SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 26 décembre 2012
Bien entendu, il est regrettable que des prêtres abandonnent - ou soient conduits par leur attitude à quitter - l'oeuvre que Mgr Lefebvre a fondée. Mais, il faut bien se rendre compte que cette réaction de Mgr Williamson n'agit qu'à la marge. C'est inhérent à cette structure. Mgr Lefebvre l'expliquait in illo tempore. La Fraternité Saint-Pie X se trouve tellement happée par des vents contraires que pour tenir, il faut avoir un tempérament d'acier (1). Les désaffections à la marge, d'un côté ou de l'autre sont donc compréhensibles. Et toutes les personnalités bénéficiant d'un peu de charisme qui ont tenté l'aventure, en légitimant leur position sur le fait que la FSSPX vacillait et partait à la déroute, ne sont pas parvenues à créer un mouvement durable. La seule exception - elle ne reposait pas tant sur un charisme que sur une question de fond - est celle de la Fraternité Saint-Pierre. Mais dans le cas présent, il faut préciser plusieurs éléments :
1. D'abord, Mgr Williamson, personnalité très marquée, du fait de ses déclarations quelque peu inopportunes, part avec un sérieux handicap. Un mouvement qui se lance avec l'évêque britannique à sa tête aura toujours le risque de paraître ad extra négationniste avant tout. Rappelons-nous que lorsque Mgr Williamson a parlé des chambres à gaz, tous les lieux de culte de la FSSPX en Suède ont dû fermer leurs portes. Pour quelle raison les esprits deviendraient-ils soudainement bienveillants envers cet évêque au point de l'autoriser à créer des chapelles ?
2. Visiblement, peut-être conscient des éléments rapportés dans le point N°1, Mgr Williamson ne consent pas à créer une nouvelle structure. Il se contente d'un "réseau" qu'il a appelé Initiative Saint-Marcel. Si un plus grand nombre de prêtres l'avait suivi, s'il bénéficiait de subsides plus conséquents, il aurait probablement envisagé une structure qu'il ne peut pas se permettre de créer. Sur la photographie publiée sur le site mis en lien dans ce fil, une bonne moitié des prêtres n'appartient (ou n'appartenait pas) à la FSSPX.
3. Là où Mgr Williamson impressionnerait pour ne pas disparaître, c'est s'il procédait à des sacres épiscopaux qui feraient parler un temps les gazettes de la tradisphère. Âgé de près de soixante-treize ans, il pourrait d’ici une dizaine d’années être préoccupé par l'idée de se donner un remplaçant pour présider aux destinées d'une oeuvre qu'il aurait éventuellement fondée. Cependant, il lui serait très difficile de bénéficier des arguments dont disposait Mgr Lefebvre en 1988. Il n’aura probablement pas de co-consécrateur à ses côtés – à moins de pêcher dans la sphère sédévacantiste. Par ailleurs, il pourra difficilement légitimer l'impérieux besoin d’une consécration en faisant valoir la nécessité, à moins de prouver que NN.SS. Fellay, de Galarreta et Tissier de Mallerais ont, les uns après les autres, abandonné le flambeau de la Tradition. Par ailleurs, le discours traditionaliste réprouvant complètement le Siège apostolique est un discours qui prend peu. Preuve en est le peu d'essor des chapelles sédévacantistes.
4. Enfin, ceux qui sont attirés par ce petit créneau qui s'ouvre et qui tiennent un discours traditionnel qu'on pourrait qualifier de rigide ont été pendant des années tenus par des autorités qui leur interdisaient - Mgr Lefebvre le premier - la dérive verbale et théologique. Une fois affranchis de ces tuteurs et livrés à eux-mêmes, ils risquent fort de sombrer dans une dérive doctrinale et lexicale funeste. L'un des prêtres formant cette petite mouvance a parlé dans l'une de ses dernières déclarations de "la Rome fornicatrice". Au-delà de l'impossibilité à éprouver un amour pour Rome - ROme éternelle qui, à moins d'être sédévacantiste, se perpétue en la personne de Benoît XVI - son auteur montre qu'il a malheureusement franchi la ligne rouge de ce qui est permis. On ne peut que déplorer et prier.
