SOURCE - Maximilien Bernard - Perepiscopus - 21 mai 2012
Mgr Fort, ancien évêque d’Orléans, avait anticipé le Motu Proprio Summorum Pontificum
en donnant un lieu, dès 2006, aux demandeurs de son diocèse : l’église
de Cercottes, à 10 km d’Orléans. Quand la voûte de l’église (sans
chauffage) commença de s’effondrer en 2009, Mgr Fort donna à la
communauté une belle église du centre ville, désaffectée depuis quarante
ans : Notre-Dame de Recouvrance. Son successeur, Mgr Blaquart, a
entériné cette décision.
Dans sa dernière lettre, Paix Liturgique relaie un dossier de La République du Centre
publié le 9 novembre 2011. Un article raconte comment, à l’automne
2011, un ancien enfant de la paroisse d’Olivet, au Sud d’Orléans, va
trouver le curé : il vient d’être ordonné prêtre, est moine bénédictin à
Notre-Dame-de-Donezan dans l’Ariège (une fille de Fontgombault,
où l’on pratique la liturgie traditionnelle) et aimerait célébrer à
Olivet pour sa famille une première messe dans la forme extraordinaire
du rite romain. Le curé donne son accord. La République du Centre décide d’y regarder de plus près.
« un encadré rappelle l’objet du Motu Proprio du 7 juillet 2007 et signale les trois lieux du diocèse où la messe traditionnelle est célébrée chaque dimanche. »
Un autre article –intitulé « Une situation apaisée dans le diocèse » – résume un entretien avec Mgr Blaquart, pour qui « les traditionalistes ont toute leur place
» dans le diocèse. Du moment qu’ils ne font pas de bruit, comme les
autres d’ailleurs. Car, au-delà des traditionalistes, nous pourrions
évoquer ces curés, obligés de partir du diocèse pour ne pas faire de
vague à l’évêché, sans parler de suicide…
L’évêque d’Orléans « met en garde contre tout amalgame » entre les « traditionalistes » qui « participent pleinement à la vie du diocèse » et les « lefebvristes » qui « n’acceptent pas le dialogue interreligieux issu de Vatican II ».
Et avec lesquels il ne faut pas discuter, pourrait-on ajouter… Une
pleine page est consacrée à la Fraternité Saint Pie X. Elle comprend un
long entretien avec l’abbé Jean-Yves Cottard, dont la
chapelle est installée depuis une dizaine d’années dans un ancien corps
de ferme, à La Chapelle-Saint-Mesmin. L’abbé Cottard dit aux
journalistes qu’il a contacté Mgr Blaquart afin de le rencontrer, mais
que ce dernier n’a même pas répondu à son courrier. Mgr Blaquart ne veut
pas d’histoire, pas de vague, pas de publicité, voire pas de dialogue
du tout. D’ailleurs, le pèlerinage de Tradition organisé par la
Fraternité Saint-Pie X pendant le week-end de Pentecôte et qui, cette
année, relie Chartres à Orléans s’est vu refuser l’entrée de la ville.
Par ailleurs, au recteur de la cathédrale d’Orléans, qui avait osé
accueillir le pèlerinage de l’association Avec Jeanne, de l‘abbé de Tanoüarn, pour une messe dans le choeur le 7 janvier 2012 (célébrée par l‘abbé Ribeton de la Fraternité Saint Pierre), Mgr Blaquart a osé affirmer « ne
laissez plus ces abrutis venir à la cathédrale : la prochaine fois,
dites-leur que c’est occupé, et envoyer les dans une petite paroissse ! »…
Paix Liturgique a commandé une enquête d’opinion auprès des
catholiques du diocèse d’Orléans. Cette enquête a été réalisée par
téléphone selon les méthodes scientifiques habituelles, du 24 novembre
au 6 décembre 2011. Elle a concerné 854 personnes résidant dans le
département et âgées de plus de 18 ans. Le premier indice fourni fut de
savoir que dans le Loiret 53 % des personnes se déclarent
« catholiques », ce qui est dans la moyenne nationale basse. Résultats :
- 57 % des catholiques pratiquants (assistant au moins une fois par mois à la messe) considèreraient normale la coexistence des deux formes du rite dans leur paroisse ;
- 35 % auraient l’intention d’assister tous les dimanches à la messe selon la forme extraordinaire si elle était célébrée dans leur paroisse ;
- 22 % le feraient au moins une fois par mois.
3 groupes de demandeurs formels se sont fait connaître depuis le 7 juillet 2007 :
- à Pithiviers ;
- à Chatillon-sur-Loire et Briare ;
- à La Source-Orléans.
Répondre à l’attente de ces trois groupes serait un pas important
vers une « situation apaisée » qu’invoque Mgr Blaquart. Paix Liturgique
conclut :
« Monseigneur Blaquart, votre diocèse est sous les feux de la rampe en ce 600ème anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc. Permettez-nous de reprendre la belle conclusion des propos que cet événement vous a inspirés et convenir avec vous que le souvenir de celle que Péguy considérait « la fille la plus sainte après la Sainte Vierge » nous renvoie « à notre conscience, aux fondements de nos engagements et à la pureté de nos actes ». Excellence, puisse sainte Jeanne d’Arc purifier nos engagements et nos actes du poison des vieilles idéologies ! Puisse l’expérience de réconciliation liturgique et pastorale réussie dans trois paroisses de votre diocèse vous inciter à laisser d’autres lieux s’ouvrir à la forme extraordinaire de la messe. Alors, que de moissons nouvelles, que de beaux fruits spirituels pour tous ! »