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La messe en latin : les traditionalistes contents mais prudents |
28 juin 2007 - AFP |
La messe en latin : les traditionalistes contents mais prudents L'annonce de la libéralisation de la messe en latin a été plutôt bien accueillie par les catholiques traditionalistes français, qui se gardent toutefois de crier victoire avant d'avoir lu le décret papal.
Le Vatican a annoncé jeudi la publication "dans quelques jours" du motu proprio (décret papal) qui remettrait à l'honneur la messe de saint Pie V passée au second plan depuis Vatican II.
La fidélité à cette liturgie a été une des causes du schisme intervenu dans l'église catholique, Mgr Marcel Lefebvre voulant s'en tenir au rite ancien (dit "tridentin") alors que Vatican II lui préférait la messe dans la langue vernaculaire, le prêtre face aux fidèles, communion debout, etc...
"Je suis très content que ce document arrive, mais je ne peux pas le commenter puisque je ne l'ai pas lu, il faut savoir s'il y a des conditions et ce qu'elles sont", a dit jeudi l'abbé Philippe Laguérie, ancien lefebvriste ramené au sein de l'Eglise par le pape Benoît XVI tout en continuant à dire la messe en latin.
Même tonalité du côté de la Fraternité saint Pie X (lefebvriste): "on n'a rien de particulier à ajouter pour le moment, dit son porte-parole l'abbé Alain Laurans, on attend le document". Il ajoute qu'un tel geste faciliterait les relations avec le Vatican mais que "les questions doctrinales demeurent". Le départ des intégristes, rappelle-t-il, était dû à "un ensemble de raisons, dont la liturgie n'était qu'un élément". Régler la question de la messe tridentine n'empêchera pas les divergences notamment sur l'oecuménisme, ajoute-t-il en substance.
L'association traditionaliste Notre-Dame de la Chrétienté attend elle aussi de lire le texte: "Bien sûr on est plutôt content mais on attend le document. Il y aurait 3 pages de motu proprio et 4 pages explicatives, il y a donc matière à commentaires", dit un porte-parole.
Quant à l'Eglise catholique officielle, elle ne fait aucun commentaire non plus, avant la publication du texte papal. Mais comme le motu proprio est annoncé comme imminent depuis octobre 2006, le sujet a déjà été évoqué.
Ainsi lors de leur conférence d'automne, en novembre dernier à Lourdes, les évêques s'étaient dits prêts à une réconciliation "dans la charité et la vérité" avec les intégristes mais en demandant à ceux-ci de montrer leur assentiment "sans équivoque" à ce qu'est l'Eglise aujourd'hui.
Quelques jours auparavant, Mgr André Lacrampe (Besançon) s'était dit "préoccupé", redoutant une mise en cause plus globale de Vatican II. Et Mgr Claude Dagens (Angoulème) avait dénoncé les dangers d'un "biritualisme" qui mettrait l'Eglise catholique "dans une situation grave et préoccupante".
Les catholiques traditionalistes représenteraient actuellement en France entre 5 et 10% des fidèles pratiquants (y compris les lefebvristes).
Grégory Solari, patron des éditions religieuses Ad Solem et proche du pape, estime que le retour de la messe en latin serait un "geste pastoral" qui permettrait une "unification pacifique" des catholiques. "Il ne faut pas faire comme s'il y avait un avant et un après Vatican II, comme si on parlait de l'Ancien régime. (...) C'est toujours la même Eglise", dit-il. |
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