Retour sur la nomination de Mgr Aillet |
2008-10-19 - Ennemond - leforumcatholique.org |
La très récente nomination de Mgr Marc Aillet sur le siège épiscopal de Bayonne fait réfléchir. Qu’un prêtre en soutane, aux tendances biritualistes, attaché à un vocabulaire relativement traditionnel, qui n’a pas hésité à publier un ouvrage sur le Motu Proprio, intègre « l’équipe » des évêques de France ne peut laisser indifférent. Quel statut revêt donc cette nomination ? Si l’on veut considérer les choses d’un point-de-vue optimiste, on peut d’abord la relier à celle de Mgr Nicolas Brouwet, parvenu au moins d’avril à l’auxiliariat du diocèse altiséquanien, et présenter 2008 comme une année de rupture dans le mode de nomination épiscopale. Auparavant, certains blocages ou bien la volonté de ne pas brusquer les esprits avaient fait en sorte que les sièges étaient pourvus par des évêques, finalement bien semblables à leur pairs. Songeons aux nominations de l’évêque de Laval ou de l’auxiliaire strasbourgeois. La nomination de Mgr Aillet, quelques semaines seulement après le discours du pape à la Conférence réunie en assemblée plénière à Lourdes, a quelque chose de symbolique, voire de didactique. Benoît XVI semble presque présenter le modèle de l’évêque français dans une religion restaurée, au goût de la « réforme de la réforme » : L’heureux élu défend le Motu Proprio, il ne rechigne pas devant le rite grégorien, il est issu d’un diocèse ouvert à de nombreuses communautés. Avis aux prêtres ambitieux qui convoiteraient les prochaines mitres, Saint-Denis ou Chambéry par exemple… A contrario, la vision plus pessimiste présenterait le système des nominations épiscopales comme un vaste plan œcuménique où chaque tendance aurait finalement ses représentants. Le Saint-Siège soufflerait alternativement le chaud et le froid. Mgr Delmas constituerait le creux de la vague tandis que Mgr Aillet en serait la cime. Les transferts, ceux de NN.SS. Santier (Créteil), Dufour (Aix-en-Provence), Ulrich (Lille) ou Maillard (Bourges), rappelleraient de leur côté que Mgr Baldelli doit prendre en compte l’inertie de l’institution ecclésiastique française et que, tout compte fait, les vagues finissent par se suivre et se ressembler. Mais, même dans cette vision d’une marée noire – ou du moins violacée – il faut considérer que le chaud qui est soufflé est de plus en plus chaud ou que la vague est de plus en plus haute : Nous sommes passés de Mgr Le Vert (diocésain classique) à Mgr Brouwet (diocésain conservateur frayant dans les pèlerinages « intégristes ») pour arriver à Mgr Aillet (extra-diocésain issue d’une communauté en soutane). Espérons qu’advienne un jour un tsunami. En attendant, surfons sur les nouvelles… |
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