Motu Proprio: un commentaire du vice-official du diocèse d'Eichstätt (Allemagne), Mgr A. Pytlik |
23 décembre 2006 - Pro Liturgia |
Les annonces quant à la possibilité d'un usage plus souple du missel promulgué en 1962 par le bienheureux Pape Jean XXIII se font décidément de plus en plus fréquentes. Elles concernent la possibilité de célébrer une liturgie eucharistique qui s'est très peu transformée au long de nombreux siècles dans les territoires relevant de l'Eglise latine (la famille rituelle de loin la plus nombreuse au sein de l'Eglise catholique), c'est-à-dire ces territoires qui à un moment donné se sont déterminés pour le rite eucharistique romain. Face à ces annonces, il convient d'accorder une attention spéciale à une déclaration officielle à lire sur le portail internet de l'archidiocèse de Gènes, dirigé depuis le 24 septembre 2006 par Mgr Angelo Bagnasco: tout laisse à penser que le document romain dont on attend la parution devra être reçu dans un contexte analogue. Le Métropolite de Gênes, par ailleurs légat du Pape pour les territoires marins, était entre autre aussi, de 1993 à 1996, le directeur des oeuvres diocésaines pour l'apostolat liturgique. Le texte prépare tous les catholiques latins à une prochaine poursuite de la normalisation de la situation liturgique à l'intérieur de la famille liturgique latine et se prononce très clairement en faveur d'une entente pacifique. Dans cette optique, la décision de l'actuel Pape Benoît XVI aura sûrement des répercussions à très long terme. Il y va de l'avenir de la liturgie eucharistique: elle doit à nouveau pouvoir trouver en elle-même, de façon plus intense et plus aisée, sa raison d'être, à savoir glorifier Dieu et sanctifier les âmes, et être ainsi reconnue automatiquement comme sainte et sacrée. Il va falloir, lentement, dompter et endiguer cette crise liturgique qui reste toujours d'actualité en particulier dans les régions de rite latin. En parlant de la réforme de ce rite, le Cardinal Franz König, aujourd'hui décédé, avait dénoncé une mise en uvre bien trop précipitée, ayant pu désorienter certains croyants. Lisons à présent une traduction de ce texte porteur d'avenir de l'Archevêché de Gênes: PRECISIONS CONCERNANT UNE EVENTUELLE PROMULGATION D'UN "MOTU PROPRIO" QUI ETENDRAIT PLUS LARGEMENT L'INDULT POUR L 'USAGE DU MISSEL DIT DE SAINT PIE V ( 29 NOVEMBRE 2006) Suite au constat que dans le diocèse de Gènes circulaient ces derniers temps des commentaires erronés concernant l'éventuelle promulgation d'un "Motu Proprio" destiné à faciliter l'usage du missel dit de S. Pie V, il semble nécessaire de donner les précisions suivantes: 1. Le Pape, selon sa haute autorité, a le droit de promulguer des actes juridiques et des mesures pastorales de valeur universelle et qui font force de loi; 2. La célébration légitime et fructueuse de la sainte eucharistie suppose la communion avec l'Eglise toute entière, communion assurée en dernier ressort par le Pasteur Suprême, ayant lui-même reçu de Notre Seigneur Jésus-Christ la mission de confirmer ses frères dans la foi (cf Luc 22, 32; Mt 16,17-19; Jn 21, 15-18); il revient donc précisément à l'Evêque de Rome, qui assume avec une grande miséricorde et dans la joie, sans jamais se lasser, le service de l'amour universel, de rechercher l'unité de tous ceux qui croient au Christ. 3. Le Concile Vatican II (qui est aussi le XXI ème Concile oecuménique de l'Eglise catholique) n'a pas abrogé la messe de S. Pie V, ni demandé qu'elle soit abrogée, mais il a bien plutôt demandé la réforme de la liturgie, comme il ressort sans doute possible de la lecture de la Constitution sur la Sainte Liturgie en son chapitre III, N° 50 à 58. 