SOURCE - El Cristero - Les Intransigeants - via Rivarol n°3071 - 30 novembre 2012
La dernière crise du “ralliement” de la Fraternité Saint-Pie X, pas encore réellement résolue, et la récente expulsion de Mgr Williamson de ses rangs, invitent légitiment ses membres et ses fidèles, mais aussi tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin au monde traditionaliste, à se poser de nombreuses questions sur la fiabilité du Supérieur Général de cette communauté.
La dernière crise du “ralliement” de la Fraternité Saint-Pie X, pas encore réellement résolue, et la récente expulsion de Mgr Williamson de ses rangs, invitent légitiment ses membres et ses fidèles, mais aussi tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin au monde traditionaliste, à se poser de nombreuses questions sur la fiabilité du Supérieur Général de cette communauté.
Face au discours très ambigu vis-à-vis de la Rome conciliaire dénoncé par des prêtres opposés au ralliement dans la Fraternité, on pourrait même se poser la question de savoir si Mgr Fellay sait lui-même ce qu’il a dans la tête. Si les choses sont encore assez floues, il paraît très clair que nous sommes à présent très loin du discours des combattants traditionalistes des années 1970. Ces dernières années, Mgr Williamson ne cessait, par ailleurs, de dénoncer le libéralisme montant dans la sphère traditionaliste, notamment à travers ses Commentaires Eleison pour lesquels il a officiellement été expulsé.
La montée du libéralisme, la crise du ralliement, l’expulsion de Mgr Williamson et surtout le manque de transparence dans la politique de Mgr Fellay font naître de nombreuses zones d’ombres sur la situation de la FSSPX. Qui dit zones d’ombres dit, inévitablement, invitation à la spéculation. Au-delà des murmures toujours prompts à dénoncer des « conspirateurs infiltrés » partout afin d’expliquer toutes situations qui nous échappent, il paraît plus intéressant d’étudier les faits objectifs à notre disposition.
Nous pouvons avant tout nous intéresser aux fréquentations de Mgr Fellay afin de nous faire une idée du milieu dans lequel évolue la Fraternité Saint-Pie X.
L’AFFAIRE WILLIAMSONAvant tout chose, il nous faut revenir un peu en arrière, au moment de la fameuse affaire Williamson. Pour rappel, l’évêque anglais avait déclaré publiquement à la télévision suédoise qu’il ne croyait pas aux chambres à gaz. Le tollé médiatique fut sans précédent au niveau mondial car cette affaire intervenait juste au moment où Benoit XVI “levait” la prétendue excommunication des quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie X. L’interview ayant eu lieu en Allemagne, pays où le révisionnisme peut vous conduire à 13 ans de prisons (cf. l’avocat Horst Malher), un procès contre le prélat britannique fut annoncé à Ratisbonne.
— A la mi-novembre 2010 nous apprenions que l’avocat de Mgr Williamson, Matthias Lossmann, annonçait qu’il était démis de son dossier. Mgr Williamson avait décidé en réalité de prendre un avocat qui s’était fait un nom dans la défense de militants révisionnistes allemands (à savoir : Horst Malher et Kevin Käther)… Cependant, cet avocat, Wolfram Nahrath, était lié au parti NPD allemand qui est considéré par les media comme étant un parti “néonazi”.
— Le 20 novembre 2010 Mgr Fellay, anticipant un nouveau tollé, ordonna à Mgr Williamson de remplacer ce nouvel avocat immédiatement sous peine d’exclusion de la Fraternité. « Mgr Fellay a intimé l’ordre formel à Mgr Williamson de revenir sur cette décision et de ne pas se laisser instrumentaliser par des thèses politiques totalement étrangères à sa mission d’évêque catholique au service de la Fraternité Saint-Pie X. La désobéissance à cet ordre ferait encourir à Mgr Williamson l’exclusion de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. »
— Le 21 Novembre 2010 le site américain Rorate Caeli annonca que Mgr Williamson aurait bien obéi à l’ordre. Après tout ce remue-ménage, le procès dut être reporté ultérieurement.
En réalité, Mgr Williamson n’a jamais caché qu’il n’avait pas choisi un avocat à la réputation sulfureuse pour s’amuser mais tout simplement pour être défendu dans ses convictions. D’après lui, Maître Matthias Lossmann n’aurait guère été très efficace et aurait davantage joué au procureur qu’à l’avocat. Comment en est-on arrivé là ?
