22 janvier 2009





Le pape lèverait l'excommunication des évêques traditionalistes
22/01/2009 - Reuters - lexpress.fr
CITE DU VATICAN - Le pape Benoît XVI va lever, probablement le week-end prochain, l'excommunication des quatre évêques traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, écrit le quotidien italien Il Giornale.
Selon le quotidien italien Il Giornale, le pape Benoît XVI va lever, probablement le week-end prochain, l'excommunication des quatre évêques traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. (Reuters/Alessandro Bianchi)
En juin 1988, Mgr Marcel Lefebvre, fondateur français de la Fraternité, décédé en 1991, avait sacré à Econe (Suisse) des évêques sans l'accord du Saint-Siège, ce qui avait aussitôt entraîné cette mesure d'excommunication.
Il s'agit d'un nouveau geste du pape Benoît XVI pour mettre fin à ce schisme dans l'Eglise catholique, après ses initiatives en faveur de la réintroduction du rite traditionnel tridentin, en latin, auquel les traditionalistes sont attachés.
En août 2005, peu après l'élection de Benoît XVI et pour la première fois depuis la rupture de 1988, le dialogue avait été renoué entre le Vatican et la Fraternité Saint-Pie X, hostile aux innovations introduites par le Concile Vatican II au début des années 60.
En septembre dernier, au cours de sa visite en France, le pape avait lancé à Lourdes un appel aux vocations religieuses, rappelé aux évêques les dogmes contre la "permissivité morale" et leur avait suggéré une ouverture vers les traditionalistes.
Lors d'une rencontre à huis clos avec les évêques, il avait souhaité une "pacification des esprits" avec les tenants de la tradition.
"Je ne doute pas que vous puissiez parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage", avait-il dit. "Nul n'est de trop dans l'Eglise. Chacun, sans exception, doit pouvoir s'y sentir chez lui et jamais rejeté."
Fondée en 1970, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X dénonce le "modernisme" et les "errements dogmatiques" qui ont, selon elle, suivi le concile.
Forte de quatre évêques et de 470 prêtres, présente dans une soixantaine de pays, elle marque son attachement à la "messe de toujours", en latin, et ne cache pas son aversion pour un "oecuménisme qui établit en fait l'égalité des religions" et symbolisé par la rencontre d'Assise en janvier 2002.
Benoît XVI, lorsqu'il n'était encore que le cardinal Josef Ratzinger, était apparu au Concile Vatican II comme un théologien libéral. Il a ensuite évolué vers des thèses plus conservatrices, au point de s'être vu affublé par ses détracteurs du sobriquet de "Panzerkardinal".

Philip Pullella, version française Guy Kerivel