Abbé Aulagnier - 11 juin 2003
Bogotá, le 11 juin 2003 Cher Monsieur l'abbé Aulagnier,
Comme jusqu'à présent personne n'a répondu (que je sache) à votre déclaration du 10 mai 2003, je me sens dans l'obligation morale de vous manifester ouverte et clairement votre erreur, je dirais même votre déraillement.
Vous parlez avec enthousiasme du retour au pluralisme liturgique, dont l'encyclique du Pape sera l'origine. Vous vous réjouissez du pluralisme comme réalité ecclésiale à laquelle il faut accoutumer les esprits. Vous signalez comme une victoire que le Pape a parlé (causa finita est), même si les évêques de France auront du mal à accepter cela.
Tout cela est faux, absolument faux. C'est une véritable claudication, et vous montrez, en plus, à la Rome prostituée par le modernisme, le chemin pour nous contaminer de son apostasie.
C'est honteux parler du pluralisme liturgique, lequel est abominable à Dieu. L'idéal pour vous serait d'avoir un autel traditionnel dans le panthéon des faux religions. Il ne faut pas confondre pluralité de rites dans l'Église avec pluralité liturgique, pluralité de culte, lequel est une abomination comme l'est la pluralité religieuse. Car il y a un seul Dieu, une seule vérité, une seule Église, un seul baptême, un seul culte.
Votre retour au pluralisme liturgique est une apostasie, une claudication du combat de la Tradition, c'est une trahison. C'est indigne qu'un des plus anciens disciples de Mons. Lefebvre envisage une chose pareille avec la prétention de nous y pousser.
Vous parlez aussi de catholicisation de la nouvelle Messe: c'est une autre erreur qui montre l'aveuglement de celui qui le dit. On ne peut pas catholiciser une messe bâtarde, une messe mauvaise, comme Mgr Lefebvre la nomme. Ce serait vouloir catholiciser l'erreur; et l'erreur, il faut le corriger, pas le baptiser.
La nouvelle messe a été appelée messe bâtarde par Mgr Lefebvre parce qu'elle est née de la copulation illégitime et adultère entre le catholicisme et la protestantisme. Une chose pareille ne peut pas se catholiciser, cela est, une fois encore, une claudication, une apostasie.
Cher ami, retournez à la vérité. Il faut que vous arrêtiez de mettre de la pagaille parmi nous. Vous faites pire que l'ennemi moderniste et libéral, pire que les infiltrés, vous devenez la pomme pourrie qui va contaminer tout le sac.
Excusez-moi de vous parler ainsi, mais il faut dire la vérité avant tout, car c'est la vérité qui nous sauve et qui nous fait libres. C'est par cela que Notre Seigneur nous a dit: "veritas liberabit vos" (Jn. 8,32).
Réfléchissez au pied de la Croix et que la grâce de Dieu vous illumine.
En union de prières,
Mr. l'abbé Basilio Méramo