LA SOCIÉTÉ DELLO SARTO ET MAXILIEN KRAHUne piste porte le nom de Dello Sarto, du nom patronymique du pape saint Pie X. Il s’agit d’une société autrichienne qui serait une importante source de financement pour la Fraternité… Mgr Fellay y serait apparemment assez impliqué. Dello Sarto se proposerait de donner des conseils sur les questions de gestion d’actifs, les soins et la gestion des avoirs des sociétés nationales et étrangères, personnes physiques comme morales. Si Mgr Fellay est bien le président de la société, on retrouverait aussi le Père Niklaus Pfluger et le Frère Emeric Baudot (économe général de la Fraternité) dans le conseil d’administration. Le directeur de la société, qui serait également nommé délégué au conseil d’administration, serait un laïc, un certain Maximilien Krah, lequel serait le seul avec Mgr Fellay à disposer de la signature. Spécialiste du monde de l’entreprise, avocat ayant une carrière internationale, il est rapidement devenu l’un des principaux associés de Mgr Fellay dans Dello Sarto. Il s’occuperait des affaires de la FSSPX depuis janvier 2009. Il serait également membre du conseil d’autres associations qui contrôlent des fonds de la Fraternité. Ce n’est pas un hasard s’il est également responsable de la société-siège Jaidhofer Privatstiftung St. Josef et Marcellus (Jaidof étant le siège du quartier général de la FSSPX en Autriche) et de la société Fetsch Rechtsanwälte, spécialisée dans le droit des compagnies.
Pour disposer d’un tel poids financier dans la FSSPX, beaucoup s’attendraient à ce que Maximilian Krah soit un bon catholique ayant reçu une solide formation religieuse. Eh bien, étrangement, Maximilian Krah n’est pas tout blanc puisqu’il est un éminent militant du CDU, le parti de droite libérale d’Angela Merkel (tout est vérifiable sur internet). Un parti pro-avortement et anti-famille. Rappelons qu’Angela Merkel en personne n’avait pas hésité à dénoncer farouchement la “levée” de l’excommunication du “vilain” Mgr Williamson. Krah, d’ailleurs, n’a jamais hésité à en rajouter : ses commentaires dans la presse allemande sur Mgr Williamson n’ont jamais été très flatteurs et dégagent une vision libérale du monde, ce qui aurait eu pour effet de verser de l’huile sur le feu dans toute cette affaire. Pourquoi était-il interviewé sur ce sujet ? Parce qu’en tant qu’avocat, il aurait proposé ou aurait été chargé de trouver un collègue à lui pour défendre Mgr Williamson.
Matthias Lossmann est l’avocat que Maximilian Krah a choisi pour la défense de Mgr Williamson. Un choix étrange. Etrange, parce que Lossmann est un membre affilié (décidément !) du parti extrémiste allemand Die Grünen (Les Verts), une organisation qui est bien connue en France. Un parti pro-féministe, anti-famille (homopholie…), pro-avortement, pro-euthanasie et tristement célèbre pour son Daniel Cohn-Bendit, député au Parlement européen. Outre l’engagement de première ligne de celui-ci en 1968, celui-ci tint des propos pour le moins ambigus sur la pédomanie, comme le démontre son autobiographie. Et c’est ce Lossmann qu’on désigne pour défendre un évêque catholique ? C’est pourtant bien lui qui s’occupera de Mgr Williamson lors de son premier procès à Ratisbonne…
A partir de là, on se dit que la situation que vit Mgr Williamson est totalement injuste ! Mgr Fellay était-il au courant que Lossmann était affilié à un tel parti répugnant lorsqu’il a demandé publiquement à Mgr Williamson de refuser l’avocat affilié au NPD (qui, aux dernières nouvelles, malgré tout ce qu’on peut en penser, ne favorise ni l’avortement ni l’homofolie) ? Mais ce n’est pas tout : Lossmann et Krah ont tous les deux assisté au premier procès de Mgr Williamson. Qu’ont-ils fait ? D’après des sites de la Tradition anglophone tels que Though & Action, ils n’ont fait que le descendre en flèche lors du procès… Lossman n’aurait même pas cherché à le défendre. Ce qui s’est passé, d’après les mêmes sources, a été une parodie choquante de la défense : Krah aurait été onctueux, béat et moqueur à l’égard de l’évêque ; Lossmann aurait été faible, hésitant et insipide. Ils ont admis la “culpabilité” de Mgr Williamson, reconnu la réalité de la Shoah mais auraient néanmoins plaidé pour “la clémence”.
Après cela, on s’étonne encore que Mgr Williamson a désiré aller en appel et changé d’avocat ? Un avocat qui s’intéresserait véritablement aux questions juridiques de l’affaire et qui ne l’accablerait pas ! On peut deviner que Krah, responsable des fonds financiers de la FSSPX depuis bientôt deux ans, devait être moyennement content d’apprendre la nouvelle… On peut donc imaginer par conséquent que si Mgr Fellay a réagi de façon aussi radicale, aussi vigoureuse envers Mgr Williamson, ce n’était peut-être pas seulement pour une simple question de prudence vis-à-vis des réactions médiatiques… On se rappellera cette citation de Napoléon Bonaparte, qui n’était pas un grand ami du catholicisme mais qui n’avait pas tort de déclarer ceci sur le monde de la finance : la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. Il est certain qu’il y a des gens qui rêvent de faire tomber Mgr Williamson.
