SOURCE - Abbé Patrick Duverger, fsspx - Croisade pour le Rosaire - décembre 2012
Le Bureau de la Croisade du Rosaire remercie chaleureusement M. l'Abbé Patrick Duverger, qui sollicité par notre aumônier, M. l'Abbé Delestre a accepté d'écrire cet édifiant hommage.
Né à Nantes, le 4
décembre 1928, René
Cocault Duverger est le
troisième d'une famille de
quatre enfants. Après son
mariage, il embarque pour
l'Afrique où il passe une
dizaine d'années comme
ingénieur agronome. Là, dès
1956, il fait connaissance de
Monseigneur Marcel
Lefebvre et de l'oeuvre de la
Cité Catholique ; ainsi la
rencontre avec le grand
archevêque et la lecture des revues «Verbe» et «Itinéraire» soutiendront
sa fidélité à la Tradition Catholique. D'Afrique, Monsieur Duverger
s'installe en Martinique pendant cinq ans. De concert avec son épouse, il
décide de rentrer en métropole pour assurer à leurs onze enfants une
éducation solide. Le retour en France révèle par contraste les ravages de
la révolution de Mai 1968 et déjà ceux des réformes conciliaires…
A son épouse, toujours à ses côtés pour assumer ensemble les
décisions vitales pour leur famille, et à lui-même s'impose l'exigence
primordiale: conserver la Foi en gardant la Tradition Catholique. De là,
leurs choix exigeants pour des écoles fidèles à cette Tradition, écoles rares et lointaines à cette époque. Monsieur René Cocault Duverger
s'installe en Charente Maritime comme exploitant agricole. Mais la vie
se complique ; en 1980, il faut trouver un autre métier.
Quinze années durant, Monsieur Duverger
travaillera à la
formation sociale en entreprises : améliorer les relations
humaines,
instruire sur les moyens à prendre pour s'opposer au
marxisme, exercer
à la prise de parole en public, etc. Des oeuvres de la
Tradition feront
appel à ses services en ce domaine. Il interviendra en
particulier, chaque année pendant vingt ans, auprès des diacres du séminaire d'Ecône. Il s'y
rendait avec joie, y trouvant un moyen concret d'apporter une modeste
contribution à la formation des séminaristes. Jusqu'à la fin, il restera
fidèle au souvenir de ces diacres devenus prêtres.
Par la grâce de Dieu, Monsieur Duverger voit, de son vivant,
réalisées, parmi ses enfants et ses nombreux petits enfants, cinq
vocations sacerdotales et deux vocations religieuses. La fidélité de toute
sa famille à la Tradition catholique n'est-elle pas le fruit du choix de
bonnes écoles et du chapelet récité en famille, tous les soirs, pendant tant
d'années ?
Dans les années 1990, Monsieur Duverger est présenté au
Révérend Père Reynaud, fondateur de la Croisade du Rosaire, par Mère
Antoinette Marie, Supérieure de la Communauté des Petites Servantes
de Saint Jean Baptiste au Rafflay. Le Père Reynaud convainc Monsieur
Duverger de le seconder dans sa pieuse entreprise. Pendant plusieurs
années, il collabore étroitement avec le Père Reynaud. Le 06 septembre
1997, deux mois avant sa mort, le Père Reynaud le désigne président de
la Croisade du Rosaire.
« Bienheureux les doux car ils posséderont la terre ». Monsieur
René Cocault Duverger laisse le souvenir d'un homme « fier de sa foi et
pour qui Dieu a toujours eu la place d'honneur » (témoignage de
condoléances). La solidité de sa conviction suscitait, chez lui, une
fermeté inébranlable quand la fidélité à la Foi était en jeu. Mais même en
ces instants, le calme et la sérénité d'un coeur doux et pacifique
apparaissaient. Son amour de la vérité, mêlé d'une grande charité,
suscitait en lui une profonde pitié pour ceux qui étaient emprisonnés
dans l'erreur et la corruption. Il peinait à imager le mal chez les autres,
non par naïveté mais par bonté ; il préférait alors être trompé plutôt que
de penser à mal du prochain sans certitude. Attentif à son interlocuteur,
il s'efforçait de comprendre sa position sans manquer de lui dire la
sienne, parfois de façon assez directe, toujours avec gentillesse.
Est-ce ce mystérieux alliage de conviction profonde, de douceur et de fermeté, de charité discrète qui l'a rendu si attachant à tant de ceux qui l'ont rencontré ?
Est-ce ce mystérieux alliage de conviction profonde, de douceur et de fermeté, de charité discrète qui l'a rendu si attachant à tant de ceux qui l'ont rencontré ?
Monsieur Duverger gardera tout au long de sa vie une affection
profonde, tendre et discrète, pour la Sainte Vierge. Cette belle dévotion
mariale, il l'avait acquise dès l'enfance, auprès de parents animés en
profondeur et sans ostentation d'un grand esprit chrétien. Jusqu'à la fin,
il encouragera à recourir avec une inébranlable confiance à une Mère si
bonne et si puissante, par la récitation du chapelet que lui-même disait
sans se lasser. Indissociable de sa piété envers Marie, il y avait son
attachement au Saint Sacrifice de la Messe dans son rite traditionnel. Il
avait appris à y participer avec dévotion dès son jeune âge. Toute sa vie,
il s'est appliqué à y conduire sa famille à l'exclusion du rite réformé.
L'Eglise, les prêtres et les vocations par la sanctification des
familles ; la France et la conversion des musulmans ; la paix dans le
monde étaient ses principales intentions de prières. Les dernières pages
qu'il a signées dans le Lien (N° 100 et 101) encouragent à prier le
chapelet à ces grandes intentions.
Tandis que la maladie l'éprouvait, il se désolait de ne plus réciter
le chapelet aussi bien qu'auparavant ; alors volontiers il accompagnait,
dans cette prière tant aimée, quiconque le lui proposait.
Muni du Viatique, reçu la veille, jour dédié au Sacré Coeur, en
présence de son épouse et assisté de deux de ses fils prêtres, Monsieur
Duverger, revêtu du scapulaire de Notre Dame du Carmel, a eu la grâce
de rendre sa belle âme à Dieu, paisiblement dans son sommeil, à l'aube
du premier samedi du mois de Saint Joseph : le samedi 3 mars 2012,
dans sa 84ème année.
Quel encouragement, pour toute la Croisade du Rosaire, que la
mort d'un tel apôtre du message de Notre Dame de Fatima, un premier
samedi du mois!
Par la grâce de Dieu, chaque Croisé a ainsi la preuve concrète de
la réalité des promesses que la Sainte Vierge fait à tous ceux qui
embrassent avec ardeur et persévérance la dévotion réparatrice au Coeur
Immaculé de Marie accomplie le premier samedi de chaque mois, selon
les demandes si instantes de Notre Dame du Rosaire à Soeur Lucie, à
Fatima et ensuite à Pontevedra!
Se faisant l'écho de la Sainte Vierge, Monsieur René Duverger
ne nous laisse-t-il pas comme ultime consigne la demande de Notre
Dame de Fatima, le 13 octobre 1917: « Que l'on continue toujours à
réciter le chapelet tous les jours » ?
Patrick Duverger+