Un bilan du Motu proprio par Mgr Perl |
2008-09-16 - Luc Perrin - leforumcatholique.org |
Merci à l'abbé F.H. pour ce texte du plus haut intérêt. Mgr Perl est vice-président de la PCED, dont il fut le secrétaire depuis sa création en 1988. Il a donc la vue la plus synthétique du problème, à partir des rapports diocésains/des instituts et des requêtes - il mentionne celles-ci c'est à souligner - des fidèles. Quel tableau trace-t-il au bout d'un an ? - d'abord une surprise. "la majorité des évêques italiens" ainsi que la majorité des supérieurs religieux en Italie ont multiplié les obstacles à l'application du Motu proprio. Sous les yeux du Saint-Père, alors que le cardinal-président de la CEI est un "ratzingérien", Mgr Bagnasco, c'est l'opposition à la messe traditionnelle qui domine. - Parmi les pays où une opposition est observée, Mgr Perl met en premier l'Allemagne avec une directive très bureaucratique de la Conférence épsicopale destinée à bloquer l'application Puis il cite, à partir des plaintes des fidèles revenues jusqu'à la PCED: - la France "des ombres et de la lumière", la Grande-Bretagne, le Canada, les Etats-unis, l'Australie. C'est-à-dire les pays où les communautés E.D. étaient les plus fortes, avant 2007. Notons le silence sur l'Amérique latine, sur l'Afrique et sur l'Asie. Mgr Perl relève le manque de prêtres, parmi les obstacles matériels à une plus grande diffusion de la Forme extraordinaire, spécialement en zone rurale pour la RFA et la France. Mais il précise qu'il y a aussi une culture du rejet chez de nombreux prêtres soit qu'ils ne savent pas célébrer selon ce rit, soit qu'ils ont été "endoctrinés", dit-il, à penser "que l'ancienne messe est dépassée". Il signale que les lettres de demande des fidèles affluent sur son bureau et qu'il comprend que beaucoup soient "déçus" qu'au bout d'un an, ils n'aient rien obtenu. Mais selon lui, un an est un délai très court pour le rythme de l'Eglise. Il croit discerner une évolution plus favorable du climat général pour la réception de Summorum Pontificum. Il relève que les jeunes prêtres sont désireux souvent d'user du missel de 1962 et "je crois que le Saint Père a fait le motu proprio en pensant à eux". Il termine par une remarque critique, pondérée, sur la Forme ordinaire. Mais il n'y a pas mention d'une quelconque Instruction, pourtant annoncée comme "imminente" en ... janvier, et par conséquent rien de précis quant à la levée des "obstacles" multiples que relève Mgr Perl. Mgr Perl souligne, discrètement, que des jeunes prêtres ont décidé de dire la messe traditionnelle, sans rien demander à leur évêque, comme le Pape leur en a donné le droit. Faut-il penser, comme pour le texte de Lourdes que le développement de Summorum Pontificum passera : - par plus d'initiative de la part des prêtres, une vraie prise de risque, à laquelle les encourage à demi-mot le très prudent prélat luxembourgeois ? - par une meilleure compréhension et un vrai service de l'unité, comme le demande le Pape aux évêques (de France et du monde). Mais qu'il n'y aura pas d'autres dispositions législatives ? |
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