4. L'extension de l'Indult concernant la liturgie dite de S. Pie V ne conduit en aucun cas à un refus du Concile Vatican II, ni à un rejet de l'enseignement des Papes Jean XXIII et Paul VI. 5. Ce même Pape Paul VI, qui en 1970 a promulgué le missel romain révisé d'après les données du Concile Vatican II, a personnellement concédé un indult au S. Père Pio de Pietrelcina, pour qu'il puisse continuer, même en public, de célébrer la messe selon le missel de S. Pie V, bien que la réforme liturgique soit entrée en vigueur dès le début du Carême 1965. 6. Dès le 3 octobre 1984, le Pape Jean-Paul II, en signant le document Quattuor abhinc annos proposé par la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements (cf AAS 76 (1984) 1088-1089), avait accordé aux évêques diocésains la possibilité d'user d'un indult permettant la célébration de la sainte messe selon le missel romain dans l'édition de 1962 promulguée par le Pape Jean XXIII. Par ailleurs, le même Souverain Pontife, dans le Motu Proprio Ecclesia Dei adflicta ( 2 Juillet 1988), s'appuyant sur son autorité apostolique déclarait entre autre: "On devra partout respecter les dispositions intérieures de tous ceux qui se sentent liés à la tradition liturgique latine, et cela par une application large et généreuse des directives données en leur temps par le Siège Apostolique pour l'usage du missel romain selon l'édition typique de 1962." 7. L'Eglise comporte en son sein depuis le début du IVème siècle diverses liturgies et rites, qui tous expriment la même foi catholique, bien qu'ils relèvent de traditions différentes et de diverses tendances; cette variété est un signe visible de la vitalité de l'Eglise catholique. 8. Le Concile de Trente, en son temps, n'a pas voulu unifier les divers rites existant alors par un acte autoritaire; et de fait, les églises particulières et les ordres religieux - sur la base d'un principe élaboré par ce même S. Pie V qui sur la demande du Concile a mis en oeuvre la réforme liturgique - ont pu garder leur rite propre, issu d'une tradition méritant le respect, pourvu qu'il ait été pratiqué dans ces lieux depuis au moins deux siècles. Au cours des années qui suivirent, le rite romain s'est imposé dans la pratique, mais jamais de façon exclusive. Le cas du rite ambrosien est exemplaire à cet égard: il est largement pratiqué dans certaines vallées du Tessin (appelées "Valli Ambrosiane"), dans tout l'Archevêché de Milan, mais aussi ici, dans l'Archevêché de Gènes, sauf à Monza, Trezzo et Treviglio. 9. Deux expressions légitimes de l'unique foi catholique - celle de S. Pie V, et celle de Paul VI - ne doivent pas être présentées comme "deux conceptions s'excluant mutuellement", comme si elles n'avaient absolument rien à voir l'une avec l'autre. 10. Dans le domaine liturgique, il ne faut pas opposer les décisions et les actions des Papes entre eux - en particulier Jean XXI, Paul VI et Benoît XVI - , ni les Conciles entre eux - que ce soit celui de Trente, ou le IIème Concile du Vatican - et encore moins les présenter comme des alternatives s'excluant mutuellement. FIN DE LA DECLARATION DE L'ARCHEVECHE DE GENES. Le lecteur qui se sera habitué à trouver dans sa paroisse, des éléments d'une réforme plutôt sainement appliquée, (ou peut-être un peu moins sainement...), se demandera peut-être avec inquiétude: la réalité de la vie paroissiale va-t-elle se trouver bouleversée d'un seul coup en 2007? Une telle crainte n'est pas fondée. En effet, le souci principal du Saint Siège était, et reste toujours, celui de l'application consciencieuse des directives liturgiques dans le sens de la sauvegarde du Saint Sacrement à travers toute la planète. Dans ce but, les évêques, et tout particulièrement les pasteurs sur le terrain, sont appelés à veiller à ce que, là où cela est nécessaire, la liturgie latine courante, célébrée dans la langue du pays, soit libérée de tout élément pouvant la désacraliser, et à préparer le terrain afin que ce renouveau liturgique et spirituel vraiment voulu par le Concile Vatican II prenne enfin son essor. Ainsi il pourrait être utile, à l'avenir, de proposer à nouveau régulièrement la forme plus ancienne de la liturgie