Editorial : Du Motu Proprio
Juillet - Août et Septembre 2007 Le voici, ce document tant attendu. Vous l'aurez en priorité ce dimanche 8 juillet, c'est historique. Deo Gratias, action de grâces pour tant de bonté de la part de notre Mère la Sainte Eglise. Toute demande de communauté stable pour bénéficier de l'ancienne liturgie devra obtenir une réponse favorable. En cas de refus du curé ou de l'évêque, c'est la commission Ecclesia Dei qui sera chargée de répondre à la demande. Il ne s'agit pas d'une simple concession pour aider des personnes en situation de rupture mais une reconnaissance de la légitimité et la valeur doctrinale et liturgique de la messe de St Pie V. Tout le rituel des sacrements est accordé, tout curé qui jugera de son opportunité pour le bien des âmes pourra l'utiliser. La discussion est terminée, Rome a parlé. Les commentaires vont abonder les prochains jours dans tous les sens, la fidélité au Saint Père va être mise à l'épreuve.
Le Pape s'implique personnellement et précise bien que cette libéralisation de la messe est une décision personnelle où il engage son pouvoir de juridiction. Comme l'abbé Barthe le rappelait ces jours-ci, ne faisons pas de "tradi-triomphalisme". L'Eglise n'est pas une société politique où les différentes tendances règlent leurs comptes. Il s'agit de vivre paisiblement du mystère de la messe et des sacrements dans une liturgie qui exprime de manière privilégiée la réalité du Sacrifice de la Croix. Il importe pour nous de grandir dans la sainteté et de nous unir plus profondément au Seigneur. Sans rentrer dans une guerre des rites, souhaitons que la libéralisation de la messe de St Pie V permette de redécouvrir un plus grand sens de la liturgie. Cette dernière n'est pas que pédagogie ou rassemblement du peuple de Dieu, il faut redécouvrir la mystagogie : la manière dont les rites nous conduisent au mystère de la présence du Christ. La liturgie est le point de rencontre entre l'élévation de l'homme vers Dieu et le don de cette présence divine dans l'âme. La liturgie traditionnelle est un moyen excellent pour vivre cette rencontre. Cette dimension sacrale avec son insistance sur la réalité sacrificielle de la Messe est urgente aujourd'hui pour nos communautés. N'oublions pas non plus dans ce texte et son commentaire la dimension ecclésiale : ne nous croyons pas les seuls à être catholiques parce que nous avons l'ancien rit.
Soyons reconnaissants vis-à-vis du diocèse de Toulon qui le premier en France a donné le statut canonique le plus fort pour la messe de St Pie V, avant même qu'il ne soit question de ce Motu Proprio. Cela ne changera pas grand-chose pour notre diocèse puisque tout était déjà accordé, mais les sacrements de l'ancien rit pourront être donnés plus facilement dans les paroisses.
Soyons des missionnaires de l'Eucharistie, voilà ce que notre évêque souhaite pour notre communauté paroissiale.
Abbé Loiseau |