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Williamson, du bout des lèvres |
27 Février 2009 - B.B. - lejdd.fr |
Sommé de s'excuser par le Vatican après les propos négationnistes qu'il a tenus, Monseigneur Richard Williamson s'est exécuté. Dans une lettre rendue publique jeudi par l'agence de presse Zenit, le lefebvriste "demande pardon devant Dieu" et dit "regretter de tels propos". Mais il ne renie jamais ses idées négationnistes. Un mea culpa a minima qui ne convainc pas grand monde. Monseigneur Richard Williamson s'est excusé pour ses propos négationnistes. Du moins en apparence. Expulsé d'Argentine, l'évêque lefebvriste est arrivé à Londres mercredi et s'est empressé d'envoyer une lettre à la commission Ecclesia Dei, le service du Vatican chargé du dossier intégriste. Dans cette missive, il "demande pardon devant Dieu à toutes les âmes qui se sont senties honnêtement scandalisées par ce qu'[il a] dit". Mais nulle trace de regret.
Le Vatican ne sait vraiment plus sur quel pied danser. Après avoir levé le décret d'excommunication qui frappait quatre évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre en 1988, il avait eu la douloureuse surprise, le même jour, d'entendre l'un de ses graciés s'exprimer à la télévision suédoise. Richard Williamson y minimisait le nombre de victimes de la Shoah et remettait même en question l'existence des chambres à gaz. Sommé de s'excuser, l'homme d'église avait préféré expliquer les raisons de son scepticisme. Mais devant la gigantesque émotion provoquée par ses propos, il a décidé de faire machine arrière. Un peu...
La communauté juive pas satisfaite
Comme il est "non historien", il se refuse en effet à reconnaître le génocide du peuple juif sans "preuves scientifiques". Il reconnaît simplement avoir fait part d'une "opinion" qu'il s'est forgée "il y a vingt ans, sur la base de preuves alors disponibles mais rarement exprimées en public". Dans la suite de cette lettre rendue publique par l'agence de presse Zenit, Richard Williamson tente toutefois de se faire pardonner du monde religieux: "Je peux dire véritablement que je regrette d'avoir tenu de tels propos, et si j'avais su auparavant le tort qu'ils feraient, en particulier à l'Eglise, mais aussi aux survivants et aux proches des victimes de l'injustice sous le IIIe Reich, je ne les aurais pas tenus", explique-t-il, sans jamais revenir une seconde sur ses allégations.
Il explique en revanche avoir rédigé cette lettre sur ordre du pape, qui l'aurait sommé de "reconsidérer ses déclarations en raison des graves conséquences qu'elles ont eues.". L'évêque s'est donc exécuté, a minima. Pas suffisant pour apaiser le monde religieux. Le Vatican a estimé vendredi que ses excuses restaient en deçà de la rétractation publique complète exigée de lui par le Saint-Siège. Williamson ne semble donc pas convaincre sa hiérarchie. Et sa demande de pardon ne touche absolument pas les associations juives européennes. "Williamson n'a en aucun cas retiré ses thèses mensongères sur l'Holocauste, il a juste regretté que ses paroles aient eu des conséquences dommageables", a ainsi indiqué Dieter Graumann, vice-président du Conseil central des juifs d'Allemagne, sur le site internet du Handelsblatt. Cité par l'agence Ansa, le président de l'union des communautés juives italiennes, Renzo Gattegna, a quant à lui jugé cette lettre "absolument ambigüe" car Richard Williamson "évite soigneusement de renier les thèses négationnistes" ou "de citer la Shoah." Dans une prochaine lettre peut-être? |
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