latine, afin de rendre visible le "mètre-étalon" sacré auquel doit se référer toute liturgie célébrée dans nos régions de rite latin, sans qu'il soit pour autant question ici d'un quelconque perfectionnisme. La réforme liturgique elle-même, sous son aspect concret, passe ainsi un peu en arrière-plan. Dans les faits, il s'agit ici d'atteindre une normalisation de la situation que connaît aujourd'hui la liturgie latine, et ce en dehors de tout a priori idéologique. Il est impensable en effet, que des catholiques de rite latin - même échaudés par des déformations liturgiques par trop modernistes - parlent avec enthousiasme et révérence des liturgies orientales (dans et en dehors de l'Eglise catholique), les fréquentent même à l'occasion, et dans le même temps rejettent leur propre trésor liturgique et leur propre tradition spirituelle les considérant comme quelque chose de dangereux et d'obsolète. Il convient ici de préciser que, canoniquement parlant, la notion de "rite" désigne bien plus que la seule notion de liturgie. Le rite désigne en fait l'ensemble du patrimoine spirituel, porté jusqu'à nous par le Pères de l'Eglise et par les saints, et tout ce qui fait qu'un rite légitime ait une existence propre dans l'Eglise catholique. Le rite de la messe dite "tridentine" et la célébration des sacrements selon les règles encore en vigueur au cours du Concile Vatican II font partie intégrante du rite latin, et ce pour toujours, même si de nombreux chrétiens n'en n'ont plus conscience aujourd'hui. Cela ne fait aucun doute qu'un constant enrichissement de la liturgie venant régulièrement puiser à la source de la pleine tradition latine, aura des répercussions positives aussi sur les vocations sacerdotales. En mettant l'accent sur plus d'exigence, en recherchant de façon plus claire que par le passé le seul intérêt du sacré, on augmentera très certainement l'attractivité du "métier de prêtre". De nombreux prêtres de rite latin témoignent de ce que la célébration régulière de la messe selon le missel romain de 1962 leur apporte davantage de forces spirituelles: il faut cependant dire clairement qu'il ne saurait y avoir de différence objective quant aux grâces reçues dans la célébration de l'Eucharistie, vu que la sainte messe jouit dans les deux cas de la pleine validité. On attend donc pour 2007, à travers une "libéralisation encadrée" du rite latin pour tous les prêtres, une normalisation sereine de nos relations avec notre propre tradition latine: elle contribuera à décrisper la lutte idéologique engagée, et à se détourner un peu de cette bizarrerie consistant à se réclamer d'une forme de célébration soi-disant toujours meilleure et d'une validité plus certaine. En réalité, toute liturgie latine ou orientale célébrée d'après des livres qui ont été un jour approuvés par le Saint Siège est valide, pourvu que soit acquise l'intention fondamentale de faire ce que Jésus et l'Eglise veulent réaliser par cet acte. La variété des rites reconnus par l'Eglise catholique dans ses églises locales et ses communautés de rite doit être considérée comme une richesse: en ce sens on admettra qu'il est insensé de vouloir s'accrocher à tout prix à l'un d'entre eux - fusse à l'ancien rite latin -; et tout aussi insensé serait de décréter par dogmatisme absolu la place de l'autel ou le sens de la célébration. Quel est l'intérêt, par exemple, d'émettre des reproches teintés d'idéologie et d'a priori, lorsque dans une paroisse, sous la surveillance sévère - mais parfois salutaire - des services de la protection du patrimoine, on décide de revenir à un autel unique? Même si, en conséquence de ce changement, au moment de la consécration, le célébrant et tout le peuple de Dieu prient et regardent ensemble dans la même direction? Encore une fois: il y va de la sauvegarde du mystère de la liturgie, et ce à chaque célébration. Il s'agit de trouver la meilleure façon de glorifier Dieu: ceci ne peut