SOURCE - Catholique Réfractaire - 27 juin 2012
«L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Les affirmations du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière.»
Tandis qu’il donnait une conférence à l’école Saint Joseph des Carmes (Aude) le 5 juin dernier, M. l’abbé Pflüger a lu un extrait de la déclaration doctrinale envoyée par Mgr Fellay à Rome le 15 avril dernier. Pour la première fois ce texte, jusque là gardé sous le sceau du plus grand secret, nous est partiellement révélé par le 1er assistant de la FSSPX. Même s’il ne s’agit là que d’un extrait, celui-ci est suffisamment significatif pour que nous nous y arrêtions.
En ce type de documents – il s’agit d’une déclaration doctrinale – chaque mot compte. Seule une analyse linéaire permet d’aborder à sa juste mesure la portée d’un tel texte, qui comporte trois grandes affirmations. Les deux premières énoncent des principes généraux, adaptés à un cas particulier dans la troisième.
1) L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II. Cette première affirmation n’est pas sans lien avec la demande souvent réitérée de Mgr Lefebvre : que le concile soit lu à la lumière de la Tradition. Ces deux expressions s’équivalent-elles pour autant ?
A plusieurs reprises, l’ancien archevêque de Dakar avait précisé la portée d’une telle formule : que soient gardés les énoncés conformes à la Tradition, interprétés à la lumière de cette même Tradition les formules ambigües, et tout bonnement rejetés les affirmations qui lui sont contraires. Une telle explication laisse donc clairement entendre que Mgr Lefebvre ne considérait pas chaque affirmation du concile Vatican II comme un « enseignement » de l’Eglise. En effet, il est tout simplement interdit à l’âme catholique de rejeter un quelconque enseignement de l’Eglise, fusse-t-il exposé de façon non infaillible.
A l’inverse, la Déclaration admet comme « enseignements » tous les énoncés de Vatican II, restant simplement à en saisir la « compréhension ». Ces termes ne sont pas neutres. Parce qu’un enseignement de l’Eglise ne peut être remis en cause, ils impliquent l’acceptation globale des affirmations conciliaires, restant à en découvrir leur signification pour en avoir une juste compréhension. L’ajout de la grille de lecture avancée – l’entière Tradition de la foi catholique – n’enlève rien à cette reconnaissance, fondamentale pour la Rome d’aujourd’hui et fondamentalement nouvelle dans la bouche de représentants officiels de la FSSPX : les affirmations de Vatican II, prises globalement, sont des « enseignements » de l’Eglise.
Ce positionnement nouveau de la FSSPX n’a pas échappé aux interlocuteurs romains de Mgr Fellay, qui ont souligné le changement net de ton de ladite Fraternité à l’endroit du Concile. Ils ont laissé leur joie s’exprimer, tandis que ne pouvaient que pleurer ceux qui en conscience, ne peuvent admettre un tel changement d’attitude doctrinale.
Mais le plus grave reste à venir. La Déclaration doctrinale citée par M. l’abbé Pflüger ajoute : lequel [concile Vatican II] à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Nous verrons demain les enjeux d’une telle formule, et son caractère profondément inacceptable.
«L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Les affirmations du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière.»
Tandis qu’il donnait une conférence à l’école Saint Joseph des Carmes (Aude) le 5 juin dernier, M. l’abbé Pflüger a lu un extrait de la déclaration doctrinale envoyée par Mgr Fellay à Rome le 15 avril dernier. Pour la première fois ce texte, jusque là gardé sous le sceau du plus grand secret, nous est partiellement révélé par le 1er assistant de la FSSPX. Même s’il ne s’agit là que d’un extrait, celui-ci est suffisamment significatif pour que nous nous y arrêtions.
En ce type de documents – il s’agit d’une déclaration doctrinale – chaque mot compte. Seule une analyse linéaire permet d’aborder à sa juste mesure la portée d’un tel texte, qui comporte trois grandes affirmations. Les deux premières énoncent des principes généraux, adaptés à un cas particulier dans la troisième.
1) L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II. Cette première affirmation n’est pas sans lien avec la demande souvent réitérée de Mgr Lefebvre : que le concile soit lu à la lumière de la Tradition. Ces deux expressions s’équivalent-elles pour autant ?
A plusieurs reprises, l’ancien archevêque de Dakar avait précisé la portée d’une telle formule : que soient gardés les énoncés conformes à la Tradition, interprétés à la lumière de cette même Tradition les formules ambigües, et tout bonnement rejetés les affirmations qui lui sont contraires. Une telle explication laisse donc clairement entendre que Mgr Lefebvre ne considérait pas chaque affirmation du concile Vatican II comme un « enseignement » de l’Eglise. En effet, il est tout simplement interdit à l’âme catholique de rejeter un quelconque enseignement de l’Eglise, fusse-t-il exposé de façon non infaillible.
A l’inverse, la Déclaration admet comme « enseignements » tous les énoncés de Vatican II, restant simplement à en saisir la « compréhension ». Ces termes ne sont pas neutres. Parce qu’un enseignement de l’Eglise ne peut être remis en cause, ils impliquent l’acceptation globale des affirmations conciliaires, restant à en découvrir leur signification pour en avoir une juste compréhension. L’ajout de la grille de lecture avancée – l’entière Tradition de la foi catholique – n’enlève rien à cette reconnaissance, fondamentale pour la Rome d’aujourd’hui et fondamentalement nouvelle dans la bouche de représentants officiels de la FSSPX : les affirmations de Vatican II, prises globalement, sont des « enseignements » de l’Eglise.
Ce positionnement nouveau de la FSSPX n’a pas échappé aux interlocuteurs romains de Mgr Fellay, qui ont souligné le changement net de ton de ladite Fraternité à l’endroit du Concile. Ils ont laissé leur joie s’exprimer, tandis que ne pouvaient que pleurer ceux qui en conscience, ne peuvent admettre un tel changement d’attitude doctrinale.
Mais le plus grave reste à venir. La Déclaration doctrinale citée par M. l’abbé Pflüger ajoute : lequel [concile Vatican II] à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Nous verrons demain les enjeux d’une telle formule, et son caractère profondément inacceptable.