17 février 2012

[La Croix - AFP] Le cardinal Ricard confirme le désaccord de Rome avec les intégristes

SOURCE - La Croix - AFP - 17 février 2012

Le "désaccord est acté" entre l'Eglise catholique et les traditionalistes de la Fraternité Saint-Pie X, car ils s'obstinent à refuser les "grandes affirmations" du Concile Vatican II, a estimé vendredi 17 février le cardinal français Jean-Pierre Ricard.

"Nous sommes dans une situation où est acté le désaccord, pas seulement sur l'interprétation de passages de textes du Concile mais sur le Concile lui-même et sur le magistère (...) des papes sur un certain nombre de grandes affirmations conciliaires", a jugé l'archevêque de Bordeaux, présent à Rome à l'occasion du Consistoire où doivent être créés samedi 22 nouveaux cardinaux.
 
En septembre, le Saint-Siège avait fait un geste vers la Fraternité sacerdotale, séparée de Rome depuis 1988. Il lui avait proposé l'acceptation, dans le cadre d'un "préambule doctrinal", de "certains principes" en vue de son retour dans la communion de l'Eglise catholique.
 
Mais depuis lors, la Fraternité fondée par Mgr Marcel Lefebvre n'a pas accepté l'offre, fournissant au Vatican plusieurs documents, le dernier en janvier, tout en laissant son supérieur, Mgr Bernard Fellay, et d'autres dirigeants exprimer publiquement leur grand mécontentement.
 
Mgr Fellay, début février, avait prétendu qu'une réintégration ne pourrait intervenir que si leur refus résolu du Concile était accepté par Rome. Le Concile Vatican II a reconnu la liberté religieuse, le respect pour les autres confessions chrétiennes et les autres religions, des évolutions "catastrophiques" aux yeux des Lefebvristes. Ce refus "n'est pas acceptable", a insisté Mgr Ricard, qui a participé à la commission pontificale "Ecclesia Dei", chargée du dossier intégriste.
"Le pape est allé au maximum"
"Le pape est allé au maximum, il a beaucoup fait pour se rapprocher, pour accepter un certain nombre de préalables. Mais le moment est arrivé où il ne peut accepter que non seulement on refuse le Concile mais qu'on manifeste le refus de l'enseignement des papes successifs, de Jean XXIII jusqu'à Benoît XVI, ainsi que du catéchisme de l'Eglise et du code de droit canonique".
 
Car ce code et ce catéchisme "sont la mise en application pour le droit et pour la catéchèse de l'enseignement du Concile", a-t-il observé. "Rome leur dira: la porte reste toujours ouverte, mais cette fois-ci il faut que ce soit vous qui fassiez une avancée, qui reveniez prendre contact", a déclaré le cardinal français.
 
avec AFP