certainement pas être le résultat de nos propres efforts, mais du fait que le prêtre, et tout le peuple de Dieu se font eux-mêmes "instruments" au service de la liturgie, le prêtre, tout particulièrement, agissant in persona Christi, au nom de la personne du Christ à la fois Dieu et Homme. On ne peut que regretter qu'à travers les siècles et aujourd'hui encore, la liturgie ait été, et soit encore le sujet de rudes débats, de graves dissensions, alors même qu'elle devrait nous conduire à la pleine communion dans la Sainte Trinité. Disons-le en toute franchise: il faudra engager un sérieux retour sur soi, un véritable examen de conscience - et cet effort sera nécessaire aussi au niveau de certains évêchés -. Il n'est pas rare en effet, qu'un cas concret et isolé de persécution pour cause d'attachement trop marqué à sa propre tradition liturgique latine ne se cristallise en un rejet plus ou moins systématique de prêtres ou de séminaristes qui auraient aimé répondre à leur vocation, ou qui n'ont de ce fait pu le faire qu'au prix des pires difficultés. Nombreux sont ceux qui témoignent de difficultés existentielles, voire de dépressions liées à la question liturgique. Les opportunistes et les carriéristes se sont trouvés, depuis le début de la réforme de la liturgie latine, des arguments extra-ecclésiaux plus que complaisants, et ont ainsi contribué à renforcer un comportement qu'on pourrait qualifier d'infantile les menant à reculer instinctivement, comme saisis d'horreur, devant tout ce qui pourrait ressembler au rite ancien. C'est ainsi que l'Eglise de rite latin a perdu pour quelques décennies un précieux moyen régulateur; c'est ainsi que la situation liturgique de certains diocèses s'est aggravée, même si dans l'ensemble nous pouvons constater avec reconnaissance une très légère inversion de tendance. D'un autre côté, les croyants et les communautés attachés à l'ancien rite latin se sont souvent trouvés isolés, contribuant ainsi à laisser s'installer, justement dans ces lieux (d'ailleurs en partie autorisés) des tendances au repli et à l'enfermement. Certains candidats au sacerdoce, aux ambitions douteuses, ont ainsi détourné cet argument de persécution pour cause liturgique à leur bénéfice, profitant des bonnes dispositions de quelque pasteur de bonne foi. La pluralité catholique, qui doit pouvoir se mesurer à l'aune du Catéchisme de l'Eglise catholique pour ce qui est des questions de foi et de morale - qui ne se plie pas à cette exigence ne fait plus partie de la pluralité catholique - devra s'exprimer aussi à l'avenir quant à sa tolérance vis-à-vis de ces croyants "qui se sentent liés à la tradition liturgique latine", selon les termes du défunt Serviteur de Dieu Jean-Paul II, en juin 1988. Personnellement j'attends avec curiosité le nombre et la rapidité des retournements de vestes et autres attitudes carriéristes à la suite d'une éventuelle décision d'assouplissement liturgique. Je suis heureux, à ce stade de mon exposé, de faire mention d'une étude scientifique datant d'il y a une quarantaine d'année et due au professeur Heinrich Reinhard, prêtre et philosophe, sous le titre "Sacrificia sacralitas; Références aux origines de la liturgie chrétienne". On trouvait déjà dans cette étude une bonne partie des espoirs et des exigences - bien qu'encore en germe à l'époque - caractérisant la situation actuelle. Il faut rappeler aussi que jusqu'ici, le "Celebret" papal autorisant dans le monde entier l'utilisation du missel romain dans son édition de 1962 n'était valable dans les cas individuels de prêtres, en accord avec leur évêque et - selon la stricte application du droit - uniquement pour ce qu'on appelle la célébration privée de la sainte messe, ou bien, dans le cas de la célébration publique, pour un groupe déterminé de personnes de rite catholique latin, toujours avec accord de l'Ordinaire du lieu, ou sur la demande de celui-ci. Pourtant, par le passé, il n'a