Messe en latin : les pèlerins de Pentecôte dans l'attente |
25 mai 2007 - Sophie de Ravinel - Le Figaro |
À la veille des pèlerinages de Pentecôte, les « tradis » espèrent avec impatience la libéralisation du rite tridentin. ALLELUIA ou « digitus in oculo usque ad cudam » ? À la veille des pèlerinages traditionalistes de la Pentecôte entre Paris et Chartres, les catholiques attachés à la messe tridentine en latin, se partagent entre l'espoir, le fatalisme et l'ironie. Le motu proprio, ce texte de Benoît XVI qui viendra libéraliser le rite ancien, devait déjà sortir il y a plus d'un an. Il est encore attendu aujourd'hui. Sur le site leforumcatholique.org, destiné au « tradiland », un certain Corvex ne sait plus « s'il faut rire, pleurer, ou se taper la tête contre les murs ». Ces derniers jours pourtant, s'appuyant sur des déclarations récentes du cardinal Castrillon Hoyos - chargé du lien avec les traditionalistes - les rumeurs se sont remises à galoper. Le texte de quelques pages, accompagné pour les évêques d'une lettre explicative, serait publié avant la fin mai. Benoît XVI donnerait aux seuls curés la responsabilité d'accepter ou non une messe tridentine dans leur paroisse et le texte ne dirait rien des lefèbvristes. Du coup, certains se laissent aller à nouveau à rêver. Aumônier du pèlerinage de Chrétienté qui fête cette année ses vingt-cinq ans (Paris-Chartres, en communion avec Rome), l'abbé François Pozetto se réjouit. Un communiqué est même prêt, au cas où. « Ce serait formidable ! L'attente est si grande du côté de nos pèlerins... » Si le texte est publié comme ils l'espèrent, l'ambiance devrait être au beau fixe. D'autant que les organisateurs attendent une forte participation. Olivier de Durat, président de Notre-Dame de Chrétienté, annonce quelque 7 000 pèlerins, une centaine de séminaristes et autant de prêtres. L'évêque de Chartres, Michel Pansard, les accueillera lundi pour une messe solennelle. « Ne pas agacer les évêques » Les deux responsables tentent pourtant de contenir leur enthousiasme. Pour ne pas être déçus encore une fois. Mais aussi « pour ne pas agacer les évêques de France qui vont ensuite aller se plaindre à Rome », explique l'abbé Pozetto, membre de la Fraternité Saint-Pierre. Du côté des 5 000 lefèbvristes qui vont marcher entre Chartes et Paris, on est attentiste. Responsable de la Fraternité Saint-Pie X pour la France, l'abbé Régis de Cacqueray a récemment comparé le motu proprio à l'Arlésienne, mais ne manque pas de dénoncer les évêques de France qui sont montés « violemment au créneau, dans une tentative désespérée pour limiter cette liberté grandissante ». Une « liberté grandissante » qui ne sera pas pour autant gage de réconciliation avec Rome. Après la messe, leur combat sera celui « d'une théologie également à retrouver ». |
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