SOURCE - Christophe Saint-Placide - 10 mars 2012
Le site Pro Liturgia de Denis Crouan a signalé le 8 mars dernier que L’Homme Nouveau allait publier un long texte de trois évêques (Mgr Le Gall, Aubertin et Gueneley) mettant en cause la Tribune libre de l’abbé Pellabeuf que celui-ci avait publiée dans ce journal et mettant en cause les traductions liturgiques françaises. Le numéro en question de L’Homme Nouveau est arrivé ce matin dans les boîtes aux lettres et confirme effectivement la nouvelle. Sur le blog de L’Homme Nouveau, Philippe Maxence, le rédacteur en chef de la revue, publie son introduction, faisant notamment ressortir le déséquilibre entre la longueur de la Tribune libre de l’abbé Pellabeuf et la longue réponse épiscopale : 470 signes contre 17 850.
Mais il aurait pu également parler du fond de cette lettre où l’on voit les évêques s’offusquer parce que la Tribune mise en cause a été illustrée par deux photographies reproduisant le fameux Missel des dimanches et établir des amalgames avec les critiques du nouvel ordo. « Il y a dans ce genre d’analyses, écrivent les trois évêques, largement répandues et répétées si l’on ose dire « en boucle » dans les milieux qui critiquent la réforme liturgique de Vatican II – quelque chose d’assez étonnant. »
On notera que l’abbé Pellabeuf ne critique pas la réforme liturgique issue de Vatican II (plutôt que « de Vatican II »), mais les traductions qui en sont faites. Il ne va pas plus loin, et à certains égards, il va même moins loin, qu’un certain cardinal Ratzinger, aujourd’hui Pape, sous le nom de Benoît XVI. Il est amusant de constater également que les évêques reprochent à ces critiques d’ignorer Mediator Dei de Pie XII : « On semble ignorer l’enseignement de Pie XII dans Mediator Dei (1947) qui insiste déjà sur le fait que les fidèles offrent le sacrifice non seulement par les mains du prêtre mais avec lui », alors que L’Homme Nouveau a justement réédité cette encyclique.
Mais la vraie question consiste à savoir pourquoi trois évêques ont voulu réagir en mars à une Tribune libre d’une simple prêtre publiée en décembre dernier ? Qu’est-ce qui motive cette démarche qui donne tant de publicité finalement à cette Tribune ? Que cherchent-ils exactement ? Le reste ne constitue, au fond, qu’un épisode parmi d’autres de la bataille liturgique.