Ultimatum, condamnations et accord |
2008-06-25 - Ennemond - leforumcatholique.org |
L’euphorie et la vive inquiétude semblent s’être confondues en l’espace de quelques heures. On a presque fait d’un « ultimatum » romain l’acte de survie ou de trépas de la Tradition catholique. « L’occasion ne se représentera pas », comme disent à chaque fois les mêmes millénaristes. Les faits avancés sont les suivants : Quelques engagements faciles à interpréter dans un sens ou dans un autre sont présentés comme le cadeau inespéré à une Fraternité qui ne saurait donc les dédaigner au risque de se décrédibiliser pour l’éternité. Même si on peut discuter pour savoir si les objections de Paul à Pierre peuvent en l’état rester sauves, ce que Rome a voulu faire, c’est proposer un service minimum à la Fraternité. Elle aurait presque pu présenter le Credo, les ennemis de la Tradition attendant que les successeurs de Monseigneur Lefebvre, mus par un systématisme, refuse la foi elle-même. La réalité – à long terme – est celle-ci : Le Saint-Siège et la Fraternité se sont engagés en 2005 à mettre en place un carnet de route marqué par des « étapes ». A l’époque, le mot fut repris à l’unisson par le porte-parole du Saint-Siège et par Monseigneur Fellay. La libération de la messe (1) et la levée des condamnations (2) devaient précéder des discussions doctrinales (3) pour finalement aboutir à un accord pratique (4). Des noms de théologiens, du côté de la Fraternité, avaient circulé. Ce processus différenciait la Fraternité des communautés qui avaient jusqu’ici passé accord avec la commission pontificale Ecclesia Dei adflicta. Mais juin 2008 a marqué une accélération du processus. Un ultimatum semble presque – le doute est de mise – faire passer les pourparlers de la seconde étape à la dernière, contournant donc l’essentiel, c’est-à-dire les discussions de fond. Faudra-t-il donc attendre que les diverses communautés Ecclesia Dei aient au moins entamé leurs études « positives », « constructives », « sans polémique », etc., pour arriver à y voir clair en terme de foi sur la liberté religieuse, la collégialité et l’œcuménisme ? Le cinquième point de cet « ultimatum » entraîne la Fraternité dans une « préparation immédiate à l’adhésion pour accomplir la pleine communion ». Si on considère – à entendre les prélats romains – que les Orthodoxes sont en communion imparfaite bien que leur condamnation soit levée, on est en droit de penser que cette formule parle d’un accord. Si donc les cinq points débouchent immédiatement sur un accord pratique, il me semble qu’il y ait malentendu dans la mesure où, depuis 2000, la Fraternité a toujours demandé au Saint-Siège d’aborder la doctrine. Si, au contraire, ces cinq points sont simplement une introduction à la levée des condamnations pesant sur la FSSPX, alors l’espoir est sauf. |
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