SOURCE - Golias - 22 février 2012
La nomination était attendue dans le sérail. Espérée par les uns, redoutée par les autres. Mgr Nicolas Brouwet vient d’être désigné par le Pape pour remplacer à Tarbes-Lourdes Mgr Jacques Perrier, atteint par la limite d’âgé.
Né en 1962, Nicolas Brouwet n’est pas un inconnu des lecteurs de Golias. De tendance franchement conservatrice, il incarnait dans les Hauts-de-Seine une ligne en nette contraste par rapport à celle de l’évêque diocésain en place, Mgr Gérard Daucourt. Comme si les deux prélats étaient non seulement représentatifs de deux générations mais vraiment de deux conceptions de fond de l’Eglise. Inutile de dire que le clivage est important. Courtois et souriant, avec un physique et une expression de gendre idéal, Mgr Nicolas Brouwet n’a rien d’un homme cassant. Sur le fond cependant, avec douceur et adresse, ce prêtre longtemps vu comme capable mais effacé et secret s’inscrit dans la ligne la plus traditionnelle possible. Il est l’un des très rares évêques de France, avec Raymond Centène (Vannes), Marc Aillet (Bayonne) et Dominique Rey (Fréjus-Toulon) à célébrer avec plaisir la liturgie selon les livres liturgiques anciens. En ce sens, les tradis parlent volontiers de ce jeune évêque comme d’un éclaireur qui inaugure un « nouveau » style épiscopal, très traditionnel. Un évêque en phase avec les choix liturgiques de Benoît XVI. Qui fut très heureux d’accompagner le fameux pèlerinage de Chartres et de pontifier avec une majesté sortie des livres d’images. Si le diocèse de Tarbes-Lourdes n’est pas très grand, le poste est stratégique en raison de l’importance des sanctuaires du célébrissime lieu de pèlerinage. Lourdes est une vitrine de l’Eglise de France à l’étranger. Son nouvel évêque entend bien donner lustre et relief à une restauration qui passe désormais à la vitesse supérieure. Selon nos sources, cette nomination irriterait la plupart des évêques, même si le charmant Nicolas a eu le bon goût et l’habileté de ménager ses confrères d’un autre style. Le plus irrité serait le cardinal Vingt-Trois qui avait ses candidats pour Lourdes. Mais le Nonce aura préféré écouter des conseillers plus discrets mais néanmoins puissants. C’est une nouvelle page qui s’ouvre aujourd’hui pour l’épiscopat français.