SOURCE - Ennemond - Fecit - 14 avril 2012
Céline Hoyeau, dans La Croix, a relayé l'information, probablement du Père Touze, selon laquelle les conférences épiscopales seraient consultées avant l'implantation de la Fraternité Saint-Pie X dans les différents diocèses. Sur des blogs, on se raccroche éperdument à ce point qui part du principe que la FSSPX serait érigée en prélature personnelle, comme l'Opus Dei et que, juridiquement, il faudrait en passer par là. Cette hypothèse fut l'une des très nombreuses émises par les journalistes.
Par ailleurs, les conférences épiscopales, création très récente, ne font absolument pas partie de la constitution divine de l'Eglise. Par conséquent, il n'est juridiquement pas difficile de passer outre leurs avis. Soumettre l'implantation de la FSSPX aux conférences de France, d'Allemagne, d'Autriche, de Belgique ou de Suisse qui lui sont farouchement hostiles et qui lui préféreront évidemment des communautés plus soumises, revient à tuer à petit feu la Fraternité et donc à faire d'une éventuelle régularisation un mort-né.
On est bien libre d'imaginer que Benoît XVI est ignorant. On peut penser de manière plus réaliste qu'il maîtrise mieux que les journalistes un dossier qu'il suit depuis trente ans. Il va probablement éviter les contacts entre les diocèses et la FSSPX. Il y a trois ans, Benoît XVI écrivait à propos de cette dernière : "Parfois on a l’impression que notre société a besoin d’un groupe au moins, auquel ne réserver aucune tolérance ; contre lequel pouvoir tranquillement se lancer avec haine. Et si quelqu’un ose s’en rapprocher – dans le cas présent le Pape – il perd lui aussi le droit à la tolérance et peut lui aussi être traité avec haine sans crainte ni réserve". Par ces propos, le pape écrivait aux évêques du monde entier et il sait bien que ce sont des évêques qui ne "réservent aucune tolérance" à l'égard de la Fraternité et qui "se lancent avec haine" contre elle. Il paraît évident qu'il va en tirer les conclusions.