du rite latin.
Merci de les rejoindre ou de les aider !
Contact :
info@motuproprio78.com |