(1) « Nous déplorons d'autant plus le départ de certains de nos membres. Sans doute, cela est dû aux circonstances dans lesquelles nous vivons, circonstances où le doute s'instaure partout, où les esprits sont troublés, circonstances aussi qui veulent que, étant d'une certaine manière un corps de combat de première ligne, facilement, ceux qui sont en première ligne deviendront des francs-tireurs, croiront avoir une mission particulière. Mais il est dangereux de se constituer en francs-tireurs. On peut non seulement ne pas accomplir la volonté de Dieu, ne pas accomplir la volonté de nos supérieurs, mais on peut aussi détruire involontairement, sans doute, l'œuvre que le Bon Dieu nous demande d'accomplir. » (Mgr Lefebvre)
Bien entendu, il est regrettable que des prêtres abandonnent - ou soient conduits par leur attitude à quitter - l'oeuvre que Mgr Lefebvre a fondée. Mais, il faut bien se rendre compte que cette réaction de Mgr Williamson n'agit qu'à la marge. C'est inhérent à cette structure. Mgr Lefebvre l'expliquait in illo tempore. La Fraternité Saint-Pie X se trouve tellement happée par des vents contraires que pour tenir, il faut avoir un tempérament d'acier (1). Les désaffections à la marge, d'un côté ou de l'autre sont donc compréhensibles. Et toutes les personnalités bénéficiant d'un peu de charisme qui ont tenté l'aventure, en légitimant leur position sur le fait que la FSSPX vacillait et partait à la déroute, ne sont pas parvenues à créer un mouvement durable. La seule exception - elle ne reposait pas tant sur un charisme que sur une question de fond - est celle de la Fraternité Saint-Pierre. Mais dans le cas présent, il faut préciser plusieurs éléments :
1. D'abord, Mgr Williamson, personnalité très marquée, du fait de ses déclarations quelque peu inopportunes, part avec un sérieux handicap. Un mouvement qui se lance avec l'évêque britannique à sa tête aura toujours le risque de paraître ad extra négationniste avant tout. Rappelons-nous que lorsque Mgr Williamson a parlé des chambres à gaz, tous les lieux de culte de la FSSPX en Suède ont dû fermer leurs portes. Pour quelle raison les esprits deviendraient-ils soudainement bienveillants envers cet évêque au point de l'autoriser à créer des chapelles ?
2. Visiblement, peut-être conscient des éléments rapportés dans le point N°1, Mgr Williamson ne consent pas à créer une nouvelle structure. Il se contente d'un "réseau" qu'il a appelé Initiative Saint-Marcel. Si un plus grand nombre de prêtres l'avait suivi, s'il bénéficiait de subsides plus conséquents, il aurait probablement envisagé une structure qu'il ne peut pas se permettre de créer. Sur la photographie publiée sur le site mis en lien dans ce fil, une bonne moitié des prêtres n'appartient (ou n'appartenait pas) à la FSSPX.
3. Là où Mgr Williamson impressionnerait pour ne pas disparaître, c'est s'il procédait à des sacres épiscopaux qui feraient parler un temps les gazettes de la tradisphère. Âgé de près de soixante-treize ans, il pourrait d’ici une dizaine d’années être préoccupé par l'idée de se donner un remplaçant pour présider aux destinées d'une oeuvre qu'il aurait éventuellement fondée. Cependant, il lui serait très difficile de bénéficier des arguments dont disposait Mgr Lefebvre en 1988. Il n’aura probablement pas de co-consécrateur à ses côtés – à moins de pêcher dans la sphère sédévacantiste. Par ailleurs, il pourra difficilement légitimer l'impérieux besoin d’une consécration en faisant valoir la nécessité, à moins de prouver que NN.SS. Fellay, de Galarreta et Tissier de Mallerais ont, les uns après les autres, abandonné le flambeau de la Tradition. Par ailleurs, le discours traditionaliste réprouvant complètement le Siège apostolique est un discours qui prend peu. Preuve en est le peu d'essor des chapelles sédévacantistes.
4. Enfin, ceux qui sont attirés par ce petit créneau qui s'ouvre et qui tiennent un discours traditionnel qu'on pourrait qualifier de rigide ont été pendant des années tenus par des autorités qui leur interdisaient - Mgr Lefebvre le premier - la dérive verbale et théologique. Une fois affranchis de ces tuteurs et livrés à eux-mêmes, ils risquent fort de sombrer dans une dérive doctrinale et lexicale funeste. L'un des prêtres formant cette petite mouvance a parlé dans l'une de ses dernières déclarations de "la Rome fornicatrice". Au-delà de l'impossibilité à éprouver un amour pour Rome - ROme éternelle qui, à moins d'être sédévacantiste, se perpétue en la personne de Benoît XVI - son auteur montre qu'il a malheureusement franchi la ligne rouge de ce qui est permis. On ne peut que déplorer et prier.
(1) « Nous déplorons d'autant plus le départ de certains de nos membres. Sans doute, cela est dû aux circonstances dans lesquelles nous vivons, circonstances où le doute s'instaure partout, où les esprits sont troublés, circonstances aussi qui veulent que, étant d'une certaine manière un corps de combat de première ligne, facilement, ceux qui sont en première ligne deviendront des francs-tireurs, croiront avoir une mission particulière. Mais il est dangereux de se constituer en francs-tireurs. On peut non seulement ne pas accomplir la volonté de Dieu, ne pas accomplir la volonté de nos supérieurs, mais on peut aussi détruire involontairement, sans doute, l'œuvre que le Bon Dieu nous demande d'accomplir. » (Mgr Lefebvre)