jamais manqué d'arguments sérieux pour affirmer que la messe dite "ancienne" n'avait jamais été interdite, et par ce fait, les restrictions imposées par la lettre du droit n'ont jamais empêché que des prêtres ordonnés dans le rite latin célèbrent celui-ci dans la paix et la sérénité. Ainsi , ce "Celebret" pouvait-il apparaître au fond comme un coup de pouce intelligent de la part du Saint Siège, un exemple à opposer calmement à tous ceux qui se crispent sur le droit, pour apaiser leur conscience ou leurs scrupules exagérés. Nous espérons que cette querelle aussi se trouvera reléguée sur un plan strictement académique lorsque le Pape aura pris cette sage décision. On peut espérer aussi en toute logique, qu'à l'avenir, le dernier mot quant au choix, à la proposition et l'organisation de la liturgie revienne à l'Ordinaire du lieu et aux curés de paroisse: sur le plan pastoral en effet, des habitudes ancrées depuis longtemps ne peuvent être simplement transformées d'un seul coup. Ainsi, la règle de base subsiste: la réforme liturgique consécutive à Vatican II doit être appliquée. Mais on doit pouvoir obtenir que la langue liturgique propre à l'Eglise de rite latin trouve davantage sa place dans la liturgie rénovée, sans quoi les attentes du Concile ne pourront pas être pleinement réalisées. La Constitution sur la Sainte Liturgie dit en effet au N° 54: "On veillera cependant à ce que les fidèles puissent dire ou chanter ensemble en langue latine aussi les parties de l'ordinaire de la messe qui leur reviennent.". La normalisation dans l'usage des rites latins respectifs sera bénéfique pour tous ceux qui désirent vraiment ce qu'il y a de mieux pour l'Eglise et pour son apostolat liturgique. Il faut donc espérer que les informations données par le Cardinal Esteves se vérifient, et que l'usage de l'ancien rite pourra bientôt être simplifié. J'ai essayé de démontrer dans ce commentaire qu'il ne s'en suivra aucune catastrophe, mais rien que des bénéfices à long terme. On ne s'étonnera pas non plus - et cela n'aura pas échappé à l'observateur attentif - , de devoir compter avec des révisions et des corrections de la traduction des paroles de la prière eucharistique dans les langues des divers pays. Mais là encore il faut préciser que jamais la validité de la sainte messe ne fut en jeu, puisque les premiers livres ayant obtenus l'approbation se référaient toujours sincèrement à l'original latin, et que les expressions en cause ne sont pas dogmatiquement fondamentales. Avec toute la prudence nécessaire, je pense pouvoir dire que nous sortons lentement d'une phase de bouleversements pour entrer dans une phase de véritable compréhension des textes du Concile Vatican II, et qu'il est difficile de prévoir quelles impulsions durables vont pouvoir mûrir au gré de la fécondité spirituelle. Si les traductions fautives des textes de consécration avait exprimé un soi-disant "esprit" du Concile, il faut en conclure que cet "esprit" se révèle insignifiant et non légitimé par les textes du Concile. La normalisation de la situation de la liturgie latine va contribuer à démonter tout ce qui dépasse les intentions premières, toutes les incompréhensions qui se seraient infiltrées ainsi que toutes les contradictions construites de toutes pièces. On devrait, à l'arrivée, reconnaître à nouveau dans telle cérémonie de Noël pour enfants, dans telle célébration de première communion, qu'il s'agit bien de la Sainte Messe, et ce automatiquement et dans toutes les paroisses. Terminons en citant le professeur Heinrich Reinhardt: "C'est à travers le sacré qu'une religion devient vraiment religion pour un néophyte. C'est pourquoi il convient de remettre ce thème au goût du jour en ces temps où, à cause d'un style de vie de plus en plus individualiste caractérisé par l'anonymat et la technique pure, une véritable faim spirituelle ne fait que grandir. C'est là, à proprement parler un acte pastoral." |
▼