Abbé Simoulin, fsspx - 28 mai 2012
En réponse aux "Réflexions sur un éventuel accord pratique avec les autorités romaines"
Cher confrère que j’ai l’impression d’avoir reconnu,
N’ayez crainte, je n’ouvrirai pas une polémique publique avec vous. Je regrette trop que vous ne m’ayez pas adressé personnellement vos réflexions. C’eût été plus courtois mais je ne m’arrêterai pas sur un détail d’une civilité qui devrait vous être naturelle.
Je relève simplement le fait que, comme cela se fait trop souvent dans d’autres milieux que le nôtre, vous commentez quelques phrases isolées, extraites de leur contexte, ce qui permet de leur donner une interprétation non conforme à l’ensemble du discours.
Je crois connaître un peu la philosophie et la théologie : elle m’ont été enseignées par MM. Les abbés Tissier de Mallerais et Williamson… avant leur élévation à l’épiscopat. J’ai même enseigné quelque peu ces disciplines, et j’avoue m’en nourrir encore assez régulièrement. Loin de moi, donc, l’idée de les mépriser. J’ai aussi produit un certain nombre d’études sur Jean XXIII, le Concile, l’enseignement des Papes et le Nouveau Catéchisme qui pourraient vous rassurer sur ma connaissance de ces erreurs que nous combattons, vous et moi.
Mais l’esprit de la théologie et de la philosophie m’a été enseigné surtout par Mgr Lefebvre dans ses leçons sur les actes du Magistère et dans ses conférences spirituelles. Les dernières qu’il donna aux séminaristes en 1989, sur la somme théologique comme source de spiritualité demeurent bien présentes à ma mémoire un peu comme son testament théologique et spirituel. J’ai conservé de lui encore ce qui lui tenait tant à cœur : l’esprit romain et l’amour de Rome.
Cela dit, il est vrai que j’ai un esprit plus littéraire qu’analytique, et que mes prédications ou mes éditoriaux se ressentent de cela. Pour me comprendre, il faut donc lire ou écouter tout l’ensemble avant de revenir sur une partie du discours, pour en saisir le sens exact, plutôt que de l’analyser indépendamment du reste. Isoler une phrase, c’est me faire dire le contraire de ce que je pense.
Manque de rigueur intellectuelle, me direz-vous ; d’autres disent que je n’ai plus toute ma santé ni mon discernement…ce qui permet de ne pas argumenter ! Bref, je me rassure à la pensée que les esprits simples me comprennent, et c’est à eux que je m’adresse, non aux théologiens, ni aux intellectuels.
Comme St Thomas d’Aquin, je préfère la foi de cette bonne « vetula » qu’il aimait tant, cette « pauvre et sainte femme qui aurait une charité plus excellente qu’un théologien sans vertu »… celle dont il nous dit encore : « Une petite vieille en sait bien plus de ce qui se rapporte à la foi que tous ces philosophes... La foi peut beaucoup plus que la philosophie ; par conséquent, si la philosophie s’oppose à la foi, on ne peut l’accepter. Ainsi Colossiens 2, 8 et 19 « Veillez à ce que personne ne vous trompe par l’emprise de la fausse philosophie ou ne vous séduise en voulant la vaine gloire qui est aveugle, en déambulant en vain sous l’esprit de sa propre chair, sans en tenir la tête, c’est-à-dire le Christ. » (Sermon Attendite a falsis)
Croyez à ma fidèle amitié sacerdotale et à ma prière
Abbé Michel Simoulin
En réponse aux "Réflexions sur un éventuel accord pratique avec les autorités romaines"
Cher confrère que j’ai l’impression d’avoir reconnu,
N’ayez crainte, je n’ouvrirai pas une polémique publique avec vous. Je regrette trop que vous ne m’ayez pas adressé personnellement vos réflexions. C’eût été plus courtois mais je ne m’arrêterai pas sur un détail d’une civilité qui devrait vous être naturelle.
Je relève simplement le fait que, comme cela se fait trop souvent dans d’autres milieux que le nôtre, vous commentez quelques phrases isolées, extraites de leur contexte, ce qui permet de leur donner une interprétation non conforme à l’ensemble du discours.
Je crois connaître un peu la philosophie et la théologie : elle m’ont été enseignées par MM. Les abbés Tissier de Mallerais et Williamson… avant leur élévation à l’épiscopat. J’ai même enseigné quelque peu ces disciplines, et j’avoue m’en nourrir encore assez régulièrement. Loin de moi, donc, l’idée de les mépriser. J’ai aussi produit un certain nombre d’études sur Jean XXIII, le Concile, l’enseignement des Papes et le Nouveau Catéchisme qui pourraient vous rassurer sur ma connaissance de ces erreurs que nous combattons, vous et moi.
Mais l’esprit de la théologie et de la philosophie m’a été enseigné surtout par Mgr Lefebvre dans ses leçons sur les actes du Magistère et dans ses conférences spirituelles. Les dernières qu’il donna aux séminaristes en 1989, sur la somme théologique comme source de spiritualité demeurent bien présentes à ma mémoire un peu comme son testament théologique et spirituel. J’ai conservé de lui encore ce qui lui tenait tant à cœur : l’esprit romain et l’amour de Rome.
Cela dit, il est vrai que j’ai un esprit plus littéraire qu’analytique, et que mes prédications ou mes éditoriaux se ressentent de cela. Pour me comprendre, il faut donc lire ou écouter tout l’ensemble avant de revenir sur une partie du discours, pour en saisir le sens exact, plutôt que de l’analyser indépendamment du reste. Isoler une phrase, c’est me faire dire le contraire de ce que je pense.
Manque de rigueur intellectuelle, me direz-vous ; d’autres disent que je n’ai plus toute ma santé ni mon discernement…ce qui permet de ne pas argumenter ! Bref, je me rassure à la pensée que les esprits simples me comprennent, et c’est à eux que je m’adresse, non aux théologiens, ni aux intellectuels.
Comme St Thomas d’Aquin, je préfère la foi de cette bonne « vetula » qu’il aimait tant, cette « pauvre et sainte femme qui aurait une charité plus excellente qu’un théologien sans vertu »… celle dont il nous dit encore : « Une petite vieille en sait bien plus de ce qui se rapporte à la foi que tous ces philosophes... La foi peut beaucoup plus que la philosophie ; par conséquent, si la philosophie s’oppose à la foi, on ne peut l’accepter. Ainsi Colossiens 2, 8 et 19 « Veillez à ce que personne ne vous trompe par l’emprise de la fausse philosophie ou ne vous séduise en voulant la vaine gloire qui est aveugle, en déambulant en vain sous l’esprit de sa propre chair, sans en tenir la tête, c’est-à-dire le Christ. » (Sermon Attendite a falsis)
Croyez à ma fidèle amitié sacerdotale et à ma prière
Abbé Michel Simoulin