Mais pourquoi ce responsable de la gestion financière de la FSSPX serait-il aussi acharné envers Mgr Williamson ? Certains diront que le problème pourrait se limiter à des questions doctrinales et philosophiques sur le libéralisme, le capitalisme financier, etc. étant donné que Mgr Williamson dénonce les déviances du monde moderne.
UN AMI ET SOUTIEN DE TSAHALMaximilian Krah aurait un sens des affaires particulièrement aigu, nous l’avons bien compris. S’il se présente comme une sorte de “chrétien” dans l’éditorial d’un journal de la CDU, nous découvrons une image plus révélatrice sur le site aftau.org, à l’occasion de sa participation à un événement de collecte de fonds à New York en septembre 2010.
Les participants de ce groupe de collecte de fonds sont des anciens de l’Université de Tel Aviv. Ils fêtent la collecte de fonds de bourses d’études pour aider les Juifs de la Diaspora à voyager dans l’Etat sioniste afin de recevoir une formation à l’Université de la capitale israélienne. Chaque personne est clairement identifiée comme juive sur les photos. Le journaliste s’est probablement trompé sur le cas de Krah qui aurait garanti aux sites anglophones du monde traditionaliste qu’il n’était pas juif… On comprend toutefois, par sa présence dans ce style de fêtes, pourquoi il a un sérieux problème avec Mgr Williamson, l’évêque déterminé a combattre les Judas de sa race… Et même s’il n’est pas juif intégriste, il est intolérable qu’un libéral philosioniste qui ne se convertit pas véritablement à la Vraie Religion et à sa Sainte Doctrine puisse disposer de tels leviers !
Voilà à quoi Krah occuperait son temps et son argent… Or, pour rappel, l’Eglise condamne fermement le sionisme et d’autant plus quand il s’agit du « sionisme chrétien » (l’idéologie juive sioniste justifiée par des “chrétiens”, très en vogue chez les protestants évangélistes).
Il faut savoir aussi qu’après l’entretien que Mgr Williamson avait donné au journal allemand de gauche Der Spiegel et qui avait malheureusement fait monter la sauce (aux regrets de l’évêque), les sites de la Tradition anglophone tels que Though & Action rapportent que Krah aurait voulu en rajouter une couche : il aurait tenté de jouer au Michael Moore en venant faire une visite surprise à Mgr Williamson au siège britannique de la FSSPX de Londres et, accompagné de journalistes du même journal, aurait cherché à obtenir du prélat une deuxième entrevue avec le magazine peu recommandable… Ce que Mgr Williamson aurait refusé, tout de même assez intelligent pour ne pas tomber dans un nouveau piège ! Voici jusqu’où le vice aurait été poussé !
Et on s’étonne que la FSSPX soit en crise ? Qui méritait d’être expulsé de la Fraternité après toutes ces révélations ? Mgr Williamson ou Maximilian Krah ?
D’autres nouvelles sont depuis tombées dans la “tradisphère” anglosaxone…
Voici ci-dessous une image particulièrement choquante que nous découvrons en Juin 2012, toujours via nos amis irlandais de T&A : Voilà celui qui serait le principal responsable des finances de la FSSPX et avocat de Mgr Fellay en charmante compagnie avec les sionistes, ennemis jurés de l’Eglise Catholique ! Attention aux amalgames et exagérations : nous ne disons pas que Krah est membre du Tsahal. En réalité, il aurait été invité par l’un de ses amis ultra-sionistes à visiter un camp de Tsahal à l’occasion du mariage de celui-ci… Il s’agirait de la base Maglan pour l’unité des forces spéciales 212 de l’armée israélienne. Mais qu’est-ce que des gens comme ça ont à participer aux affaires de justice et de finances de la FSSPX ? C’est grave ! Après la judaïsation du Front national avec Marine Le Pen, n’assiste-t-on pas à la judaïsation de la Fraternité Saint-Pie X, ce qui permet de mieux comprendre la brutale expulsion de Mgr Williamson ?
Sur d’autres photographies, en date du 14 avril 2011, nous voyons Maximilien Krah portant fièrement l’uniforme et le béret de l’unité Maglan des forces spéciales de défense israélienne en brandissant le signe “V” de Victoire… Victoire contre qui ?
El CRISTERO, Rédacteur en chef du journal en ligne Les Intransigeants.